Le Puits de Hima, sur la route des anciennes caravanes d'Arabie

Sept puits d'eau douce répartis sur 30 km forment ce site qui compte plus de 200 lieux présentant des inscriptions et des dessins rupestres, des tombes et des cercles de pierres. (Fourni)
Sept puits d'eau douce répartis sur 30 km forment ce site qui compte plus de 200 lieux présentant des inscriptions et des dessins rupestres, des tombes et des cercles de pierres. (Fourni)
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Publié le Jeudi 15 avril 2021

Le Puits de Hima, sur la route des anciennes caravanes d'Arabie

  • Les fouilles archéologiques menées par le ministère du tourisme d'Arabie saoudite (SCTH) ont révélé que la ville de Najran compte parmi les lieux habités les plus anciens
  • Ce site renferme de nombreuses inscriptions rupestres et des dessins qui remontent à avant l'an 3000 avant Jésus-Christ

LA MECQUE : Le Puits de Hima continue de fasciner les chercheurs et les archéologues. Intact et inaltéré, ce site constitue l'une des plus anciennes et importantes haltes le long des anciennes routes commerciales d'Arabie.

A environ 140 km au nord de la ville de Najran, ce site est en effet bien préservé et offre un tableau de ce qui était jadis une ancienne route empruntée par les caravanes voyageant du sud au nord de la péninsule arabique. Ces images sont illustrées grâce à l'art rupestre en grande partie intact que l’on retrouve à cet endroit et qui dépeint des humains, des animaux, des outils de chasse, des arcs, des lances et bien d'autres encore.

Dans un entretien avec Arab News, Saleh Al-Muraih, chercheur historique spécialisé dans le tourisme et l'archéologie de la province de Najran, a déclaré que « Le Puits de Hima fait partie des sites historiques les plus importants du Royaume et renferme de nombreuses inscriptions rupestres et des dessins qui remontent à avant l'an 3000 avant Jésus-Christ ».

« Sept puits d'eau douce répartis sur 30 km forment ce site qui compte plus de 200 lieux présentant des inscriptions et des dessins rupestres, des tombes, des cercles de pierres et des puits historiques », précise-t-il.

Selon M. Al-Muraih, « c'est autour des puits de Hima que se rassemblaient les caravanes commerciales avant d'emprunter l'une des deux routes principales. La première conduisait à la Mésopotamie en passant par Al-Faw (appelée aussi Qariah, une ancienne ville située aux abords du Quartier Vide), site archéologique des régions de Kindah et Al-Yamama, connues de nos jours sous le nom de Najd. La deuxième route menait jadis au Levant et à l'Égypte en passant par la région du Hijaz ».

Inscriptions rupestres et dessins (fournie)
Inscriptions rupestres et dessins (fournie)

Les gravures rupestres abondantes du Puits de Hima ont été léguées, au fil des ans, par les centaines de caravanes qui partaient d'Al-Okhdood, dans le sud, et passaient devant le puits. L'ancienne écriture sud-arabique (Musnad), le langage sud-arabique et thamudique figurent sur ces gravures aux côtés des illustrations de la faune et de la flore.

« Le gouvernement saoudien a bien entretenu le Puits de Hima, et voilà que des clôtures fantastiques sont en cours d'installation. Ces travaux viennent s'ajouter aux recherches scientifiques continues visant à examiner le site et nous espérons que ces travaux permettront d'ajouter le site à la liste du patrimoine mondial de l'Unesco », a déclaré M. Al-Muraih.

« Cette région a fait l'objet de nombreuses études de terrain et de nombreux projets de conservation. Heureusement, la région de Hima a été épargnée de toute forme de dégradation et ses monuments ont été préservés. Les habitants de la région sont bien informés quant à la protection de ces sites et à la préservation des monuments historiques importants », a-t-il ajouté.

Le Puits de Hima, l'un des 86 sites historiques de Najran, concilie patrimoine et tourisme dans un même endroit. Guides touristiques, communauté locale et organismes publics coopératifs sont tous prêts à évoquer l'importance historique du puits.

