La BCE maintient son cap expansionniste face aux incertitudes de la pandémie

Décidée le mois dernier en réponse aux tensions sur les taux obligataires, l'augmentation « significative » du rythme de dépense de ce programme sera maintenue au second trimestre, a affirmé la BCE dans un communiqué. (Photo, AFP)
Décidée le mois dernier en réponse aux tensions sur les taux obligataires, l'augmentation « significative » du rythme de dépense de ce programme sera maintenue au second trimestre, a affirmé la BCE dans un communiqué. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

La BCE maintient son cap expansionniste face aux incertitudes de la pandémie

  • L'heure de la fin d'une politique d'argent généreuse n'est pas encore venue, a indiqué la présidente de la BCE, Christine Lagarde
  • Ce programme d'aides et prêts doté de 750 milliards d'euros doit contribuer « à une croissance plus rapide, plus forte et plus durable

FRANCFORT : La Banque centrale européenne a confirmé jeudi son arsenal de soutiens monétaires face un horizon économique encore assombri par la pandémie, jugeant prématuré tout débat sur la fin des achats massifs de dette, sa principale arme anti-crise.

L'heure de la fin d'une politique d'argent généreuse n'est pas encore venue, a indiqué la présidente de la BCE, Christine Lagarde, à l'issue d'une réunion du Conseil des gouverneurs.

L'amorce d'une discussion sur la sortie progressive des rachats massifs de dette lancés il y a un an contre la crise sanitaire est « prématurée » et n'a pas été évoquée lors de cette troisième rencontre de l'année.

L'enveloppe destinée à ces achats sur les marchés –  forte de 1 850 milliards d'euros –  est à échéance mars 2022, un horizon qui se justifie car « nous avons encore un long chemin à parcourir » avant une reprise « durable » de l'économie, a ajouté la banquière centrale.

Décidée le mois dernier en réponse aux tensions sur les taux obligataires, l'augmentation « significative » du rythme de dépense de ce programme sera maintenue au second trimestre, a affirmé la BCE dans un communiqué.

Cette intervention a déjà contribué à la détente sur le marché obligataire après la fébrilité suscitée en début d'année par les craintes d'une surchauffe de l'économie américaine. 

Depuis mars, le montant hebdomadaire des achats nets d'actifs dans le cadre du programme monétaire d'urgence (PEPP) contre la pandémie a été d'environ 17 milliards d'euros en moyenne, contre 12 milliards en janvier et février.

Pandémie persistante

La BCE juge que les perspectives économiques à court terme en zone euro restent « assombries par l'incertitude » en raison de l'épidémie toujours virulente de coronavirus.

« La persistance de taux élevés d'infection et les mesures de confinement qui en découlent continuent de peser sur l'activité économique à court terme », a souligné Mme Lagarde.

L'institut, qui dévoilera lors de sa prochaine réunion de juin un nouveau jeu de prévisions à l'horizon 2023, continue néanmoins de miser sur « un rebond ferme de l'activité » dans le courant de l'année grâce au progrès des campagnes de vaccination.

Les analystes qui s'attendaient à des indices sur un possible freinage des rachats de dette dans le courant de l'année sont restés sur leur faim.

La prochaine réunion avant l'été sera « à coup sûr (...) beaucoup plus excitante », anticipe Carsten Brzeski, de la banque ING, notant que Mme Lagarde a évité de dévoiler son jeu au-delà du trimestre en cours. 

Pour le moment, la priorité de la BCE est de préserver des conditions favorables de crédits aux ménages et aux entreprises. 

A cet égard, les taux d'intérêt ont été maintenus jeudi à leur plus bas historique. 

Ainsi une partie des liquidités déposées auprès de la BCE au lieu d'être distribuées via des crédits vont rester taxées à -0,5%, comme depuis septembre 2019. Les banques payent donc pour leurs réserves excédentaires déposées auprès de l'institution.

Troisième vague

Avant de songer à durcir sa stratégie monétaire, la BCE voudra s'assurer qu'un niveau d'inflation proche de 2%, son principal objectif, soit atteint de manière durable, ce qui n'est pas encore le cas.

