Encore un ramadan qui s’annonce difficile pour les familles palestiniennes

Selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), plus des deux tiers de la population de la bande de Gaza, soit quelque 2 millions d’habitants, souffrent de pauvreté ou d’extrême pauvreté. (Photo, Shutterstock / Archives)
Selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), plus des deux tiers de la population de la bande de Gaza, soit quelque 2 millions d’habitants, souffrent de pauvreté ou d’extrême pauvreté. (Photo, Shutterstock / Archives)
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Publié le Vendredi 16 avril 2021

Encore un ramadan qui s’annonce difficile pour les familles palestiniennes

  • Selon les données de l'UNRWA, environ 80% de la population dépend de l'aide
  • Le directeur du réseau des ONG à Gaza révèle que le financement international a chuté de plus de 40%

GAZA CITY: Pour la deuxième année consécutive, Hassan Abou Al-Amrain n’a pas réussi à obtenir une assistance humanitaire pour soutenir sa famille durant le mois du ramadan.

Le montant des fonds déversés aux organisations caritatives civiles locales a considérablement baissé en raison des mesures pour freiner la pandémie du coronavirus à l’origine de la Covid-19.

Abou Al-Amrain, 47 ans, qui vit dans la ville de Gaza, confie que pour «la deuxième année consécutive, le mois du ramadan est le plus difficile pour nous. Nous attendons généralement les provisions de produits et de nourriture fournis par les associations humanitaires, car je n’ai pas les moyens de les acheter».

L'anxiété ronge Abou Al-Amrain, qui souffre de maladies qui l'ont empêché de travailler pendant 20 ans.

«La situation est très difficile et je ne sais pas comment je vais subvenir aux besoins de ma famille», dit-il à Arab News.

Selon l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), plus des deux tiers de la population de la bande de Gaza, soit quelque 2 millions d’habitants, oscillent entre pauvreté et d’extrême pauvreté.

Les statistiques locales montrent que le taux de chômage, chiffré à 43% avant la pandémie, dépasse désormais les 50%, car même les chefs de famille ont perdu leur emploi.

Pour les familles dans le besoin, le mois du ramadan est l'occasion de recevoir des dons financiers et une aide alimentaire qui les aident à endurer les épreuves de la vie à Gaza, et qui s'est détériorée au cours des 15 dernières années en raison du blocus israélien et de divisions internes.

«La Covid-19 nous a privés des dons du mois du ramadan. Les années précédentes, nous n'avions pas besoin d'aide pendant des mois après la fin du ramadan», a souligné Abou Al-Amrain.

Abou Al-Amrain vit avec sa femme Hala, 35 ans, et leurs quatre enfants dans une petite maison délabrée du quartier de Cheikh Radwan, au nord de Gaza.

«Pendant de nombreuses années, nous n'avons pas vu de viande fraîche sauf durant le ramadan, avec l’aide des organismes caritatifs», déclare Hala, «nous n'avons pas les moyens de l'acheter».

À Gaza, le kilo de viande de bœuf fraîche se vend à 50 shekels (14 dollars). Selon les données de l'UNRWA, environ 80% de la population dépend de l'aide humanitaire.

En raison de son régime alimentaire pauvre en protéines et en vitamines, Hala souffre d'un déséquilibre des globules blancs et rouges, ce qui provoque étourdissements et fièvres.

Les médecins ont également découvert que son fils Mohammed est atteint d'érosion osseuse, tandis que sa fille Malak souffre d'une faible immunité et de maladies de la peau, causées par la malnutrition, l'humidité et l’insalubrité de leur demeure.

Abou Al-Amrain reçoit une allocation de 750 shekels environs du ministère des Affaires sociales, versée aux familles les plus pauvres de la bande de Gaza, aux trois mois.

Mais le père de famille se plaint que l’aide a été versée de façon irrégulière au cours des deux dernières années, et que le montant ne suffit pas pour subvenir aux exigences minimales de la vie.

