Biden joue la carte George Floyd pour se rapprocher encore des Afro-Américains

Le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamal Harris. (Photo, AFP)
Le président Joe Biden et sa vice-présidente Kamal Harris. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 22 avril 2021

Biden joue la carte George Floyd pour se rapprocher encore des Afro-Américains

  • « Nous sommes tous tellement soulagés », a déclaré le président démocrate, depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche
  • Il parlait avec Ben Crump, l'avocat de la famille du quadragénaire noir asphyxié l'an dernier sous la pression du genou de Derek Chauvin

WASHINGTON : Joe Biden aimerait certainement que cela reste un des moments de sa présidence. Elu avec un soutien massif des Américains noirs, il a cherché à concilier sens politique et émotion lorsqu'après le verdict, il a confié à la famille de George Floyd: « J'aimerais être avec vous, et vous prendre dans mes bras ».

« Nous sommes tous tellement soulagés », a déclaré le président démocrate, depuis le Bureau ovale de la Maison Blanche, à l'issue de trois semaines d'un procès suivi dans toute l'Amérique. 

Il parlait avec Ben Crump, l'avocat de la famille du quadragénaire noir asphyxié l'an dernier sous la pression du genou de Derek Chauvin. Cet homicide, en mai 2020, avait profondément choqué l'opinion publique, déclenchant de gigantesques manifestations contre le racisme et les brutalités policières, jusqu'au-delà des frontières des Etats-Unis. 

Mardi soir, après une courte délibération du jury, le policier a été reconnu coupable.

L'effet Obama

Ayant lui-même subi une série de drames familiaux lors de sa longue carrière politique, Joe Biden est connu pour sa capacité d'empathie naturelle vis-à-vis des victimes. Mais, lors de cette dernière journée de fort suspense au tribunal de Minneapolis, le président a également ajouté une bonne dose d'opportunisme dans sa réaction, qu'il a soigneusement médiatisée.

M. Biden a beau être blanc, il jouit d'un fort capital de confiance au sein de la population noire américaine, ayant été le vice-président de Barack Obama. 

Ce sont d'ailleurs les Afro-Américains qui lui ont permis de relancer sa campagne électorale lorsque celle-ci se trouvait dans le creux de l'ornière. 

Les électeurs noirs l'avaient porté vers la victoire dans la primaire démocrate en lui offrant un score écrasant en Caroline du Sud, fin février 2020, lui permettant de signer l'un des retours les plus spectaculaires de l'histoire politique américaine.

Joe Biden avait transformé l'essai auprès de cette catégorie de votants cruciale dans certains Etats-clés, en nommant une femme noire, Kamala Harris, au poste de vice-présidente.

Restait au président à montrer qu'il s'intéresse aux Afro-Américains pas seulement quand ils se révèlent être des pions utiles sur l'échiquier électoral du pays.

Le meurtre commis par Derek Chauvin lui a offert cette occasion.

Franchise ou gaffe ?

Tandis que les 12 jurés étaient encore mardi occupés à délibérer de la culpabilité du policier, le locataire de la Maison Blanche s'est permis de confier à des journalistes que les preuves dans cet homicide lui semblaient « accablantes ».

« Je prie pour que le verdict soit le bon », a-t-il poursuivi, se voyant immédiatement reprocher par ses adversaires républicains une intervention totalement inopportune, susceptible d'entraver le cours serein de la justice, voire d'ouvrir une possibilité d'annulation du procès.

Pour d'autres, Joe Biden ne s'est rendu coupable que d'une nouvelle gaffe s'inscrivant dans une longue série de dérapages verbaux. 

La porte-parole de l'exécutif, Jen Psaki, a justifié que le président se soit ainsi invité dans le procès en expliquant qu'il n'avait fait que réagir face à une souffrance.

« Il comprend l'épuisement des gens, ils sont fatigués », a-t-elle plaidé. « Il a conscience de leur déconvenue et de leur traumatisme et il veut mettre en place des réformes ». 

