La Palestine dénonce l'opposition de Londres à une enquête de la CPI

 La Cour devrait examiner les éventuels crimes de guerre commis par les forces israéliennes et les militants palestiniens pendant et après la guerre de Gaza en 2014, ainsi que l'établissement par Israël de colonies de peuplement en Cisjordanie occupée et dans Jérusalem-Est annexée. (Photo Arab News).
 La Cour devrait examiner les éventuels crimes de guerre commis par les forces israéliennes et les militants palestiniens pendant et après la guerre de Gaza en 2014, ainsi que l'établissement par Israël de colonies de peuplement en Cisjordanie occupée et dans Jérusalem-Est annexée. (Photo Arab News).
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

La Palestine dénonce l'opposition de Londres à une enquête de la CPI

  • Pour la mission diplomatique en Grande-Bretagne, le rejet par Boris Johnson d’une enquête de la CPI dans les Territoires occupés «marque un creux» dans les relations bilatérales
  • La position du Royaume-Uni est «grotesque et hypocrite», affirme à Arab News la Palestine Solidarity Campaign (Campagne de Solidarité avec la Palestine)

LONDRES: La Palestine a déclaré que ses relations avec la Grande-Bretagne avaient atteint un «nouveau creux», après que le Premier ministre, Boris Johnson, a annoncé son opposition à une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) sur les crimes de guerre présumés dans les territoires occupés par Israël. 

Dans une lettre adressée au groupe de pression Conservative Friends of Israel, Johnson a déclaré que son gouvernement avait «du respect pour l'indépendance» de la CPI, mais qu’il s'opposait à l'enquête. 

«Cette enquête donne l’impression d’être une attaque injuste et préjudiciable à l’encontre d’un ami et allié du Royaume-Uni», a-t-il écrit. 

Dans une déclaration postée sur son site Web, la mission diplomatique palestinienne en Grande-Bretagne a déclaré que la lettre de Johnson était «profondément regrettable», et «marquait un creux dans les relations entre le Royaume-Uni et la Palestine. Elle a aussi estimé «qu’elle minait la crédibilité du Royaume-Uni sur la scène internationale». 

La lettre contredit à la fois le droit international et la propre politique britannique concernant la Palestine, a déclaré la mission, soulignant la nécessité de respecter le droit international pour le bien de toutes les parties. 

«Nous espérons sincèrement que le Royaume-Uni reconsidérera sa position à froid et comprendra que la meilleure option pour tout le monde, y compris Israël, est un engagement ferme envers le droit international et le principe fondamental de l'égalité pour tous», a-t-elle ajouté. 

Un groupe de juges de la CPI avait décidé en février que la juridiction internationale était compétente pour juger des actes commis dans les Territoires occupés. La Cour devrait examiner les éventuels crimes de guerre commis par les forces israéliennes et les militants palestiniens pendant et après la guerre de Gaza en 2014, ainsi que l'établissement par Israël de colonies de peuplement en Cisjordanie occupée et dans Jérusalem-Est annexée. 

«De manière honteuse, Johnson a clairement indiqué que l'opposition du gouvernement à l'enquête de la CPI était justifiée parce qu’elle visait "un ami et allié du Royaume-Uni"», a déclaré Ben Jamal, directeur de la Campagne de solidarité avec la Palestine, à Arab News. 

«Cela rend également grotesque et hypocrite l’affirmation simultanée du Premier ministre selon laquelle le Royaume-Uni est ‘’un fervent partisan’’ de la CPI», a ajouté Jamal. «Nous appelons le gouvernement britannique à adopter une position plus cohérente en faveur de la CPI, sans soustraire les responsables israéliens à une enquête adéquate.» 

Une lettre collective rédigée par plusieurs associations caritatives et humanitaires a accusé Johnson d’«ingérence politique» dans le travail de la CPI. 

