Nouvelles turbulences dans les relations franco-algériennes

Le président français Emmanuel Macron donne une conférence de presse lors de sa visite à Alger le 6 décembre 2017. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron donne une conférence de presse lors de sa visite à Alger le 6 décembre 2017. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Nouvelles turbulences dans les relations franco-algériennes

  • Le déplacement du Premier ministre français, prévu dimanche, a été reporté sine die jeudi soir, à la demande d'Alger et à la surprise générale
  • Nombre de points d'interrogation demeurent toutefois sur les vraies raisons de ce report

PARIS : Les relations entre la France et l'Algérie traversent de nouvelles turbulences après le report inopiné de la visite du Premier ministre Jean Castex à Alger, qui compliquent le fragile rapprochement esquissé par le président Emmanuel Macron.

Le déplacement, prévu dimanche, a été reporté sine die jeudi soir, à la demande d'Alger et à la surprise générale, quelques heures seulement après son annonce déjà tardive.

Les services de Jean Castex ont invoqué le « contexte sanitaire » lié à la Covid-19 qui ne permettait pas, selon eux, d'organiser de façon "satisfaisante" le comité intergouvernemental au cœur de la visite. Alger n'a fait aucun commentaire.  

En coulisses, diverses sources ont fait état de l'irritation d'Alger de voir la délégation française réduite à quatre ministres, puis deux, contre une dizaine habituellement pour ce genre d'exercice.

Nombre de points d'interrogation demeurent toutefois sur les vraies raisons de ce report. « Cela fait très longtemps que le format à huit ministres (initialement prévu) avait été exclu », relève-t-on de source gouvernementale française.

Quatre ministres – Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Economie), Jean-Michel Blanquer (Education) et Gérald Darmanin (Intérieur) – devaient initialement faire le voyage, outre le chef du gouvernement.

« Mais cela fait plusieurs jours qu'il avait été dit que Blanquer, puis Darmanin, ne pouvaient venir car mobilisés sur les sujets sanitaires », ajoute-t-on à Paris.

« Stratégie de la tension »

Pour nombre d'observateurs, le « réchauffement » des relations mis en avant par Emmanuel Macron et son homologue Abdelmadjid Tebboune, qui s'est traduit par une série de gestes « mémoriels » de l'ancienne puissance coloniale (1830-1962), ne fait pas forcément l'unanimité à Alger.

« Au sein du pouvoir algérien, il y a d'autres tendances qui ne sont pas très enthousiastes, qui disent que la confiance ne règne pas entre Paris et Alger », relève Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen (CERMAM) à Genève.

Pour Jean-Pierre Filiu, professeur à Sciences Po Paris, le véritable hommme fort du pays n'est pas le président Tebboune, mal élu en décembre 2019, mais le chef d'état-major Saïd Chengriha et derrière lui « les "décideurs" militaires qui, sous une forme ou une autre, accaparent le pouvoir depuis des décennies ».

Or ces généraux, héritiers de l'insurrection qui a conduit à l'indépendance de l'Algérie en 1962, n'approuvent pas la « réconciliation mémorielle » car elle « remettrait en cause la propagande officielle (antifrançaise), fondamentale pour (leur) légitimation », sur fond de relations souvent tumultueuses entre les deux pays, relève le chercheur sur son blog.

Signe de ce climat qui reste volatil et passionnel, près de 60 ans après la fin de la guerre d'indépendance, le ministre du Travail Hachemi Djaâboub a taxé jeudi la France d' « ennemi traditionnel et éternel », au moment même où la visite était annulée.

Pour un spécialiste de la zone, qui ne s'exprime que sous anonymat, les dirigeants algériens, formés en bon nombre à l'école soviétique, ne connaissent que le « rapport de force ».

A travers cette énième poussée de fièvre, ils appliquent une fois de plus « la stratégie de la tension afin de pousser les Français jusqu'à leurs dernières extrémités, les faire céder », notamment sur l'exigence d'excuses pour la colonisation, analyse-t-il.

Sahara occidental

Emmanuel Macron a pourtant multiplié les actes symboliques envers Alger. En juillet 2020, Paris a remis 24 crânes de combattants nationalistes tués au début de la colonisation. Et en mars, le président a reconnu la responsabilité de l'armée française dans la mort du dirigeant nationaliste Ali Boumendjel en 1957.

Mais le rapport de l'historien Benjamin Stora, sur lequel Emmanuel Macron s'appuie pour sa politique mémorielle, ne préconise ni excuses ni repentance et a été vivement critiqué en Algérie.

Après sa publication, « les Algériens n'ont pas renvoyé l'ascenseur, ils n'ont fait aucun geste », constate-t-on à Paris.

Mais pour Hasni Abidi, la véritable raison de la mauvaise humeur des Algériens est peut-être à chercher aussi du côté du Sahara occidental.

La République en Marche (LREM), le parti d'Emmanuel Macron, a annoncé jeudi la création d'un comité de soutien dans l'ancienne colonie espagnole, en majeure partie sous contrôle du Maroc. Une ligne rouge pour Alger qui soutient les indépendantistes sahraouis du Front Polisario.

En outre, un chef militaire du Polisario a été tué mardi par un drone marocain, une frappe sans précédent, selon une source sécuritaire indépendantiste, de quoi alimenter le ressentiment algérien alors que Paris soutient le plan d'autonomie marocain au Sahara occidental.

« Le rapprochement franco-algérien a été torpillé par ces deux événements », estime Hasni Abidi.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com