A Philadelphie, «Amtrak Joe» fait l'éloge du train

En visite à la «30th Street Station», à Philadelphie en Pennsylvanie, Joe Biden a célébré vendredi, à l'occasion des 50 ans d'Amtrak, son mode de transport préféré. (Photo, AFP)
En visite à la «30th Street Station», à Philadelphie en Pennsylvanie, Joe Biden a célébré vendredi, à l'occasion des 50 ans d'Amtrak, son mode de transport préféré. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 01 mai 2021

A Philadelphie, «Amtrak Joe» fait l'éloge du train

  • «La Chine a déjà 37 000 kilomètres de voies à grande vitesse», «Nous sommes en retard!», déplore le président américain
  • «Nous devons investir», mettant en avant les «énormes besoins» pour moderniser trains, tunnels et gares à travers les Etats-Unis

PHILADELPHIE: «Le meilleur est à venir pour le rail»: Joe Biden le martèle depuis un demi-siècle, il aime le train.

En visite à la «30th Street Station», à Philadelphie en Pennsylvanie, le président américain a célébré vendredi, à l'occasion des 50 ans de la société publique Amtrak, son mode de transport préféré.

«Quand je pense à la lutte contre le réchauffement climatique, je pense à des emplois, je pense au rail», a lancé celui qui est parfois surnommé «Amtrak Joe».

Le locataire de la Maison Blanche entame une tournée baptisée «Get America Back on Track» visant à vanter le bien-fondé d'un gigantesque plan d'investissements de quelque 2.000 milliards de dollars dans les infrastructures, qu'il espère voir adopté par le Congrès dans les mois à venir.

«Nous devons investir», a-t-il appuyé, mettant en avant les «énormes besoins» pour moderniser trains, tunnels et gares à travers les Etats-Unis.

«La Chine a déjà 37 000 kilomètres de voies à grande vitesse», a-t-il souligné. «Nous sommes en retard!».

Dès ses débuts en politique, lorsqu'il a été élu sénateur du Delaware à 29 ans, «Joe» a toujours préféré le train à la voiture pour relier son fief du Delaware à la capitale fédérale.

Rapidement, cet attachement au chemin de fer de celui qui affirme avoir fait «plus de 7 000 allers-retours» entre Wilmington et Washington, est devenue une composante centrale de son identité politique, renforçant l'image d'un élu proche du terrain.

Les anecdotes sont innombrables dans le parcours de celui qui semble s'être fixé comme objectif de faire préférer le train aux Américains.

Il a raconté les liens noués avec des passagers, les conducteurs de train, les retours où il voyait, au long, à travers les vitres, «les lumières scintiller dans les maisons».

C'est depuis la gare de Wilmington, rebaptisée en 2011 «Joseph R. Biden, Jr., Railroad Station», qu'il a lancé sa première candidature à la Maison Blanche, pour l'élection de 1988. 

Le 20 janvier 2017, quelques heures après avoir quitté la vice-présidence avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, il a rejoint son fief du Delaware... en train.

Quatre ans plus tard, il avait envisagé d'arriver à Washington en train pour sa prestation de serment, mais le projet avait été abandonné pour des raisons de sécurité.

Ces heures passées dans les trains «m'ont donné une vraie compréhension - et une forme de respect - pour le rôle du transport ferroviaire dans notre économie et dans notre société», écrivait-il en 2010 dans un texte intitulé «Pourquoi l'Amérique a besoin de trains».

«Mais mon soutien pour le rail va bien au-delà cette dimension affective», ajoutait-il, évoquant les avantages du rail en matière environnementale.

80 milliards de dollars

Joe Biden a, sur ce point, été d'une constance remarquable, se posant, depuis ses premiers pas en politique, en ardent défenseur du financement d'Amtrak.

Au début des années 1980, au moment où Ronald Reagan était président, il s'était opposé, comme sénateur, à des projets visant à raboter le budget de la compagnie ferroviaire.

Début avril, peu après avoir annoncé son gigantesque projet d'investissements, il appelait, dans un registre lyrique, les Américains à «imaginer un monde» où il serait possible de voyager entre la côte Est et la côte Ouest à bord d'un train à grande vitesse pour un trajet «presque aussi rapide» qu'une liaison aérienne.

Mais la bataille du rail est loin d'être gagnée. 

Le réseau ferré américain est, de longue date, saturé et proche de l'obsolescence, et nombre d'études démontrent la nécessité d'investissements massifs pour le moderniser.

Or, jusqu'ici, toutes les tentatives en ce sens ont échoué. Et le développement d'un réseau de trains à grande vitesse à travers le territoire américain, maintes fois annoncé, peine à se concrétiser.

Densité du réseau autoroutier, décentralisation du pouvoir, absence de consensus politique à Washington: les obstacles sont nombreux.

Le projet Biden prévoit une enveloppe de 80 milliards de dollars pour le rail. 

Beaucoup de spécialistes du secteur jugent que c'est insuffisant face au défi. Et, au Congrès, les débats s'annoncent âpres: nombre de républicains ne cachent pas leurs réticences sur ce dossier.

L'élu républicain Kevin McCarthy a, dès l'annonce du plan Biden, rejeté l'idée d'allouer «80 milliards de nouvelles aides à Amtrak et ses syndicats».


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Short Url
  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
Short Url
  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".