Le Maroc pris dans une "Spirale infernale" à cause du coronavirus

Le Maroc a enregistré mercredi plus de 1.500 nouveaux cas et 29 décès (Photo, AFP).
Le Maroc a enregistré mercredi plus de 1.500 nouveaux cas et 29 décès (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 21 août 2020

Le Maroc pris dans une "Spirale infernale" à cause du coronavirus

  • Le roi du Maroc Mohamed VI a exprimé son inquiétude en appelant les citoyens à plus de civisme pour éviter un reconfinement du pays
  • Pour endiguer la pandémie, les autorités ont multiplié ces derniers jours les mesures de restrictions

RABAT: Avec plus d'un millier de cas quotidiens depuis début août, la hausse des contaminations au nouveau coronavirus au Maroc alimente l'inquiétude et les critiques des médias locaux sur la gestion de la crise sanitaire.

"Le Maroc à rude épreuve", "Spirale infernale", "Peur sur les villes", "Le gouvernement marche sur des cadavres"... Sous des titres chocs, la presse pointe un relâchement dans le respect des mesures de prévention, les multiples défaillances de la prise en charge des patients, le déficit de communication des autorités ou les contradictions d'une stratégie globale largement déléguée aux responsables sécuritaires.

Jeudi soir, le roi du Maroc a lui-même exprimé son inquiétude face à une situation "difficile" en appelant les citoyens à plus de civisme pour éviter un reconfinement du pays.

Le Maroc a enregistré mercredi plus de 1.500 nouveaux cas et 29 décès, portant le bilan à 46.313 infections, dont 743 décès et 31.576 guérisons.

"A défaut d’un respect rigoureux et responsable des consignes sanitaires, le nombre de contaminations et de décès ira crescendo", a averti le monarque dans un discours officiel, en soulignant que dès lors "les hôpitaux ne seraient plus en mesure de faire face à la pandémie".

La semaine dernière, l'Organisation mondiale de la santé s'était inquiétée de la "tendance à la hausse" des contaminations, des cas graves et des décès.

Pour endiguer la pandémie, les autorités ont multiplié ces derniers jours les mesures de restrictions, avec déploiement de blindés, barrages routiers et patrouilles de contrôles.

Casablanca et Marrakech, les capitales économique et touristique du Maroc, sont revenues jeudi à une forme de confinement sévère. Dans plusieurs villes, dont Rabat et Tanger, des quartiers touchés par des foyers infectieux ont été bouclés, plusieurs plages envahies par des foules en quête de fraîcheur ont été fermées.

"Pénurie de ressources humaines"

A Casablanca, "la situation empire de jour en jour",  constatait mercredi le site semi-officiel 360 en soulignant "le nombre affolant de cas détectés post-mortem".

A Marrakech, des activistes et des professionnels de la santé ont lancé deux hashtags (#Sauvez_Marrakech et #Marrakech_étouffe) pour alerter sur la situation sanitaire déplorable de la ville et sur l'effondrement économique lié au déficit touristique depuis la fermeture des frontières.

Sous le feu des critiques, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, s'est rendu sur place en urgence mercredi soir. Il a promis de "rationaliser les structures hospitalières" et de "restructurer" la prise en charge des patients infectés, selon l'agence officielle MAP. 

"Nous payons le prix d'un déconfinement sans respect des mesures barrières, mais aussi celui de tous les problèmes dont souffre notre système de santé qui ne détecte les nouveaux cas que très tardivement", estimait récemment le médecin chercheur en politiques sanitaires, Tayeb Hamdi, dans un entretien avec le site "Goud.ma".

Si les autorités ont augmenté à 3.000 le nombre de lits en réanimation et acquis des lots de respirateurs artificiels, le site Médias24 pointe lui la "pénurie de ressources humaines", avec seulement 200 anesthésistes réanimateurs dans le secteur public.

"Le système sanitaire souffre actuellement d'un manque" de personnel, avait reconnu fin juillet le ministre de la Santé en pointant déjà une situation sanitaire "inquiétante".

Aux louanges quotidiennes de mise dans les médias locaux au début de la pandémie ont succédé des rafales de critiques.

Ainsi, un cafouillage sur les congés du personnel médical, autorisé à s'absenter puis rappelé en urgence, a fait couler beaucoup d'encre.

"Scénario catastrophe"

La défiance est telle que des internautes doutent de la réalité des chiffres officiels de contaminations. Certains ne se font pas tester de peur d'être hospitalisés ou de perdre leur emploi mais d'autres ne parviennent pas à se faire dépister, selon des témoignages.

