Ramadan: les Algériens gaspillent dix millions de baguettes par jour

Des 'baguettes de tradition' cuites par Taieb Sahal à la boulangerie 'Les saveurs de Pierre Demours' à Paris le 6 mars 2020, un jour après qu'il ait remporté la 27e édition du 'Grand prix de la meilleure baguette de tradition parisienne'.  (Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Des 'baguettes de tradition' cuites par Taieb Sahal à la boulangerie 'Les saveurs de Pierre Demours' à Paris le 6 mars 2020, un jour après qu'il ait remporté la 27e édition du 'Grand prix de la meilleure baguette de tradition parisienne'. (Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 30 avril 2021

Ramadan: les Algériens gaspillent dix millions de baguettes par jour

  • Le flux des déchets ménagers reçus durant les quinze premiers jours du mois sacré montre une hausse «spectaculaire» de la consommation
  • Un grand nombre de voix s’élèvent pour appeler les autorités à revoir sa politique de subvention des produits de large consommation

ALGER: «Avoir les yeux plus gros que le ventre» est une expression qui correspond vraiment à la réalité en Algérie en ce mois sacré de ramadan. Le gaspillage alimentaire, celui du pain en particulier, a atteint des proportions alarmantes. Et pour cause, les Algériens gaspillent 10 millions de baguettes par jour!

Le jeûne accentue-t-il cette surconsommation? Pour nombre de personnes rencontrées par Arab News en français à Alger, le sentiment de faim pousse à des dépenses irraisonnées. «Malheureusement, je cède toujours à la tentation. J’achète trois ou quatre fois plus de pain que ce dont j’ai réellement besoin», regrette Mohamed, un père de famille qui avoue que la quasi-totalité de ce pain finit à la poubelle.

On estime le coût du gaspillage alimentaire en Algérie à plus de 5 milliards de dinars soit 50 millions d’euros.

D’autres refusent de voir la réalité en face, et se contentent de pointer les boulangers du doigt. «Ils proposent diverses formes de pain traditionnel aussi alléchantes les unes que les autres, honnêtement c’est très difficile de ne pas céder», déclare Oum Walid, avant d’expliquer que ses enfants refusent de consommer du pain acheté la veille, préférant le pain droit sorti des fourneaux pour la rupture du jeûne.

Triste constat: le jeûneur se laisse trahir par sa gourmandise, il achète sans réfléchir, et jette sans aucun scrupule, causant ainsi des pertes énormes. On estime le coût du gaspillage alimentaire en Algérie à plus de 5 milliards de dinars, soit 50 millions d’euros.

Sur le plan écologique, les pertes et le gaspillage des produits alimentaires contribuent à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, et à la dégradation des ressources naturelles.

Le flux des déchets ménagers reçus durant les quinze premiers jours du mois sacré montre une hausse «spectaculaire» de la consommation. L’Agence nationale des déchets (AND) a enregistré une augmentation considérable des déchets. «La production moyenne des déchets durant ce mois sacré double par rapport aux autres mois de l’année restants», affirme une responsable de l’AND.

Le gaspillage du pain est devenu une préoccupation pour les responsables du pays qui tentent de trouver les mécanismes à même de limiter la consommation

 

Campagne de sensibilisation 

Q
Des bénévoles algériens de l'association "Amel Djazair" ou "Espoir de l'Algérie" servent des repas d'iftar à des familles pauvres qui rompent le jeûne chaque jour au coucher du soleil pendant le mois sacré du Ramadan, dans un centre de bienfaisance du quartier de Bab el-Oued, à Alger, le 26 avril 2021. 
(RYAD KRAMDI / AFP)

Il faut rappeler que l’Algérie est un pays où l’on enregistre des taux de pertes et de gaspillage alimentaire parmi les plus élevés de la région. Selon les récentes statistiques publiées par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur l’indice de gaspillage alimentaire dans le monde, «l’Algérie a enregistré, l’année passée, 3 918 529 tonnes de déchets alimentaires ménagers, soit 91 kg par habitant/an». Un chiffre inquiétant, compte tenu du contexte sanitaire, économique et financier difficile dans lequel vivent les familles algériennes depuis le début de la pandémie.

Par conséquent, le gaspillage du pain est devenu une préoccupation pour les responsables du pays, qui tentent de trouver les mécanismes à même de limiter la consommation de ce produit alimentaire D’autant plus qu’il est fabriqué à partir de la farine, importée à coup de devises sonnantes et trébuchantes. 

S’il est vrai que la facture d’importation des produits alimentaires a enregistré un léger recul par rapport à l’année précédente – un peu plus de 10 milliards de dollars (soit 8,25 milliards d’euros) en 2020 –, il n’en reste pas moins que le comportement du consommateur n’a pas changé.

Le gaspillage crée un autre problème encore plus préoccupant, celui de la hausse du volume des déchets ménagers. Un phénomène qui menace non seulement l’environnement, mais aussi la santé publique.

C’est dans ce contexte que l’AND a récemment lancé une campagne de sensibilisation orientée vers le grand public, et scindée en trois axes distincts. Le premier consiste à sensibiliser le grand public avec des spots télévisés et des capsules audios diffusés sur les différentes chaines de télévision et de radio.

