Loi climat: l'Assemblée vote un « paquet d'aides » à l'achat de vélos

Un employé d'une entreprise de nettoyage vaporise du désinfectant sur les vélos Velib en location dans une rue de Suresnes, près de Paris. (Photo, AFP)
Un employé d'une entreprise de nettoyage vaporise du désinfectant sur les vélos Velib en location dans une rue de Suresnes, près de Paris. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 10 avril 2021

Loi climat: l'Assemblée vote un « paquet d'aides » à l'achat de vélos

  • La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a défendu un « paquet d'aides » pour le vélo, en plein « essor » après le « confinement » de 2020
  • L'amendement gouvernemental prévoit une prime à la conversion élargie « aux personnes souhaitant remplacer un vieux véhicule » polluant « par un vélo à assistance électrique »

PARIS : Unanime, l'Assemblée nationale a voté vendredi soir une série d'aides à l'achat de vélos, dont l'élargissement de la prime à la conversion aux vélos à assistance électrique (VAE): une aide à l'achat en cas de mise au rebut de véhicules polluants.

Lors de l'examen en première lecture du projet de loi climat, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a défendu un « paquet d'aides » pour le vélo, en plein « essor » après le « confinement » de 2020.

L'amendement gouvernemental prévoit une prime à la conversion élargie « aux personnes souhaitant remplacer un vieux véhicule » polluant « par un vélo à assistance électrique », ainsi qu'un « bonus vélo » notamment pour « l'acquisition de vélos cargo plus onéreux mais qui permettent des usages beaucoup plus variés », a-t-elle détaillé.

La mesure vise aussi à majorer le bonus à l'achat de véhicules lourds à très faibles émissions quand ils sont équipés de détecteurs d'angles morts, afin de protéger les piétons ou les cyclistes.

L'absence du vélo dans le projet de loi climat avait suscité un certain désarroi chez les députés avec une tribune transpartisane dans le quotidien Libération au mois de mars.

L'un des signataires de ce texte, Guillaume Gouffier Cha (LREM) s'est réjoui dans l'hémicycle de « réelles avancées ».

Interrogée par des députés LR sur le budget attribué pour ces aides, Barbara Pompili a assuré que des crédits étaient déjà disponibles, des sommes fléchées pour la prime à la conversion mais pas encore utilisées à ce stade. 

Le marché français du vélo a bondi en 2020 de 25% sur un an, propulsé par la crise de la Covid et des mesures gouvernementales, selon l'Union Sport & Cycle, qui représente la filière.

Si le nombre de vélos vendus est resté stable, à 2,6 millions d'exemplaires, le chiffre d'affaires a dépassé les trois milliards d'euros, dopé par les ventes de vélos électriques, vendus 2 079 euros en moyenne.

« L'aide à la réparation de vélos (le « Coup de pouce vélo ») a largement contribué à la remise en selle des Français en sortie de confinement », selon l'organisation.

Avec plus de 500 000 unités écoulées en 2020, les vélos à assistance électrique (VAE) représentent désormais un vélo sur cinq vendu en France (+29% sur un an). Les ventes de VTT électriques ont notamment explosé. 

Mais l'hexagone reste loin derrière ses voisins belge, allemand, et hollandais.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.