Dr Salma Hawsawi, professeur d'histoire antique à l'Université du Roi Saoud, a confié à Arab News que « le Royaume compte bon nombre de sites archéologiques et de villes historiques qui ont été le théâtre de constructions pendant des milliers d'années. Ces sites méritent pourtant d'être préservés et développés pour répondre aux exigences de notre époque ».

Elle ajoute que « les villes historiques sont nombreuses, quelles que soient leur histoire et leurs origines. Citons notamment la ville de Najran, dans le sud-ouest du pays, citée par de nombreux historiens classiques tels que Strabon. Dans son livre ‘Géographie’, il l'a nommée Negrana, alors qu'il abordait les campagnes romaines dans la péninsule arabique dans les années 24-25 avant J.-C. L’astronome Ptolémée, lui, l'a appelée la Métropole Negara ».

« L’historien musulman Yaqut Al-Hamawi a raconté dans son livre que la ville tire son nom de la première personne qui l'a habitée, Najran ben Zaydan ben Sabaa. De plus, ce qui confirme que cette ville était très ancienne, c'est que son nom a été mentionné dans les inscriptions de souverains sabéens tels que Karib'il, Samah Ali Yanuf et Yitha'amar Bayyin », ajoute-t-elle.

Toujours selon le Dr Hawsawi, le sud-ouest du Royaume revêt une grande importance géographique puisqu'il est situé entre l'Afrique et l'Asie. À cela s'ajoute l'importance de la région côtière sur le plan des migrations, et l'on a découvert que certains habitats remontent au premier siècle avant J.-C. jusqu'à l'ère islamique.

« Les fouilles archéologiques menées par le ministère du tourisme d'Arabie saoudite (SCTH) ont révélé que la ville de Najran compte parmi les lieux habités les plus anciens. Cela a été possible grâce aux indices archéologiques recueillis sur divers sites correspondant à différentes périodes de l'histoire, depuis l'âge de la pierre jusqu'à l'ère islamique », a-t-elle déclaré.

Pour Mme Hawsawi, « l'art rupestre et les inscriptions sont les éléments les plus caractéristiques des monuments de la région, dans la mesure où ils nous ont apporté de nombreuses informations concernant les vêtements, les accessoires, les armes, les poêles en pierre, les structures rectangulaires et coniques et les réservoirs, particulièrement autour de la zone de Hima Well ».

En effet, la plus grande partie des dessins rupestres de la région présente des chameaux, des vaches, des chèvres et des oies, ainsi que certains animaux prédateurs tels que des lions et des loups, explique Dr Hawsawi. « Les autruches ont fait l'objet d'une attention particulière au niveau de leur ornementation et de leur taille, surtout parce qu'elles sont dessinées dans différentes positions, ce qui souligne leur importance ».

Par ailleurs, les dessins représentent des batailles à cheval, où les chevaliers se servaient de lances, ainsi que quelques scènes de chasse, où l'on faisait appel à des chiens pour chasser des chèvres, a-t-elle précisé avant de faire remarquer que « certains dessins d'humains sont plus grands que la normale, et certains d'entre eux avaient la tête couverte. La barbe des hommes était bien visible. Les hommes portaient des chaînes et des colliers, ou des bracelets aux chevilles permettant de produire des sons adaptés aux mouvements de danse et à la musique. La tenue consistait en de courtes robes enroulées au milieu. D'autres dessins montraient des personnes qui dansaient en portant des instruments de musique qui ressemblent au rabâb ».

Archéologues à l'oeuvre (fournie)
Archéologues à l'oeuvre (fournie)

Dr Hawsawi affirme qu’ « on a trouvé dans la région de nombreuses écritures thamudiques, suivies par l'ancienne écriture sud-arabique et l'écriture coufique, qui remonte à l'ère islamique. La multitude d'écritures trouvées dans la région met en lumière les différentes civilisations qui se sont succédé. En outre, les inscriptions en alphabet sud-arabique ancien trouvées gravées au-dessus d'inscriptions thamudiques soulignent l'ancienneté de l'alphabet thamudique ».