L’AND accorde également une grande place à la sensibilisation de proximité, au niveau des mosquées durant le prêche du vendredi. L’AND mise enfin sur une campagne digitale sur les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, YouTube…), pour mieux lutter contre ce fléau.

Cette campagne de sensibilisation porte également sur les risques liés à l’excès de consommation de sucre et de sel, car la surconsommation de sucre est la principale cause de nombreuses maladies chroniques.  

L’État appelé à revoir la subvention des produits de large consommation

Q
Des bénévoles algériens de l'association "Amel Djazair" ou "Espoir de l'Algérie" préparent des repas "iftar" pour les distribuer aux familles pauvres qui rompent le jeûne chaque jour au coucher du soleil pendant le mois sacré du Ramadan, dans le quartier de Bab el-Oued de la capitale Alger, le 26 avril 2021. 
(RYAD KRAMDI / AFP)

Le gaspillage pèse lourdement sur le Trésor public chaque année. Pour faire face à la consommation excessive, un grand nombre de voix s’élèvent pour appeler les autorités à revoir sa politique de subvention des produits de large consommation pour préserver la santé du citoyen et l'économie nationale.

Il faut dire que le volume des subventions consenties annuellement par l'État pour assurer la disponibilité des produits de large consommation dépasse souvent 6à, voire 70% du prix réel de la plupart des produits, ce qui, selon les observateurs, entraverait la mise en œuvre d’une stratégie efficace de lutte contre ce phénomène.


Gaza: les secours annoncent plus de 50 morts, malgré des appels au cessez-le-feu

Malgré des appels renouvelés à un cessez-le-feu à Gaza, les secouristes locaux ont fait état lundi de 51 morts, dont 24 dans un café internet, dans plusieurs opérations de l'armée israélienne à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre. (AFP)
Malgré des appels renouvelés à un cessez-le-feu à Gaza, les secouristes locaux ont fait état lundi de 51 morts, dont 24 dans un café internet, dans plusieurs opérations de l'armée israélienne à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre. (AFP)
Short Url
  • La rapidité avec laquelle s'est achevée la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran a ravivé l'espoir d'un arrêt des combats à Gaza, également dévastée par une catastrophe humanitaire pour ses quelque deux millions d'habitants
  • Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra à la Maison-Blanche le 7 juillet

GAZA: Malgré des appels renouvelés à un cessez-le-feu à Gaza, les secouristes locaux ont fait état lundi de 51 morts, dont 24 dans un café internet, dans plusieurs opérations de l'armée israélienne à travers le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre.

La rapidité avec laquelle s'est achevée la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran a ravivé l'espoir d'un arrêt des combats à Gaza, également dévastée par une catastrophe humanitaire pour ses quelque deux millions d'habitants.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra à la Maison-Blanche le 7 juillet, a déclaré à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat, au moment où Washington intensifie la pression pour un cessez-le-feu à Gaza.

Le président américain Donald Trump a récemment exhorté Israël à "conclure un accord à Gaza".

Mais sur le terrain, Israël continue son offensive dans le but de détruire le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Selon la Défense civile gazaouie, une frappe aérienne israélienne a fait à elle seule 24 morts et des dizaines de blessés lundi dans un établissement en bord de mer de la ville de Gaza, appelé "Al-Baqa".

"Il y a toujours beaucoup de monde à cet endroit, qui propose des boissons, des espaces pour les familles et un accès à internet", a raconté à l'AFP Ahmed Al-Nayrab, 26 ans, qui se trouvait sur une plage à proximité avec des amis lorsqu'il a entendu une "énorme explosion".

"C'était un massacre", a-t-il poursuivi. "J'ai vu des morceaux de corps voler partout, des cadavres déchiquetés et brûlés. Une scène à glacer le sang. Tout le monde criait. Les blessés hurlaient à l'aide, les familles pleuraient leurs morts".

Le bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza rapporte qu'un photojournaliste, Ismail Abu Hatab, a été tué dans cette attaque.

La Défense civile avait annoncé plus tôt dans la journée la mort de 27 personnes dans plusieurs frappes et tirs de l'armée israélienne.

Parmi elles, 11 ont été "tuées près de points de distribution d'aide dans le centre et le sud du territoire", a affirmé à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de premiers secours.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans et les affirmations de la Défense civile.

Interrogée par l'AFP sur les informations communiquées par M. Bassal, l'armée israélienne n'a pas donné suite.

"Civils sans défense" 

Le Hamas a dénoncé dans un communiqué "l'intensification majeure" des frappes aériennes israéliennes visant selon lui "des civils sans défense".

Les appels à un cessez-le-feu à Gaza se poursuivent pourtant depuis la trêve du 24 juin dans la guerre de 12 jours entre Israël et l'Iran.

"L'Etat d'Israël n'a plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza, elle ne fait que causer des dommages sur les plans sécuritaire, politique et économique", a déclaré le chef de l'opposition Yaïr Lapid, affirmant que l'armée partageait son point de vue.

