Les banques alimentaires sur roues à Maginhawa aux Philippines

L’histoire débute avec un petit chariot en bambou que Patricia Non installe dans un coin tranquille de la rue Maginhawa à Quezon City, aux Philippines. (Photo de la page Facebook de Patricia Non)
L’histoire débute avec un petit chariot en bambou que Patricia Non installe dans un coin tranquille de la rue Maginhawa à Quezon City, aux Philippines. (Photo de la page Facebook de Patricia Non)
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Publié le Lundi 26 avril 2021

Les banques alimentaires sur roues à Maginhawa aux Philippines

  • Dans une interview, Parlade compare le succès des garde-manger communautaires «au travail de Satan»
  • «Je suis intimement convaincu que nous allons (…) nous relever de la Covid-19 grâce à une approche exhaustive portée par la société»

MANILLE: L’histoire débute avec un petit chariot en bambou que Patricia Non installe dans un coin tranquille de la rue Maginhawa à Quezon City, il y a deux semaines.

La banque alimentaire sur roues lancée par Non à Maginhawa offre des produits alimentaires gratuits et des articles de première nécessité. Sur le chariot, une pancarte rappelle aux Philippins: «Donnez ce que vous pouvez, ne prenez que ce dont vous avez besoin».

Peu de temps après le 14 avril, date du lancement de l'initiative, Non, 26 ans, déclare dans une publication sur Facebook que l’objectif principal du garde-manger communautaire est «d'aider ceux qui croulent sous l'impact économique de la pandémie».

«Je suis consciente que cette banque alimentaire ne peut s'attaquer aux véritables causes de la faim, mais elle peut offrir un moment de répit aux personnes dans le besoin», dit-elle.

La publication est devenue virale, et d'autres Philippins ont commencé à reproduire «le petit geste» de Non. À présent, des centaines de garde-manger communautaires appuient la population épuisée par les vagues successives de coronavirus avec des repas gratuits, une expression de leur «Bayanihan», ou esprit de collaboration.

Une banque alimentaire mobile est garée sur la rue Disomangcop, à Marawi, une ville ravagée par la guerre. Uthman bin Mohammed, 27 ans, qui a contribué à créer le garde-manger, affirme que la signification est bien plus profonde pour eux.

L'initiative fait écho à «l’esprit du Ramadan», explique-t-il,  un mois où l’on redouble de charité et d’entraide. Elle permet aussi de servir les personnes touchées par le siège de la ville en 2017 par des militants inspirés de Daech.

«À l'origine, la banque alimentaire de la communauté Marawi s’est inspiré de celle de Maginhawa à Quezon City», poursuit Mohammed, diplômé en études islamiques de l'Université d'État de Mindanao, dans un entretien avec Arab News.

Un jeune homme choisit des produits alimentaires et d'autres articles essentiels dans le garde-manger communautaire du gouverneur Pascual à Malabon. (Photo de la page Facebook de Nine Louise Tesorero)
Un jeune homme choisit des produits alimentaires et d'autres articles essentiels dans le garde-manger communautaire du gouverneur Pascual à Malabon. (Photo de la page Facebook de Nine Louise Tesorero)

«Cela dit, l’essence même du Ramadan est de faire davantage en termes de dons volontaires. Le jeûne nous fait ressentir la faim, ce pain quotidien des pauvres et des personnes dans le besoin (...) ce qui nous fait réaliser à quel point il est important de partager quelque chose avec eux (...) afin que nous puissions devenir généreux les uns envers les autres, encore un précepte de notre religion», ajoute-t-il.

Mohammad précise que le comptoir de Marawi, qu'il a mis en place avec des amis et des camarades de jeunesse de Lanao del Sur, n’a pas de commanditaire. Il s’appuie sur les dons en espèce et le soutien de volontaires intracommunautaires.

Dans un premier temps, ils avaient prévu d'installer le chariot sur la rue Disomangcop, un choix «adapté vu les circonstances». La plupart de ses habitants sont en effet originaires des zones les plus touchées de Marawi, majoritairement musulmane, et victime d'un combat long de cinq mois entre les forces gouvernementales et le groupe de Maute en 2017.

«Ce sont les personnes déplacées à l’intérieur du pays qui bénéficient de ce service», affirme Mohammed. Bientôt, se réjouit-il, il espère avec ses partenaires «créer une banque alimentaire sur roues qui pourra rejoindre davantage de personnes dans d'autres secteurs de la ville».

Dimanche, des garde-manger de la communauté halal ont également fait leur apparition dans d'autres quartiers de Mindanao, notamment Zamboanga City, Sulu et Cagayan De Oro City. Les comptoirs sont également ouverts aux non-musulmans.