Le gouvernement britannique «pourrait être un bastion du droit international et des droits humains, mais au lieu de cela, il sape les procédures pénales internationales, et fait obstacle à la justice», ont précisé les signataires, qui comprennent la Medical Aid for Palestinians («Aide médicale aux Palestiniens») et le Council for Arab-British Understanding («Conseil pour la compréhension arabo-britannique»). 

Le gouvernement «devrait respecter l'impartialité et l'indépendance de la Cour, et soutenir – plutôt que de miner profondément– les cadres juridiques internationaux et les mécanismes judiciaires», ont-ils conclu. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com 


Le Liban assure ne pas vouloir de guerre avec Israël, après de premières discussions directes

Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
Le Premier ministre Nawaf Salam a souligné la nécessité d'une force internationale pour soutenir l'armée lorsque la FINUL mettra fin à son mandat dans le sud du Liban. (Fourni)
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  • Le Liban, par la voix du président Joseph Aoun, réaffirme qu’il ne veut pas d’une nouvelle guerre avec Israël et mise sur la diplomatie pour faire cesser les frappes israéliennes dans le sud du pays
  • Le Hezbollah soutient l’approche diplomatique de Beyrouth mais critique l’inclusion d’un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu

BEYROUTH: Le Liban ne veut pas d'une nouvelle guerre avec Israël, a assuré vendredi son président, Joseph Aoun, deux jours après de premières discussions directes, depuis plusieurs décennies, entre des représentants des deux pays.

Le Hezbollah pro-iranien a de son côté assuré soutenir l'approche diplomatique de Beyrouth "pour faire cesser l'agression" israélienne. Mais il a  qualifié d'"erreur" l'inclusion, pour la première fois, d'un civil libanais dans le comité de surveillance du cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à sa dernière guerre avec Israël.

Alors qu'Israël a multiplié ces dernières semaines ses frappes aériennes au Liban, disant viser le Hezbollah, des responsables civils libanais et israélien ont participé mercredi à une réunion de cet organisme, une rencontre inédite depuis plusieurs décennies entre les deux pays, toujours en état de guerre.

Israël justifie ses frappes en accusant le Hezbollah de se réarmer en violation du cessez-le-feu, ce que le mouvement chiite dément.

Beyrouth pour sa part accuse régulièrement Israël de violer la trêve en poursuivant ses raids et en maintenant une présence militaire dans cinq positions dans le sud du Liban.

Les Libanais "ne veulent pas d'une nouvelle guerre, ils ont assez souffert et il n'y aura pas de retour en arrière", a déclaré M. Aoun à une délégation du Conseil de sécurité de l'ONU en visite dans son pays, selon un communiqué de la présidence.

- "Sous les bombes" -

Auprès de ses interlocuteurs, il "a insisté sur la nécessité de faire pression sur la partie israélienne pour mettre en oeuvre le cessez-le-feu et son retrait" du sud du Liban.

Mettant en avant "l'engagement de la partie libanaise à appliquer les résolutions internationales", il a aussi appelé la communauté internationale à "soutenir l'armée libanaise dans sa mission" de désarmement du Hezbollah.

Beyrouth a choisi "la diplomatie pour faire cesser l'agression israélienne" et "nous soutenons cette approche", a de son côté déclaré le chef du Hezbollah, Naïm Qassem dans une allocution télévisée.

Le groupe invoque notamment le maintien par Israël de cinq postes dans le sud du Liban pour s'opposer à son désarmement, pour la mise en oeuvre duquel les Etats-Unis et Israël exercent une forte pression sur Beyrouth.

Arrivée de Damas, la délégation des 15 diplomates onusiens doit rencontrer plusieurs responsables libanais vendredi. Elle se rendra samedi dans la région frontalière du sud, accompagnée de l'émissaire américaine pour le Proche-Orient Morgan Ortagus.

Le Liban a qualifié de "positives" les discussions directes avec Israël, mais le pays voisin a de nouveau bombardé le lendemain, jeudi, le sud du Liban, disant viser des infrastructures militaires du Hezbollah.