Peu après le verdict, le président s'est de nouveau entretenu avec l'avocat et les membres de la fratrie Floyd, une « famille formidable » selon ses propres mots.

La conversation, alternant entre rires et larmes et qui a été rendue publique, a permis à Joe Biden de faire passer un message politique, en invoquant la fille de George Floyd, Gianna, avec qui il avait parlé après la mort de son père.

« Je repense à ce qu'a dit Gianna: "Mon père va changer le monde". On va lancer ce changement maintenant », a dit le leader démocrate, allant même jusqu'à proposer l'avion présidentiel pour inviter les Floyd à la Maison Blanche.

« Vous feriez bien de vous tenir tous prêts parce que si l'occasion se présente nous allons vous embarquer dans Air Force One et vous ramener ici », a-t-il assuré.

Plus tard enfin, dans une allocution télévisée solennelle, Joe Biden a dénoncé le racisme qui « entache » l'âme de l'Amérique. « Le verdict de culpabilité ne fera pas revenir George » mais cette décision peut être le moment d'un « changement significatif », a-t-il ajouté.


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.


L'Australie en deuil après un attentat antisémite qui a fait 15 morts sur une plage de Sydney

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  • Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang
  • "Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique

SYDNEY: L'Australie est en deuil lundi au lendemain d'un attentat antisémite perpétré par un père et son fils qui ont ouvert le feu sur un millier de personnes rassemblées sur une plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, faisant 15 morts, dont une enfant, et 42 blessés.

Sur cette plage mythique de Bondi prisée par des Australiens et des touristes du monde entier, des effets personnels sont encore sur le sable taché de sang, une vingtaine d'heures après une tuerie de dix minutes qui a provoqué une onde de choc dans cet immense pays d'Océanie et à l'international.

"Ce que nous avons vu hier était un acte purement maléfique, antisémite et terroriste sur nos rives", a proclamé le Premier ministre Anthony Albanese en déposant des fleurs sur ce lieu baigné par le Pacifique.

L'Australie, qui n'avait pas été frappée par une telle tuerie depuis 1996, a mis tous ses drapeaux en berne, a ordonné M. Albanese, qui a proposé aussi une législation encore plus stricte sur les armes à feu.

Dès dimanche, il avait dénoncé "une attaque ciblée contre les juifs australiens, au premier jour de Hanouka", la fête juive des "lumières" qui se tient durant neuf jours en décembre. Et il avait jugé que l'attentat visait "tous les Australiens".

Le chef de la police locale, Mal Lanyon, a précisé que ses enquêteurs avaient "découvert un engin explosif artisanal dans une voiture liée au criminel décédé", l'un des deux tireurs, le père, abattu par la police.

Et son fils, grièvement blessé, a fait l'objet d'une enquête du renseignement australien en 2019 pour des liens avec le groupe jihadiste Etat islamique (EI), a révélé la chaîne publique australienne ABC.

"Dix minutes" 

L'attentat a meurtri dimanche vers 18H45 (07H45 GMT) l'immense plage de Bondi, la plus connue d'Australie et à l'étranger, envahie par des milliers de promeneurs, nageurs et surfeurs en ce début d'été austral.

"Nous avons entendu les coups de feu (...) Dix minutes de détonations incessantes", a déclaré à l'AFP Camilo Diaz, étudiant chilien de 25 ans.

Timothy Brant-Coles, touriste britannique, a confié à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques".

"C'est allé très vite", a confié aussi à l'AFP un Français de 23 ans, Alban Baton, qui s'est réfugié dans la chambre froide d'une épicerie.

Les assaillants étaient Sajid Akram, 50 ans, entré grâce à un visa en Australie en 1998 et qui avait un permis pour le port de six armes, et son fils Naveed Akram, 24 ans, né dans le pays, selon la police de la Nouvelle-Galles-du-Sud, Etat dont Sydney est la capitale.

