La Turquie aux prises avec la flambée de la Covid-19 avant la saison touristique

Un homme qui porte un masque pour se protéger contre la propagation de la Covid-19 se promène au bord de la mer dans le quartier Uskudar d'Istanbul, en Turquie, le 16 mars 2021 (Reuters)
Un homme qui porte un masque pour se protéger contre la propagation de la Covid-19 se promène au bord de la mer dans le quartier Uskudar d'Istanbul, en Turquie, le 16 mars 2021 (Reuters)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

La Turquie aux prises avec la flambée de la Covid-19 avant la saison touristique

  • Le 7 avril dernier, la Turquie a signalé 54 740 nouveaux cas de Covid-19 et 276 décès
  • « Les cas mensuels de Covid-19 ont triplé récemment, alors que 9% seulement de la population a reçu la deuxième dose de vaccin »

ANKARA: Le 7 avril dernier, la Turquie a signalé 54 740 nouveaux cas de Covid-19 et 276 décès; il s’agit des chiffres quotidiens les plus élevés depuis le début de la pandémie. Le nombre de tests par jour est en ce moment de 302 000 environ, ce qui signifie que plus d'un cinquième de ces dépistages se révèlent positifs.

Au niveau du nombre de cas quotidiens signalés sur la base d'une moyenne de sept jours, le pays se situe actuellement au cinquième rang mondial.

«Les cas mensuels de Covid-19 ont triplé récemment, alors que 9% seulement de la population a reçu la deuxième dose de vaccin. Il y a une grave pénurie de vaccins, ce qui crée un important retard», déclare à Arab News le professeur Guner Sonmez, radiologue à l'université Uskudar d’Istanbul. Ce dernier ajoute qu'une nouvelle augmentation des cas est à redouter prochainement.

«Nous savons que, d'ici à deux ou trois semaines, cela peut conduire à une augmentation du nombre de patients dans les unités de soins intensifs. Par conséquent, un taux de mortalité plus élevé est probable dans les semaines qui suivent», explique-t-il.

La Turquie réintroduit des mesures strictes pendant le ramadan: les rassemblements pour l'iftar (repas au coucher du soleil) et le sahur (repas de l’aube) seront interdits, les restaurants et les cafés ne seront ouverts que pour le service à emporter. En outre, un confinement sera instauré pendant les week-ends au cours du mois sacré.

Les experts de la santé et de nombreux membres du public imputent au gouvernement la responsabilité de cette troisième vague Covid-19 que traverse le pays. Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir a été vivement critiqué pour avoir organisé des rassemblements surpeuplés dans tout le pays, bafouant ainsi les règles de distanciation sociale. Plusieurs responsables de l'AKP ont été testés positifs quelques jours à peine après avoir assisté au congrès national d'Ankara le 24 mars dernier.

Le ministre de la Santé, Fahrettin Koca, a récemment déclaré lors d'une conférence de presse, alors qu’il était interrogé sur la pertinence des rassemblements pendant une pandémie: «Il est inutile de garder cette question à l'ordre du jour.»

En attendant, la campagne de vaccination est toujours aussi lente en Turquie, principalement en raison de la dépendance excessive envers un unique fournisseur: le laboratoire chinois Sinovac. Une première série d'environ 1,4 million de doses du vaccin Pfizer-BioNTech n'a été administrée que récemment.

Sonmez considère que le fait que la Turquie dépende du vaccin fabriqué en Chine a été une erreur. «Le vaccin Sinovac, que la Turquie utilise, possède un faible taux de réussite dans la protection des personnes contre la contagion», affirme-t-il. Il précise dans le même temps que les vaccins à ARNm comme celui de Pfizer-BioNTech montrent une efficacité d'environ 90% après la deuxième dose.

En Turquie, environ 75% des nouveaux cas auraient été causés par le variant anglais de la Covid-19, les USI (unité de soins intensifs) étant déjà saturées dans les grandes villes. Sur les 81 provinces du pays, 70 sont répertoriées comme «à risque» ou «très risquées», parmi lesquelles Ankara et Istanbul.

Si les cas continuent d’augmenter comme prévu, le secteur du tourisme de la Turquie, qui représente 11% de son économie, sera probablement gravement touché. Les revenus du tourisme de la Turquie ont chuté de 65,1% par rapport à l’année dernière, selon les statistiques officielles. En outre, le gouvernement a récemment mis fin à son programme d’aide au travail de courte durée, qui avait soutenu plus de 3 millions de personnes pendant la pandémie. L'année dernière, plus de 100 000 petites entreprises ont fait faillite en Turquie, principalement en raison des restrictions liées à la Covid-19.

«Un bouclage total à l'échelle nationale ne peut être efficace que si un soutien économique supplémentaire est accordé aux employés et aux employeurs [comme c'était le cas] au plus fort de la pandémie», explique Sonmez.

Jeudi dernier, la Turquie a lancé une campagne de vaccination destinées aux personnes qui travaillent dans l'industrie du tourisme – elles sont plus d’un million –, au moment où l’on signale que la Russie pourrait restreindre les vols vers la Turquie pendant l'été.


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.