Une application reconstitue la gloire antique des ruines romaines de Baalbek au Liban

 «Baalbek Reborn: Temples» vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l'Unesco, connu sous le nom d'Héliopolis à l'époque romaine. (Shutterstock)
«Baalbek Reborn: Temples» vous permet de voir le site du patrimoine mondial de l'Unesco, connu sous le nom d'Héliopolis à l'époque romaine. (Shutterstock)
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Publié le Vendredi 23 avril 2021

Une application reconstitue la gloire antique des ruines romaines de Baalbek au Liban

  • «Nous voyons cette application comme un moyen d'inciter les gens à en savoir plus ou à s’y rendre»
  • «Nous espérons tous une lumière au bout du tunnel et cette application pourrait être la petite torche essayant de guider les gens»

DUBAÏ: En 1898, une visite royale inattendue a eu lieu dans la ville de Baalbek, vieille de dix mille ans, joyau de l’histoire archéologique du Liban. Dans le cadre de son grand tour de l’Orient – une expédition qui a nécessité 100 autocars, 230 tentes et 10 guides – le dernier empereur d’Allemagne, l’empereur Guillaume II, et son épouse Augusta-Victoria ont été émerveillés par les célèbres ruines romaines de Baalbek. Bien que l'empereur n'ait passé que quelques heures dans la «ville du Soleil» – son dernier arrêt avant de retourner à Potsdam via le port de Beyrouth – il fut tellement captivé par ce qu’il vit qu'il décida de commander des expéditions allemandes afin de fouiller le site.

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«Baalbek Reborn: Temples» propose une visite guidée de trente-huit minutes avec une bande audio disponible en anglais, arabe, français et allemand. (Photo Fournie)

 

Afin de commémorer les cent ans du séjour de l’empereur à Baalbek, un musée local a été inauguré en 1998 par le Département général libanais des antiquités (DGA) et l’Institut archéologique allemand (DAI) pour exposer une collection d’objets préhellénistiques, romains et byzantins. La relation culturelle libano-allemande continue de se développer aujourd’hui. À la faveur d’une collaboration entre le DGA, le DAI et la société américaine de tourisme virtuel Flyover Zone, une nouvelle application pour smartphone et tablette a été développée qui permet aux utilisateurs d’admirer Baalbek virtuellement.

Aussi avancé et impressionnant que puisse être ce type de «voyage», le chef de projet de l'application, Henning Burwitz, est conscient qu'il s'agit d'une expérience très différente de celle qui consiste à se rendre réellement sur place. (Fourni (Photo Fournie)
Aussi avancé et impressionnant que puisse être ce type de «voyage», le chef de projet de l'application, Henning Burwitz, est conscient qu'il s'agit d'une expérience très différente de celle qui consiste à se rendre réellement sur place. (Fourni (Photo Fournie)

«Baalbek Reborn: Temples» vous permet de contempler ce site du patrimoine mondial de l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) – connu sous le nom d'Héliopolis à l'époque romaine – tel qu'il était dans le passé et tel qu'il est aujourd'hui. L’application propose une visite guidée de trente-huit minutes avec une bande audio disponible en anglais, arabe, français et allemand. Elle comprend une carte avec 38 points – dont certains sont inaccessibles en réalité – qui peuvent être «visités» en vue panoramique, rapprochée et satellite. Les points forts comprennent les six colonnes emblématiques du temple de Jupiter et du temple de Bacchus, considérés par les experts comme les vestiges de temples de l'époque romaine les mieux conservés au monde.

L'application, lancée fin mars, est un autre exemple de la façon dont la pandémie de Covid-19 a changé le tourisme et les voyages. Depuis le début des confinements mondiaux il y a un an, on s'intéresse de plus en plus à l'utilisation de la technologie de pointe et de la réalité virtuelle pour permettre aux gens d'explorer le monde.

Aussi avancé et impressionnant que puisse être ce type de «voyage», le chef de projet de l'application, Henning Burwitz, est conscient qu'il s'agit d'une expérience très différente de celle qui consiste à se rendre réellement sur place. 

À une époque encore récente, Baalbek a été un lieu artistique majeur de la région arabe, accueillant des artistes de premier plan comme Ella Fitzgerald, Miles Davis, Fayrouz et Oum Kalthoum au Festival international de Baalbek, qui se déroulait en plein air. (Photo Fournie)

«Cette application n'a jamais été destinée à remplacer une visite réelle», déclare Henning Burwitz à Arab News. «En savoir plus sur un site du patrimoine mondial dans un livre, dans une application, c'est formidable. Mais s’y rendre, c'est autre chose. Nous voyons cela comme un moyen d'inciter les gens à en savoir plus, à y aller, ou peut-être même à en entendre parler pour la première fois.»

M. Burwitz se souvient de la première fois que ses yeux se sont posés sur Baalbek en 2002: «Quand on y va une fois, on a envie d’y revenir souvent. Cela vous laisse une impression extraordinaire.»

