Nadiya Lazzouni à Arab News en français: «ils veulent me bâillonner, mais je continuerai de parler»

Nadiya Lazzouni (Photo fournie)
Nadiya Lazzouni (Photo fournie)
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Publié le Dimanche 13 juin 2021

Nadiya Lazzouni à Arab News en français: «ils veulent me bâillonner, mais je continuerai de parler»

  • «Je me considère pleinement française. Je connais les droits et les principes qui encadrent la vie en société. Je n’ai pas à m'excuser d'être la personne que je suis. J’ai le droit de cité, et celui d’exister dans cette société»
  • «Plus personne en France ne peut nier aujourd’hui que la haine antimusulman grandit dans notre pays»

PARIS: Récemment menacée de mort, la journaliste française Nadiya Lazzouni se dit bouleversée, effrayée, mais aussi étonnée. Elle dénonce les discriminations dont elle fait l’objet, et un climat de plus en plus «délétère» en France. Ces menaces interviennent alors que des lieux de cultes musulmans ont récemment été la cible de dégradations. Nadiya Lazzouni en appelle l’Élysée pour assurer sa sécurité. Pour la journaliste, le climat actuel est devenu une véritable «chasse aux sorcières». Arab News en français l’a rencontrée.

Nadiya Lazzouni, vous avez reçu une lettre de menaces de mort… Que disait-elle?

Je rentrais de Normandie, où j'avais passé un week-end en famille. C’est là que j’ai découvert à mon domicile une lettre de menaces de mort. L’auteur de la lettre anonyme a écrit qu’il allait «se débarrasser de ce chiffon» en faisant référence à mon foulard, et qu’il allait ensuite «le remplir avec ma cervelle». Puis il a menacé la communauté musulmane de France en employant ces mots: «Trois millions de musulmans en six mois, c’est mathématiquement raisonnable. Nous allons vous pourchasser, vous tirer une balle dans la nuque… Bande de p*** d’islamistes». En plus de l’effroi, j’ai été vraiment surprise, parce que dans mon travail et mes prises de paroles publiques, j’ai toujours promu un message de paix et de vivre- ensemble.

Pourquoi selon vous, faites-vous l’objet de telles menaces? Peut-on penser à un acte isolé?

Absolument pas. Je suis journaliste. J’ai été médiatisée dans le cadre de débats autour de la liberté religieuse. C’est ainsi que j’ai été connue du grand public. Dernièrement, les politiques, principalement la droite, ont voté certaines lois qui visent à interdire le port du voile dans certains contextes. Ce qui a remis au goût du jour les débats auxquels j’ai pu participer. Mes interventions sont devenues plus populaires, m’ont donné plus de visibilité. Je suis l’antithèse du fantasme que l’on se fait de la femme musulmane qui arbore un foulard en France. On a toujours essayé de faire croire aux Français, que la femme qui porte le foulard est une femme molestée, opprimée, enfermée dans la cuisine à faire du couscous. Or, je déconstruis cet imaginaire, en prouvant que toute cette rhétorique est fausse. Je participe à la normalisation de ces femmes, et je pense être gênante. Pourtant mon travail est inclusif, il fédère.

«Je suis l’antithèse du fantasme que l’on se fait de la femme musulmane qui arbore un foulard en France»

Après ces menaces de mort, vous avez interpellé Gerald Darmanin, Marlène Schiappa, Emmanuel Macron. La ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté vous a d’ailleurs soutenu.

Contrairement à ce que les médias racontent, notamment BFM TV qui a écrit un article à la suite de mon passage sur le plateau, je n’ai jamais dit que Marlène Schiappa m’avait soutenu... Ses propos ont été très timides, voire indignes de sa fonction politique. Elle a répondu à mon tweet de la manière suivante: «Aucune controverse ne saurait justifier des attaques racistes et sexistes, vous pouvez saisir la justice et porter plainte». Elle m’indique simplement les recours judiciaires que tout citoyen connaît. Mais je suis juriste, je connais les recours possibles dans notre pays. J’ai déposé plainte auprès du procureur de la République.

