En Irak, la génération post-Saddam s'impatiente face au manque d'avancées

Un jeune regarde un croquis dessiné de l'ex-président irakien défunt Saddam Hussein sous le drapeau historique de l'Irak de Hussein, exposé lors d'un bazar de charité dans un centre commercial de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, le 13 février 2020. (Zaid AL-OBEIDI / AFP)
Un jeune regarde un croquis dessiné de l'ex-président irakien défunt Saddam Hussein sous le drapeau historique de l'Irak de Hussein, exposé lors d'un bazar de charité dans un centre commercial de la ville de Mossoul, dans le nord de l'Irak, le 13 février 2020. (Zaid AL-OBEIDI / AFP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

En Irak, la génération post-Saddam s'impatiente face au manque d'avancées

  • Dans un pays où deux enfants sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'Unicef, Hussein tente de concilier scolarité et emploi
  • "Notre génération est différente à cause des nouvelles technologies: on peut comparer ce qu'on a ici et ce que les autres ont à l'étranger", affirme Rawan

BAGDAD : Il y a 18 ans en Irak, Saddam Hussein était chassé du pouvoir et une génération naissait. Elle n'a pas connu la dictature, mais aujourd'hui, elle attend toujours sécurité, emplois, services publics et droit d'expression.

Hussein avait à peine trois ans quand les Américains ont pris Bagdad le 9 avril 2003. A Nassiriya (sud), ville de toutes les révoltes, il a bien entendu parler "du régime sanglant" du parti Baas "qui a embarqué l'Irak dans plein de guerres coûteuses en vies et en ressources" puis dans l'embargo des années 1990.

Mais de la "démocratie" et de la "liberté" promises par les Américains, le jeune homme aux cheveux dressés à grand renfort de gel confie n'avoir vu qu'"un système pourri et des partis politiques incapables". 

Depuis son enfance, il n'a vu que sa petite école en terre battue, "des hôpitaux en ruine et aucune perspective d'emploi", raconte-t-il. 

Pas de vie pour les pauvres

Les lendemains florissants ne sont jamais venus: ni pont ni centrale électrique, pas même de revêtement en asphalte des routes depuis 2003. "C'est l'effondrement total", martèle-t-il.

"Les pauvres ne peuvent pas vivre dans ce pays", renchérit Ibrahim, 21 ans, qui habite dans la ville sainte de Kerbala, plus au nord.

"Je rêvais d'intégrer l'académie militaire mais j'ai dû m'arrêter avant le collège" pour vendre, comme aujourd'hui encore, des barbes à papa rose bonbon sur un petit chariot, raconte-t-il.

Dans un pays où deux enfants sur cinq vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'Unicef, Hussein tente de concilier scolarité et emploi: depuis qu'il a 13 ans, il travaille après l'école.

Aujourd'hui encore, quand il finit ses cours de sciences politiques à l'université, il court aider son frère de deux ans son cadet. Ils doivent trouver chaque jour un commerçant acceptant de les employer, pour pouvoir rapporter de quoi nourrir les sept membres de leur famille.

Hussein sera bientôt le premier diplômé d'université de sa famille. Il ne se réjouit pas trop vite pour autant, dans ce pays où chaque année 700.000 nouveaux arrivants sur le marché du travail se battent pour un emploi de fonctionnaire.

Car le secteur privé n'a toujours pas vu le jour et les vieilles habitudes du régime socialiste Baas restent bien ancrées.

Mais, là aussi, corruption et clientélisme, les deux fléaux de l'Irak post-Saddam, s'imposent: "Il n'y a qu'en rejoignant un parti politique ou une milice que l'on peut accéder au secteur public", accuse Hussein.

Résultat, le chômage chez les moins de 25 ans -- 60% des 40 millions d'Irakiens -- atteint 36%. Un réservoir de recrues potentielles pour les nombreux groupes armés du pays qui paient des salaires fixes alors que l'Etat, entièrement dépendant des pétrodollars, paie régulièrement ses fonctionnaires en retard.

Déterminés malgré la peur 

Quant à l'exil, il est difficile à envisager avec des diplômes irakiens qui, pour la plupart, ne sont plus reconnus nulle part alors qu'il y a un peu plus d'un siècle, l'université de Bagdad caracolait en tête des classements arabes.

C'est pour tenter de changer tout cela que Hussein a défié sa société tribale et conservatrice. Depuis l'âge de 16 ans, il manifeste régulièrement après avoir vendu assez pour nourrir sa famille.

Les manifestations ont poussé Rawan, 18 ans, à l'exil à l'intérieur même de son pays. Son père avait fui le régime de Saddam Hussein pour la Libye, où elle est née. Sa famille est rentrée en Irak après l'arrivée du nouveau régime mais la jeune femme a dû partir pour le Kurdistan, région irakienne autonome au nord.

Comme des dizaines de militants de la "révolte d'octobre" lancée en 2019 par des jeunes décidés à en finir avec la corruption et la gabegie, elle a été menacée de mort.

Environ 600 manifestants ont été tués, des dizaines d'autres enlevés et les intimidations et assassinats se poursuivent même si la "révolution" a fait long feu.

"Notre génération est différente à cause des nouvelles technologies: on peut comparer ce qu'on a ici et ce que les autres ont à l'étranger", affirme Rawan.

Et, malgré la peur et les privations, comme Hussein, elle est déterminée à obtenir "un changement de régime": "Ce n'est pas facile, mais l'avenir de ce pays, c'est notre génération qui en décidera".


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com