Un plan directeur à AlUla pour un voyage magique à travers 200 000 ans d’histoire

Le quartier de Dadan, ou les anciens royaumes de l'Arabie du Nord, est une continuation physique de la vieille ville d'AlUla. Il est dominé par le principal site du patrimoine de Dadan, ainsi que par la montagne Umm Daraj, un autre site patrimonial exceptionnel, lié aux anciens royaumes dadanite et lihyanite (Fournie)
Le quartier de Dadan, ou les anciens royaumes de l'Arabie du Nord, est une continuation physique de la vieille ville d'AlUla. Il est dominé par le principal site du patrimoine de Dadan, ainsi que par la montagne Umm Daraj, un autre site patrimonial exceptionnel, lié aux anciens royaumes dadanite et lihyanite (Fournie)
La vieille ville d'AlUla, le carrefour historique, serait le cœur vibrant d'AlUla. La région comprend l'oasis culturelle, un ensemble d'expériences en cours de développement pour les visiteurs, y compris les jardins vivants, le quartier des arts, la vieille ville et les galeries perspectives (Fournie)
La vieille ville d'AlUla, le carrefour historique, serait le cœur vibrant d'AlUla. La région comprend l'oasis culturelle, un ensemble d'expériences en cours de développement pour les visiteurs, y compris les jardins vivants, le quartier des arts, la vieille ville et les galeries perspectives (Fournie)
Le quartier nabatéen comprend trois piliers culturels, dont le théâtre nabatéen, qui affichera des performances exceptionnelles en plein air (Fournie)
Le quartier nabatéen comprend trois piliers culturels, dont le théâtre nabatéen, qui affichera des performances exceptionnelles en plein air (Fournie)
Jabal Ikmah, une bibliothèque de langues inscrites dans les roches éternelles d'AlUla. Un témoignage naturel et monumental des temps passés révélant les traces et les écrits des civilisations d'AlUla (Fournie)
Jabal Ikmah, une bibliothèque de langues inscrites dans les roches éternelles d'AlUla. Un témoignage naturel et monumental des temps passés révélant les traces et les écrits des civilisations d'AlUla (Fournie)
Dadan, ou les anciens royaumes de l'Arabie du Nord, est en passe de devenir l'un des centres culturels de l'Arabie saoudite. L'Institut des Royaumes a été construit dans ce quartier (Fournie)
Dadan, ou les anciens royaumes de l'Arabie du Nord, est en passe de devenir l'un des centres culturels de l'Arabie saoudite. L'Institut des Royaumes a été construit dans ce quartier (Fournie)
Le centre d'interprétation de Jabal Ikmah informera les visiteurs sur la bibliothèque en plein air de Jabal Ikmah, ainsi que sur l’évolution de la langue arabe (Fournie)
Le centre d'interprétation de Jabal Ikmah informera les visiteurs sur la bibliothèque en plein air de Jabal Ikmah, ainsi que sur l’évolution de la langue arabe (Fournie)
Short Url
Publié le Jeudi 08 avril 2021

Un plan directeur à AlUla pour un voyage magique à travers 200 000 ans d’histoire

  • Le master plan d’AlUla envisage 15 «atouts culturels» qui serviront de points de repère dans cinq quartiers
  • Le master plan du voyage magique dans le temps d'AlUla symbolise l'engagement du Royaume à préserver le patrimoine culturel et naturel

LONDRES: Jusqu'à présent, peu de personnes ont eu le privilège de visiter l'ancienne ville d’Hégra, taillée dans les rochers du Hijaz au nord-ouest de l'Arabie saoudite il y a plus de deux millénaires et perdue pendant des siècles dans la nuit des temps. 

Comme sa célèbre jumelle Pétra, à environ 460 kilomètres au nord de la Jordanie moderne, Hégra a été créée par les Nabatéens, un peuple mystérieux dont l'empire commercial arabe a brillé il y a plus de deux mille ans. 

Désormais, alors que l'Arabie saoudite ouvre de plus en plus ses portes au monde extérieur, le Royaume est sur le point de partager avec la planète l'un des grands trésors oubliés de l'Antiquité. 

