Un allié d'Erdogan exige la dissolution de la Cour constitutionnelle turque

Des policiers turcs ont battu des étudiants et les ont placés en état d’arrestation jeudi, lors d'une manifestation de soutien aux étudiants de l'Université Bogazici à Kadikoy à Istanbul. (Photo, AFP)
Des policiers turcs ont battu des étudiants et les ont placés en état d’arrestation jeudi, lors d'une manifestation de soutien aux étudiants de l'Université Bogazici à Kadikoy à Istanbul. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 avril 2021

Un allié d'Erdogan exige la dissolution de la Cour constitutionnelle turque

  • Bahceli a réagi avec fureur à la décision de la Cour constitutionnelle de renvoyer au procureur un acte d’accusation visant à interdire le HDP pro-kurde
  • L'interdiction du HDP est un objectif de longue date du MHP, mais 71,8% des personnes interrogées dans les régions à majorité kurde du sud-est et de l'est de la Turquie s'y opposent

ANKARA: Le leader du Parti du mouvement nationaliste turc (MHP) Devlet Bahceli, un allié membre de la coalition du président Recep Tayyip Erdogan, a intensifié ses critiques mercredi contre les quelques institutions démocratiques qui subsistent en Turquie, et a appelé à la fermeture de la Cour constitutionnelle turque.

Bahceli a de plus accusé un nombre de journalistes turcs dissidents, qu’il a identifié par leurs noms complets, d’être des partisans du CHP.

Les commentaires de Bahceli coïncident avec la publication des derniers rapports annuels du Département d’État américain, dans lesquels Ankara est critiquée pour des assassinats arbitraires, des tortures et des restrictions à la liberté d’expression, soulignant le recul démocratique du pays ainsi que son piètre bilan en matière de droits de l’homme.

Le ministère turc des Affaires étrangères affirme pour sa part que le rapport américain «partial» serait «non fondé». Aucune réaction officielle aux déclarations de Bahceli n’a toutefois émané du gouvernement jusque-là.

Bahceli a réagi avec fureur à la décision de la Cour constitutionnelle de renvoyer au procureur un acte d’accusation visant à interdire le Parti démocratique du peuple pro-kurde (HDP), en raison d’un vice de procédure.

Le 17 mars, le procureur Bekir Sahin a déposé une mise en accusation pour interdire le HDP, le troisième plus grand parti au parlement turc, et ses plus de 600 membres pour des liens présumés avec le Parti interdit des travailleurs du Kurdistan (PKK).

L'interdiction du HDP est un objectif de longue date du MHP, mais 71,8% des personnes interrogées dans les régions à majorité kurde du sud-est et de l'est de la Turquie s'y opposent, selon un sondage mené entre le 18 et le 21 mars par le Centre de recherche socio-politique installé à Diyarbakir.

«Il est clair que la Cour constitutionnelle est indifférente et très éloignée de la lutte de la Turquie contre le terrorisme et le séparatisme», s’insurge Bahceli dans une déclaration écrite le 31 mars. «Tout comme l’interdiction du HDP, la suspension de la Cour constitutionnelle est désormais une cible qui ne devrait pas être reportée».

«Les antécédents de Bahceli indiquent que nous ne devrions jamais le prendre à la légère», a tweeté le journaliste Ragip Soylu en réaction.

Soner Cagaptay, un universitaire turc de l'Institut de Washington pour la politique au Proche-Orient, croit que Bahceli est actuellement désespéré car sa base électorale se dirige vers le parti Good (IYI), un parti formé en 2017 par des politiciens qui ont quitté le MHP et la principale opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), dans le but de défier Erdogan par le biais d’un programme conservateur, de centre-droit, laïque et nationaliste.

«Depuis que le parti IYI est devenu un acteur plus important sur la scène nationaliste turque, grâce au style de leadership de son président Meral Aksener, Bahceli pense qu'en adoptant une attitude très dure sur la question kurde et sur la Cour constitutionnelle, il peut empêcher la fuite de ses électeurs », explique Cagaptay à Arab News.

Le parti IYI devrait retirer un nombre important de voix au MHP lors des prochaines élections, prévues en 2023. Un sondage publié jeudi a montré que 14% des électeurs voteraient pour le parti IYI contre 9,4% pour le MHP. Pour être représentés au parlement, les partis politiques doivent obtenir au moins 10% des voix.

Selon Cagaptay, Bahceli adoptera probablement une position encore plus dure sur l'identité kurde pour attirer les électeurs de droite. Le MHP a une histoire politique violente, fortement opposé aux Kurdes et aux gauchistes et soutenu par une branche armée ultra-nationaliste connue sous le nom des loups gris.

«Mais le problème en Turquie ne concerne plus le conflit kurde, mais plutôt du fait d'être pro ou anti-Erdogan», a confié Cagaptay. «Il est à présent évident que la base de soutien de Bahceli n’approuve certainement pas son alliance électorale avec Erdogan».

Les derniers commentaires de Bahceli ont aussi suscité la colère de l'opposition. «Déclarer la Cour constitutionnelle une «institution qui doit être dissoute» est le plus grand coup qui puisse être infligé à la démocratie», se désole l'ancien premier ministre Ahmet Davutoglu, chef du Parti séparatiste du futur.

Dans une déclaration vidéo, Davutoglu avertit par ailleurs qu'à moins que les partis politiques et les militants ne publient une déclaration de soutien pour la Cour constitutionnelle, «un processus qu'aucun de nous n'approuverait sans aucun doute, nous mènerait vers un régime autoritaire où la démocratie n’a aucun rôle».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com