"Je suis diabétique et je suis venu me faire dépister, mais on m'a dit de rentrer chez moi car il n'y a pas de tests", s'indigne un homme dans une vidéo tournée par le site Rue20 à l'entrée d'un hôpital de Marrakech.

Les chiffres et les critiques sur la stratégie sécuritaire se sont emballés début août après la célébration de l'Aïd al-Adha, la grande fête musulmane du sacrifice traditionnellement marquée par des réunions familiales.

L'annonce surprise de l'interdiction d'entrer et de sortir de huit villes, à la veille de la fête, a provoqué un mouvement de panique sur les routes du pays sans pour autant dissuader les Marocains de renoncer aux habituelles retrouvailles.


Gaza: 80.000 personnes ont fui Rafah depuis qu'Israël a intensifié ses opérations le 6 mai, selon l'ONU

Des Palestiniens déplacés transportent leurs biens à l'arrière d'un camion alors qu'ils fuient al-Mawasi vers une zone plus sûre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et les militants du mouvement Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés transportent leurs biens à l'arrière d'un camion alors qu'ils fuient al-Mawasi vers une zone plus sûre à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 mai 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et les militants du mouvement Hamas. (Photo par AFP)
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  • Selon l'ONU, environ 1,4 million de personnes s'entassent à Rafah, adossée à la frontière égyptienne, dont plus d'un million de déplacés poussés là par sept mois de combats et de bombardements
  • Israël affirme que les derniers bataillons du Hamas sont retranchés à Rafah et se dit déterminé depuis plusieurs mois à y mener un assaut terrestre d'ampleur pour anéantir le mouvement islamiste palestinien

RAFAH, Territoires Palestiniens : L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens a indiqué jeudi qu'environ 80.000 personnes avaient fui Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, depuis le 6 mai, quand Israël a enjoint les Palestiniens vivant dans l'est de la ville à évacuer.

«Depuis que les forces israéliennes ont intensifié leurs opérations le 6 mai, environ 80.000 personnes ont fui Rafah, cherchant refuge ailleurs. Le prix que payent ces familles est insupportable», indique l'UNRWA sur le réseau social X, précisant que «aucun endroit n'est sûr» dans la bande de Gaza.

Selon l'ONU, environ 1,4 million de personnes s'entassent à Rafah, adossée à la frontière égyptienne, dont plus d'un million de déplacés poussés là par sept mois de combats et de bombardements qui ont réduit à l'état de ruines le nord puis le centre de la bande de Gaza.

Lundi, l'armée israélienne avait enjoint les habitants des quartiers est de Rafah à évacuer avant d'intensifier ses bombardements sur ces zones et d'y mener des incursions au sol.

«C'est une opération d'ampleur limitée», avait insisté un porte-parole militaire, estimant à «environ 100.000» le nombre de personnes concernées et appelées à se déplacer vers «la zone humanitaire élargie d'al-Mawasi», à une dizaine de kilomètres de Rafah.

Israël affirme que les derniers bataillons du Hamas sont retranchés à Rafah et se dit déterminé depuis plusieurs mois à y mener un assaut terrestre d'ampleur pour anéantir le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qui a mené le 7 octobre dans le sud d'Israël une attaque sanglante qui a déclenché la guerre.

Principal soutien militaire d'Israël, Washington a annoncé mercredi qu'il suspendrait les livraisons de certains armements à son allié historique si l'armée israélienne entrait dans Rafah.

Aux côtés du Qatar et de l'Egypte, les Etats-Unis assurent une médiation qui tente depuis des mois de convaincre Israël et le Hamas de conclure une trêve censée permettre notamment une pause dans la guerre et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre des otages enlevés par le Hamas lors de sa sanglante attaque dans le sud d'Israël le 7 octobre.

Des négociations indirectes ont repris mercredi au Caire pour tenter de parvenir à un compromis et éviter l'assaut annoncé sur Rafah.

 


Un groupe irakien visé par des frappes israéliennes près de Damas

Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
Des soldats de l'armée israélienne se tiennent debout sur la tourelle d'un char de combat principal positionné dans le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza, le 9 mai 2024. (Photo par Ahmad Gharabli AFP)
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  • L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens
  • Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes

BEYROUTH, Liban : Des frappes nocturnes israéliennes ont ciblé le mouvement irakien Al-Noujaba, dans la région de Damas, ont indiqué jeudi le groupe armé pro-iranien et une ONG.