1
Tombes nabatéennes (Fournie)

Après plus d'une décennie de l'une des recherches archéologiques les plus intensives jamais entreprises, Hégra doit être le joyau de la couronne d'un plan visant à transformer le paysage et le patrimoine impressionnant de la région d'AlUla en une oasis naturelle et culturelle qui verra de nouveau des visiteurs du monde entier attirés par cet important ancien carrefour. 

Mercredi, le prince héritier Mohammed ben Salmane, président de la Commission royale pour AlUla (RCU), a dévoilé le Voyage dans le temps, le dernier développement ancré dans le projet de Vision 2030 de l’Arabie saoudite pour l’avenir du pays.  
« Aujourd'hui, nous nous engageons dans un voyage pour préserver la plus grande oasis culturelle du monde et faire progresser notre compréhension de 200 000 ans de patrimoine. Le plan directeur du voyage dans le temps est un pas en avant pour développer de manière durable et responsable AlUla et partager notre héritage culturel avec le monde », a déclaré le prince héritier. 

Au cours des quinze prochaines années, la vallée historique d'AlUla, qui abrite Hégra et une multitude d'autres sites historiques, sera transformée en un musée vivant conçu pour plonger les visiteurs dans deux cent mille ans d'histoire naturelle et humaine. 

Le schéma directeur du Voyage dans le temps a été élaboré sous la direction du prince héritier et sous la direction du prince Badr, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de la RCU. Amr al-Madani, le PDG de la RCU, a déclaré à Arab News que le plan directeur a été conçu «comme un moyen de capturer l'essence profondément enracinée de ce qu'AlUla est déjà – une oasis de culture, d'héritage, de nature et de communautés uniques – tout en conservant un héritage intemporel avec des récits du passé pour renseigner l'avenir et ouvrir de nouveaux chapitres dans l'histoire qui se déroule à AlUla». 

1
Le schéma directeur du Voyage dans le temps a été élaboré sous la direction du prince héritier et sous la direction du prince Badr, ministre saoudien de la Culture et gouverneur de la RCU (Photo, AN, Ziyad Alarfaj / AFP, Photo, Fichier)

Cinq quartiers, chacun centré sur un site patrimonial particulier et s'étalant le long de la spectaculaire vallée d'AlUla, raconteront ensemble l'histoire des deux derniers millénaires. 

Les quartiers seront reliés par un wadi d’hospitalité de 20 kilomètres, une «épine piétonne verte» qui sera associée à une ligne de tramway à faible émission de carbone, longue de 46 kilomètres. Cette dernière reliera les cinq sites à l'aéroport international d'AlUla. Elle suivra une partie de l'itinéraire utilisé depuis des siècles par les pèlerins et, au début du XXᵉ siècle par le chemin de fer historique du Hijaz. 

Un réseau de sentiers serpentant à travers la vallée verdoyante permettra également aux visiteurs de partir à la découverte de lieux à pied, à vélo ou à cheval. 

1
Musée Hégra (Fournie)

Le Voyage dans le temps commencera dans le sud de la vallée, dans le quartier de la vieille ville, site d'une colonie en briques de terre crue abandonnée, à 17 kilomètres au sud d'Hégra. La vieille ville a été occupée jusqu'aux années 1980, lorsque les occupants l'ont abandonnée pour le confort de la nouvelle AlUla moderne, à quelques kilomètres au sud. Aujourd'hui, c'est une ville fantôme labyrinthique intrigante et obsédante. 

De la vieille ville d'AlUla, les visiteurs se rendront au nord en direction du quartier 2, site de l'ancienne ville de Dadan, un prédécesseur d'Hégra. Entre 600 et 200 avant J.-C., elle a prospéré comme capitale des mystérieux royaumes dadanite et lihyanite, dont la fortune reposait sur le contrôle des routes commerciales de l'encens qui traversaient la vallée. 

Le quartier 3, Jabal Ikmah, une «bibliothèque en plein air» de pétroglyphes, donnera aux visiteurs un premier aperçu des milliers d'anciens sites d'art rupestre et d'inscriptions qui se trouvent dans la vallée et au-delà. 

La prochaine étape du Voyage à travers le temps sera le quartier 4, l'horizon nabatéen, un ensemble d'actifs culturels reflétant l'architecture nabatéenne. Il constituera le lever de rideau parfait pour le dernier et le plus spectaculaire des cinq quartiers: l'ancienne ville d'Hégra qui en 2007 est devenu le premier site inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en Arabie saoudite. 

