Peine de mort: l'Iran continue d'exécuter «obsessionnellement»

Manifestation devant l’ambassade iranienne à Londres le 12 septembre 2020, contre l'exécution du lutteur iranien Navid Afkari dans la ville de Shiraz, dans le sud de l'Iran, et contre le gouvernement iranien (Photo, AFP).
Manifestation devant l’ambassade iranienne à Londres le 12 septembre 2020, contre l'exécution du lutteur iranien Navid Afkari dans la ville de Shiraz, dans le sud de l'Iran, et contre le gouvernement iranien (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 mars 2021

Peine de mort: l'Iran continue d'exécuter «obsessionnellement»

  • Un rapport accablant publié par les ONG Ensemble contre la peine de mort et Iran Human Rights
  • L'Iran reste le pays où le nombre des exécutions rapporté à la population est le plus élevé

NICOSIE: La République islamique d'Iran continue d'exécuter «obsessionnellement» des condamnés à mort en dépit d'une nette baisse du soutien de la population à la peine capitale, selon les auteurs d'un rapport publié mardi.

En 2020, l’Iran a exécuté au moins 267 condamnés à mort, dont quatre pour des crimes commis alors qu'ils étaient mineurs et 9 femmes, selon ce rapport publié par les ONG Ensemble contre la peine de mort (ECPM) et Iran Human Rights (IHR).

Ce nombre confirme la tendance de baisse des exécutions depuis le pic atteint en 2015 (au moins 972 exécutions cette année-là), et il s'agit du plus faible nombre d'exécutions annuelles comptabilisées par ce rapport depuis sa première publication en 2008.

La baisse massive du nombre des exécutions observée depuis 2019 résulte essentiellement d’un assouplissement de la loi sur les crimes liés à la drogue. 

Malgré cela, l'Iran reste le pays où le nombre des exécutions rapporté à la population est le plus élevé, a déclaré Raphaël Chenuil-Hazan, directeur d'EPCM, lors d’une conférence de presse en ligne.

En dépit de la situation «exceptionnelle» créée par la pandémie de Covid-19, «l'Iran a continué obsessionnellement d’exécuter des condamnés à mort», a estimé M. Chenuil-Hazan. 

C’est le signe pour lui d’un «durcissement du régime (après les) manifestations populaires du mois de novembre» 2019, pour lesquelles plusieurs personnes ont été pendues en 2020.

En novembre 2019, l'annonce d'une hausse brutale du prix de l'essence avait provoqué une vague de contestation dans une centaine de villes, réprimée d'une main de fer (au moins 304 morts selon Amnesty International, les autorités avançant elles le chiffre de 230 morts dans des «émeutes»).

M. Chenuil-Hazan note aussi un «raidissement contre toute voix discordante» comme en témoigne, selon le rapport l’exécution en 2020 du dissident Rouhollah Zam. 

Mahmood Amiry-Moghaddam, d’IHR, a dénoncé «l’usage généralisé de la torture et des aveux extorqués par la force dans le système judiciaire iranien», affirmant que «la plupart des condamnations à mort se fondent sur de tels aveux».

Le «soutien [populaire] à la peine de mort est en train de décliner en Iran, c’est certain», assure-t-il. 

Le rapport en veut pour preuve le récent succès sur Twitter de la campagne «#Edam _nakonid» («N’exécutez pas») en soutien à un condamné à mort dont le sort avait suscité une vague d’indignation internationale et la forte proportion de familles ayant accordé leur pardon à un condamné pour meurtre afin de lui éviter la pendaison (au moins 662 pardons pour 231 exécutions en 2020).


Israël rejette une enquête de l'ONU l'accusant de «génocide» à Gaza

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien. (AFP)
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  • "Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué
  • Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens

JERUSALEM: Israël a "rejeté catégoriquement" mardi le rapport d'une commission d'enquête internationale indépendante des Nations unies qui l'accuse de commettre un "génocide" dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

"Israël rejette catégoriquement ce rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate de cette commission d'enquête", a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d'autres responsables israéliens.

En riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, Israël a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste palestinien a pris le pouvoir en 2007.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU et est vivement critiquée par Israël, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produit à Gaza et continue de (s'y) produire", a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

Elle a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

Le ministère des Affaires étrangères israélien a accusé les auteurs du rapport de "servir de relais au Hamas", affirmant qu'ils étaient "connus pour leurs positions ouvertement antisémites — et dont les déclarations horribles à l'égard des Juifs ont été condamnées dans le monde entier."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.

L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.