Le père a été abattu par des policiers, le fils est hospitalisé dans un état critique, selon la police et la presse.

Sur la colline verdoyante surplombant la plage, un journaliste de l'AFP a vu lundi encore une poussette, des sacs et des serviettes laissés par les gens qui ont couru se mettre à l'abri. Depuis la nuit de dimanche à lundi, ce quartier d'habitude très animé a été bouclé.

"Héros" 

Le Premier ministre Albanese, tout comme le président américain Donald Trump, ont salué des "héros" qui sont intervenus dimanche.

Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre un homme sur un parking se précipiter par derrière sur un assaillant, l'agripper et lui arracher son arme, avant de le mettre en joue et de le faire fuir.

Nombre de dirigeants mondiaux ont condamné avec force un attentat qui a tué 15 personnes âgées de dix ans pour une fillette, à 87 ans, un Français de 27 ans, Dan Elkayam, un rabbin de 41 ans né à Londres, Eli Schlanger, et Alex Kleytman, un survivant de la Shoah né en UKraine.

On compte au moins 42 blessés.

Donald Trump a fustigé un attentat "purement antisémite".

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a assuré que "l"Europe se tenait aux côtés de l'Australie et des communautés juives partout dans le monde".

En Israël, le président Isaac Herzog a parlé d'une "attaque très cruelle contre des juifs" perpétrée par "d'ignobles terroristes".

Son Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui dénonce la résurgence de l'antisémitisme dans le monde depuis le massacre du 7 octobre 2023 et la guerre dans la bande de Gaza, a fustigé un "cancer qui se propage lorsque les dirigeants restent silencieux et n'agissent pas".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron ont fait part de leur solidarité.

Le Conseil national des imams australien a appelé "tous les Australiens, y compris la communauté musulmane australienne, à se serrer les coudes dans l'unité, la compassion et la solidarité".

Une série d'attaques antisémites a semé la peur chez les juifs d'Australie depuis plus de deux ans et Canberra a accusé Téhéran d'être à l'origine de deux de ces actes et a expulsé il y a quatre mois l'ambassadeur iranien.

 

 


Tirs sur la plage de Bondi à Sydney, deux suspects arrêtés

La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant". (AFP)
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  • "Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle
  • "Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance

SYDNEY: La police australienne a annoncé l'arrestation de deux personnes après des tirs dimanche sur la célèbre plage de Bondi à Sydney, les services de secours faisant état de huit hospitalisations et le Premier ministre dénonçant un événement "choquant et bouleversant".

Un témoin, un touriste britannique, a raconté à l'AFP avoir vu "deux tireurs vêtus de noir" sur cette plage, la plus célèbre d'Australie, prise d'assaut durant le week-end par des foules de touristes, nageurs et surfeurs.

"Il y a eu une fusillade, deux tireurs vêtus de noir et armés de fusils semi-automatiques", a déclaré ce touriste, Timothy Brant-Coles, ajoutant avoir vu aussi plusieurs personnes blessées par balle.

"Nous pouvons seulement vous dire que nous avons soigné plusieurs personnes sur place et qu'à ce stade, huit personnes ont été transportées vers différents hôpitaux de Sydney", a déclaré à l'AFP un porte-parole du service d'ambulance de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud.

La police de l'Etat a annoncé sur les réseaux sociaux que deux suspects avaient été interpellés, sans plus de détails.

Selon le journal Sydney Morning Herald, un tireur présumé a été atteint par balles par la police et un autre a été arrêté.

"Les scènes à Bondi sont choquantes et bouleversantes", a écrit le Premier ministre australien Anthony Albanese dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Mes pensées vont à toutes les personnes affectées", a-t-il ajouté.

La police avait initialement annoncé un "incident en cours" sur la plage et ordonné au public d'éviter le secteur et de "se mettre à l'abri".