Arnaud Lagardère consolide sa position au sein du groupe

Lagardère a vu ses résultats semestriels fortement dégradés des suites de la pandémie (Photo, AFP).
Lagardère a vu ses résultats semestriels fortement dégradés des suites de la pandémie (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 18 août 2020

Arnaud Lagardère consolide sa position au sein du groupe

  • Le conseil de surveillance a approuvé le renouvellement du mandat d’Arnaud Lagardère pour une durée de quatre ans
  • La décision intervient moins d'une semaine après la formation d'une alliance entre les deux premiers actionnaires du groupe

PARIS : Le jeu de poker menteur autour du groupe Lagardère s'est poursuivi lundi soir, avec le renouvellement anticipé du mandat de gérant d'Arnaud Lagardère, moins d'une semaine après l'annonce d'une alliance entre Vivendi et Amber Capital pour tenter de l'affaiblir.

« Le conseil de surveillance a approuvé le renouvellement du mandat de gérant de Monsieur Arnaud Lagardère pour une durée de quatre ans à compter du 17 août 2020 », écrit le groupe dans son communiqué. Une durée cependant inhabituelle, puisque les renouvellements précédents se faisaient sur une période de six ans.

La décision intervient moins d'une semaine après la formation d'une alliance entre les deux premiers actionnaires du groupe, Vivendi et le fonds d'investissement Amber Capital, afin de demander quatre sièges au conseil d'administration de Lagardère et la convocation d'une assemblée générale à la rentrée.

Il s'agissait pour les deux premiers actionnaires de renforcer leur position en vue du renouvellement du mandat de gérant d'Arnaud Lagardère, initialement prévu au premier trimestre 2021.

Interrogés par l'AFP, ni Amber Capital ni Vivendi n'ont réagi lundi dans la soirée.

Dans son communiqué, Lagardère justifie son choix par la nécessité de « stabiliser la gouvernance du groupe dans une période inédite ».

Lagardère a vu ses résultats semestriels fortement dégradés à cause de la crise provoquée par la pandémie de coronavirus, plongeant dans le rouge sur la première moitié de l'année, notamment du fait d'un effondrement de son activité Travel Retail, qui concerne la distribution dans les lieux de transport (gares et aéroports).

Parallèlement au renouvellement du mandat de son gérant, le groupe met en place un « conseil de gérance » composé des cinq membres du conseil exécutif ainsi que des deux dirigeants de Lagardère Publishing et Lagardère Travel Retail.

La direction a également présenté une « feuille de route stratégique » afin de faire face à la crise. Elle passe par une « adaptation du modèle concessif pour gagner en agilité et en flexibilité » concernant Travel Retail, et une attitude offensive du côté de l'édition, pour laquelle le groupe compte profiter des « nombreuses opportunités de consolidation à court terme ».

Combat de titans pour le contrôle du groupe

Ce renforcement de la gérance apparaît comme une réponse au pacte annoncé le 11 août par Vivendi et Amber Capital, qui détiennent respectivement 23,5% et 20% du capital de Lagardère et souhaitaient entamer des démarches afin d'avoir au conseil de surveillance une représentation minoritaire, de trois membres pour Amber Capital et un membre pour Vivendi.

Amber Capital n'a cessé de répéter sa volonté de « solliciter la nomination d'un ou de plusieurs membres au conseil de surveillance », et d'œuvrer pour la transformation en société anonyme de Lagardère, actuellement sous statut de commandite par action.

Ce statut atypique permet au patron et héritier de l'entreprise, Arnaud Lagardère (associé-commandité), de conserver le contrôle avec seulement quelque 7% du capital. En contrepartie, il est responsable indéfiniment des dettes de l'entreprise sur ses biens propres.

Vivendi de son côté, initialement entré au capital du groupe, à hauteur de 10%, pour sauver la mise d'Arnaud Lagardère face à Amber lors de l'assemblée générale de mai dernier, a renforcé sa position au fil de l'été et s'est rapproché peu à peu du fonds.

L'alliance entre Amber et Vivendi était officiellement motivée par « les très mauvais résultats » financiers du groupe Lagardère. Elle permettait cependant dans le même temps de renforcer mutuellement les deux acteurs face à l'influence de Bernard Arnault, le milliardaire à la tête du groupe de luxe LVMH.

Ce dernier avait annoncé fin mai venir éponger une partie des dettes d'Arnaud Lagardère contre 25% des parts de la holding personnelle de l'héritier.

Cette arrivée surprise avait remis en cause l'espoir de plusieurs actionnaires de voir les choses évoluer rapidement au sein de la gouvernance, et permet à M. Arnault de devenir incontournable pour toute décision stratégique touchant aux activités de Lagardère SCA, notamment des cessions d'actifs.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com