Des essaims de criquets pèlerins sèment la panique au Liban

Un hélicoptère de l’armée libanaise pulvérise des insecticides sur des criquets pèlerins près du village de Ersal dans le nord-est du pays, à la frontière avec la Syrie, le 23 avril 2021. (AFP)
Un hélicoptère de l’armée libanaise pulvérise des insecticides sur des criquets pèlerins près du village de Ersal dans le nord-est du pays, à la frontière avec la Syrie, le 23 avril 2021. (AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Des essaims de criquets pèlerins sèment la panique au Liban

  • L’armée libanaise a indiqué que des hélicoptères avaient commencé à pulvériser des insecticides au-dessus des régions agricoles menacées
  • Le mot-dièse #criquet est devenu tendance, les internautes se mettant à faire des commentaires sarcastiques sur la dernière crise qui frappe un pays déjà en difficulté

BEYROUTH : L’arrivée d’essaims de criquets au Liban a semé la panique parmi les agriculteurs du pays.

Des vidéos montrant les insectes volant au-dessus des terres agricoles dans les régions de Ersal et Ras Baalbek dans la Békaa ont circulé sur les réseaux sociaux, et le mot-dièse #criquet est devenu tendance au Liban vendredi puisque les internautes se sont mis à faire des commentaires sarcastiques sur la dernière crise qui frappe le pays déjà en difficulté. 

L’armée libanaise a indiqué que des hélicoptères avaient commencé à pulvériser des insecticides au-dessus des régions de Baalbek et Ras Baalbek pour « combattre et éradiquer » les criquets pèlerins.

Le maire de Ersal, Bassel Al-Hujairi, a confié avoir vu des « millions » de criquets volant et attaquant des cerisiers et des récoltes. 

« Les criquets ont envahi le tiers de Ersal », déplore-t-il. « Alors que nous nous précipitions pour découvrir l’ampleur de la catastrophe, les essaims de criquets s’étaient déjà propagés dans la ville, ce qui signifie qu’aux premières heures du vendredi, les criquets ont pu parcourir 15 km, se dirigeant des zones arides vers Ersal. Si ces essaims se multiplient, ils peuvent couvrir le soleil ».

Ersal abritait plus de deux millions de cerisiers, de pommiers et d’abricotiers qui se trouvaient sur les côtés Sud et Est de la ville, a mentionné le maire, et les criquets étaient encore du côté nord de la ville.

« J’espère que le vent ne les portera pas dans d’autres directions », a-t-il ajouté.

Les essaims sont arrivés au Liban après avoir envahi la Syrie, l’Irak et la Jordanie.

Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’apparition des criquets pèlerins en Syrie et en Jordanie est un phénomène « inhabituel et rare » causé par plusieurs jours de forts vents du sud et de températures élevées qui ont attiré les groupes de criquets adultes dans ces régions.

Elle a également expliqué que même si les essaims ne représentent pas une « invasion à grande échelle » et peuvent être contrôlés, elle craint que certains des criquets matures ne pondent des œufs et ne se reproduisent.

Les ministères de l’Agriculture et de la Défense se sont mobilisés pour résoudre ce problème étant donné que le Liban est membre de la Commission de lutte contre le criquet pèlerin dans la région centrale de la FAO.

Le ministre de l’Agriculture, Abbas Mortada, a inspecté Ersal et a déclaré que les équipes du ministère avaient observé des « vagues de criquets » et ont pu déterminer leur nombre approximatif.

« Mais nous craignons toujours que ces criquets ne se reproduisent et n’envahissent les champs et les fermes. Les gens filment les essaims de criquets, mais ils demeurent relativement loin ».

Le maire de Ras Baalbek, Menhem Mhanna a fait état d’un « grand nombre » de criquets dans les zones arides de la ville et a exprimé sa crainte que ces essaims n’atteignent les zones habitées.

« Les criquets ne trouveront rien au Liban car les politiciens ont tout dévoré », écrit une personne sur les réseaux sociaux, tandis qu’un autre internaute a dit : « Les politiciens du Liban sont plus dangereux que ces essaims ».

