Leila Benyoucef fait le bonheur des enfants avec Kiddy Sorties

Leila Benyoucef, fondatrice de la start-up Kiddy Sorties, plusieurs fois primée, fait le bonheur des enfants. Photo fournie.
Leila Benyoucef, fondatrice de la start-up Kiddy Sorties, plusieurs fois primée, fait le bonheur des enfants. Photo fournie.
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Publié le Mardi 20 avril 2021

Leila Benyoucef fait le bonheur des enfants avec Kiddy Sorties

  • «Je rêvais de lancer ma propre entreprise et de me lever chaque matin pour accomplir un acte citoyen et vivre de ma passion»
  • «Désormais, ma start-up améliore l’épanouissement des enfants ainsi que leur éducation à travers nos programmes ludiques et pédagogiques»

PARIS: Dans l’entrepreneuriat, Leila Benyoucef représente le challenge au féminin, une success-story algérienne. Diplômée d’un master en marketing, elle occupe, pendant dix ans, des postes dans le marketing dans différents secteurs tels que la banque et les nouvelles technologies.

Très jeune, la jeune femme manifeste son envie de se lancer dans l’entrepreneuriat, mais, craignant l’échec, elle temporise, elle acquiert de l’expérience, et attend le moment opportun.

Animée par l’envie d’entreprendre

Sollicitée par Arab News en français, Leila Benyoucef fait savoir que l’envie d’entreprendre a toujours été présente dans son esprit. «Malgré ma grande motivation pour le travail, je rêvais de lancer ma propre entreprise et de me lever chaque matin pour accomplir un acte citoyen et vivre de ma passion», nous explique-t-elle.

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Leila Benyoucef au Salon Gitex à Dubai. Photo fournie.

En février 2018, elle reçoit une annonce pour un dépôt de candidature pour le challenge Startup Weekend Women, organisé à Oran, en Algérie. «C’est un concours initié par Google dans plusieurs villes pour encourager les femmes à entreprendre. Ne connaissant pas le concept de start-up, j’ai été surprise! J’ai fini par m’y inscrire juste par curiosité.» Première tentative, premier échec. Cependant, Leila ne désarme pas, elle vit cette étape comme une expérience, un déclic qui lui permettra de tenter de concrétiser son rêve, celui de faire, comme elle le décrit, «de ma passion pour les enfants une entreprise».

Interrogée sur la naissance du concept, la fondatrice de la start-up nous explique que l’idée est venue d’une simple observation: «J’entendais souvent: “Je n’ai jamais où emmener mes enfants dans ce pays!” et ça m’étonnait, car j’avais le choix des lieux quand je sortais pour divertir mes neveux. J’ai vite compris que le problème venait de la timide communication des lieux de loisirs malgré leur présence sur les réseaux sociaux», affirme-t-elle.

Pour y remédier, elle abandonne tout et se consacre au lancement de son projet Kiddy Sorties. En novembre de la même année, elle crée le site www.kiddysorties.com, une start-up qui se veut un guide de sorties pour les enfants, qu’elle présente pour la première fois au Salon international du tourisme et des voyages (Sitev), organisé dans la capitale algérienne. «Les parents que j’ai rencontrés lors du salon Sitev ont été très enthousiastes à l’idée d’avoir un guide digital pour les accompagner dans la planification de leurs divertissements», souligne Leila Benyoucef. «Ils étaient très étonnés de savoir que le service est gratuit, mais ce concept les enchantait.» Et ajoute: «Cet accueil m’a donné plus de confiance et de détermination pour accompagner ces familles dans les activités de divertissement de leurs enfants et dans la démocratisation des loisirs en Algérie.»

Des programmes ludiques et pédagogiques

Trois ans plus tard, Kiddy Sorties est devenu le média des parents et l’agence de communication qui divertit les enfants. «Pour faire leur bonheur, à travers les Kiddy Show, nous proposons des spectacles de magie, de marionnettes ou encore des contes. Nous organisons et développons aussi des sorties scolaires éducatives et ludiques», se réjouit-elle.

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Kiddy Sorties au salon Vivatechnology à Paris. Photo fournie.

À Alger, la capitale, où est concentrée la plus grande offre de loisirs, suivie d’Oran et de quelques grandes villes, de nombreuses prestations sont proposées: parcs de jeux classiques, escape room, laser game, karting, cours de robotique…

«En Algérie, comme ailleurs dans le monde, les enfants aiment varier les expériences de divertissement», explique la fondatrice de Kiddy Sorties, en précisant que «pour les loisirs culturels, nous avons plusieurs salles de cinéma et de spectacles (théâtre) avec une offre variée pour les enfants».

Selon elle, le climat doux, des paysages et des sites diversifiés – ferme, forêt et mer – sont propices pour l’organisation des sorties en plein air. «Et, au profit de Kiddy Sorties, plusieurs nouveaux lieux de loisirs pour les familles ont ouvert en 2018, mais», reconnaît-elle, «l’offre est encore timide par rapport à la demande» en citant l’exemple de «l’accrobranche, une prestation ludique et sportive pour toute la famille qui manque en Algérie».

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Fourni.

«Désormais, ma start-up impacte et améliore l’épanouissement des enfants ainsi que leur éducation à travers nos programmes ludiques et pédagogiques». Kiddy Sorties permet la mise en relation entre les prestataires de services de loisirs et les parents sur tout le territoire algérien. Même pendant le confinement total, malgré le gel du secteur du tourisme, la technologie nous a permis de continuer à garder le contact digital avec les parents et de divertir leurs enfants à travers des activités à faire chez eux.»

Distinctions et partenariats

Grâce aux initiatives du gouvernement en faveur des start-up, la jeune entrepreneuse a pu présenter sa start-up à l’international au salon Viva Technology à Paris en mai 2019, et au salon Gitex à Dubaï en octobre 2019. Elle finit finaliste du concours Gitex future stars dans la catégorie Women in Technology à Dubaï avec Kiddy Stories (version anglaise).

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Honorée par la distinction «femme innovante» octroyée par le ministère algérien de l’Économie de la connaissance et des start-up en 2021, et lauréate du programme Mentoring Women in Africa (WIA) Initiative, un concours qui récompense 54 femmes les plus influentes sur la société de leurs pays, Leila Benyoucef, nous confie: «Ma curiosité et mon audace m’ont permis de réaliser mon rêve.» «Même si mon père m’a inculqué que l’échec est un pas vers la réussite, je n’aurais jamais imaginé réaliser un tel parcours!»

Considérant les partenaires comme «un pilier pour la réussite d’une start-up», Leila Benyoucef nous explique que «ses premiers partenaires étaient des parents satisfaits. Leur reconnaissance pour avoir réjoui leur enfant était si grande, qu’ils sont devenus de vrais ambassadeurs.» Depuis, Leila Benyoucef a réussi à établir des partenariats avec des institutions publiques telles que le ministère de la Culture et celui du Tourisme. «Aujourd’hui, la start-up Kiddy Sorties a gagné en crédibilité pour développer d’autres partenariats stratégiques et pouvoir pérenniser le concept», se félicite la jeune femme.

Interrogée sur l’impact de la crise sanitaire de la Covid-19, la jeune femme explique que «Kiddy sorties a fait preuve de résilience. Comme dans chaque difficulté, il y a une opportunité, cette période nous a permis de lancer de nouveaux concepts pour le divertissement notamment dans la production audiovisuelle pour les enfants», explique la fondatrice de la start-up. Notre but est de divertir une large audience d’enfants en Algérie et installer le concept Kiddy Sorties and Stories à l’international.»

Motivée et confiante, Leila Benyoucef considère que les récentes mesures prises par le gouvernement – création du «label start-up», du projet innovant, reconnaissance du concept ou du statut des start-up –, et Algerian startup fund, pour pallier le besoin de financement, sont positives. «Cet écosystème encourage l’innovation et soutient la création de nouvelles idées favorables à l’économie du pays», conclut-elle.


Négociations de paix au Soudan: le chef de l'armée prêt à «collaborer» avec Trump

Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt. (AFP)
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  • Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)"
  • Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise

PORT-SOUDAN: Le chef de l'armée soudanaise et dirigeant de facto du pays, le général Abdel Fattah al-Burhane, s'est dit prêt à collaborer avec le président américain Donald Trump, au moment où les négociations pour un cessez-le-feu menées par les Etats-Unis sont à l'arrêt.

Le général al-Burhane "a affirmé la volonté du Soudan de travailler avec le président Trump, son secrétaire d'État (Marco Rubio) et son envoyé pour la paix au Soudan (Massad Boulos)", a déclaré le ministère des Affaires étrangères pro-armée dans un communiqué publié à l'issue d'un déplacement officiel à Ryad, à l'invitation du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Ce voyage était destiné à discuter de l'initiative présentée par le dirigeant saoudien au président américain lors d'une récente visite officielle à Washington, selon une source gouvernementale soudanaise.

Les négociations de paix menées par les Etats-Unis avec le groupe de médiateurs du Quad (réunissant Egypte, Arabe Saoudite et Emirats) sont à l'arrêt depuis que le général al-Burhane a affirmé que la dernière proposition de trêve transmise par M. Boulos était "inacceptable", sans préciser pourquoi.

Le militaire avait alors fustigé une médiation "partiale" et reproché à l'émissaire américain de reprendre les éléments de langage des Emirats, accusés d'armer les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

Abou Dhabi nie régulièrement fournir des armes, des hommes et du carburant aux FSR, malgré des preuves fournies par des rapports internationaux et enquêtes indépendantes.

De leur côté, les FSR ont annoncé qu'ils acceptaient la proposition de trêve mais les attaques sur le terrain n'ont pas pour autant cessé au Kordofan, région au coeur de combats intenses.

Pour l'instant, aucune nouvelle date de négociations n'a été fixée, que ce soit au niveau des médiateurs du Quad ou de l'ONU qui essaie parallèlement d'organiser des discussions entre les deux camps.

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle le nord et l'est du pays - aux FSR, dominantes dans l'ouest et certaines zones du sud.

Depuis la prise du dernier bastion de l'armée dans la vaste région voisine du Darfour, les combats se sont intensifiés dans le sud du pays, au Kordofan, région fertile, riche en pétrole et en or, charnière pour le ravitaillement et les mouvements de troupes.

Le conflit, entré dans sa troisième année, a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, déraciné des millions de personnes et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".

 


Le prince héritier saoudien rencontre le chef du conseil de transition soudanais pour discuter de la sécurité et de la stabilité

Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed bin Salman a rencontré lundi à Riyad Abdel Fattah Al-Burhan pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à rétablir la sécurité et la stabilité dans le pays. (SPA)
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  • La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation
  • Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a rencontré Abdel Fattah Al-Burhan à Riyad lundi pour discuter des derniers développements au Soudan et des efforts visant à restaurer la sécurité et la stabilité dans le pays, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

La réunion a eu lieu au palais Al-Yamamah, où le prince héritier s'est entretenu avec le président du Conseil de souveraineté transitoire du Soudan et sa délégation.

Au cours des entretiens, les deux parties ont passé en revue la situation au Soudan, ses implications régionales et les efforts visant à assurer la sécurité et la stabilité dans le contexte de la crise persistante que traverse le pays, a ajouté SPA.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid ben Salmane, le ministre des affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, le ministre d'État et conseiller à la sécurité nationale, Musaed bin Mohammed Al-Aiban, le ministre des finances, Mohammed Al-Jadaan, et l'ambassadeur saoudien au Soudan, Ali Hassan Jaafar, ont également assisté à la réunion.


Cisjordanie: 25 immeubles d'habitation menacés de destruction dans un camp de réfugiés

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  • "Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre"
  • "Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie

TULKAREM: L'armée israélienne va démolir 25 immeubles d'habitation du camp de réfugiés de Nour Chams, dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué lundi à l'AFP des responsables locaux.

Abdallah Kamil, le gouverneur de Tulkarem où se situe le camp, a déclaré à l'AFP avoir été informé par le Cogat --l'organisme du ministère de la Défense israélien supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens-- que les démolitions interviendraient d'ici la fin de la semaine.

"Nous avons été informés par la coordination militaire et civile que l'occupation (Israël, NDLR) procédera à la démolition de 25 bâtiments le jeudi 18 décembre", a indiqué à l'AFP Faisal Salama, responsable du comité populaire du camp de Tulkarem, proche de celui de Nour Chams, précisant qu'une centaine de familles seraient affectées.

Le Cogat n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP, l'armée israélienne indiquant se renseigner.

"Il n'y a aucune nécessité militaire à mener ces démolitions", a affirmé à l'AFP Roland Friedrich, responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) en Cisjordanie.

Il estime qu'elles s'inscrivent "dans une stratégie plus large visant à modifier la géographie sur le terrain", qualifiant la situation de "tout simplement inacceptable".

"Crise" 

La Cisjordanie est occupée par Israël depuis 1967.

Début 2025, l'armée israélienne y a lancé une vaste opération militaire visant selon elle à éradiquer des groupes armés palestiniens, en particulier dans les camps de réfugiés du nord, comme ceux de Jénine, Tulkarem et Nour Chams.

Au cours de cette opération, l'armée a détruit des centaines de maisons dans les camps, officiellement pour faciliter le passage des troupes.

Selon M. Friedrich, environ 1.600 habitations ont été totalement ou partiellement détruites dans les camps de la région de Tulkarem, entraînant "la crise de déplacement la plus grave que la Cisjordanie ait connue depuis 1967".

Lundi, une vingtaine de résidents de Nour Chams, tous déplacés, ont manifesté devant des véhicules militaires blindés bloquant l'accès au camp, dénonçant les ordres de démolition et réclamant le droit de rentrer chez eux.

"Toutes les maisons de mes frères doivent être détruites, toutes! Et mes frères sont déjà à la rue", a témoigné Siham Hamayed, une habitante.

"Personne n'est venu nous voir ni ne s'est inquiété de notre sort", a déclaré à l'AFP Aïcha Dama, une autre résidente dont la maison familiale de quatre étages, abritant environ 30 personnes, figure parmi les bâtiments menacés.

Disparaître 

Fin novembre, l'ONG Human Rights Watch a indiqué qu'au moins 32.000 personnes étaient toujours déplacées de chez elles dans le cadre de cette opération.

Comme des dizaines d'autres, le camp de Nour Chams a été établi au début des années 1950, peu après la création d'Israël en 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont fui ou été expulsés de leurs foyers.

Avec le temps, ces camps se sont transformés en quartiers densément peuplés, où le statut de réfugié se transmet de génération en génération.

De nombreux habitants ont affirmé à l'AFP ces derniers mois qu'Israël cherchait à faire disparaître les camps, en les transformant en quartiers des villes qu'ils jouxtent, afin d'éliminer la question des réfugiés.

Nour Chams a longtemps été un lieu relativement paisible où vivaient dans des maisons parfois coquettes des familles soudées entre elles.

Mais depuis quelques années, des mouvements armés s'y sont implantés sur fond de flambées de violence entre Palestiniens et Israéliens et de précarité économique.