Les médias iraniens reconnaissent l'attaque contre un navire de la Garde révolutionnaire iranienne

Le Saviz a été attaqué au large des côtes de l'Érythrée. (capture d'écran d'Al-Arabiya)
Le Saviz a été attaqué au large des côtes de l'Érythrée. (capture d'écran d'Al-Arabiya)
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Publié le Mercredi 07 avril 2021

Les médias iraniens reconnaissent l'attaque contre un navire de la Garde révolutionnaire iranienne

  • Un cargo iranien a été attaqué, a reconnu mercredi dernier la télévision d'État iranienne
  • L'Iran avait précédemment caractérisé le Saviz comme une aide aux mesures «anti-piraterie» dans la mer Rouge et dans le détroit de Bab-el-Mandeb

DUBAÏ: Un cargo iranien a été attaqué, a reconnu mercredi dernier la télévision d'État iranienne. Ce navire, considéré comme une base du corps paramilitaire des Gardiens de la révolution islamique (GRI), était ancré depuis des années dans la mer Rouge, au large du Yémen 

La télévision d'État reconnaît cette attaque et cite des médias étrangers; il s’agit de la première réaction de l’Iran au sujet de ce mystérieux incident survenu mardi et qui implique le cargo MV Saviz. Israël est soupçonné d’être responsable de cette attaque menée à un moment où l’Iran et les puissances mondiales se sont réunis à Vienne dans le but d’engager des pourparlers sur le retour potentiel des États-Unis à l'accord nucléaire, détérioré, de Téhéran. Cela montre que les défis à venir ne reposent pas uniquement sur ces négociations.

Ce navire est présent dans la région depuis longtemps dans une période où les experts occidentaux et ceux des Nations unies ont affirmé que l’Iran avait fourni des armes ainsi qu’un soutien aux rebelles houthis du Yémen dans cette guerre qui dure depuis des années. L’Iran nie avoir armé les Houthis, bien que des éléments trouvés dans l’armement des rebelles établissent un lien avec Téhéran.

L'Iran avait précédemment caractérisé le Saviz comme une aide aux mesures «anti-piraterie» dans la mer Rouge et dans le détroit de Bab-el-Mandeb, un goulot d'étranglement crucial dans le transport maritime international.

Dans le communiqué de la télévision d'État, un présentateur a cité un article du New York Times publié mercredi dernier qui mentionne un responsable américain anonyme. Ce dernier affirme au journal qu'Israël avait mis en garde les États-Unis au sujet d'une attaque prévue contre le navire en question. Lorsqu'ils ont été contactés par The Associated Press mardi soir, les responsables israéliens se sont refusés à tout commentaire au sujet de l'incident.

Cependant, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a évoqué mardi dernier l’accord dans un discours à son parti, le Likoud. Cette allocution intervenait alors qu’on lui demandait de former un gouvernement après les récentes élections dans le pays.

«Nous ne devons pas revenir au dangereux accord nucléaire avec l'Iran, car un Iran nucléaire constitue une menace existentielle pour l'État d'Israël et une grande menace pour la sécurité du monde entier», a fait savoir Netanyahou à cette occasion.

L’agence de presse semi-officielle iranienne Tasnim, qui serait proche des GRI, a signalé l’attaque mardi soir. Elle affirme que ce sont des explosifs placés sur la coque du Saviz qui ont été utilisés. Elle n’accuse personne de cette action et déclare que les responsables iraniens donneraient sans doute davantage d'informations dans les jours à venir.

Dans un communiqué, le commandement central de l’armée américaine a simplement confié qu’il était «au courant des reportages des médias consacrés à un incident impliquant le Saviz en mer Rouge».

«Nous sommes en mesure de confirmer qu'aucune force américaine n'a été impliquée dans l'incident. Nous n'avons aucune information supplémentaire à fournir», ajoute le commandement.

Le Saviz, qui appartient à la compagnie de navigation de la République islamique d’Iran, liée à l'État, est arrivé en mer Rouge à la fin de l’année 2016, selon les données de suivi des navires. Il a ensuite dérivé au large de l'archipel des Dahlak, une chaîne d'îles située dans la mer Rouge au large des côtes de la nation africaine voisine, l'Érythrée. Il est probable qu’il ait reçu des réapprovisionnements et qu’il ait changé d'équipage en passant par des navires iraniens qui empruntaient la voie navigable.

Des documents de l'armée saoudienne récemment obtenus par l'agence de presse montrent des hommes à bord du navire en tenues de camouflage et en uniformes militaires, ainsi que de petites embarcations pouvant transporter des marchandises vers la côte yéménite. Ces documents comprennent également des images qui montrent que le navire disposait d’une multitude d'antennes que le gouvernement saoudien considère comme inhabituelles pour un cargo commercial, suggérant que ce dernier effectuait une surveillance électronique. D'autres images ont montré qu’il y avait dans le navire des supports pour des mitrailleuses de calibre 50.

Le Washington Institute for Near East Policy qualifie le Saviz de «vaisseau-mère iranien» dans la région. Le think tank le décrit lui aussi comme une base de collecte de renseignements et un arsenal pour les GRI. Les documents d'orientation de l'institut n'expliquent pas comment ils sont arrivés à cette conclusion, bien que ses analystes aient régulièrement accès aux sources militaires du Golfe et d’Israël.

Le Saviz était sous la menace de sanctions internationales jusqu'à la conclusion de l'accord nucléaire de l'Iran en 2015 avec les puissances mondiales, qui a permis à Téhéran de recevoir une aide économique en échange de la limitation de son enrichissement en uranium. L'administration Trump a par la suite renouvelé les sanctions américaines contre le Saviz, conformément à sa décision de se retirer unilatéralement de l'accord.

Au mois de juin 2019, l'Arabie saoudite a permis à un Iranien gravement malade de quitter le Saviz après que Téhéran eut demandé une assistance par l’intermédiaire des Nations unies.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.