Riyad: Les décès dus à la Covid-19 ne sont pas de simples statistiques

Le prince Abdel Aziz ben Salman, ministre saoudien de l’Énergie et président du Centre d'études et de recherche sur le pétrole du roi Abdullah (Kapsarc), prenant la parole lors d'une conférence virtuelle lundi. (PHOTO FOURNIE)
Le prince Abdel Aziz ben Salman, ministre saoudien de l’Énergie et président du Centre d'études et de recherche sur le pétrole du roi Abdullah (Kapsarc), prenant la parole lors d'une conférence virtuelle lundi. (PHOTO FOURNIE)
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Publié le Samedi 11 juillet 2020

Riyad: Les décès dus à la Covid-19 ne sont pas de simples statistiques

  • Le prince Abdel Aziz ben Salman s’est félicité de l’approche holistique du T20, avec la formation d’un groupe de travail autonome dédié à la Covid-19.
  • « Nous nous focalisons davantage sur l’idée de développer une économie circulaire sobre en carbone, afin d’appuyer les réductions d’émissions », a-t-il affirmé.

DJEDDAH: La pandémie du coronavirus va entraîner un déclin de l’économie mondiale de 5,2 %, a déclaré lundi le ministre saoudien de l’Énergie, lors d’une conférence du T20.

« La pandémie soulève une crise de durabilité interconnectée à tous les piliers du développement: l’économie, la société, l’énergie et l’environnement », a constaté le prince Abdel Aziz ben Salman, ministre saoudien de l’Énergie et président du Centre d'études et de recherche sur le pétrole du roi Abdullah (Kapsarc).

« Sa portée et son intensité sont sans précédent. », a-t-il ajouté.

La conférence virtuelle de trois jours intitulée « Recommandations de politiques pour un monde post-Covid-19 » a débuté lundi pour discuter de la pandémie et ses répercussions.

Le ministre s’est félicité de l’approche holistique du T20 avec la formation d’un groupe de travail autonome dédié à la Covid-19.

Remarquant que les gens continuent de perdre des proches, le prince a exhorté l’auditoire à ne pas oublier « l’aspect humain », et à ne pas considérer les décès comme de simples statistiques sur un écran.

Il a souligné l’importance de l’intégration des questions humanitaires et sanitaires.

« Nous n’essayons pas de vous faire peur, mais pour mettre les choses en perspective, il s’agit réellement d’une situation qui ne s’est jamais présentée auparavant », a-t-il affirmé.

D’après le ministre, bien que la pandémie touche la société dans son ensemble, ce sont les plus pauvres, les personnes âgées, la jeunesse et les minorités qui sont particulièrement vulnérables.

« Ces populations ont tendance à porter d’une manière disproportionnée le fardeau des risques sanitaires, du chômage et l’accès des enfants aux soins de santé », a précisé le ministre, avant d’ajouter que la pandémie a mis en évidence l’acuité de ces sujets.

« Cet impact pourrait être partiellement réduit par un approvisionnement en énergie accessible, durable et moderne », a-t-il poursuivi.

Le prince a révélé que la préoccupation principale des membres de la conférence concernait le climat et les questions environnementales.

« Nous nous focalisons davantage sur l’idée de développer une économie circulaire sobre en carbone, afin d’appuyer les réductions d’émissions. Nous pensons […] que nous serons en première ligne et nous avons pour ambition de prendre l’initiative, afin de montrer au monde que cela est possible grâce à une croissance et une consommation d’énergie durables », a-t-il affirmé.

Selon lui, le monde connaît actuellement une diminution drastique des investissements dans l’énergie. Cependant, il est confiant que cet investissement reviendra « sous forme d’exploitation de pétrole et de gaz, mais dont une part considérable sera issue de programmes d’énergie renouvelable et d’atténuation, sans lesquels nous ne pourrons pas continuer de fournir au monde l’énergie dont il aura besoin ».

D’après le ministre, l’autonomisation des femmes et des jeunes a été un autre point majeur évoqué par le T20.

« C’est un sujet qui m’est cher, simplement parce que j’ai une épouse, une fille et une sœur. L’émancipation des femmes et le développement d’une société qui prend soin d’intégrer ses jeunes est pour moi une évidence », a-t-il affirmé, avant d’ajouter : « Nous aspirons tous à une vie meilleure pour nos enfants, mais également pour ceux des autres. »

Selon lui, il est crucial de continuer à construire et renforcer la coopération internationale, et à faire preuve de solidarité en ces temps difficiles.

Le ministre a défendu les efforts accomplis avec le ministre de la Santé, le Dr. Tawfiq Al-Rabiah, pour surmonter les pénuries d’équipements et de masques indispensables dans la lutte contre le Covid-19.

De son côté, le ministre de la Santé a déclaré : « Nous travaillons en étroite collaboration pour obtenir le matériel nécessaire au secteur de la santé, d’autant plus que tout le monde est aujourd’hui en compétition pour se procurer ces ressources. »

« Notre responsabilité première est de nous assurer que notre population est à l’abri de cette maladie. En tant que communauté internationale, nous devons réduire le taux de mortalité et amplifier nos efforts pour contenir l’impact catastrophique de ce virus », a-t-il affirmé, persuadé que le monde a besoin d’unité et de solidarité pour surmonter cette crise.

