La langue arabe: 3,5% de la population mondiale, 1,1% des sites web

Abdelsalam Haykal, PDG de Majarra, explique pourquoi le contenu payant est le bon modèle commercial pour le contenu numérique arabe. (Photo Fournie)
Abdelsalam Haykal, PDG de Majarra, explique pourquoi le contenu payant est le bon modèle commercial pour le contenu numérique arabe. (Photo Fournie)
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

La langue arabe: 3,5% de la population mondiale, 1,1% des sites web

  • Un expert affirme que, non seulement les Arabes lisent, mais ils sont également prêts à payer pour un contenu de qualité
  • « Il est important de proposer aux gens un contenu en fonction de ce qu'ils recherchent et de le rendre accessible, facile à consommer et à partager », affirme le PDG de Majarra

DUBAI: Il n'est pas surprenant que l'anglais soit la langue d'Internet, sachant que 60% des 10 millions des sites Web les plus connus l’utilisent.

L’arabe, quant à lui, occupe le 12e rang, avec seulement 1,1% des 10 millions de sites Web les plus connus qui utilisent cette langue, bien qu’elle soit parlée par 3,5% de la population mondiale.

En comparaison, le russe occupe la deuxième place, avec 8,5% des 10 millions de sites Web les plus connus qui utilisent cette langue, même si la population russophone mondiale (3,3%) est presque équivalente à celle de la population arabophone.

C'est le problème que Majarra, anciennement Haykal Media, cherche à résoudre.

«Nous avons réalisé que le manque de contenu dans la région est non seulement trop important pour être ignoré, mais que c’est aussi quelque chose que les gens n'ont pas été en mesure de résoudre efficacement», a déclaré Abdelsalam Haykal, PDG de Majarra, à Arab News.

On lui demande souvent si les Arabes lisent réellement, et sa réponse est la suivante: «Ont-ils le contenu qu'ils veulent lire placé devant eux et distribué d'une manière facilement accessible?»

D'après son expérience, non seulement les Arabes lisent, mais ils sont également prêts à payer pour un contenu de qualité.

Le contenu arabe de bonne qualité sur Internet est limité. Le contenu existant se compose principalement de divertissement, de religion et d'informations, ce qui signifie que les utilisateurs sont obligés de se tourner vers du contenu en anglais pour d'autres sujets, a précisé Haykal.

«Le web arabe ressemble aux petites épiceries de quartier. Il n'y a aucun problème avec les petites épiceries de quartier; elles répondent aux besoins du quartier dans lequel elles se trouvent. Cependant, elles n’ont pas assez de marge pour innover, ou de rendement suffisant pour réinvestir», a-t-il ajouté.

«L’ambition de proposer plus que les produits de base est absente».

Selon cette définition, le secteur du contenu en ligne arabe ne se considère pas comme une industrie. Haykal a déclaré: «Toute industrie dominée par les petites épiceries de quartier n'est pas une industrie. Une industrie a besoin d'acteurs majeurs. Et c'est quelque chose qui faisait jusqu'à présent défaut dans l'espace du contenu arabe».

À tout moment, les gens utilisent l’Internet à travers une application de messagerie, un canal de réseaux sociaux ou un moteur de recherche.

Alors que l'anglais est plus couramment parlé dans des pays comme les EAU, l'arabe reste la langue principale dans la plupart des pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (MENA). À titre d’exemple, huit des dix recherches sur Google les plus populaires pour 2020 en Arabie saoudite étaient en arabe.

En outre, a ajouté Haykal, 85% des internautes en Arabie saoudite et en Égypte, 50% aux EAU, et 70% dans la zone MENA, utilisent la recherche sur Google en arabe.

Il a affirmé que contrairement à la perception commune, tout le monde dans la région ne parle pas l’anglais. «Tout le monde peut probablement effectuer des transactions en anglais, alors qu’un niveau différent de connaissance de la langue est nécessaire pour assimiler un savoir, comprendre un contenu et le partager».

L’objectif est de «proposer un contenu éducatif et analytique de haute qualité, très fiable dans la langue de la région, à savoir l’arabe».

Le changement de nom de Haykal Media en Majarra offre l’avantage d’un abonnement unique, donc d’un identifiant unique, pour les publications de la société, qui incluent Harvard Business Review, MIT Technology Review, Stanford Social Innovation Review et Popular Science.

La plupart des éditeurs en ligne publient aujourd'hui du contenu pour augmenter le nombre de vues sur le site et le temps passé afin d'attirer les annonceurs.

Ce modèle suppose qu'il y a un budget publicitaire, a affirmé Haykal, mais depuis l'avènement des réseaux sociaux, «les géants de la technologie (Big Tech) ont absorbé la majeure partie de l'argent publicitaire dans la région, et tout le monde peut ressentir cet impact dans le secteur.

«Les éditeurs essaient toujours de publier du contenu en ligne sur la base du modèle économique de la publicité, mais il n’existe pas vraiment de budget publicitaire, tandis qu’ils se disputent leur part du gâteau. Lorsque les enjeux sont limités, les gens deviennent immoraux.»

Ceci, à son tour, crée une boucle dans laquelle les éditeurs volent du contenu et le reconditionnent pour améliorer leur classement sur Google et obtenir une part plus élevée des revenus publicitaires. Chose qui «alimente une spirale de contenu de moindre qualité, et vous constaterez donc qu'une grande partie du Web arabe est essentiellement du contenu piraté ou recyclé».

Quel est alors le modèle commercial idéal?

«A notre avis, la solution est une combinaison de création de contenu à grande échelle - le contenu le plus fiable en partenariat avec les éditeurs les plus fiables du monde entier – afin de devenir une plaque tournante pour le contenu de la meilleure qualité dans notre région, et d’y attirer les meilleurs créateurs», a affirmé Haykal.

Majarra prévoit également de publier du contenu original de grande qualité.

Le deuxième élément du succès de ce modèle est l'engagement des utilisateurs. «On dit souvent que le contenu est roi, mais la distribution est l’empereur», a souligné Haykal.

«Il est important de proposer aux gens un contenu en fonction de ce qu'ils recherchent et de le rendre accessible, facile à consommer et à partager. Mais nous devons être en mesure de comprendre leurs besoins et de leur apporter le contenu qu'ils souhaitent, via les canaux qu’ils utilisent».

Une fois qu'une entreprise propose un excellent contenu, une bonne distribution, de la facilité et une expérience unique, elle peut mettre un prix sur la valeur qu'elle offre.

«C'est le modèle que nous proposons: un écosystème basé sur l'abonnement pour du contenu en arabe.»

La vision de «construire une plate-forme durable et en croissance, basée sur l’abonnement des membres, par le biais de Majarra» n'est pas seulement transformatrice pour le secteur, a souligné Haykal. «Cela pourrait en fait créer une industrie».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 

 


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat