Allemagne: le camp conservateur au bord de l'implosion

Armin Laschet, patron de la CDU, et le ministre-président de Bavière Markus Söder (Photo, AFP).
Armin Laschet, patron de la CDU, et le ministre-président de Bavière Markus Söder (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 17 avril 2021

Allemagne: le camp conservateur au bord de l'implosion

  • Sur le papier, la situation est pourtant favorable à moins de six mois d'élections législatives qui marqueront la fin de l'ère Merkel
  • Bien qu'en baisse, l'Union conservatrice CDU-CSU reste en tête des sondages, avec environ 28% des intentions de vote

BERLIN: La guerre fratricide entre le mal-aimé Armin Laschet, patron de la CDU, et le populaire Bavarois Markus Söder menace de faire imploser le camp conservateur allemand, usé par le pouvoir et l'échec d'Angela Merkel à préparer sa succession.

Les deux candidats déclarés à la chancellerie poursuivent leurs discussions « très confidentielles » samedi avec l'objectif de parvenir « à un accord ce week-end », a appris auprès de la CDU.

Sur le papier, la situation est pourtant favorable à moins de six mois d'élections législatives qui marqueront la fin de l'ère Merkel : bien qu'en baisse, l'Union conservatrice CDU-CSU reste en tête des sondages, avec environ 28% des intentions de vote, devant les Verts, crédités de 20%.

La droite, aux manettes depuis 16 ans, dispose de surcroît en Söder, ministre-président de Bavière, d'un dirigeant plébiscité dans les enquêtes d'opinion, en partie grâce à sa gestion prudente de la pandémie.

Mais voilà, le colosse bavarois, adepte des déguisements excentriques pour le carnaval, ne dirige que la CSU, petite sœur régionale d'une CDU qui domine, avec les sociaux-démocrates du SPD, la vie politique allemande depuis l'après-guerre.

« Blessures »

Et Armin Laschet, président de la CDU depuis janvier, n'entend pas s'effacer.

S'est ainsi engagée ces derniers jours « ce qui est probablement la lutte pour le pouvoir la plus féroce et la plus ouverte que les partis frères aient connue » depuis 1980, quand Franz Josef Strauss (CSU) avait pris l'ascendant sur Ernst Albrecht (CDU), résume l'hebdomadaire Der Spiegel.

« Des blessures vont subsister, ou du moins ne cicatriseront pas si vite », prévoit l'hebdomadaire, dont la une samedi représente les deux candidats le visage contusionné.

La cote de popularité de Laschet reste abyssale, seuls 15% des Allemands et 17% des sympathisants conservateurs le considérant comme un bon candidat, contre respectivement 44 et 72% pour son adversaire, selon un sondage Infratest-Dimap vendredi.

Cet ancien journaliste, dirigeant de la région d'Allemagne la plus peuplée, la Rhénanie du nord-Westphalie, bastion social-démocrate qu'il a conquis de haute lutte en 2017, pensait avoir fait le plus dur en obtenant lundi le soutien du « présidium » de son parti.

Mais Markus Söder, après avoir longtemps assuré que sa place était à Munich et non Berlin, s'accroche en revendiquant l'appui de la « base » des militants et engrange depuis des soutiens, en particulier chez des députés conservateurs inquiets de leur réélection.

Même des élus d'ex-RDA, censés être rétifs à une candidature issue de la riche Bavière, penchent désormais pour lui.

Le Bavarois compte tenir jusqu'à une réunion du groupe parlementaire mardi qui pourrait mettre au vote le choix du candidat.

Des députés qui le soutiennent récoltaient vendredi des signatures pour imposer cette consultation des élus, dont Söder a toutes les chances de sortir vainqueur. Il deviendrait alors, si son camp gagne le 26 septembre, le premier chancelier issu de la CSU.

Camouflet

Laschet, soutenu par les barons de son parti, espère, lui, une décision plus rapide, si possible avant l'annonce du ou de la candidate écologiste lundi. Il répète à l'envi que les sondages sont volatiles et met l'accent sur le point faible de son rival, ses multiples changements de pied.

Le Bavarois fustigeait ainsi en 2018 la politique d'accueil des migrants de la chancelière, avant de se muer en fervent défenseur de l'écologie quand la mobilisation des jeunes pour le climat a pris de l'ampleur. 

La CDU joue gros dans cette affaire.

L'éphémère règne d'Annegret Kramp-Karrenbauer, « dauphine » de Merkel qui a jeté l'éponge début 2020, faute d'autorité et de bons résultats électoraux, avait déjà entamé l'aura du parti.

Si la formation devait à présent s'effacer devant sa petite sœur bavaroise, il s'agirait d'un sérieux camouflet pour ses cadres et ses quelque 400 000 membres.

Ce bras de fer est « dommageable pour notre pays », a regretté vendredi Mme Kramp-Karrenbauer, ministre de la Défense.

La droite allemande n'a présenté qu'à deux reprises un candidat issu de la CSU, en 1980 et 2002, deux tentatives soldées par des échecs.

La chancelière se trouve désormais « hors jeu », explique Nils Diederich, professeur à l'Université libre de Berlin, qui mise sur le traditionnel « pragmatisme » du camp conservateur pour mener campagne « d'une seule voix » une fois le candidat désigné.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.