1
Tramway expérimental d'AlUla (Fournie)

Hégra est située sur une grande plaine au sud-est des montagnes du Hijaz, parsemée de collines de grès, isolées ou regroupées pour former des massifs qui ont été remarquablement sculptés par les vents du nord-ouest soufflant dans la région chaque printemps et début d’été depuis l'aube des temps. 

Les vents ont également créé des formes étranges et évocatrices, comme le rocher de trois étages à 10 kilomètres au nord-est de la ville moderne d'AlUla, sculpté pendant des millions d'années et qui ressemble à un éléphant. 

Au centre du site, autrefois desservi par les 130 puits enfoncés dans la roche qui ont rendu possible la tentaculaire oasis qui soutenait la ville antique, se trouve l'ancien quartier résidentiel. Bien qu’il ne reste que très peu de choses au-dessus de la surface des bâtiments construits dans l'Antiquité, des études géophysiques ont révélé des preuves de structures souterraines, alors que des parties de l'enceinte de la ville peuvent encore être vues à l'œil nu. 

Mais, sans aucun doute, les étoiles d'Hégra sont les nécropoles qui entourent le quartier résidentiel. Elles rassemblent plus de 90 tombes monumentales creusées dans les rochers entourant et surplombant l'ancienne ville des vivants. Elles datent environ de l’an I avant J.-C. à l'an 75 de notre ère. 

1
La tombe de Lihyan, fils de Kuza, à Hégra (Fournie)

Des quatre nécropoles principales, Qasr al-Bent, qui abrite 31 tombes datées de l'an 0 à 58 après J.-C.,  est visuellement la plus impressionnante, de loin ou de près. Les façades extérieures de la plupart des tombes présentent des monstres sculptés, des aigles, d'autres petits animaux sculptés et des visages humains. 

Comme à Pétra, qui a également été créée par les Nabatéens, de nombreuses tombes d'Hégra présentent des façades sculptées spectaculaires. Cependant, contrairement à Pétra, de nombreuses façades portent également des inscriptions nabatéennes datées, qui nomment souvent les morts et offrent des aperçus uniques sur la vie des anciens habitants d’Hégra. 

Le plan directeur prévoit quinze «atouts culturels» qui serviront de points de repère dans les cinq quartiers. Ils comprendront des galeries, des musées, un jardin oasis vivant et, en hommage au rôle historique d’AlUla comme carrefour d’anciennes routes commerciales, un marché routier de l’encens. 

L'éducation et l'acquisition de connaissances joueront un rôle clé dans le développement du projet. Outre les centres de recherche axés sur les sites antiques de Dadan et Jabal Ikmah, un élément phare du plan est l'Institut des royaumes, un centre mondial de connaissances et de recherches archéologiques dédié aux cultures et civilisations qui ont habité la région pendant plus de sept mille ans. 

Une étude archéologique en cours sur l'ensemble de la région d'AlUla, qui s’étend sur 22 000 km2, a déjà identifié plus de 23 000 sites d'intérêt archéologique. 

Un autre élément clé du développement sera la renaissance de l'oasis culturelle au cœur de la vallée d'AlUla. «Grâce à la recherche et à des solutions innovantes allant de la gestion de l'eau à l'irrigation et à l'utilisation des terres, la reconstitution de l'oasis culturelle sera un élément clé du plan directeur du Voyage dans le temps», a déclaré M. Al-Madani à Arab News. 

«Les efforts de régénération les plus intenses se concentreront sur le cœur de 9 kilomètres de l’ancienne oasis – le «poumon vert» d’AlUla reliant la vieille ville, Dadan et Jabal Ikmah – et permettront une expansion majeure des espaces verts et ouverts d’AlUla», a-t-il affirmé. 

1
L'Oasis culturelle (Fournie)

Avec la renaissance prévue de dix millions de mètres carrés, le schéma directeur du Voyage dans le temps, qui se veut «une réponse directe aux défis du développement durable et responsable d'un environnement désertique fragile», sera le plus grand projet de régénération d'oasis culturelle au monde, créant un havre enchanteur pour les visiteurs et une opportunité unique pour une production agricole durable. 