Israël commente rarement les frappes individuelles mais répète régulièrement qu'il ne permettra pas à son ennemi juré, l'Iran, d'accroître sa présence en Syrie.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, rapporte qu'Israël a frappé un centre culturel et un camp d'entraînement d'Al-Noujaba, membre d'une nébuleuse de groupes armés pro-iraniens se faisant appeler «Résistance islamique en Irak».

Des ambulances se sont dirigées vers les zones ciblées, a indiqué l'ONG qui fait état de trois membres d'Al-Noujaba blessés.

Le centre et le camp sont situés dans le quartier de Sayyeda Zeinab, au sud de Damas, où de violentes explosions ont retenti à l'aube selon l'ONG, basée au Royaume-Uni.

Sayyeda Zeinab abrite un important sanctuaire chiite et est défendu par des miliciens pro-iraniens, notamment du Hezbollah, aux côtés de l'armée de Damas, selon l'OSDH.

Une source au sein d'Al-Noujaba a confirmé à l'AFP qu'un centre culturel du groupe avait été détruit par une frappe israélienne près de Sayyeda Zeinab, mais n'a pas fait état de victimes.

Al-Noujaba «n'a pas de base militaire déclarée en Syrie», a ajouté la source.

«Vers 3H20 du matin (00:20 GMT), l'ennemi israélien a mené une agression aérienne depuis le Golan syrien occupé, ciblant un bâtiment dans la région de Damas», a indiqué jeudi matin le ministère syrien de la Défense, cité par l'agence officielle Sana.

«Notre défense antiaérienne a abattu certains missiles», a ajouté le ministère, précisant que l'attaque «a causé quelques dégâts matérielles».

L'armée israélienne a conduit des centaines de frappes en Syrie depuis le déclenchement en 2011 de la guerre civile qui y fait rage, ciblant principalement des positions militaires et des combattants pro-iraniens.

Le nombre de frappes s'est accru depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, lorsque le mouvement islamiste palestinien a mené une attaque meurtrière sans précédent contre Israël.

Le 13 avril, l'Iran a mené une attaque inédite contre Israël, avec 350 drones et missiles, dont la plupart ont été interceptés avec l'aide des Etats-Unis et d'autres pays. Téhéran a dit avoir agi en «légitime défense» après l'attaque meurtrière, attribuée à Israël, qui a détruit son consulat à Damas le 1er avril.


Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire en Turquie

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances et de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes
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  • Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami
  • L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements et d’accroître leur efficacité au combat

RIYAD: Les forces armées saoudiennes participent à un exercice militaire multinational dans la ville turque d’Izmir, a annoncé, mercredi, le ministère de la Défense du Royaume.

Dès leur arrivée en Turquie, avant la phase d’exercices sur le terrain de l’EFES 2024, les unités saoudiennes ont été accueillies par l’attaché militaire à l’ambassade d’Arabie saoudite à Ankara, le commodore Adel al-Kalthami, directeur des exercices du Royaume, le général Nasser al-Suhaimi et des officiers des divisions des forces armées.

L’exercice comprend deux phases principales. La première est un exercice de centre de commandement au Centre multinational de guerre d’Istanbul et au Centre de formation de commandement conjoint d’Izmir, qui a commencé le 25 avril et a pris fin mercredi. La deuxième phase, qui comprend des exercices de tir réel dans la zone de Doganbey à Izmir, commence vendredi et se poursuit jusqu’au 30 mai.

Le chef de l’Autorité saoudienne d’éducation et de formation des forces armées, le général de division Adel al-Balawi, a déclaré que la participation des forces nationales à l’exercice reflète l’attention et le soutien accordés par les dirigeants saoudiens au développement de leurs capacités et au renforcement de leur organisation, de la formation et des compétences en armement.

L’exercice offre aux forces des pays participants l’occasion d’échanger des connaissances, de s’entraîner ensemble à la planification et à la coordination d’opérations conjointes dans divers environnements, d’accroître leur efficacité au combat et de renforcer la coopération militaire, a-t-il ajouté.

Au cours de l’exercice, les unités saoudiennes et leurs homologues d’autres pays effectueront de nombreuses manœuvres par voies terrestre et maritime, notamment des opérations d’atterrissage en mer, des missions de recherche et de sauvetage et des réponses aux menaces posées par les drones, en utilisant des armes légères chargées de balles réelles et d’autres armes, conclut M. Al-Balawi.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com