Vacances de printemps: triste impression de déjà-vu pour les professionnels

Terrasses de cafés toujours fermées en France. (Photo, AFP)
Terrasses de cafés toujours fermées en France. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 02 avril 2021

Vacances de printemps: triste impression de déjà-vu pour les professionnels

  • L'impossibilité de se déplacer d'une région à l'autre va causer une perte « de plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires » pour le secteur touristique
  • Gîtes de France va devoir ainsi annuler « plus de 50 000 contrats » ce qui représente 25 millions d'euros

PARIS : Situation inédite, les vacances de printemps ont été alignées sur la même quinzaine pour les trois zones et seront sans déplacements, au désespoir des professionnels du tourisme qui ont « l'impression de revenir un an en arrière ».

« Nous avons reçu plein de mails d'annulation depuis hier soir et nous contactons nous-mêmes les gens pour la semaine prochaine », se désole Solange Escure, directrice nationale des Gîtes de France.

L'impossibilité de se déplacer d'une région à l'autre annoncée mercredi soir par le président Emmanuel Macron, afin de freiner la progression de la pandémie de Covid-19, va causer une perte « de plus de 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires » pour le secteur touristique dont « 1,5 milliard pour l'hébergement, la restauration et les dépenses sur place », selon Didier Arino, directeur général de la société de conseil Protourisme.  

Gîtes de France va devoir ainsi annuler « plus de 50 000 contrats » ce qui représente 25 millions d'euros. « Les vacances de printemps représentent en fonction des départements entre 10 et 20% du volume d'affaires de l'année », selon Mme Escure.

Mais surtout, « les équipes ont le moral en berne ce matin, de reproduire ce qu'elles ont fait l'année dernière, l'impression de revenir un an en arrière quand il a fallu tout annuler », explique-t-elle.

« Il y a une forme de lassitude, comme dans la vie privée, on se dit "c'est reparti pour un tour" », confirme Laurent Dusollier, directeur général d'Odalys, groupe d'hébergement touristique qui gère plus de 400 résidences touristiques, hôtels et appart-hôtels, en France et en Europe du Sud.

« C'est la moins pire des périodes », tempère-t-il toutefois: « tant qu'à fermer quatre semaines, autant ne pas attendre et risquer de mettre à mal la saison estivale ». Et d'ajouter « professionnellement, le mieux aurait été d'être stricts sur mi-février, mi-avril ».

« L'œil rivé sur l'après »

« Tout le monde espère que c'est la dernière fois », affirme Dominique Debuire, président de l'Union nationale pour la promotion de la location de Vacances (UNPLV) qui regroupe les plateformes de locations entre particuliers comme Airbnb, Abritel, SeLogerVacances ou LeBonCoin.

Malgré cet air de déjà-vu, un an après le confinement strict du printemps 2020, les professionnels sont cette fois « préparés », assure Mikaël Quilfen, exploitant de 21 campings haut de gamme en France.

« On a des appels de gens qui devaient arriver ce week-end, qui ont vraiment besoin d'un bol d'air et donc ne viennent pas pour la semaine mais viendront quand même passer le week-end puisque c'est autorisé », explique-t-il.

Les réservations des vacances de printemps, si elles ne représentent que 2% du chiffre annuel du groupe, lancent habituellement la saison des vacances en camping. Quelque 2 000 familles avaient déjà réservé leur séjour chez Siblu pour le mois d'avril. 

En 2019, 20 millions de Français étaient partis en vacances ou en court séjour à cette période, selon Didier Arino.

Dans l'hôtellerie, « nous avions déjà un portefeuille de réservations assez ridicule pour le week-end de Pâques: sur nos établissements ouverts, on était à 17% de taux d'occupation ce qui est quand même excessivement bas », explique Solenne Devys, directrice générale adjointe du groupe familial Okko Hotels, qui compte dix établissements dans différentes régions de France.

« Le cœur de la demande des hôteliers en France aujourd'hui, c'est de pouvoir rouvrir la restauration et les bars, ne serait-ce qu'en terrasse. On préfère avoir beaucoup de restrictions que d'être totalement empêchés de travailler », estime-t-elle.

« Il est très difficile pour la profession de se projeter, on a serré les dents jusque-là, on doit continuer à le faire », explique Roland Héguy, président de l'Umih, principal syndicat patronal de l'hôtellerie-restauration, qui voit le bout du tunnel avec une réouverture progressive en mai.

« Il y a un peu de découragement et on a vraiment besoin de visibilité, on a vraiment besoin de repartir vite, sinon on ne profitera pas bien du rebond », plaide pour sa part Dominique Marcel, PDG de la Compagnie des Alpes et président de l'Alliance France Tourisme.

Mais « dès lors que la vaccination aura atteint les chiffres qui sont prévus (...) nous aurons un rebond très fort », prédit-il, interrogé sur BFM Business.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.