Covid: nouvelle vague de restrictions pour affronter la 3e vague

Personne se faisant vacciner. (AFP)
Personne se faisant vacciner. (AFP)
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Publié le Samedi 03 avril 2021

Covid: nouvelle vague de restrictions pour affronter la 3e vague

  • A compter de 19H00, les règles déjà imposées à 19 départements en vigilance renforcée seront étendues à toute la métropole pour quatre semaines: les commerces jugés non-essentiels vont baisser le rideau, les déplacements seront limités à 10 km
  • Pour la première fois depuis le confinement du printemps 2020, les crèches et établissements scolaires vont fermer pendant trois à quatre semaines

PARIS : L'ensemble des Français s'apprête à renouer avec des restrictions de déplacement pour freiner la flambée de Covid-19, mais profite pour certains de la tolérance accordée jusqu'à la fin du week-end de Pâques pour s'organiser, alors que les écoles vont être fermées.

A compter de 19H00, les règles déjà imposées à 19 départements en vigilance renforcée seront étendues à toute la métropole pour quatre semaines: les commerces jugés non-essentiels vont baisser le rideau, les déplacements seront limités à 10 km, et pour la première fois depuis le confinement du printemps 2020, les crèches et établissements scolaires vont fermer pendant trois à quatre semaines.

En Ile-de-France, 6 600 policiers et gendarmes sont mobilisés pour "veiller au respect des mesures sanitaires", a annoncé samedi la préfecture de police dans un communiqué. Et notamment pour verbaliser les personnes qui se rassemblent à plus de six sur la voie publique, ou qui boivent de l’alcool dans les secteurs de Paris où cela est interdit.

Mais pour offrir une bouffée d'oxygène avant ce nouvel "effort" demandé aux Français, les autorités tolèrent jusqu'à lundi soir les déplacements interrégionaux, pour permettre à ceux qui le peuvent de se mettre au vert et d'emmener les enfants chez leurs grand-parents.

A partir de mardi, les déplacements de plus de 10 km ne seront plus autorisés, sauf pour déposer un enfant chez un proche. 

Les lieux de culte étant fermés à partir de 19H00, les veillées pascales ont été pour la plupart repoussées à dimanche matin tôt.

Pas de cohue 

De nombreux départs étaient prévus pour ce week-end prolongé, mais samedi matin, le site d'information routière Sytadin ne signalait aucun bouchon en Ile-de-France. 

Du côte des trains, le niveau de fréquentation était la moitié de celui d’un week-end de Pâques habituel, selon la SNCF.

Gare Montparnasse à Paris, beaucoup voyageaient "léger", avec un petit sac, et quelques familles partaient avec leurs enfants, cartable sur le dos.

Comme Maryline Morel, filant pour Hendaye avec mari et enfants, et qui expliquait avoir "pris les billets mercredi à 20H00 juste après l'intervention de Macron !". 

Sur la côte Atlantique, Arcachon et sa plage du Moulleau connaissaient une belle affluence samedi sous le soleil. Un afflux mêlant Bordelais venus en quasi-voisins, Aquitains de passage, mais aussi visiteurs de régions plus éloignées. Avec en ligne de mire "un dernier bol d'air" ou encore "voir la mer une dernière fois". 

A partir de mardi, des millions de parents vont devoir concilier télétravail et école à la maison, avant des vacances scolaires chamboulées, du 12 au 25 avril pour les trois zones.

Annoncée mercredi par Emmanuel Macron, la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pour trois à quatre semaines vise à faire reculer l'épidémie de Covid-19, qui en est à sa troisième vague.

Le gouvernement a autorisé, après un cafouillage, les assistantes maternelles qui gardent les enfants à domicile à poursuivre leur activité pendant les trois prochaines semaines.

Il a dressé une liste des professions indispensables à la gestion de l’épidémie pour lesquelles une solution d’accueil doit être proposée. 

Outre les personnels des établissements de santé, elle concerne entre autres les agents de l'Etat chargés de la crise, ou encore les personnes travaillant dans l'aide sociale à l'enfance, celles travaillant dans les établissements scolaires, ainsi que les forces de sécurité intérieure, selon cette liste que s'est procurée l'AFP.

Les indicateurs continuent de se dégrader, avec désormais 5 254 malades en réanimation vendredi soir, dont 505 admis dans les dernières 24 heures. Depuis le début de l'épidémie, plus de 96 000 décès ont été enregistrés en France.

 "Le bon bout" 

Engagé dans une course contre la montre, l'exécutif mise sur une nouvelle accélération de la campagne vaccinale (9 millions de premières doses, 3 millions de secondes doses), avec une cadence promise de 400 000 injections quotidiennes.

"On tient le bon bout, on n'a jamais été aussi prêts de la sortie de crise, parce que nous avons ces vaccins d'une efficacité extraordinaire" à ARN messager, a estimé Anne-Claude Crémieux, spécialiste des maladies infectieuses à l'Hôpital Saint-Louis à Paris, sur Europe 1.

En visite samedi matin dans un centre hospitalier en Dordogne, le Premier ministre a salué un médecin à la retraite ayant repris du service pour vacciner: "C'est ça la France. Il y a des gens qui rouspètent et il y a des gens qui agissent", a commenté Jean Castex.

La vaccination devrait franchir une nouvelle étape mi-avril avec l'arrivée du vaccin Johnson & Johnson, qui nécessite une seule injection. 600.000 premières doses sont ainsi attendues avant mai. Le décret permettant son administration a été publié samedi au Journal officiel.

Et pour mieux tracer l'évolution de l'épidémie, des autotests de dépistage de la Covid-19 seront disponibles en pharmacie à partir du 12 avril.


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.