France: Veolia et Suez signent l'armistice et s'entendent sur un rapprochement

Veolia et Suez se sont longuement affrontés avant de parvenir à cet accord (Photo, AFP).
Veolia et Suez se sont longuement affrontés avant de parvenir à cet accord (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 12 avril 2021

France: Veolia et Suez signent l'armistice et s'entendent sur un rapprochement

  • Les deux fleurons français de l'eau et des déchets ont annoncé lundi un accord de principe pour leur rapprochement, qui donnera naissance à un «champion mondial de la transition écologique»
  • D'un vaste désaccord initial, les deux entreprises sont parvenues à une série de compromis et espèrent conclure des accords définitifs d'ici au 14 mai

PARIS: Après plusieurs mois d'invectives, Veolia et Suez ont enterré la hache de guerre : les deux fleurons français de l'eau et des déchets ont annoncé lundi un accord de principe pour leur rapprochement, qui donnera naissance à un « champion mondial de la transition écologique ».

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, s'est réjoui de cet « accord à l'amiable » entre Suez et Veolia, parvenus à un compromis sur le rachat d'une grande partie du premier par le second après un long bras de fer.

« Cet accord préserve la concurrence au service des clients entre deux grandes entreprises industrielles nationales (...) Il garantit leur bon développement sur les marchés nationaux et internationaux. Il préserve l'emploi », s'est félicité le ministre.

« Toutes les parties prenantes des deux groupes sortent (...) gagnantes. Le temps de l'affrontement est terminé, le temps du rapprochement commence », s'est réjoui le PDG de Veolia, Antoine Frérot, cité dans une communiqué des deux entreprises.

« Nous avions appelé de nos vœux une solution négociée depuis de longues semaines et nous avons aujourd'hui trouvé un accord de principe qui reconnaît la valeur de Suez », a souligné le président de ce dernier, Philippe Varin, dans le même communiqué.

D'un vaste désaccord initial, les deux entreprises sont parvenues à une série de compromis et espèrent conclure des accords définitifs d'ici au 14 mai.

Veolia a notamment accepté de relever son offre à 20,50 euros par action Suez - il proposait initialement 18 euros, un montant jugé insuffisant par son rival qui exigeait 22,50 euros par titre. Le prix finalement retenu valorise l'ensemble de Suez à environ 13 milliards d'euros.

Ce rapprochement doit permettre la constitution d'un « champion mondial de la transformation écologique » dans un marché de plus en plus concurrentiel, avec un chiffre d'affaires d'environ 37 milliards d'euros, selon le communiqué de lundi.

Dans le même temps, un « nouveau Suez » doit être mis sur pied. Il sera détenu par des actionnaires majoritairement français comprenant des partenaires financiers des deux groupes - non précisés à ce stade - et les salariés.

Le secrétaire du comité européen de Suez exprime un «sentiment de trahison»

Le secrétaire CGT du comité d'entreprise européen de Suez a exprimé lundi un « réel sentiment de trahison de la part du conseil d'administration » de son entreprise, après l'annonce d'un accord intervenu avec Veolia, à l'initiative d'une OPA sur son concurrent dans la gestion de l'eau et des déchets.

« On l'a appris par Twitter et communiqué de presse et on a un réel sentiment de trahison de la part du conseil d'administration, qui semble s'être couché face à la pression de Veolia alors que les moyens de négocier autre chose existaient », a déploré Franck Reinhold von Essen. 

« Nous voulons être partie prenante par rapport à toute négociation en cours. Or, c'est très flou. De prime abord, le périmètre ne nous satisfait pas car on parle de 6,9 milliards qui constituerait le ‘nouveau Suez’, ce qui ne fait pas la taille critique qui permettrait de garantir la pérennité des emplois par le développement de l'entreprise », a-t-il ajouté.

« Nous n'avons pas été associés à ce pré-accord, ce qui est frustrant. L'accord définitif serait le 14 mai, ce qui nous laisse penser que tout n'est pas fini. Nous allons essayer d'obtenir le détail de ce pré-accord », a-t-il conclu.

Son périmètre intègrera les activités actuelles de Suez dans l'eau municipale et le déchet solide en France, ainsi que d'autres activités de l'entreprise « notamment dans l'eau » et dans plusieurs zones géographiques dont l'Italie, l'Afrique, l'Inde, la Chine et l'Australie.

Décrit comme « cohérent et pérenne sur le plan industriel et social » avec « un réel potentiel de croissance », cet ensemble devrait afficher un chiffre d'affaires de l'ordre de 7 milliards d'euros.

La Bourse applaudit

Avant la conclusion de cet accord, Veolia proposait de maintenir un Suez France dont il céderait tous les actifs nationaux au fonds Méridiam. Mais Suez, soutenu par les fonds Ardian et GIP, souhaitait également conserver les activités « Eau et Technologie » à l'international.

A la Bourse de Paris, la signature de cet armistice était saluée par les investisseurs : à 11h00 (09h00 GMT), dans un marché atone, le titre Veolia bondissait de plus de 8%, tout comme celui de Suez. Ce dernier, coté à 19,94 euros, approchait ainsi du prix proposé dans le cadre de l'offre.

Multiplication des recours en justice, invectives par voie de presse, coups de pression et de semonce... Les deux groupes français s'affrontaient depuis l'année dernière, notamment depuis l'acquisition par Veolia en octobre de 29,9% de Suez auprès d'Engie. Veolia avait ensuite lancé une OPA sur le reste des actions Suez.

En parallèle, chacun affichait régulièrement sa volonté de tendre la main à son rival, mais à ses conditions, donnant l'impression d'un dialogue de sourds.

L'affaire avait aussi pris un tournant politique, Bruno Le Maire intervenant à plusieurs reprises, et encore fin mars, pour estimer qu'un accord restait « possible » entre les deux rivaux.

La tension était montée d'un cran supplémentaire lorsque Suez avait annoncé la semaine passée avoir signé un accord pour vendre à l'australien Cleanaway son activité « recyclage et valorisation » dans ce pays, que Veolia considérait comme « stratégique ».

L'accord annoncé lundi prévoit en outre la suspension des procédures juridiques en cours, ainsi que la désactivation d'une fondation néerlandaise prévue par Suez pour chapeauter ses actifs Eau France et en empêcher la cession. Veolia lui avait encore demandé d'y renoncer début avril.

 


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com