Le ministère des Affaires étrangères du Qatar, pays central dans les derniers pourparlers indirects entre le Hamas et Israël, a réaffirmé que "les conditions (étaient) réunies pour aller de l'avant et reprendre les négociations".

" Nous faisons désormais face à l'achèvement de la campagne à Gaza et à la réalisation de ses objectifs, au premier rang desquels la libération de tous les otages et la défaite du Hamas", a dit le ministre israélien de la Défense Israël Katz lors d'une réunion avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l'état-major de l'armée.

Alors que Donald Trump a assuré vendredi qu'un cessez-le-feu était "proche" à Gaza, le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer se trouve à Washington cette semaine pour des discussions avec des représentants américains.

Washington a annoncé lundi la vente pour 510 millions de dollars à Israël de kits de guidage de bombes.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas sur le sud d'Israël le 7 octobre 2023.

Cette attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles, et 49 personnes enlevées ce jour-là sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.

Plus de 56.531 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.


Gaza: Israël reconnaît que des palestiniens ont été blessés sur des sites d'aide, déclare avoir tiré les leçons

Des Palestiniens transportent des sacs de farine alors qu'ils se rassemblent pour recevoir de l'aide à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 juin 2025. (Reuters)
Des Palestiniens transportent des sacs de farine alors qu'ils se rassemblent pour recevoir de l'aide à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 26 juin 2025. (Reuters)
Short Url
  • Les Nations Unies affirment que plus de 400 Palestiniens ont été tués alors qu'ils cherchaient à obtenir de l'aide
  • La GHF a commencé à distribuer des colis alimentaires à Gaza à la fin du mois de mai, en supervisant un nouveau modèle de livraison qui, selon les Nations unies, n'est ni impartial ni neutre

GAZA : L'armée israélienne a reconnu lundi que des civils palestiniens avaient été blessés dans des centres de distribution d'aide dans la bande de Gaza, déclarant que de nouvelles instructions avaient été données aux forces israéliennes à la suite des "leçons tirées".
Depuis qu'Israël a levé le 19 mai un blocus de 11 semaines sur la bande de Gaza, permettant la reprise des livraisons limitées de l'ONU, les Nations Unies affirment que plus de 400 Palestiniens ont été tués alors qu'ils cherchaient à obtenir de l'aide.
"À la suite d'incidents au cours desquels des dommages ont été signalés à des civils arrivant dans des installations de distribution, des examens approfondis ont été menés au sein du commandement sud et des instructions ont été données aux forces sur le terrain en fonction des enseignements tirés", a déclaré l'armée israélienne dans un communiqué.
Elle a ajouté que les incidents au cours desquels des civils de Gaza ont été blessés étaient en cours d'examen.
Un haut fonctionnaire de l'ONU a déclaré dimanche que la majorité des personnes tuées tentaient d'atteindre les sites de distribution d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza, soutenue par les États-Unis.
La GHF a commencé à distribuer des colis alimentaires à Gaza à la fin du mois de mai, en supervisant un nouveau modèle de livraison qui, selon les Nations unies, n'est ni impartial ni neutre.
Mais de nombreux habitants de Gaza disent qu'ils doivent marcher pendant des heures pour atteindre les sites, ce qui signifie qu'ils doivent commencer à se déplacer bien avant l'aube s'ils veulent avoir une chance de recevoir de la nourriture.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré vendredi que l'opération d'aide soutenue par les États-Unis à Gaza était "intrinsèquement dangereuse", ajoutant : "Elle tue des gens" : "Elle tue des gens".
Israël et les États-Unis souhaitent que l'ONU travaille par l'intermédiaire du GHF, mais l'ONU a refusé, mettant en doute sa neutralité et accusant le modèle de distribution de militariser l'aide et de forcer les déplacements.
"Toute opération qui dirige des civils désespérés vers des zones militarisées est intrinsèquement dangereuse. Elle tue des gens", a déclaré M. Guterres à la presse.
Répondant à M. Guterres vendredi, le ministère israélien des affaires étrangères a déclaré que son armée ne visait jamais les civils et a accusé l'ONU de "faire tout ce qu'elle peut" pour s'opposer à l'opération d'aide du GHF.
"Ce faisant, l'ONU s'aligne sur le Hamas, qui tente également de saboter les opérations humanitaires du GHF", a indiqué le ministère sur le site X.
Un porte-parole du GHF a déclaré vendredi qu'il n'y avait eu aucun décès sur les sites de distribution de l'aide du GHF ou à proximité. Israël et les États-Unis ont accusé le Hamas d'avoir volé de l'aide aux opérations menées par l'ONU, ce que les militants palestiniens nient.
La guerre a éclaté après que des militants du Hamas à Gaza ont pris 251 otages et tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, lors d'une attaque le 7 octobre 2023, le jour le plus meurtrier pour Israël.
Depuis, la campagne militaire israélienne a tué plus de 56 000 Palestiniens, pour la plupart des civils, selon les autorités sanitaires de Gaza, et a rasé une grande partie de l'enclave côtière.


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Short Url
  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.