« Les criquets sont la cerise sur le gâteau qui vient s’ajouter à l’effondrement économique du Liban, à l’impasse politique et à la famine », peut-on lire dans un autre commentaire.

Cette crise rappelle aux Libanais le début du XXe siècle, au cours duquel des essaims ont dévoré pratiquement toute la végétation du pays.

À cette époque, le Liban était déjà en proie à des difficultés économiques et à un double blocus par l’Empire ottoman et par les Alliés, ce qui a provoqué une famine qui a entraîné la mort de plus d’un tiers de la population.

En 2013, les historiens et chercheurs Dr Christian Taoutel et Pierre Wittouck s.j. ont publié un livre qui rassemble les témoignages inédits en langue française des prêtres jésuites pendant la famine, intitulé « Le peuple libanais dans la tourmente de la Grande Guerre 1914-1918 ».

D’après le livre, « La famine commença avec des hordes de criquets affamés qui dévorèrent tout. L’année 1915 est, dans la mémoire des Libanais, “l’Année des sauterelles”, qui étaient impossibles à contrôler ».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


L'offensive israélienne contre l'Iran est une menace pour tous, déclare le roi de Jordanie devant le Parlement européen

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  • Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée
  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël"

AMMAN : L'offensive élargie d'Israël contre l'Iran est une menace pour tous, a déclaré mardi le roi de Jordanie Abduallah II devant le Parlement européen à Strasbourg.

"Les attaques contre l'Iran menacent d'une dangereuse escalade dans notre région et au-delà", a-t-il déclaré.  

"Si notre communauté mondiale n'agit pas de manière décisive, nous nous rendons complices de la réécriture de ce que signifie être humain. Si les bulldozers israéliens continuent de démolir illégalement les maisons, les oliviers et les infrastructures palestiniennes, ils détruiront également les rails qui défient les principes moraux", a-t-il ajouté.

Il a réaffirmé la nécessité de créer un État palestinien souverain et l'importance d'accorder aux Palestiniens le droit à la liberté et au statut d'État.

"La sécurité mondiale ne sera pas assurée tant que la communauté internationale n'agira pas pour mettre fin à la guerre de trois ans en Ukraine et au conflit israélo-palestinien, le plus long et le plus destructeur du monde", a déclaré M. Al-Hussein.

Le roi a évoqué l'échec du droit international et de l'intervention à Gaza et a déclaré que ce qui était considéré comme une atrocité il y a 20 mois est désormais devenu une routine.

"L'armement de la famine contre les enfants, le ciblage des travailleurs de la santé, des journalistes et des enfants sont tous devenus normaux après l'échec de la communauté internationale", a-t-il déclaré.

Le leadership de l'Europe sera essentiel pour choisir le bon cours de l'histoire, a déclaré le roi, qui a assuré la Jordanie de son soutien à l'UE.

"Ce conflit doit cesser et la solution est ancrée dans le droit international. Le chemin de la paix a déjà été emprunté, et il peut l'être à nouveau si nous avons le courage de le choisir et la volonté de le parcourir ensemble", a-t-il conclu.

Mardi matin, Israël a demandé à des centaines de milliers de personnes d'évacuer le centre de la capitale iranienne, alors que la campagne aérienne israélienne sur Téhéran semblait s'étendre au cinquième jour d'un conflit qui s'intensifie.

Vendredi, Israël a déclaré avoir ciblé les installations nucléaires, les usines de missiles balistiques et les commandants militaires de l'Iran au début de ce qu'il a prévenu être une opération prolongée visant à empêcher Téhéran de fabriquer une arme atomique.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que l'opération militaire contre l'Iran "se poursuivrait pendant autant de jours qu'il le faudra" pour "faire reculer la menace iranienne qui pèse sur la survie même d'Israël".

Depuis lors, l'Iran a lancé des attaques de représailles sur Tel-Aviv, certains missiles ayant été interceptés avant l'impact et d'autres ayant frappé des bâtiments en Israël.

