Un milliard de vaccins anti-Covid, vers une sortie du cauchemar pandémique

Un modèle de baleine bleue est suspendu au-dessus d'un nouveau site de vaccination au Musée américain d'histoire naturelle (AMNH) le 23 avril 2021 à New York. (Angela Weiss / AFP)
Un modèle de baleine bleue est suspendu au-dessus d'un nouveau site de vaccination au Musée américain d'histoire naturelle (AMNH) le 23 avril 2021 à New York. (Angela Weiss / AFP)
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Publié le Samedi 24 avril 2021

Un milliard de vaccins anti-Covid, vers une sortie du cauchemar pandémique

  • "Je suis venu ici pour retrouver ma vie d'avant", s'enthousiasmait en février Laszlo Cservak, 75 ans, en attendant son tour dans un centre de Budapest
  • Plusieurs pays ont suspendu temporairement l'usage du vaccin anglo-suédois sur lequel comptaient aussi de nombreux pays africains, puis en ont restreint l'usage à certaines tranches d'âge

PARIS : Le 8 décembre 2020, Margaret Keenan roule la manche de son tee-shirt à pingouin de Noël. Sous les applaudissements, la nonagénaire britannique reçoit sa première dose de vaccin anti-Covid.

Cinq mois après cette première occidentale (la Chine avait entamé sa campagne dès l'automne), un milliard de doses ont été dispensées en une ou deux injections individuelles. La douzaine de vaccins mis au point en à peine plus d'un an est en train de sortir les pays les mieux nantis du cauchemar pandémique. 

Cette victoire d'étape sur le coronavirus, qui a tué trois millions d'humains et mis la planète à l'arrêt, reste encore à confirmer face aux nouveaux variants, dont on ignore précisément le degré de résistance aux vaccins, et à la forte inégalité vaccinale entre riches et pauvres qui altère l'idée même d'immunité collective.

Depuis la rieuse Margaret, qui s'avouait "privilégiée" sous l'aiguille, c'est par millions que les épaules se dénudent pour recevoir le précieux sésame avec l'espoir de revoir ses proches, reprendre son activité, sortir, voyager. Revivre, tout simplement.

La vie d'avant

"Je suis venu ici pour retrouver ma vie d'avant", s'enthousiasmait en février Laszlo Cservak, 75 ans, en attendant son tour dans un centre de Budapest. 

Après quelques ratés, sur la taille des seringues et celle des congélateurs pour conserver à -70°C les vaccins à ARN messager de Pfizer-BioNtech et Moderna, la machine à piquer s'est rodée et file maintenant à la vitesse de l'éclair.

Stades, cathédrales, écoles, pharmacies, on vaccine partout, à tour de bras et à toute heure ou presque. Au Texas, Mary Donegam attend son tour dans la voiture de sa fille sur un parking, vitre baissée: "j'ai 89 ans et demi et je ne veux pas mourir jeune!", lance-t-elle.

Champion toutes catégories, Israël fête sa liberté retrouvée aux terrasses des cafés. En échange d'un accès rapide à des millions de doses, le pays a offert à Pfizer les données médicales de l'effet du vaccin sur sa population: depuis décembre, 80% des Israéliens de plus de 20 ans ont reçu leurs deux doses et le pays autorise désormais à tomber le masque en public.

Résultat : la semaine passée, 39 morts ont été recensés en Israël, soit 10 fois moins que lors de la semaine la plus meurtrière en janvier (407 morts entre le 25 et le 31 janvier).

Les Etats-Unis suivent de près: après avoir connu l'an passé l'enfer des hôpitaux de campagne dans Central Park, ils ont ouvert lundi la vaccination "à tous" les âges. Et la moitié des Américains ont déjà reçu au moins une injection.

Performance égalée, à son échelle, par le Royaume-Uni avec la moitié des Britanniques (32 millions) "piqués" au moins une fois.

Comparativement, au premier trimestre 2021, l'Union européenne avait reçu 107 millions de doses, tous vaccins confondus, pour une population de 446 millions d'habitants. Un retard relativisé par la patronne de la Commission européenne, Ursula Van der Leyen, qui maintient son objectif: "vacciner 70% des adultes européens d'ici l'été".

Revers et contre-performances

Les plans de campagne des dirigeants de l'UE ont été contrecarrés, il est vrai, par les contre-performances du vaccin européen  AstraZeneca: après des difficultés de production, qui ont conduit en février Bruxelles au bord de la crise de nerfs, de rares cas de thromboses, certains mortels, repérés début mars ont altéré la confiance des patients et des autorités.

Plusieurs pays ont suspendu temporairement l'usage du vaccin anglo-suédois sur lequel comptaient aussi de nombreux pays africains, puis en ont restreint l'usage à certaines tranches d'âge. Le Danemark y a carrément renoncé.

Puis le vaccin américain de Johnson & Johnson a connu les mêmes revers avec l'apparition de caillots sanguins chez certains patients. Des cas ultra-limités, mais qui conduisirent de nouveau à appuyer sur "pause". Finalement, l'agence européenne du médicament a jugé, là encore, que les bénéfices dépassaient les risques.

Mais au moment où l'économie américaine redémarre en fanfare, ces retards à l'injection accumulés par l'UE, avec des confinements à rebonds, pourraient coûter 123 milliards d'euros aux Vingt-Sept, selon l'assureur-crédit Euler-Hermes.

Pourtant, malgré quelques atermoiements initiaux attisés par des thèses complotistes - le vaccin anti-Covid accusé d'inoculer la 5G ...- la fébrilité vaccinale s'est bel et bien emparée des populations, qui restent cependant très inégalement servies selon les continents.  

Ainsi, le Yémen ou la Libye, deux pays en guerre, viennent tout juste de recevoir leurs premiers vaccins. Et, selon le directeur pour l'Afrique des Centres de contrôle et de prévention des maladies (Africa CDC), le Dr John Nkengasong, le continent est aujourd'hui "dans une impasse".

Diplomatie du vaccin 

Les 55 États de l'Union africaine (UA) ont reçu 35 millions de doses, pour une population estimée à 1,2 milliard. Résultat, insiste le patron de l'Organisation mondiale de la Santé Tedros Adhanom Ghebreyesus, dans les pays riches, une personne sur quatre est vaccinée, contre une sur 500 dans un pays pauvre.

Cette inégalité vaccinale risque de coûter cher.

Malgré le programme Covax, partenariat public-privé géré par l'OMS qui doit garantir l'égalité d'accès aux vaccins, des difficultés de financement ont limité au 15 avril les livraisons à environ 38 millions de doses à 113 pays. 

Par solidarité avec les plus démunis, la jeune militante du climat Greta Thunberg a annoncé qu’elle refusait de se faire vacciner et offert 100.000 euros à Covax.

La Chine et la Russie s'activent de leur côté sur le front de la "diplomatie du vaccin", nouvelle version du "soft power" à coup de seringues. Pékin, en première ligne, multiplie les annonces de dons, faisant de la Serbie la championne de la vaccination anti-Covid en Europe!

Mais plus personne ne parie sur une "immunité collective" d'ici la fin de l'année. Car pendant que les Californiens retrouvent - "la larme à l'oeil", confie Lucia, quadragénaire de Los Angeles - les parcs d'attraction, en Inde les crématoriums peinent à absorber les 2.000 morts quotidiens et au Brésil, on enterre jour et nuit dans le plus grand cimetière de Sao Paulo.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.