Pour Tawfiq Al-Rabiah, la rapidité de l’instauration de mesures préventives dans le Royaume a considérablement retardé le pic de contamination et atténué ses conséquences. Pendant la présidence saoudienne du G20, le ministre de la Santé a étroitement travaillé avec les parties concernées, afin d’identifier les manquements dans la préparation mondiale et de mettre en place des initiatives afin d’y remédier.

Le Dr. Fahad Al-Turki, président du T20 saoudien et vice-président de la Recherche au Kapsarc, espère pour sa part que le monde sera prêt à aller de l’avant après la pandémie.

« Les pays du G20 doivent continuer leurs efforts pour faire progresser la gestion du risque de pandémie et pour renforcer les capacités fondamentales de réaction en cas d’urgence », a-t-il indiqué.

« Le monde, a-t-il précisé, va avoir cruellement besoin de solutions multilatérales. »

« Cela sera possible via une série de mesures écologiques pour stimuler l’économie post-Covid-19, des mesures qui aideraient à combattre la récession économique et raviveraient la demande énergétique, afin de restaurer l’équilibre et de  mettre en place un ordre économique », a-t-il expliqué.

Fahad Al-Turki a souligné à quel point il était important de traiter les questions environnementales telles que la biodiversité mondiale et le changement climatique, car ignorer ces problématiques conduirait à créer un environnement vulnérable aux pandémies.

Le Dr. Khalid Al-Abdelkader, coprésident du Groupe de travail du G20 sur l’environnement, a de son côté présenté des initiatives potentiellement bénéfiques pour l’environnement.

Il préconise notamment de poursuivre les efforts initiés lors du Sommet du G20 au Japon en 2019 qui, entre autres initiatives, avait donné naissance à « Osaka Blue Ocean Vision ». Ce projet vise à réduire les déchets plastiques, à réhabiliter un milliard d’hectares de terres dégradées avant 2040, et à planter un trillion d’arbres avant 2050.

Lors d’une table ronde au cours de la conférence, la Dr. Reem Bunyan, neurologue consultante et coprésidente du Groupe de travail du G20 sur la santé, a rappelé l’importance de l’investissement dans des systèmes de santé résilients, mais également dans les soins de santé mentale.

« Les questions de santé mentale vont prendre une importance considérable. Les gens sont actuellement soumis à une énorme dose de stress du fait de la pandémie, et le confinement a des effets négatifs sur la santé mentale », a-t-elle affirmé.

Le groupe de mobilisation du T20 invite des experts en politique venus d’institutions internationales, afin d’aider les dirigeants du monde à résoudre les problèmes de la planète.

Le Royaume devrait accueillir le Sommet du G20, qui aura lieu en novembre 2020.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com


Syrie: accord de cessez-le-feu entre jihadistes français et forces armées

Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
Un membre des nouvelles forces de sécurité des autorités syriennes monte la garde devant un bureau de vote où les membres des comités locaux syriens ont voté dans le cadre du processus de sélection visant à désigner un parlement provisoire, à Damas, le 5 octobre 2025. (AFP)
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  • L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP
  • Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP

IDLEB: Les autorités syriennes et les jihadistes français dirigés par Oumar Diaby sont parvenus à un accord pour mettre fin à leurs combats dans le nord-ouest de la Syrie, ont indiqué des sources concordantes jeudi à l'AFP.

L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les jihadistes retranchés dans un camp de la région de Harem, dan la province d'Idleb, près de la frontière turque, et les forces gouvernementales, selon le texte obtenu par l'AFP.

Le cessez-le-feu est respecté depuis mercredi, selon un responsable local de la sécurité et une source des jihadistes français, contactés par l'AFP.

Mardi, les forces de sécurité syriennes avaient encerclé le camp, accusant Oumar Diaby, alias Omar Omsen, d'avoir enlevé une fillette et de refuser de se livrer aux autorités.

"Il y a eu un accord prévoyant un cessez-le-feu, le retrait des armes lourdes" et permettant aux autorités syriennes d'entrer dans le camp, a affirmé le responsable local de la sécurité qui a requis l'anonymat.

L'accord prévoit en outre que l'affaire de l'enlèvement de la fillette soit confiée au ministère de la Justice.

Les combats mardi étaient les premiers annoncés par les autorités avec des jihadistes étrangers depuis qu'elles ont pris le pouvoir en décembre 2024, après avoir renversé Bachar al-Assad.

Le gouvernement d'Ahmad al-Chareh, qui veut rompre avec son passé jihadiste, avait appelé tous les groupes armés à se dissoudre et intégrer la nouvelle armée.

Les jihadistes dirigés par Oumar Diaby, un ancien délinquant franco-sénégalais de 50 ans devenu prêcheur, sont estimés à quelques dizaines et sont retranchés dans le camp avec leurs familles.

Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), des "jihadistes étrangers", en particulier d'Asie centrale, avaient "mené une médiation" mardi pour parvenir à une issue pacifique.