"Il est inacceptable de négocier sous les bombes", a souligné le président du Parlement Nabih Berri, proche allié du Hezbollah, après avoir rencontré la délégation onusienne.

L'issue de ces pourparlers "dépend principalement de la position d'Israël, qui déterminera si les négociations aboutiront à des résultats concrets ou échoueront", a prévenu M. Aoun.

La commission chargée de superviser le cessez-le-feu tiendra de nouvelles sessions avec la participation de délégués civils libanais et israélien à partir du 19 décembre.


L’Arabie saoudite et ses partenaires régionaux rejettent tout déplacement forcé des Palestiniens de Gaza

Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
Les ministres des Affaires étrangères d'Arabie saoudite, d'Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d'Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi leur profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l'ouverture du passage de Rafah dans un seul sens. (AFP)
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  • Les ministres ont exprimé une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes sur l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens

RIYAD : Les ministres des Affaires étrangères d’Arabie saoudite, d’Égypte, de Jordanie, des Émirats arabes unis, d’Indonésie, du Pakistan, de Turquie et du Qatar ont exprimé vendredi une profonde inquiétude face aux déclarations israéliennes concernant l’ouverture du passage de Rafah dans un seul sens, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Dans une déclaration conjointe, les ministres ont estimé que cette mesure pourrait faciliter le déplacement des Palestiniens de la bande de Gaza vers l’Égypte.

Ils ont fermement rejeté toute tentative de forcer les Palestiniens à quitter leurs terres, soulignant la nécessité d’une pleine application du plan proposé par le président américain Donald Trump, qui prévoyait l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens et garantissait la liberté de circulation sans coercition.

Les ministres ont insisté sur la création de conditions permettant aux Palestiniens de rester sur leurs terres et de participer à la reconstruction de leur pays, dans le cadre d’un plan global visant à restaurer la stabilité et à répondre à la crise humanitaire à Gaza.

Ils ont réitéré leur appréciation pour l’engagement de Trump en faveur de la paix régionale et ont souligné l’importance de la mise en œuvre complète de son plan, sans entrave.

La déclaration a également mis en avant l’urgence d’un cessez-le-feu durable, de la fin des souffrances des civils, de l’accès humanitaire sans restriction à Gaza, ainsi que du lancement d’efforts de relèvement et de reconstruction précoces.

Les ministres ont en outre demandé la mise en place de conditions permettant à l’Autorité palestinienne de reprendre ses responsabilités dans l’enclave.

Les huit pays ont réaffirmé leur volonté de continuer à coordonner leurs actions avec les États-Unis et les partenaires internationaux pour assurer la pleine mise en œuvre de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU et des autres résolutions pertinentes, en vue d’une paix juste et durable fondée sur le droit international et la solution à deux États, incluant la création d’un État palestinien indépendant selon les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nouveaux bombardements israéliens au Liban malgré des discussions «positives»

Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun, saluant les réactions "positives" à la réunion de mercredi, a annoncé que les discussions reprendraient le 19 décembre afin d'éloigner "le spectre d'une deuxième guerre" au Liban
  • "Il n'y a pas d'autre option que la négociation", a-t-il ajouté

JBAA: Israël a de nouveau bombardé jeudi le sud du Liban, disant viser des sites du Hezbollah pro-iranien qu'elle accuse de se réarmer, au lendemain des premières discussions directes depuis plusieurs décennies entre des représentants des deux pays.

L'armée israélienne, qui a multiplié ses frappes ces dernières semaines, a encore frappé jeudi le sud du Liban après avoir appelé des habitants de plusieurs villages à évacuer.

Les bombardements ont touché quatre localités, où des photographes de l'AFP ont vu de la fumée et des maisons en ruines.

Dans le village de Jbaa, Yassir Madir, responsable local, a assuré qu'il n'y avait "que des civils" dans la zone. "Quant aux dégâts, il n'y a plus une fenêtre à 300 mètres à la ronde. Tout le monde est sous le choc", a-t-il ajouté.