Le graphisme de «Baalbek Reborn» s’est inspiré du livre de l’archéologue allemand du XXe siècle, Theodore Wiegand, documentant ses découvertes à Baalbek. (Photo Fournie)
Le graphisme de «Baalbek Reborn» s’est inspiré du livre de l’archéologue allemand du XXe siècle, Theodore Wiegand, documentant ses découvertes à Baalbek. (Photo Fournie)

À une époque encore récente, Baalbek a été un lieu artistique majeur de la région arabe, accueillant des artistes de premier plan comme Ella Fitzgerald, Miles Davis, Fayrouz et Oum Kalthoum au Festival international de Baalbek, qui se déroulait en plein air. Au cours des années 1950 et 1960, les temples de Baalbek figuraient en bonne place sur les affiches du tourisme et de l’aviation. Outre son importance historique, qu'est-ce qui fait que Baalbek crée une impression aussi durable sur les gens?

«Le fait que Baalbek et ses sites soient toujours préservés comme ils le sont aujourd'hui, après une guerre civile, et de nombreuses périodes difficiles que ce beau pays a connues, est dû au peuple», précise M. Burwitz. «Ils adorent leur site et ils le préservent parce que c'est leur vie, c'est leur bien-être.»

Le voyage dans le temps a toujours été la passion de l'archéologue et professeur américain, Bernard Frischer, qui a participé au développement de l'application. Grâce à sa société, Flyover Zone, son équipe a pratiquement reconstitué toute la ville de la Rome antique et les prochains projets prévoient la reconstitution de sites égyptiens et mexicains. 

«Notre mission culturelle, qui consiste à jeter un pont entre le temps et l'espace, est d'aider à rapprocher les gens et à leur montrer la culture des autres, dès leur enfance», déclare Bernard Frischer. «Nous devons montrer aux jeunes qu'il existe de nombreux grands monuments à travers le monde et nous devons les rendre facilement accessibles.» 

«Baalbek Reborn: Temples» comprend une carte avec 38 points – dont certains sont inaccessibles en réalité – qui peuvent être «visités» en vue panoramique, rapprochée et satellite. (Photo Fournie)
«Baalbek Reborn: Temples» comprend une carte avec 38 points – dont certains sont inaccessibles en réalité – qui peuvent être «visités» en vue panoramique, rapprochée et satellite. (Photo Fournie)

Le graphisme de «Baalbek Reborn» s’est inspiré du livre de l’archéologue allemand du XXe siècle, Theodore Wiegand, documentant ses découvertes à Baalbek. Un modèle 3D a été développé et des détails mineurs qui rendent la recherche d’un point de vue scientifique plus viable et plus précise ont été ajoutés par la suite. De petites «touches» ont également apporté aux images de Baalbek, capturées par drone, un aspect et un rendu plus riches.

Le voyage dans le temps a toujours été la passion de l'archéologue et professeur américain, Bernard Frischer. (Photo Fournie)
Le voyage dans le temps a toujours été la passion de l'archéologue et professeur américain, Bernard Frischer. (Photo Fournie)

Selon M. Burwitz et M. Frischer, l'application a reçu un accueil positif dans la région et à l'étranger, avec près de 9 000 téléchargements quelques jours après son lancement.

Le projet soutient également une campagne de financement participatif afin de lever des fonds à destination de l'organisation non gouvernementale libanaise, Arcenciel. Cette initiative permettra d’offrir une formation à la restauration à 100 artisans et ouvriers au Liban, avec pour objectif de réhabiliter les maisons patrimoniales de Beyrouth endommagées par l’explosion du port en août de l’année dernière.

Un modèle 3D a été développé et des détails mineurs qui rendent la recherche d’un point de vue scientifique plus viable et plus précise ont été ajoutés par la suite. (Photo Fournie)
Un modèle 3D a été développé et des détails mineurs qui rendent la recherche d’un point de vue scientifique plus viable et plus précise ont été ajoutés par la suite. (Photo Fournie)

Alors que la situation au Liban est terrible – avec des troubles politiques, une crise économique, une augmentation des migrations et le traumatisme collectif causé par l'explosion de Beyrouth de l'année dernière, le tout exacerbant les problèmes causés par la pandémie en cours – Henning Burwitz et son équipe espèrent que ce projet, qui consiste à reconstituer un joyau architectural jusque dans ses détails les plus remarquables, pourra redonner au peuple libanais le sourire.

«Nous espérons tous une lumière au bout du tunnel et cette application pourrait être la petite torche essayant de guider les gens», explique M. Burwitz.

«Nous voulons qu'ils sentent qu’il s’agit d’une bonne nouvelle, qui les rendra heureux et leur donnera un peu d'espoir», ajoute Bernard Frischer. «Cela devrait également leur donner un sentiment particulier de fierté de vivre dans un pays qui a pu atteindre de tels sommets avec un site comme Baalbek.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com