Malgré la situation épidémiologique difficile à Gaza, avec un pic soudain du nombre d'infections de Covid-19, Abou Al-Amrain et sa famille ne disposent pas de matériel de protection de base tels que des masques, des détergents ou des désinfectants.

L'administration gouvernementale, dirigée par le Hamas à Gaza, a imposé des mesures strictes dans le but de réduire le nombre des infections.

Ces restrictions ont eu un impact sur le niveau des services fournis par les institutions caritatives, particulièrement en ce qui concerne l'aide alimentaire et l'iftar.

Un responsable de la Fondation Al-Khair, qui a refusé de révéler son nom, déclare à Arab News: «pour la deuxième année consécutive, nous n'organiserons pas l'iftar du ramadan pour les pauvres, les orphelins et les individus marginalisés en raison des mesures d'urgence relatives à la Covid-19, ainsi que la baisse du niveau de financement extérieur consacré aux activités du ramadan».

Le directeur du réseau des ONG à Gaza, Amjad Al-Shawa, révèle que le financement international a chuté de plus de 40% en raison des pays donateurs qui se concentrent sur leurs affaires internes et la pandémie.

Al-Shawa explique à Arab News que le retard du ministère des Affaires sociales dans le versement des aides aux personnes dans le besoin à Gaza a exacerbé leurs souffrances.

«L'argent et le financement à Gaza reculent, alors que le nombre de pauvres augmentent à vue d’œil», se désole-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Congrès américain approuve la levée définitive des sanctions contre la Syrie

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars. (AFP)
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  • Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar
  • Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis

WASIHNGTON: Le Congrès américain a approuvé mercredi la levée définitive des sanctions imposées par les Etats-Unis contre la Syrie du temps de Bachar al-Assad, devant permettre le retour d'investissements dans ce pays ravagé par des années de guerre civile.

L'abrogation d'une loi dite "Caesar", adoptée en 2019 lors du premier mandat de Donald Trump et qui imposait ces sanctions, figure en effet dans le texte sur la stratégie de défense (NDAA), que le Sénat américain a approuvé mercredi par 77 voix pour et 20 contre.

La Chambre des représentants s'était déjà prononcée la semaine dernière et le texte attend désormais d'être promulgué par le président américain.

Le gouvernement américain a indiqué être favorable à l'abrogation de cette loi Caesar. Son application avait déjà été suspendue par deux fois pour six mois après l'annonce du président Trump en mai levant les sanctions contre la Syrie dans le cadre de la normalisation des relations entre ce pays et les Etats-Unis.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chaibani, a salué sur Telegram le vote du Sénat comme "ouvrant de nouveaux horizons pour la coopération et le partenariat entre notre pays et le reste du monde".

La loi Caesar adoptée en 2019 imposait des sanctions américaines drastiques contre le gouvernement de Bachar al-Assad, bannissant le pays du système bancaire international et des transactions financières en dollars.

Bien que son application soit suspendue, de nombreux responsables américains jugeaient qu'elle pouvait nuire à la confiance des investisseurs tant qu'elle n'était pas abrogée.

Le dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a été reçu le 10 novembre à la Maison Blanche par le président Trump, une première pour un chef d'Etat syrien depuis l'indépendance du pays en 1946 et une consécration pour l'ancien jihadiste qui, en moins d'un an au pouvoir, a sorti son pays de l'isolement.

Donald Trump l'avait déjà rencontré lors d'un voyage dans le Golfe en mai, annonçant alors la levée des sanctions américaines.

Après 13 ans de guerre civile, la Syrie cherche à garantir des fonds pour sa reconstruction, dont le coût pourrait dépasser 216 milliards de dollars, selon la Banque mondiale.

"L'abrogation aujourd'hui de la loi Caesar est une étape décisive pour donner au peuple syrien une véritable chance de se reconstruire après des décennies de souffrances inimaginables", s'est félicité la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen.