À Malabon, au nord de Manille, Nina Louise Tesorero, 23 ans, s’est dite également ravie par le garde-manger Maginhawa. Elle en a installé un sur la route du gouverneur Pascual-Baritan, s'inspirant de son expérience lors d'un projet universitaire appelé «Pay It Forward » qu'elle a commencé il y a six ans.

«J'ai commencé par distribuer des paniers alimentaires, achetés avec mes économies, la veille de Noël aux résidents les moins fortunés de Malabon», confie-t-elle à Arab News.

L'initiative gagne du terrain et bientôt, Tesorero, avec un groupe d'amis, organise des collectes de fonds pour aider les résidents d'autres régions de Manille et des provinces avoisinantes.

Lorsque la pandémie du coronavirus à l’origine de la Covid-19 a pris d’assaut le monde, ils ont offert leur assistance aux conducteurs de jeepney et de tricycle à Manille, sans source de revenus après que le gouvernement ait imposé un confinement dans le cadre de mesures sanitaires.

Ils ont également distribué des vivres, des masques et des écrans faciaux aux travailleurs de première ligne non médicaux, tels que les livreurs de nourriture et les employés des postes de contrôle, et ce dans le cadre de l'initiative «Pay It Forward».

«Depuis sa création, la banque alimentaire a été accueillie à bras ouverts. Les gens viennent non seulement pour se servir, mais aussi pour donner de l'argent, de la nourriture et des articles d'épicerie », dit-elle. « Peu importe le montant (...), ils iront loin».

Cependant, l’initiative ne reçoit pas que des éloges. Le lieutenant-général Antonio Parlade, porte-parole du groupe de travail anticommuniste de haut niveau du gouvernement, établit un lien entre un nombre d’organisateurs et un groupe communiste rebelle.

Un homme âgé sourit après avoir obtenu des produits alimentaires à la banque alimentaire du gouverneur Pascual à Malabon. (Photo de la page Facebook de Nine Louise Tesorero)
Un homme âgé sourit après avoir obtenu des produits alimentaires à la banque alimentaire du gouverneur Pascual à Malabon. (Photo de la page Facebook de Nine Louise Tesorero)

Dans une interview, Parlade compare le succès des garde-manger communautaires «au travail de Satan». Ses commentaires ont suscité un tollé.

Dans un point de presse virtuel jeudi, le chef d’état-major des Forces armées, le général Cirilito Sobejana, a refusé de commenter les déclarations de Parlade. Il a cependant affirmé le soutien total de l’armée aux efforts humanitaires en cours.

«Nous sommes aux prises avec la Covid-19 (…) Nous faisons face à beaucoup de problèmes. Certains secteurs de notre société sont touchés par le confinement. Les gens ne peuvent pas gagner leur vie. Ce geste que de nourrir nos frères les moins fortunés est un acte humanitaire que vos Forces armées soutiennent fermement», dit-il.

Sobejana a ajouté qu'il a déjà donné l’ordre à toutes les unités de l’armée, en particulier à l'Unité des opérations civilo-militaires, d'organiser et de soutenir l'initiative.

«Indépendamment de leur foi, tant qu'ils aident de bonne fois, nous les soutiendrons. Nous sommes prêts à apporter notre aide à la demande des unités gouvernementales locales et du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et, si nécessaire, à déployer les cuisines mobiles de l'AFP (l’armée, NDLR), là où elles sont requises», déclare le secrétaire à la Défense, Delfin Lorenzana.

La semaine dernière, le sénateur Panfilo Lacson a signalé que les banques alimentaires de fortune peuvent être interprétées comme «un signe de désespoir».

«C'est bien de voir, à travers les garde-manger communautaire, l'entraide des voisins et des habitants du barangay (village). Mais c'est aussi un signe de désespoir. Les gens ne peuvent plus compter sur le gouvernement pour les aider», indique-t-il.

Pendant ce temps, Dindo Manhit, président du groupe de réflexion Stratbase ADR Institute, explique à Arab News que l'initiative du garde-manger reflète les moyens de gestion au niveau communautaire de la crise sanitaire persistante due à l'échec du système de gouvernance et ses conséquences économiques. Ces moyens découlent essentiellement des valeurs de la culture civique.

«Je suis intimement convaincu que nous allons (…) nous relever de la Covid-19 grâce à une approche exhaustive portée par la société, et non grâce à (l'ensemble) du gouvernement sur lequel s’articule la réponse de l'administration (du président Rodrigo) Duterte», affirme Manhit à Arab News.

 

Cet article est la traduction d'un article paru sur Arab News.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.