En outre, 80% des terres du comté d'AlUla seront désignées comme réserves naturelles, avec une flore et une faune clés à réintroduire. 

Une fois le projet achevé, l'URC s'attend à ce qu'AlUla attire deux millions de visiteurs chaque année, renforçant son objectif de contribuer à hauteur de 120 milliards de riyals saoudiens (27 milliards d’euros) au PIB national et de créer 38 000 nouveaux emplois dans la région d'ici à 2035. 

Avec un total de 5 000 «clés d'accueil» prévues dans le cadre d'un objectif global de 9 400 d'ici à 2035, bon nombre de ces emplois créés seront dans le tourisme et l'hôtellerie. 

Dans chacun des cinq quartiers, les visiteurs pourront choisir parmi un «mélange sur mesure d'options de vie et d'hospitalité», allant des hôtels et centres de villégiature écotouristiques aux lodges de luxe et aux «fermes de canyons», taillés dans les rochers de grès, là où les Nabatéens tentaient autrefois de s’installer. 


La Coalition arabe annonce une frappe aérienne “limitée” contre deux navires ayant acheminé des armes au Yémen

Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Sur cette photo prise le 29 novembre 2018, des forces pro-gouvernementales yéménites montent la garde près d'un navire amarré dans le port d'al-Mukalla, dans la province d'Hadramaout, au sud-ouest du Yémen. (AFP/Archives)
Short Url
  • La Coalition appelle à l’évacuation du port d'al-Mukalla, laissant présager une opération militaire majeure visant à contraindre le STC à se retirer
  • Le porte-parole indique que les deux navires ont transporté des armes depuis le port émirati de Fujairah vers al-Mukalla sans autorisation du commandement de la Coalition

Riyad : La Coalition de soutien à la légitimité au Yémen a annoncé mardi avoir mené une frappe aérienne « limitée » visant deux navires ayant introduit clandestinement des armes et d’autres équipements militaires dans le port d'al-Mukalla, dans le sud du Yémen.

Dans un communiqué relayé par l’Agence de presse saoudienne (SPA), le porte-parole des forces de la Coalition, le général de division Turki Al-Maliki, a indiqué que deux navires en provenance du port de Fujairah, aux Émirats arabes unis, étaient entrés dans le port d'al-Mukalla, dans le gouvernorat de Hadramaout, sans obtenir d’autorisations officielles du commandement des forces conjointes de la Coalition.

« Les équipages des deux navires ont désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat afin de soutenir les forces du Conseil de transition du Sud (STC) dans les gouvernorats orientaux du Yémen (Hadramaout et Al-Mahra), dans le but d’alimenter le conflit. Il s’agit d’une violation flagrante de la trêve et des efforts visant à parvenir à une solution pacifique, ainsi que d’une violation de la résolution n° 2216 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies », a déclaré le porte-parole.

La Coalition a exhorté les civils et les pêcheurs à évacuer le port d'al-Mukalla, indiquant qu’une opération militaire de grande ampleur visant à imposer le retrait du STC pourrait être imminente.

--
Carte Google indiquant l'emplacement d'al-Mukalla dans le sud du Yémen.

Al-Maliki a précisé que les forces de la Coalition avaient agi à la demande de Rachad Al-Alimi, président du Conseil présidentiel de direction du Yémen, « afin de prendre toutes les mesures militaires nécessaires pour protéger les civils dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra ».

La semaine dernière, Al-Alimi avait averti que les actions unilatérales du STC poussaient le pays vers un seuil dangereux.

« Compte tenu du danger et de l’escalade représentés par ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la Coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat déchargés des deux navires au port d'al-Mukalla. L’opération a été menée après documentation du déchargement et conformément au droit international humanitaire et à ses règles coutumières, sans qu’aucun dommage collatéral ne soit enregistré », a déclaré mardi le général Al-Maliki.

Il a réaffirmé l’« engagement constant de la Coalition en faveur de la désescalade et du maintien du calme dans les gouvernorats de Hadramaout et d’Al-Mahra, ainsi que de la prévention de tout soutien militaire de la part de quelque pays que ce soit à une faction yéménite sans coordination avec le gouvernement yéménite légitime et la Coalition », afin d’assurer le succès des efforts du Royaume et de la Coalition pour instaurer la sécurité et la stabilité et empêcher l’extension du conflit.

