Le sommet de Biden ravive l'espoir sur le climat, mais le défi reste énorme

Le président américain Joe Biden lors du sommet virtuel sur le climat organisé par la Maison Blanche. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden lors du sommet virtuel sur le climat organisé par la Maison Blanche. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Le sommet de Biden ravive l'espoir sur le climat, mais le défi reste énorme

  • Biden a évoqué le «début du chemin» vers un bon accord à la conférence de l'ONU, la COP26 de novembre à Glasgow, en Ecosse
  • Les émissions polluantes vont connaître cette année leur deuxième plus forte hausse de l'histoire

WASHINGTON: Les ambitions redoublées d'une Amérique «de retour» dans la lutte contre le réchauffement permettent de relancer la dynamique et rapprochent enfin -- un peu -- la planète de ses objectifs climatiques. Mais le doute persiste quant à la capacité des grandes puissances à tenir leurs engagements.

«Nous avons fait de grands progrès», s'est félicité vendredi le président des Etats-Unis Joe Biden au terme du sommet virtuel qu'il a organisé pour tourner la page de l'ère climatosceptique de Donald Trump.

Il a évoqué le «début du chemin» vers un bon accord à la conférence de l'ONU, la COP26 de novembre à Glasgow, en Ecosse.

Selon Washington, des pays qui comptent pour plus de la moitié de l'économie mondiale ont pris des engagements de réduction des émissions des gaz à effet de serre qui sont en ligne, en ce qui les concerne, avec l'objectif planétaire visant à limiter le réchauffement sous les +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle -- comme prévu par l'accord de Paris de 2015.

Le compte n'y est toujours pas, loin de là, puisque l'autre moitié du monde reste à la traîne.

Mais pour la première fois depuis longtemps, plusieurs experts estiment que certains grands pays pollueurs ont donné le coup d'accélérateur tant attendu pour espérer écarter les plus sombres scénarios.

«Signal super fort»

«Il y a un nouvel élan», confirme Bill Hare, de l'organisation Climate Analytics. «Depuis septembre, mais surtout au cours des 48 dernières heures, les ambitions ont été très fortement revues à la hausse.»

Selon le groupe Climate Action Tracker (CAT) auquel cet expert contribue, les nouveaux engagements, s'ils sont tenus, se traduiront par une baisse de 12% à 14% de l'effort encore nécessaire en termes de réduction des émissions d'ici 2030.

C'est sans doute le nouveau président américain qui a le plus contribué à ce bond en avant, en doublant, quasiment, le précédent objectif de réduction des Etats-Unis, première économie et deuxième pollueur de la planète.

Poussés par l'allié américain -- et après les engagements ambitieux de l'Union européenne et du Royaume-Uni --, le Canada et le Japon ont également fait des annonces importantes.

Joe Biden a donc réussi son pari de démontrer que l'Amérique était «vraiment de retour sur la scène internationale», estime David Waskow, du cercle de réflexion World Resources Institute.

Pour Nathan Hultman, de l'Université du Maryland, le démocrate a adressé «un signal super fort de leadership international».

Mais «il reste encore énormément à faire», prévient Bill Hare.

La Chine, premier pollueur mondial, dont les promesses ont été applaudies en fin d'année dernière et qui a laissé entendre jeudi qu'elle commencerait à baisser son recours au charbon après 2025, «doit faire beaucoup plus, notamment avec des mesures concrètes pour en finir» avec cette source d'énergie, ajoute-t-il.

L'Inde reste nettement en-deçà des attentes, tout comme des pays riches comme l'Australie.

Sentiment d'urgence

Pourtant, les effets dévastateurs du réchauffement sont désormais concrets pour des centaines de millions de personnes.

Le sentiment d'urgence a été résumé par Fatih Birol, directeur de l'Agence internationale de l'énergie: les émissions polluantes vont connaître cette année leur plus deuxième plus forte hausse de l'histoire, alors que l'économie mondiale se remet de sa dépression liée à la pandémie.

«A ce stade, les données ne correspondent pas aux promesses, et le fossé ne cesse de se creuser», a-t-il mis en garde vendredi, soulignant que plus de la moitié des réductions nécessaires pour parvenir à la neutralité carbone d'ici 2050 reposent sur des innovations techniques qui n'existent pas encore.

Deux points inquiètent particulièrement les observateurs.

D'une part, l'effort financier des grandes économies pour aider les pays plus pauvres à opérer leur propre transition écologique ou à faire face aux effets du réchauffement est encore très insuffisant, malgré une nouvelle contribution américaine.

D'autre part, les promesses doivent maintenant être transformées en plans détaillés.

«Les gouvernements ont pris des engagements, la prochaine grande question sera de voir s'ils vont les mettre en œuvre», reconnaît Bill Hare.

Le président américain est particulièrement attendu au tournant, puisque le spectre d'une nouvelle alternance en 2024 à la Maison Blanche plane sur sa crédibilité.

David Waskow relève que Joe Biden veut lancer rapidement les réformes nécessaires sur les énergies renouvelables ou les véhicules électriques. Le président et son équipe «tentent de graver les changements dans le marbre», explique-t-il.

Mais cet effort repose notamment sur un mégaplan d'infrastructures qui dépend du feu vert encore aléatoire d'un Congrès américain très divisé.

Surtout, ajoute Nathan Hultman, Washington met l'accent pour l'instant sur l'énergie et les transports, mais ses objectifs «ne pourront en aucun cas être tenus sans les autres secteurs».


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.