Les principales villes du Soudan privées de courant après des frappes de drones sur une centrale

Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts. (AFP)
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  • Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale
  • Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des FSR

PORT-SOUDAN: Les principales villes du Soudan, dont Khartoum et Port-Soudan, ont été plongées dans le noir dans la nuit de mercredi à jeudi après des frappes de drones contre une importante centrale électrique, qui ont également fait deux morts, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP.

Les frappes ont ciblé les transformateurs de la station électrique d’Al-Muqrin à Atbara, dans l'Etat du Nil, dans l'est du pays, a précisé la compagnie d'électricité nationale.

Deux secouristes ont été tués par une deuxième frappe de drone survenue alors qu'ils tentaient d'éteindre l'incendie provoqué par la première, a déclaré un responsable de la centrale en attribuant cette frappe aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Le gouvernement de l’État du Nil a confirmé la mort des deux secouristes dans un communiqué officiel.

Cette station est un nœud stratégique du réseau électrique soudanais, recevant l’électricité produite par le barrage de Merowe — la plus grande source d'énergie hydroélectrique du pays — avant sa redistribution vers plusieurs régions.

Des témoins ont également indiqué qu’aux alentours de 02H00 (minuit GMT), les forces de l’armée régulière avaient activé leurs systèmes de défense antiaérienne, rapportant avoir vu des flammes et de la fumée s'élever au-dessus de la ville contrôlée par l'armée en guerre depuis avril 2023 contre les FSR.

Les coupures d’électricité se sont étendues à plusieurs États, notamment ceux du Nil, de la mer Rouge — où se trouve Port-Soudan, siège provisoire du gouvernement pro-armée — ainsi qu’à la capitale Khartoum, selon des témoins, l'incendie n'étant toujours pas maitrisé.

Les FSR n’ont jusqu'à présent pas commenté l'attaque.

Ces derniers mois, les FSR ont été accusées de lancer des attaques de drones sur de vastes zones contrôlées par l’armée, visant des infrastructures civiles et provoquant des coupures de courant affectant des millions de personnes.

La guerre, qui a éclaté en avril 2023, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU.


Série de raids israéliens sur le Liban, Israël dit viser le Hezbollah

Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
Des soldats libanais sécurisent le site d'une frappe israélienne par drone qui a visé un camion dans le village de Jadra, au sud de Beyrouth, au Liban. (AFP)
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  • Israël a mené des raids aériens contre le sud et l’est du Liban, affirmant viser des infrastructures militaires du Hezbollah
  • Ces frappes surviennent à la veille d’une réunion du mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, toujours fragile

BEYROUTH: L'aviation israélienne a lancé jeudi matin une série de raids contre le sud et l'est du Liban, selon l'agence de presse officielle libanaise, Israël affirmant viser des infrastructures du Hezbollah pro-iranien.

Ces frappes interviennent à la veille d'une réunion du groupe de surveillance du cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre 2024, qui comprend, outre le Liban et Israël, les Etats-Unis, l'ONU et la France.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), des raids ont visé plusieurs régions du sud du Liban, frontalier d'Israël, ainsi que des zones montagneuses de la Békaa (est), un bastion du Hezbollah.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir frappé "plusieurs structures militaires du Hezbollah où des armes étaient stockées, et à partir desquelles les terroristes du Hezbollah ont continué d'opérer récemment".

Deux personnes avaient été tuées mardi dans deux frappes israéliennes qui avaient visé une camionnette au sud de Beyrouth et une voiture dans le sud du Liban. L'armée israélienne avait affirmé avoir visé des membres du Hezbollah.

Malgré le cessez-le-feu qui a mis fin il y a plus d'un an à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier poursuit ses frappes au Liban, qui ont fait environ 340 morts selon une compilation de l'AFP sur la base des chiffres du ministère de la Santé.