Par ailleurs, le président du Conseil présidentiel yéménite a décrété mardi l’état d’urgence pour une durée de 90 jours, incluant un blocus aérien, maritime et terrestre de 72 heures.

Ignorant les accords précédents conclus avec la Coalition, le groupe se désignant sous le nom de Conseil de transition du Sud (STC) a lancé début décembre une vaste campagne militaire, prenant le contrôle du gouvernorat de Hadramaout, à la frontière saoudienne, ainsi que du gouvernorat oriental d’Al-Mahra, à la frontière avec Oman.

Les forces du STC, soutenues par les Émirats arabes unis, se sont emparées de la ville de Seiyoun, y compris de son aéroport international et du palais présidentiel. Elles ont également pris le contrôle des champs pétroliers stratégiques de PetroMasila, qui représentent une part majeure des ressources pétrolières restantes du Yémen.

--
Des membres yéménites des tribus Sabahiha de Lahj, qui vivent le long de la bande entre le sud et le nord du pays, se rassemblent lors d'un rassemblement dans la ville portuaire côtière d'Aden, le 14 décembre 2025, pour manifester leur soutien au Conseil de transition du Sud (STC), soutenu par les Émirats arabes unis, qui souhaite rétablir l'indépendance du Yémen du Sud. (AFP)

Cette situation a conduit l’Arabie saoudite à exiger fermement le retrait du STC et la remise des zones saisies aux Forces du Bouclier national, une unité soutenue par Riyad.

La Coalition a averti que tout mouvement militaire compromettant les efforts de désescalade serait traité immédiatement afin de protéger les civils, selon l’Agence de presse saoudienne.

Le 26 décembre, les Émirats arabes unis ont publié un communiqué saluant les efforts de l’Arabie saoudite en faveur de la sécurité et de la stabilité au Yémen.

Le communiqué, relayé par l’agence de presse officielle WAM, a loué le rôle constructif de l’Arabie saoudite dans la défense des intérêts du peuple yéménite et le soutien à ses aspirations légitimes à la stabilité et à la prospérité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Arabie saoudite s’inquiète des pressions de l’EAU sur le STC et met en garde contre des menaces sécuritaires

Short Url
  • L’Arabie saoudite a souligné que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge »
  • Riyad a également insisté sur l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures

Riyad : L’Arabie saoudite a exprimé mardi ses regrets face à ce qu’elle a qualifié de pressions exercées par les Émirats arabes unis sur les forces du Conseil de transition du Sud (STC) afin de mener des opérations militaires dans les gouvernorats yéménites de Hadramaout et d’Al-Mahra, avertissant que de telles actions constituent une menace directe pour la sécurité nationale du Royaume et la stabilité régionale.

Dans un communiqué, le ministère saoudien des Affaires étrangères a indiqué que ces démarches alléguées étaient incompatibles avec les principes de la Coalition arabe soutenant le gouvernement yéménite internationalement reconnu et qu’elles compromettaient les efforts en cours visant à instaurer la sécurité et la stabilité dans le pays.

#Statement | Pursuant to the statement issued by the Ministry of Foreign Affairs on 25/12/2025 corresponding to 5/7/1447 regarding the Kingdom’s concerted efforts, working with the brotherly United Arab Emirates, to end and contain the escalatory steps taken by the Southern… pic.twitter.com/lTyU0gLgpf

— Foreign Ministry 🇸🇦 (@KSAmofaEN) December 30, 2025

Le ministère a fait référence à de précédentes déclarations du Conseil présidentiel de direction du Yémen et du commandement de la coalition concernant le déplacement de navires transportant des armes et des véhicules lourds depuis le port de Fujairah vers Al-Mukalla sans autorisation officielle.

L’Arabie saoudite a affirmé que toute menace à sa sécurité nationale constitue une « ligne rouge », ajoutant qu’elle n’hésiterait pas à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à de tels risques et les neutraliser.

