Ethiopie: envoi de troupes dans des régions théâtre de violences communautaires

L'Amhara, une des dix régions administratives d'Ethiopie, découpées le long de lignes ethniques, est peuplée essentiellement d'Amharas, la deuxième communauté la plus importante du pays. (Photo, AFP)
L'Amhara, une des dix régions administratives d'Ethiopie, découpées le long de lignes ethniques, est peuplée essentiellement d'Amharas, la deuxième communauté la plus importante du pays. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 19 avril 2021

Ethiopie: envoi de troupes dans des régions théâtre de violences communautaires

  • «Ce poste de commandement contribuera à assurer la primauté de la loi sur les forces destructrices qui perturbent la paix dans ces régions»
  • A quelques semaines des élections législatives et régionales prévues le 5 juin, cette décision met à nouveau en évidence les violences communautaires en Ethiopie

ADDIS ABEBA: L'armée éthiopienne a annoncé dimanche avoir déployé des troupes dans une région du Nord pour endiguer des violences entre les deux ethnies les plus nombreuses du pays, qui ont fait des centaines de morts ces dernières semaines.

«Un poste de commandement a été installé en lien avec les problèmes de sécurité survenus dans la zone administrative du Nord Shoa et la zone administrative spéciale oromo, dans l'Etat régional de l'Amhara», a indiqué l'armée fédérale dans un communiqué. 

«Ce poste de commandement contribuera à assurer la primauté de la loi sur les forces destructrices qui perturbent la paix dans ces régions», a-t-elle ajouté.

A quelques semaines des élections législatives et régionales prévues le 5 juin, cette décision met à nouveau en évidence les violences communautaires en Ethiopie, au-délà du récent conflit armé dans la région septentrionale du Tigré.

L'Amhara, une des dix régions administratives d'Ethiopie, découpées le long de lignes ethniques, est peuplée essentiellement d'Amharas, la deuxième communauté la plus importante du pays. Mais la zone spéciale oromo est elle peuplée d'Oromos, le groupe ethnique le plus nombreux d'Ethiopie.

Le médiateur en chef de l'Ethiopie, Endale Haile, a indiqué début avril que plus de 300 personnes avaient péri et plus de 300 avaient été blessées lors de plusieurs jours de violence en mars en Amhara.

Jemel Hassen Mohamed, un responsable administratif d'un secteur de la zone spéciale oromo avait indiqué que les violences avaient commencé quand un imam oromo avait été abattu devant une mosquée, déclenchant des affrontements entre habitants oromo et forces de sécurité amharas.

De nouvelles violences ont été signalées dans la zone au cours du week-end, mais aucun bilan n'était disponible dimanche.

Les régions administratives en Ethiopie sont dotées de larges pouvoirs et disposent de leurs propres forces de sécurité. Un poste de commandement est une structure de l'armée fédérale déployée dans certaines régions en proie à l'instabilité pour prendre en charge la sécurité.

Au moins deux autres postes de commandement sont opérationnels: un au Tigré, où le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé en novembre l'armée fédérale déloger et désarmer les autorités régionales qui défiaient son autorité, et un dans l'Etat régional du  Benishangul-Gumuz, frontalier du Soudan et théâtre de plusieurs massacres à caractère ethnique ces derniers mois.

M. Abiy - un oromo - est arrivé au pouvoir en 2018, dans le sillage d'une longue contestation des jeunesses amhara et oromo contre presque 30 ans de pouvoir de fer de l'élite tigréenne.

Sa politique d'ouverture a réveillé d'anciens différends communautaires et des ambitions territoriales locales, débouchant sur des violences meurtrières.

Certains analystes craignent une aggravation des violences à l'approche des élections du 5 juin.

Birtukan Medeksa, chef du Comité national des élections, a fait savoir mercredi que l'enregistrement des électeurs avait été suspendu dans plusieurs endroits, dont la zone du Nord Shoa et la zone spéciale oromo, en raison de l'insécurité.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.