Ramadan et couvre-feu au Maroc: Un mouvement salafiste tente de semer la zizanie

Des partisans du Al Adl Wal Ihsane protestent dans les rues de Rabat (Photo, AFP).
Des partisans du Al Adl Wal Ihsane protestent dans les rues de Rabat (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Ramadan et couvre-feu au Maroc: Un mouvement salafiste tente de semer la zizanie

  • Al Adl Wal Ihsane, mouvement salafiste radical, a appelé les Marocains à manifester dans la rue contre la fermeture des mosquées à cause du couvre-feu nocturne pendant le mois de ramadan.
  • Des actes de désobéissance civile, de vandalisme, d’incendies, de dégradation de biens publics et d’affrontements avec les forces de l’ordre ont eu lieu dans plusieurs villes du Maroc.

CASABLANCA: Depuis le début du mois de ramadan, le Maroc traverse une zone de turbulences sociales. Des manifestations sporadiques ont gagné plusieurs villes du nord au sud du Royaume, certes maîtrisées, mais qui peuvent dégénérer à tout moment. Les autorités du pays et les services de sécurité sont sur le qui-vive et essayent de calmer la grogne de la rue.

Tout commence le premier jour du ramadan, le mercredi 14 avril 2021, lorsque des jeunes sont sortis manifester contre la fermeture des mosquées, bravant ainsi le couvre-feu instauré la veille du ramadan et qui court de 20 heures à 6 heures. Un couvre-feu qui a eu pour conséquence directe l’interdiction de l’organisation des Tarawih, ces prières nocturnes surérogatoires, non obligatoires, mais faisant partie intégrante des habitudes ramadanesques des Marocains.

 

Tanger, là où tout a commencé

Lors de ce premier jour du ramadan, des dizaines de jeunes ont organisé des marches à Tanger, M’diq et Fnideq, des villes situées dans le nord du pays, appelant l’État à autoriser l’ouverture des mosquées. Des prières se tiennent en face des mosquées, dans les rues et dans les maisons. Des actes de désobéissance civile qui sont l’émanation d’appels de mouvements salafistes via les réseaux sociaux, dont le plus important, Al Adl Wal Ihsane («Justice et Bienfaisance» en français).

Al Adl Wal Ihsane est un mouvement extrémiste qui trouve un écho favorable dans le nord du Maroc, une région réputée être un terreau fertile du salafisme radical et de l’extrémisme religieux (près de 40 % des terroristes marocains ayant rejoint Daech sont issus de cette région).Ce mouvement, en guerre idéologique contre l’État marocain depuis sa création en 1973, profite de chaque occasion pour semer la zizanie au nom de la religion.

Il est très présent dans le Nord, surtout à Tanger, dans le quartier populaire Bni Makada qui a connu plusieurs manifestations ces derniers jours, mais également à Tétouan, M’diq, Al Hoceïma dans le Rif et à Fnideq. «Cette dernière ville a connu, pour rappel, des manifestations importantes avant le ramadan contre la hausse du chômage», nous déclare un spécialiste des mouvements salafistes. Selon lui, la crise économique liée à la pandémie de Covid-19, la hausse du chômage, la fermeture des postes frontières de Ceuta et Melilla et l’insuffisance des mesures de soutien étatique aux plus vulnérables sont autant de paramètres qu’Al Adl Wal Ihsane a exploités pour instrumentaliser la religion à ses fins politiques.

 

Le PJD condamne les appels d’Al Adl Wal Ihsane

La réponse du Parti de la justice et du développement (PJD), parti d’obédience islamiste au pouvoir, ne s’est pas fait attendre. Il a dénoncé les appels de ce mouvement à enfreindre les mesures restrictives et le couvre-feu. «Ces actes irresponsables ne feront qu’aggraver la situation sanitaire qui, depuis quelques semaines, empire à cause de la propagation du variant britannique de la Covid-19. Ce mouvement salafiste exploite la religion à des fins dangereuses. La décision de fermer les mosquées la nuit est conforme aux valeurs de l’islam qui accorde la priorité à la préservation de la santé des musulmans», a précisé le PJD sur son site internet le 18 avril 2021.

 

Vandalisme et affrontements à Inezgane

Les protestations dans le Nord ont duré plusieurs jours. Les autorités sont intervenues pour disperser les foules et contenir la situation, mais l’onde de choc s’est propagée à plusieurs villes du pays, comme Fès, Safi, Casablanca, Essaouira et Inezgane dans le sud du royaume. Et c’est à Inezgane que les manifestants ont été les plus violents. Des affrontements avec la police ont eu lieu, en plus de dégradation de biens publics et d’actes incendiaires. Des arrestations de dizaines d’individus, dont plusieurs mineurs, ont été effectuées par la police à la suite de ces actes de vandalisme.

 

Cafés et restaurants impactés

Outre les appels à ouvrir les mosquées, plusieurs Marocains ont protesté contre la fermeture de cafés et restaurants, dont la quasi-totalité n’ouvre qu’après l’appel à la prière pour Iftar, qui marque la rupture du jeûne. En effet, les travailleurs de ce secteur sont estimés à plus d’un million de personnes. Seulement quelques dizaines de milliers de ces employés recevront une indemnité de la part de l’État estimée à près de 200 euros. Si la majorité de cette population n’a pas reçu d’aides, c’est que l’État les a conditionnées à une inscription à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Or, entre 80 % et 90 % des employés du secteur ne sont pas déclarés par leur employeur.


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com