« La plupart des inscriptions comprennent des noms tels que 'Saad', 'Awathat' et 'Rafadat', et des dieux tels que 'Al' et 'Kahl', et les inscriptions ont été gravées à côté de dessins d'animaux », poursuit-elle.

Selon le Dr Hawsawi, « parmi les longues inscriptions, on trouve une inscription de 12 lignes attribuée au roi ‘Dhu Nuwas’, dans laquelle il décrit sa victoire contre les Ethiopiens en 512 ».

À ce jour, on a découvert dans la région 1 293 dessins représentant des humains, 5 121 dessins d'animaux, 3 616 inscriptions thamudiques, 2 775 inscriptions en écriture sud-arabique ancienne et trois inscriptions nabatéennes. Les travaux de recherche et de fouille se poursuivent dans tout le Royaume et dans cette région en particulier, dans le but de dégager davantage de monuments et de sites culturels historiques.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.

FAST FACT

À ce jour, on a découvert dans la région 1 293 dessins représentant des humains, 5 121 dessins d'animaux, 3 616 inscriptions thamudiques, 2 775 inscriptions en écriture sud-arabique ancienne et trois inscriptions nabatéennes. Les travaux de recherches et de fouilles se poursuivent dans tout le Royaume et dans cette région en particulier, dans le but de dégager davantage de monuments et de sites culturels historiques.


Le Red Sea International Film Festival : les prétendants aux prix — Partie 1

Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
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  • Une première sélection de films internationaux explore l’exil, la mémoire, les liens familiaux et les traumatismes, du réalisme poétique à l’horreur
  • Cette première partie met en avant des auteurs du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, illustrant la diversité créative du RSIFF 2024

DUBAÏ : Voici la première partie de notre aperçu des films en compétition lors de l’édition de cette année du Red Sea International Film Festival à Djeddah, qui se tient du 4 au 13 décembre.

‘Yunan’

Réalisateur : Ameer Fakher Eldin
Avec : George Khabbaz, Hanna Schygulla, Ali Suliman

Deuxième volet de la trilogie sur l’exil imaginée par le cinéaste syrien Ameer Fakher Eldin, le film suit Munir, un écrivain syrien installé en Allemagne, accablé par le poids mental de son déracinement. Il se rend sur de petites îles isolées, où il envisage le suicide. « Le personnage est né d’une exploration profonde de la condition humaine », confiait Fakher Eldin à Arab News en avril. « Je voulais sonder cette bataille silencieuse que nous menons en nous. Je viens du Golan occupé. Je ne suis pas parti à cause de la guerre — la frontière a été déplacée, me laissant déplacé. J’ai donc grandi en exil sans avoir été forcé de partir… Mon approche consistait à anatomiser l’esprit de l’exilé, en me connectant aux aspects universels de la perte, de la désillusion et de la quête de sens. »

‘Two Seasons, Two Strangers’

Réalisateur : Sho Miyake
Avec : Shim Eun-Kyung, Yuumi Kawai, Shinichi Tsutsumi

Le réalisateur japonais, lauréat du premier prix au Festival de Locarno, signe un délicat drame inspiré de deux œuvres du mangaka culte Yoshiharu Tsuge : Mr. Ben and His Igloo et A View of the Seaside. Miyake présente son histoire comme un film dans le film. Le premier récit suit Natsuo et Nagisa, deux solitaires en quête de lien dans une petite ville côtière. Ce film est écrit par Li, une cinéaste coréenne installée au Japon qui projette dans ses personnages ses propres sentiments d’errance. Pour « s’éloigner des mots », elle part dans une auberge de montagne reculée, où elle rencontre Benzo, un divorcé cynique.