Les jihadistes français qui se font appeler "Firqat al Ghouraba" (le groupe des étrangers) constituent un rassemblement marginal et sans lien avec le groupe Etat islamique, qui avait régné par la terreur en Syrie et en Irak avant d'être défait.

Des milliers de jihadistes étrangers, dont des Occidentaux, avaient afflué en Syrie pendant la guerre civile qui a éclaté après la répression par l'ex-président Bachar al-Assad d'un soulèvement populaire en 2011.

Le conflit a pris fin en décembre 2024 avec la prise du pouvoir par une coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh.

 


Raids israéliens au Liban: quatre morts selon Beyrouth

Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision. (AFP)
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  • Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté
  • "Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère

BEYROUTH: Des frappes israéliennes ont fait quatre morts jeudi dans l'est et le sud du Liban, ont annoncé les autorités libanaises, tandis qu'Israël a affirmé avoir visé des objectifs du Hezbollah, dont un site de production de missiles de précision.

Dans l'est du Liban, des frappes ont touché la chaîne de montagnes de l'anti-Liban, près de la frontière avec la Syrie, une zone où le Hezbollah est bien implanté.

Un journaliste de l'AFP a vu des colonnes de fumée blanche s'élever des zones montagneuses arides de cette région.

"Les frappes de l'ennemi israélien ont fait deux morts, un à Janta et un autre à Chmestar", deux localités de la plaine orientale de la Békaa, selon le ministère.

Une autre frappe dans le sud du Liban, aux environs de Nabatiyé, a fait deux morts, selon cette source. L'agence officielle Ani a indiqué que l'une de ces victimes était une femme âgée.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir visé "un camp d'entraînement" du Hezbollah où se trouvaient des membres du mouvement libanais soutenu par l'Iran.

Elle a ajouté avoir également frappé "des infrastructures militaires dont un site de production de missiles de précision" du Hezbollah.

L'armée a annoncé plus tard avoir frappé un entrepôt d'armes du Hezbollah dans le secteur de Nabatiyé.

Malgré un cessez-le-feu qui a mis fin en novembre 2024 à la guerre entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmant viser le mouvement islamiste.

Israël continue en outre d'occuper cinq points en territoire libanais, alors que l'accord de cessez-le-feu prévoit son retrait.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis soumettent le gouvernement à une intense pression pour qu'il livre ses armes à l'armée libanaise, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

Jeudi, le Premier ministre Nawaf Salam a de nouveau appelé Israël à se retirer du Liban et à "cesser ses attaques continues".

Dans une déclaration diffusée par son bureau, il a assuré que "le Liban est déterminé à achever le processus" de désarmement du Hezbollah "avant la fin de l'année au sud du fleuve Litani", en allusion à la première phase du désarmement qui concerne le sud du Liban, limitrophe du nord d'Israël.

Le 20 octobre, l'émissaire américain Tom Barrack avait averti, sur le réseau social X, que l'armée libanaise devait avoir le monopole des armes.

"Si Beyrouth continue à hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement et les conséquences seraient graves", a-t-il souligné.


Soudan : attaque de drones sur la capitale Khartoum pour la troisième journée consécutive

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde". (AFP)
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  • "À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman
  • Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs

KHARTOUM: Des drones ont visé jeudi la capitale soudanaise Khartoum et son aéroport, tenus par l'armée, pour la troisième journée consécutive, ont rapporté à l'AFP des témoins.

"À quatre heures du matin, j'ai entendu le bruit de deux drones passer au-dessus de nous, et peu de temps après, j'ai entendu le son de tirs de défense aérienne près de la Brigade militaire et l'unité médicale", a relaté un témoin du sud d'Omdourman.

Un autre témoin dans le sud de la capitale a rapporté avoir vu des drones se diriger vers l'aéroport, cible d'attaques depuis trois jours consécutifs.

"Après quatre heures, le bruit des drones était fort. Je les ai vus se diriger vers l'aéroport et j'ai entendu des explosions", a-t-il indiqué.

Depuis mardi, l'aéroport de la capitale, hors service depuis deux ans et sur le point de rouvrir, est en proie à des attaques de drones attribuées aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), engagées depuis avril 2023 dans une guerre pour le pouvoir contre l'armée régulière.

Sa réouverture, initialement prévue mercredi" a été suspendue "jusqu'à nouvel ordre, a déclaré à l'AFP un responsable de l'aéroport sous couvert d’anonymat.

Malgré la reprise de Khartoum par l'armée au printemps, la ville demeure largement dévastée, marquée par des coupures d'électricité récurrentes et des frappes de drones des FSR.

Plus d'un million de personnes déplacées y sont retournées au cours des dix derniers mois, selon l'agence des migrations de l'ONU.

Depuis quelques semaines, le gouvernement s'efforce d'y rétablir les services, dont l'aéroport, afin de relocaliser des institutions clés depuis Port-Soudan, port de la Mer Rouge, devenue capitale de facto depuis le début de la guerre.

Entrée dans sa troisième année, la guerre au Soudan a tué des dizaines de milliers de personnes, déplacé près de 12 millions d'habitants et provoqué ce que l'ONU qualifie de "pire crise humanitaire au monde".