Le prince Philip, une volonté de fer sous un masque d'humour

La reine Elizabeth II et le prince Philip posent pour la photo en 2003 (AFP PHOTO/BUCKINGHAM PALACE/COUNTESS OF WESSEX).
La reine Elizabeth II et le prince Philip posent pour la photo en 2003 (AFP PHOTO/BUCKINGHAM PALACE/COUNTESS OF WESSEX).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Le prince Philip, une volonté de fer sous un masque d'humour

  • «Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine», avait-il expliqué à son secrétaire particulier, Michael Parker, juste après son mariage, en 1947
  • Un dévouement auquel Elizabeth II avait rendu hommage, confiant publiquement qu'il avait été sa «force» et son «soutien»

LONDRES: Deux pas en retrait, il a fidèlement accompagné la reine Elizabeth II pendant plus de 73 ans. Loin de s'effacer, le prince Philip était resté impétueux, malgré le sacrifice de sa carrière et les lourdeurs du protocole.

Le duc d'Edimbourg, grand amour de la souveraine, s'est éteint « paisiblement » au château de Windsor le 9 avril, à l'âge de 99 ans. Ses obsèques sont célébrées samedi.

« Mon premier, second et ultime emploi est de ne jamais laisser tomber la reine », avait-il expliqué à son secrétaire particulier, Michael Parker, juste après son mariage, en 1947.

Un dévouement auquel Elizabeth II avait rendu hommage, confiant publiquement qu'il avait été sa « force » et son « soutien ».

Et pourtant, le prince Philip s'est longtemps heurté aux arcanes policés de la famille royale britannique avec son tempérament autoritaire, mais aussi ses plaisanteries douteuses voire des dérapages racistes.

Carrière militaire avortée

Philip est né à Corfou le 10 juin 1921, avec les titres de Prince de Grèce et du Danemark. A 18 mois, son oncle, roi de Grèce, est contraint d'abdiquer, et son père est banni du pays après la guerre gréco-turque. Avec ses parents et ses quatre sœurs, Philip fuit à bord d'un navire de l'armée britannique.

C'est le début d'une enfance solitaire et agitée, entre la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Sa mère, dépressive, est hospitalisée puis entre dans les ordres, tandis que son père part s'installer à Monaco.

Philip, lui, est finalement envoyé en Ecosse pour suivre sa scolarité dans un austère pensionnat. Il ne reverra sa famille qu'à de rares occasions.

A partir de 1939, il fait ses classes dans l'armée britannique, au Royal Naval College de Dartmouth (sud de l'Angleterre). Il y découvre sa vocation et y rencontre pour la première fois la princesse Elizabeth. Il a 18 ans, elle en a 13 et tombe sous le charme du beau militaire. 

Il sert dans la marine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il se distingue rapidement et devient l'un des plus jeunes lieutenants de la Royal Navy, promis à une brillante carrière.

Il se fiance après la guerre à Elizabeth. Philip est d'abord vu d'un mauvais œil par les membres de sa belle-famille. « Ils le considéraient comme brutal, sans éducation, et estimaient qu'il serait probablement infidèle », a révélé Alan Lascelles, secrétaire personnel du roi George VI.

Mais « Lilibet » l'adore et leur union est célébrée le 20 novembre 1947. Philip doit renoncer aux titres qu'il avait reçus à la naissance mais devient duc d'Edimbourg. Il obtient la nationalité britannique et adopte le nom -anglicisé- de sa mère, Mountbatten.

En 1952, la mort du roi George VI propulse Elizabeth sur le trône. Au cours de la cérémonie de couronnement, il fait le serment d'être « l'homme lige » de la reine, et devient à jamais le second de son épouse.

Il est contraint de mettre un terme à sa carrière militaire, un déchirement. « C'était frustrant, je venais d'être promu commandant », reconnaîtra-t-il plus tard. « La partie la plus intéressante de ma carrière navale venait seulement de commencer ».

Pragmatique

« Je ne sais pas combien de temps il va tenir, il est comme refoulé », dira l'ex-roi de Yougoslavie. Mais animé par un grand sens du devoir, le prince Philip s'investit dans son nouveau rôle, jusqu'à devenir parrain de plus de 780 organisations, assumant notamment la présidence du WWF pendant quinze ans.

Volontiers ironique, il se construit une réputation de gaffeur, à coups de dérapages racistes et de blagues douteuses.

Chef de famille quand son épouse est cheffe d'Etat, il entretenait une relation notoirement compliquée avec l'aîné de ses quatre enfants, le prince Charles, souvent interprétée comme une répercussion de sa propre enfance, dénuée d'affection parentale.

« Charles est un romantique, je suis un pragmatique », concède-t-il à son biographe Gyles Brandreth. « Cela signifie que nous voyons les choses différemment ».

Mais la famille royale lui sait gré de son infatigable engagement en faveur de la monarchie. « Il est incroyable. Il a été présent toutes ces années, c'est notre roc », avait salué sa petite-fille, la princesse Eugénie.

Détenteur du record de longévité des conjoints des souverains au Royaume-Uni, le prince Philip avait pris sa retraite publique en 2017, à l'âge de 96 ans, après avoir honoré son 22 219e et dernier engagement solo : passer en revue une parade des Royal Marines, dont il était le général en chef.

En janvier 2019, la Land Rover qu'il conduisait avait percuté un autre véhicule en sortant d'une allée du domaine de Sandringham et s'était renversée. Sorti indemne de l'accident, il avait renoncé à conduire.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.