L'institut a répété jeudi s'attendre à une augmentation modérée de l'inflation sous-jacente (hors prix de l'énergie et autres éléments volatils) cette année et à une augmentation progressive de l'indice global à moyen terme. 

Des prix plus élevés de manière durable forcent d'ordinaire les banques centrales à resserrer les conditions de crédits.

Il n'en est pas question à ce stade pour la BCE. Au contraire, la « pression va augmenter » encore sur l'institution pour qu'elle « prolonge sa politique monétaire expansionniste » car le relais budgétaire des gouvernements européens « n'agit pas suffisamment pour accélérer la transformation économique », juge Marcel Fratzscher, président de l'institut berlinois DIW.

Sans surprise, Mme Lagarde a réitéré jeudi son appel à la mise en œuvre urgente et « sans délai » du plan de relance européen, jugé primordial pour la reprise. Les 27 Etats membres sont engagés dans une laborieuse phase de ratifications nationales.

Ce programme d'aides et prêts doté de 750 milliards d'euros doit contribuer « à une croissance plus rapide, plus forte et plus durable », a-t-elle rappelé.

 


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.

 


Le décret sur la programmation énergétique de la France, priorité du Premier ministre, assure Lescure

Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, s'exprime lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, chambre basse du Parlement français, à Paris, le 4 novembre 2025. (AFP)
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  • Le ministre de l’Économie et de l’Énergie, Roland Lescure, a affirmé que la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE3) est la priorité du gouvernement et qu’elle sera présentée « très bientôt » après plus de deux ans de retard
  • Ce texte stratégique doit définir la trajectoire énergétique de la France pour les dix prochaines années, combinant relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050

PARIS: Le décret traçant la stratégie énergétique de la France est en tête des priorités du ministre de l'Energie et de celles du Premier ministre, a affirmé mardi le ministre de l'Economie Roland Lescure, au sujet de ce texte sensible qui déchire la classe politique.

"La programmation pluriannuelle de l'énergie, elle est au sommet de la pile du ministre de l'Energie, elle est aussi au sommet de la pile du Premier ministre" Sébastien Lecornu, a assuré à la presse le ministre de l'Economie et des Finances, également chargé de l'énergie, lors d'un déplacement au salon du nucléaire civil près de Paris.

La programmation énergétique de la France, dite PPE3, qui a déjà plus de deux ans de retard, n'en finit pas de se faire attendre. Mais le ministre tient à rassurer: "on est en train de travailler, j'ai repris le crayon il y a maintenant trois semaines pour faire atterrir tout ça".

"On va rencontrer les parlementaires qui ont beaucoup travaillé là-dessus et on va vous revenir très vite avec une programmation pluriannuelle de l'énergie qui (...) va permettre de lancer les grands projets dont on a tant besoin", a-t-il dit.

Le gouvernement précédent avait promis de publier le décret de la PPE3 d'"ici à la fin de l'été", avant finalement de renoncer.

Le Premier ministre de l'époque François Bayrou, alors sous menace d'une censure du Rassemblement national, avait expliqué début août avoir retardé la publication "pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires" avec les partis et les groupes parlementaires.

Le texte a donné lieu à des débats enflammés dans la classe politique au printemps entre pronucléaires et partisans des renouvelables, lors de l'examen d'une proposition de loi elle aussi consacrée à la programmation énergétique.

La PPE3 fixe la feuille de route énergétique de la France sur 10 ans pour sortir des énergies fossiles et atteindre la neutralité carbone en 2050 grâce à une relance massive du nucléaire combinée au développement des renouvelables.

Initialement, le gouvernement avait prévu de présenter sa stratégie énergétique dans un projet de loi pour début 2024, avant finalement d'opter pour la voie réglementaire devant la "guerre de religion" qui oppose pro-renouvelables et pro-nucléaire, comme l'avait admis à l'époque le ministère de l'Energie alors dirigé par Roland Lescure lors de son précédent passage à Bercy.

Mais aujourd'hui, "la guerre des religions est terminée", a martelé mardi le ministre. "On a besoin d'engager des grands projets dans le nucléaire, dans l'éolien offshore" et "de continuer sur la dynamique des énergies renouvelables".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".