Je n’ai participé à aucune controverse. Est-ce le fait de porter un foulard qui m’inscrit de facto dans une polémique? Je suis menacée de mort, une série de mosquées est la cible d'attaques. Plus personne en France ne peut nier aujourd’hui que la haine «antimusulman» grandit dans notre pays. J'ai toutefois reçu énormément de soutien, de messages d'amour via les réseaux sociaux. Le syndicat national des journalistes m'a également proposé son aide. 

Pensez-vous être en danger aujourd’hui? Êtes-vous sous protection policière?

L'Élysée m’a appelé la semaine dernière, à la suite des mouvements de protestations sur les réseaux sociaux. J’ai aussi envoyé un message au président de la République. Le conseiller du président m’a appelé pour me demander quels étaient mes besoins en matière de sécurité. Je lui ai expliqué que ma priorité était d'être relogée et d’effacer toutes traces de mon adresse sur Internet. Il a insinué qu’il était impossible, juridiquement, d’enlever mes données sur Internet. La peur grandit, car je vois que ces menaces ne sont pas dirigées uniquement contre moi, mais aussi contre l’ensemble de la communauté musulmane…

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, les musulmans de France sont acculés ces derniers mois par les politiques, dans les médias. Il y a des passages à l’acte… Donc oui, même si j’ai peur, cette peur ne me paralyse pas, et ma vie continue. Ils veulent me faire taire, me bâillonner, mais je continuerai à parler, à dénoncer ce qu'il se passe.

«Je ne fais pas d’islam politique»

 

Que répondez-vous à ceux qui considèrent que le port du voile est incompatible avec les valeurs de la République et donc les principes de laïcité?

Il s’agit d’une véritable méconnaissance de la loi de 1905. Cette dernière prône la séparation de l'Église et de l'État, ainsi que la neutralité des agents de la fonction publique. Les usagers ne sont pas liés par ce principe de neutralité. La laïcité favorise l’unité, et ne prône pas l'uniformisation. La laïcité va très bien à tous les religieux, aux non religieux, aux athées puisqu’elle favorise l’expression de ces identités différentes. Tous les amendements actuellement votés en première lecture par le Sénat contreviennent à la laïcité.

L'État de droit, le droit en vigueur, devraient permettre à chacun de vivre de manière sereine et légale, l’expression visible de sa foi, de sa religion. Aseptiser la France de ses expressions religieuses, c’est antilaïc!

Certains voient dans le foulard une certaine forme de soumission de la femme…

Je suis juriste, journaliste, j’interviewe des femmes, des hommes. J’ai joué dans le film de Kerry James Banlieusards. Je pense qu’une femme soumise pourrait difficilement explorer toutes ces activités. Mon foulard s’inscrit dans un cheminement spirituel et personnel. J’ai commencé à le porter à l’âge de 27 ans, à un âge où l’on sait ce que l’on fait, et où l’on connaît les difficultés que cela implique.

Porter un foulard en France, c’est effectivement voir les portes du marché de l’emploi se fermer. Je ne fais pas d’islam politique. Le foulard que je porte n’est que l’expression visible de la liberté religieuse, de conscience, garantie par la Constitution, la Convention européenne des droits de l’homme, toutes les conventions internationales auxquelles la France adhère. Le port du foulard s'inscrit de même dans les valeurs de la République «Liberté, Égalité, Fraternité».

Parfois, quand je vois que dans d’autres pays, comme les États Unis ou l’Angleterre, il est possible de porter le voile tout en travaillant, en ayant de hautes fonctions… Je me dis qu’il serait peut-être bon de partir pour vivre sa foi ailleurs, sans être épiée ni subir ces procès d’intention. On a beau répéter qu’il s’agit d’un choix individuel consenti, mais «ils» n’entendent rien. Je connais la réalité du terrain, et personnellement, je ne connais aucune femme qui porte le foulard par obligation.  

Vous pensez à quitter la France?

Oui. Je ne vous le cache pas, j’y ai déjà réfléchi mais là j'y pense de plus en plus. Bien que je me considère pleinement française. Je connais les droits et les principes qui encadrent la vie en société. Je n’ai pas à m'excuser d'être la personne que je suis. J’ai le droit de cité et aussi celui d’exister dans cette société.


Vous êtes journaliste, animatrice de Speak Up Channel, vous avez votre propre émission le Nadiya Lazzouni Show, comment vous est venue l’idée de créer un tel media en ligne?