Les autorités sanitaires ont indiqué que 1 277 personnes avaient été blessées en Iran. Les Iraniens ont également fait état d'un rationnement du carburant.

Le conflit a également contraint la plupart des pays du Moyen-Orient, dont l'Irak, la Jordanie et le Liban, à fermer leur espace aérien. Des dizaines d'aéroports ont interrompu tous les vols ou réduit considérablement leurs activités, laissant des dizaines de milliers de passagers bloqués et d'autres incapables de fuir le conflit ou de rentrer chez eux.


L'UE estime que la diplomatie est le seul moyen de résoudre le conflit israélo-iranien

La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
La haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, tient une conférence de presse à l'issue d'une vidéoconférence informelle des ministres des Affaires étrangères de l'UE consacrée à la situation au Moyen-Orient, à Bruxelles, le 17 juin 2025. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)
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  • L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas,
  • « L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté.

BRUXELLES : L'Iran ne doit pas disposer d'une arme nucléaire et la diplomatie est le seul moyen de l'en empêcher », a martelé mardi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

« Nous sommes tous convenus de la nécessité urgente d'éviter l'escalade. L'Iran ne peut pas avoir de bombe nucléaire et la diplomatie est la solution pour y parvenir », a-t-elle souligné devant la presse, à l'issue de cette réunion qui s'est tenue par visioconférence entre les 27.

« L'Europe est prête à jouer son rôle » dans la recherche d'une solution diplomatique, a-t-elle ajouté, précisant par ailleurs que l'UE avait décidé d'aider les États membres à évacuer leurs ressortissants « s'ils le désirent ».

L'armée israélienne mène depuis vendredi des frappes sans précédent sur l'Iran, avec pour objectif affiché d'empêcher Téhéran d'obtenir la bombe atomique.

En Iran, les frappes israéliennes ont fait au moins 224 morts et plus d'un millier de blessés, selon un bilan officiel établi dimanche. Selon le bureau de Benjamin Netanyahu, les salves de missiles et de drones tirées en représailles par l'Iran ont fait au moins 24 morts en Israël.

Les ministres des Affaires étrangères des 27 doivent se retrouver lundi pour une réunion à Bruxelles. 


Gaza: la Défense civile annonce au moins 50 morts dans des tirs israéliens près d'un centre d'aide

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique". (AFP)
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  • Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique"
  • La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud)

JERUSALEM: La Défense civile de la bande de Gaza a affirmé mardi que les forces israéliennes avaient tué au moins 50 personnes qui s'étaient rassemblées près d'un centre de distribution d'aide dans le sud du territoire palestinien, révisant à la hausse un précédent bilan.

Le porte-parole de cet organisme de premiers secours, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP qu'au moins 50 personnes avaient été tuées et plus de 200 blessées alors que des milliers de Palestiniens s'étaient rassemblés dans la matinée pour recevoir de l'aide à Khan Younès.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les informations annoncés par la Défense civile.

"Des drones israéliens ont tiré sur les gens. Quelques minutes plus tard, des chars israéliens ont tiré plusieurs obus (...), ce qui a entraîné un grand nombre de martyrs et de blessés", a encore affirmé M. Bassal, accusé par l'armée israélienne de répandre de fausse information sur sur ses opération à Gaza.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit "examiner" les faits.

Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlé par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a lui indiqué qu'après les tirs "51 martyrs et plus de 200 blessés" étaient arrivés à l'hôpital Nasser de Khan Younès, "dont 20 dans un état critique".

La veille, la Défense civile avait fait état de 20 personnes tuées dans des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire à Rafah (sud).

Le territoire palestinien est ravagé par plus de 20 mois de guerre entre Israël et le Hamas, et la situation continue de se détériorer sur le terrain.

Elle a été déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

Le ministère de la Santé de Gaza a déclaré lundi que 5.139 personnes avaient été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes sur le territoire le 18 mars, après une courte trêve.

Le bilan total à Gaza depuis le début de la guerre s'élève à 55.432 morts, selon le ministère de la Santé.