‘Truck Mama’

Réalisatrice : Zippy Nyaruri
Avec : Evaline Wambua Mutuku

La cinéaste kényane Zippy Nyaruri a mis plusieurs années à réunir les fonds nécessaires pour achever ce documentaire consacré à Eva, mère célibataire et conductrice de poids lourds sur de longues distances. Elle doit affronter non seulement un métier dominé par les hommes, mais aussi les routes dangereuses d’Afrique de l’Est. Quand son camion tombe en panne entre le Kenya et le Soudan, « Eva doit puiser en elle toutes ses forces et est même contrainte de repenser son avenir », indique le synopsis.

‘Roqia’

Réalisateur : Yanis Koussim
Avec : Ali Namous, Akram Djeghim, Mostefa Djadjam

Dans Roqia, le réalisateur algérien affronte les traumatismes de sa jeunesse durant la Décennie noire — la guerre civile qui a duré de 1992 à 2002. Sans surprise, c’est un film d’horreur. L’histoire s’ouvre en 1993. Ahmed se remet d’un accident de voiture qui l’a laissé amnésique. Son village natal et même sa famille lui paraissent étrangers. Et il ignore pourquoi son index droit manque. Dans la temporalité contemporaine du film, on découvre un vieil exorciste musulman… lui aussi privé de son index droit. « Quand on ne traite pas les traumatismes vécus par les Algériens, peut-être que ce qui les a causés revient — non pas comme une menace, mais en arrière-plan », expliquait Koussim à GQ Middle East. « Il faut travailler sur ce traumatisme. Roqia n’apporte pas une solution, mais expose le problème. »

‘The World of Love’

Réalisatrice : Yoon Ga-Eun
Avec : Seo Su-Bin, Chang Hyae-Jin, Kim Jeong-Sik

Le drame de la cinéaste coréenne suit Lee Jooin, lycéenne de 17 ans dont un accès de colère provoque des répercussions inattendues sur son entourage — et sur elle-même. Après avoir réalisé deux films « en première personne » où le protagoniste apparaissait dans chaque scène, Yoon a expliqué à Variety que son nouveau projet « tentait une méthode d’observation à distance, une perspective en troisième personne », donnant à voir ce que font les autres personnages quand la protagoniste agit, et comment ces actions se répondent.

‘The Stories’

Réalisateur : Abu Bakr Shawky
Avec : Amir El-Masry, Nelly Karim, Valerie Pachner

Décrit par le RSIFF comme « un hommage vif et authentique à l’Égypte », le film s’inspire de la relation entre le père égyptien et la mère autrichienne du réalisateur — relation née d’un échange de correspondance dans les années 1960 (les parents apparaissent d’ailleurs dans le film). « C’est l’histoire de mondes qui se percutent, de mondes qui se rencontrent », expliquait Shawky au Hollywood Reporter. « C’est l’histoire de petites victoires et de petites gens qui tentent de faire de grandes choses. »

‘Sink’

Réalisatrice : Zain Duraie
Avec : Clara Khoury, Mohammad Nizar, Wissam Tobeileh

Le premier long-métrage de la réalisatrice jordanienne a été décrit par le Festival international du film de Toronto comme « un portrait magnifique d’une mère aux prises avec l’effondrement mental de son fils adolescent ». Tandis que le comportement de Basil lui vaut d’être expulsé de l’école et isolé socialement, sa mère Nadia refuse d’abandonner.

‘Nighttime Sounds’

Réalisateur : Zhang Zhongchen
Avec : Aline Chen, Gu Hanru, Li Yanxi

Le cinéaste autodidacte chinois a été salué dans son pays pour son mélange de surréalisme, de réalisme magique et de poésie. Qing, huit ans, vit avec sa mère dans un village rural paisible, tandis que son père travaille dans une ville lointaine. Un matin, elle rencontre un « enfant fantôme » à la recherche de sa mère disparue. « À travers des images oniriques et une bande-son envoûtante… Zhongchen tisse un puissant récit sur la mémoire, le manque, et les silences transmis d’une génération de femmes à l’autre », indique le synopsis du festival.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com