La Speak up Channel, créée en 2017, est née d’un constat. Je me suis rendu compte que les groupes dits «minoritaires» étaient sous-représentés dans l’espace médiatique. La sociologie des médias nous montre que la télévision est un lieu de reconnaissance. Aujourd’hui, dans ces médias, il y a un problème de représentation et de représentativité. J’ai créé ce média qui n’est absolument pas un média communautaire pour répondre à ce besoin de représentation qualitative. 

Dans le dernier rapport du CSA, les chiffres du baromètre de la diversité sont éloquents. En 2019, les personnes "blanches" à l’écran représentaient 85% des personnes indexées, contre  83% en 2018. On recule. J’ai aussi créé ce média car j’avais besoin de travailler. J’ai quitté le milieu juridique, d’abord parce qu’en portant le foulard il est très difficile de trouver un travail dans cette branche. La voie de l'entrepreneuriat s’impose aux femmes qui portent le foulard. 

Vous dites avoir l’impression d’être sous-représentée, mais pourtant vous êtes souvent invitée sur les plateaux télé. Notamment par Fréderic Taddeï, Jean-Marc Morandini ou encore dans Touche pas à mon poste avec Cyril Hanouna. On vous offre donc une tribune…

Oui, j’ai une tribune, mais circonscrite à mon foulard. J'ai accepté autant d’invitations que j’en ai refusé, pour ne pas être enfermée dans le prisme de la journaliste voilée qui parle du voile. Ce voile me définit en partie mais ne me réduit pas! Je ne regrette pas d'avoir été présente dans ces débats, bien que je sois toujours invitée pour discuter de questions religieuses. Dans mes émissions, je ne parle pas que d’islam ou d’islamophobie. Créer mon propre média a donc été la meilleure alternative.

Il existe en France, une rue à votre nom à Caen! Vous êtes la première femme voilée à donner votre nom à une rue en France, c’est une certaine reconnaissance tout de même… 

Oui, c’est une plaque de rue à mon nom, apposée à côté d’une autre plaque de rue qui porte le nom d’un homme. L’initiative est venue de l’association «Caen à ELLES» avec la municipalité. L’objectif était de rendre hommage aux femmes, j’ai conscience que c’est historique, mais cela ne s’est pas passé sans difficulté. Il y a eu beaucoup de pressions de l’opposition. On avance, très clairement, mais avec beaucoup de pressions, à tâtons. 

Le Nadiya Lazzouni Show

Originaire de Normandie, de parents algériens, Nadiya Lazzouni est journaliste, de formation juriste en droit des affaires et en science politique-relations internationales.

En 2017, elle souhaite donner un nouveau tournant à sa carrière et crée son média sur Youtube “Speak Up Channel”. Elle décide alors de donner la parole à celles et ceux qu'on "invisibilise" dans les médias. 

A travers le Nadiya Lazzouni Show qu'elle anime et produit, elle discute avec ses invité-e-s de questions de société. Plusieurs personnalités se sont succédées dans son émission : Raphaël Glucksmann, Malika Mansouri, Marie-France Malonga, Olivier Dacourt, Geneviève de Fontenay, Fary, Kamel d'Alliance Ethnik ou encore  Kery James avec qui Nadiya a collaboré dans son film " Banlieusards", où elle joue le rôle de Nadiya, la responsable du soutien scolaire.

Mais c'est surtout au cours de débats télévisés sur la laïcité que le grand public a découvert Nadiya.

Le 18 septembre 2020, une plaque de rue à son nom était inaugurée à Caen. Elle sera apposée dans le centre-ville.

Lien vers sa demo 📽 : https://bit.ly/3e4i8D5

Lien vers Speak Up Channel 📽 : https://cutt.ly/xfx8uYW

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Nadiya Lazzouni dans le film de Kerry James Banlieusards (Photo, Fournie)

«Simplification!» Bruno Le Maire dévoile son «plan d'action» anti-paperasse pour les entreprises

Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, assiste à une conférence de presse pour présenter un plan visant à simplifier les démarches administratives des entreprises au ministère de l'Économie à Paris, le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
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  • La commande publique, «qui obéit à des règles dignes de Balzac», sera également simplifiée
  • Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers

 

PARIS: "Balzac", "Kafka" et "Ubu" contre le 21e siècle: le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a présenté mercredi en conseil des ministres un plan visant à débarrasser les entreprises de "la paperasse", via notamment un nouveau bulletin de salaire.