Le Royaume a réaffirmé son soutien à la sécurité, à la stabilité et à la souveraineté du Yémen, ainsi que son appui total au Conseil présidentiel yéménite et à son gouvernement. Il a également rappelé que la question du Sud est une cause juste qui ne peut être résolue que par le dialogue, dans le cadre d’une solution politique globale impliquant toutes les parties yéménites, y compris le STC.

Riyad a en outre souligné l’importance pour les Émirats arabes unis de répondre à la demande du Yémen de retirer leurs forces militaires dans un délai de 24 heures et de cesser tout soutien militaire ou financier à toute faction yéménite.

Le communiqué a appelé à la prévalence de la sagesse afin de préserver l’unité du Golfe, les relations bilatérales et l’objectif commun de stabilité et de développement régionaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Survivants traumatisés et «conditions indignes»: récit de la première mission de l'ONU à El-Facher

Short Url
  • Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même"
  • A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues

PORT-SOUDAN: Des survivants traumatisés vivant des "conditions indignes", sans eau ni assainissement: pour la première fois depuis le siège par les paramilitaires d'El-Facher dans l'ouest du Soudan, une équipe de l'ONU a pu se rendre sur place.

Tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) en octobre après 500 jours de siège, la ville est "le fantôme d'elle-même", "une scène de crime", a résumé dans un entretien lundi avec l'AFP la coordinatrice humanitaire Denise Brown, qui n'a été autorisée à passer que "quelques heures" sur place.

A sa demande, elle s'y est rendue sans escorte armée, avec une poignée de collègues.

"De larges parties de la ville sont détruites", raconte Mme Brown: El-Facher est devenue "l'un des épicentres de la souffrance humaine" dans la guerre qui oppose depuis avril 2023 l'armée régulière aux paramilitaires.

Accès "âprement négocié" 

Fin octobre, les FSR se sont emparées du dernier bastion de l'armée au Darfour lors d'une offensive sanglante marquée par des exécutions, pillages et viols.

Depuis, ils ont imposé un black-out sur la ville, l'isolant du monde. A l'exception de vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-mêmes, suscitant l'indignation internationale, très peu d'informations ont filtré.

Plus de 107.000 personnes ont fui, selon l'Organisation mondiale pour les migrations (OIM).

Vendredi, l'équipe onusienne a pu pénétrer dans la ville après avoir "négocié âprement", explique la responsable canadienne, chargée pour le Soudan du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Elle décrit des survivants "traumatisés vivant sous bâches plastiques", dans des conditions qu'elle qualifie "d'indignes et dangereuses".

Impossible de donner des chiffres à ce stade sur combien sont restés sur place. "Nous n'avons pas encore assez d'informations", dit-elle, alors que la ville comptait avant la guerre plus d'un million d'habitants.

L'équipe pouvait se déplacer librement vers les sites sélectionnés: l'hôpital saoudien, des abris de déplacés et cinq bureaux abandonnés de l'ONU.

Le complexe hospitalier, l'un des derniers en ville, "tient encore debout" avec du personnel médical sur place, mais il est à court d'antibiotiques et d'équipements, et quasi vide de patients.

"Partie émergée de l'iceberg" 

Privée d'aide humanitaire, El-Facher s'est retrouvée à court de tout pendant les 18 mois de siège.

Pour survivre, les habitants se sont résolus à manger de la nourriture pour animaux. En novembre, l'ONU y a confirmé l'état de famine.

"Un petit marché" subsiste avec de minuscules paquets de riz, des tomates, oignons et patates, quelques biscuits: "les gens n'ont pas les moyens d'acheter davantage", a-t-elle décrypté.

L'équipe "n'a pu voir aucun des détenus, et nous croyons qu'il y en a", a précisé la responsable onusienne.

"Nous n'avons vu que la partie émergée de l'iceberg", a-t-elle admis, "soucieuse" d'éviter les zones jonchées de munitions non explosées et de mines, dans un conflit qui a déjà tué 128 travailleurs humanitaires.

Les analyses d'images satellites et les témoignages recueillis par l'AFP font régulièrement état d'exactions sommaires et de fosses communes dans la ville, mais la responsable a préféré réserver ses observations aux experts des droits humains de l'ONU, qui préparent un rapport sur les atrocités à El-Facher.

La guerre au Soudan a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné 11 millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".