Airbnb sur le long chemin de la cotation en Bourse

En avril, en plein marasme à cause des nombreuses annulations et de la crise du tourisme liée à la crise sanitaire, la société de San Francisco avait levé 1 milliard de dollars auprès de fonds d'investissement (Photo, AFP).
En avril, en plein marasme à cause des nombreuses annulations et de la crise du tourisme liée à la crise sanitaire, la société de San Francisco avait levé 1 milliard de dollars auprès de fonds d'investissement (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 20 août 2020

Airbnb sur le long chemin de la cotation en Bourse

  • Airbnb a déposé mercredi un dossier confidentiel auprès du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, le début d'une longue procédure d'intronisation
  • Le groupe avait officiellement fait part en septembre dernier de son intention d'entrer en Bourse courant 2020. Mais il avait dû mettre ses projets en suspens en raison de la pandémie

SAN FRANCISCO: La plateforme de location de logements entre particuliers Airbnb a lancé mercredi officiellement son processus d'entrée en Bourse, après des mois de rumeurs et d'incertitude pour la société durement touchée par la pandémie qui était attendue à Wall Street depuis l'année dernière.

Airbnb a déposé mercredi un dossier confidentiel auprès du gendarme de la Bourse américaine, la SEC, le début d'une longue procédure d'intronisation.

Le groupe californien n'a pas divulgué d'informations financières ni précisé combien de titres seraient mis sur le marché. Il avait officiellement fait part en septembre dernier de son intention d'entrer en Bourse courant 2020. Mais il avait dû mettre ses projets en suspens en raison de la pandémie de Covid-19, qui a dévasté le secteur du tourisme et des voyages au printemps. "Nous traversons collectivement la crise la plus douloureuse de notre vie", avait déclaré en mai Brian Chesky, cofondateur de l'entreprise, quand il a dû annoncer le licenciement d'environ 25% de ses 7.500 employés dans le monde. Airbnb avait alors admis qu'elle afficherait en 2020 un chiffre d'affaires "de moins de la moitié" de celui de 2019.

En avril, en plein marasme à cause des nombreuses annulations et de la crise du tourisme liée à la crise sanitaire, la société de San Francisco avait levé 1 milliard de dollars auprès de fonds d'investissement. Elle valait alors 18 milliards de dollars, selon la chaîne économique américaine CNBC, bien en-deçà des 35 milliards estimés avant la pandémie. En juin, Airbnb a repris espoir grâce à la reprise des séjours courts et à proximité de chez soi. "Nos données montrent que le secteur commence à rebondir", avait assuré la plateforme.

Plus des licornes
Cette annonce intervient le jour où Apple dépasse les 2.000 milliards de dollars de valorisation boursière, signe de la vitalité des groupes de la Silicon Valley malgré la récession. Elle marque aussi l'entrée "dans la cour des grands" d'une autre entreprise relevant de la "gig economy", ou économie du partage, née au tournant des années 2010 et qui a révolutionné plusieurs secteurs d'activité dans le monde. Airbnb a opté pour une procédure dite "confidentielle", permise depuis 2012 par une loi américaine et élargie en 2017 aux grosses entreprises par la SEC. Elle vise à favoriser les introductions en Bourse sans avoir à révéler publiquement certaines informations financières, du moins pas avant un stade avancé. Elle permet aussi de s'exposer plus en douceur aux marchés, qui se sont avérés redoutables pour d'autres licornes (entreprises non cotées valorisées à plus d'un milliard) de l'économie à la tâche.

Uber, par exemple, a peiné à séduire les investisseurs au printemps 2019. Côté WeWork, l'opération lancée à l'automne s'est soldée par un fiasco. Le géant américain de la location de bureaux partagés a dû reporter son introduction au Nasdaq et son patron Adam Neumann a été évincé.

Matelas gonflables
Airbnb a été fondée par Brian Chesky et Joe Gebbia, qui ont commencé par louer des matelas gonflables dans leur appartement le temps d'un congrès à San Francisco, fin 2007. Il leur faut ensuite près de deux ans pour créer la plateforme sous son nom actuel et lever, après avoir essuyé de nombreux refus, 600.000 dollars auprès d'un fonds d'investissement. En 2011 leur entreprise, qui revendique une présence dans 89 pays et plus d'un million de réservations de nuitées, entre dans le club des licornes. Elle a depuis connu une croissance spectaculaire malgré les nombreux obstacles.

Airbnb fait notamment face à une fronde des municipalités (Paris, Berlin, Barcelone...) et des hôteliers, qui s'inquiètent de voir des logements privés se transformer de facto en hôtels, privant les habitants de logements, favorisant la spéculation immobilière et créant un manque à gagner pour le secteur hôtelier traditionnel. Et surtout, plus récemment, la pandémie a fait douter de la viabilité du modèle du groupe.

Mais selon Arun Sundararajan, professeur à la New York University et chercheur sur l'économie du partage, l'avenir pourrait ne pas être si sombre pour la plateforme, qui a su construire une relation de confiance avec ses utilisateurs. Elle a notamment instauré de nouvelles règles sanitaires. "Au fur et à mesure que les gens reprendront les voyages, ils s'orienteront vers des espaces sur lesquels ils sentiront qu'ils ont un contrôle", disait-il en mai dernier. "Ils ne voudront pas traverser de réceptions d'hôtel bondées."


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
Short Url
  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
Short Url
  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Short Url
  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com