Après le Premier ministre Gabriel Attal, qui a présenté mardi des mesures de "débureaucratisation" de l'administration à destination des particuliers, M. Le Maire a dévoilé mercredi comment l'Etat allait aider des patrons de TPE et PME "fatigués, exaspérés" par les tâches administratives auxquelles ils consacrent "en moyenne huit heures par semaine", l'équivalent de trois points de PIB par an.

Il y a en France 400.000 normes applicables, les huit principaux codes comptent 23.000 pages... contre 828 en 1833, et entreprises et administrations s'envoient chaque année 253 millions de courriers, met en avant Bercy.

Pour les petits patrons, "on est parfois chez Kafka", a remarqué la ministre des Entreprises, Olivia Grégoire.

D'où ce "plan d'action : simplification!", en 50 mesures dont la moitié feront l'objet d'un projet de loi discuté à partir du 3 juin au Sénat.

Il comprend quelques mesures s'appliquant également aux particuliers; une possible future feuille de paye simplifiée, qui devrait passer de 55 à 15 lignes, ou des astreintes pour les assureurs qui ne respectent pas les délais d'indemnisation.

M. Le Maire a aussi annoncé la suppression des 1.800 formulaires administratifs Cerfa d'ici à 2030, dont 80% d'ici à 2026. Cela dans le cadre d'une philosophie "dites le nous une fois", pour éviter de multiplier la communication des mêmes documents à plusieurs administrations.

Il a annoncé aussi "une revue complète" sur trois ans des 2.500 autorisations administratives. L'obligation pour l'employeur d'envoyer les arrêts-maladie à la Sécu est supprimée.

La commande publique, "qui obéit à des règles dignes de Balzac", sera également simplifiée, avec le dépôt de tous les appels d'offres publics sur une plateforme unique, Place, en 2027.

«Trouille»

M. Le Maire a confirmé l'institution d'un "test PME", pour évaluer l'impact de nouvelles normes pour les petites et moyennes entreprises, avant leur application.

"Certains patrons disent qu'ils ont la trouille d'avoir fait une erreur, mais il n'y a aucune raison d'avoir peur de l'administration", a-t-il observé.

Il a ainsi annoncé que le rescrit, la possibilité de demander au fisc de se prononcer sur tel ou tel point, afin d'éviter des problèmes ultérieurs, serait élargi à d'autres administrations comme la Direction générale de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (DGCCRF) ou aux Douanes.

"Toujours dans cette logique de confiance", des peines de prison prévues pour certains manquements déclaratifs seront supprimées, au profit de sanctions moins lourdes. "Les chefs d’entreprise ne sont pas des bandits en puissance", a dit M. Le Maire.

Tandis que le ministre de l'Industrie Roland Lescure observait "qu'Ubu est encore un peu roi dans notre pays", M. Le Maire a dévoilé des mesures de simplification spéciales pour les industriels.

Notamment, "les grands projets industriels n'auront plus à organiser un débat au titre de la Commission nationale du débat public (CNDP)" et la compensation environnementale des projets pourra s'effectuer "dans un délai raisonnable", et non plus immédiatement.

Il s'est toutefois opposé "avec colère" à l'idée que Bercy reculerait ainsi sur l'écologie.

Chaque année enfin, sera organisée une nouvelle revue des mesures "inutiles ou trop lourdes". Le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini a assuré de "l'engagement de l'administration à installer le plan dans la durée".

Les patrons ont plutôt bien réagi au plan : "Je veux y croire", a indiqué à l'AFP François Asselin, président de la CPME, "car il semble que Bercy ait embarqué toute l'administration" sur ce projet.

Le Medef pour sa part "soutient l'esprit" du texte, qui néanmoins "n'épuise pas l'ensemble du chantier de simplification".

Le premier syndicat patronal a cependant mis en garde contre "des signaux contradictoires", évoquant la transposition en France de directives européennes complexes comme la CSRD et le devoir de vigilance, ou encore l'accord trouvé mardi sur le Compte épargne temps universel (Cetu) entre une autre organisation, l'U2P, et des syndicats.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".