Jour de deuil national en Israël après la tragédie de Meron

Des juifs ultra-orthodoxes assistent aux funérailles d'une des victimes de la bousculade de Meron au cimetière de Segula à Petah Tikva, le 30 avril 2021. Une bousculade massive sur un site de pèlerinage juif très fréquenté a tué au moins 44 personnes dans le nord d'Israël. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)
Des juifs ultra-orthodoxes assistent aux funérailles d'une des victimes de la bousculade de Meron au cimetière de Segula à Petah Tikva, le 30 avril 2021. Une bousculade massive sur un site de pèlerinage juif très fréquenté a tué au moins 44 personnes dans le nord d'Israël. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)
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Publié le Dimanche 02 mai 2021

Jour de deuil national en Israël après la tragédie de Meron

  • Des premières funérailles avaient eu lieu dès vendredi après-midi dans ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié "d'une des plus grandes catastrophes" de l'histoire de l'Etat hébreu
  • Après une pause pour le shabbat, les enterrements ont repris samedi soir

JÉRUSALEM : Les drapeaux sont en berne dimanche en Israël pour une journée de deuil national à la suite de la mort de 45 personnes, incluant des enfants, dans une cohue géante lors d'un pèlerinage réunissant des dizaines de milliers de juifs orthodoxes.

"Désastre", "tragédie", "échec gouvernemental": les Unes de la presse étaient toutes barrées de noir dimanche pour les premiers journaux publiés en Israël depuis la bousculade survenue tôt vendredi matin au Mont Meron, dans le nord du pays, la presse ne publiant pas le samedi, jour de shabbat (repos).

Des premières funérailles avaient eu lieu dès vendredi après-midi dans ce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a qualifié "d'une des plus grandes catastrophes" de l'histoire de l'Etat hébreu depuis sa création en 1948. 

Après une pause pour le shabbat, les enterrements ont repris samedi soir. Et les autorités ont annoncé dimanche avoir fini l'identification des morts, incluant notamment quatre Américains et deux Canadiens.

A qui la faute ?

"Autour de minuit, l'identification de l'ensemble des 45 victimes (...) a été terminée. Quarante-quatre dépouilles ont été remises (aux familles) pour les enterrements et une dernière le sera au cours de la journée", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.   

"Un désastre d'une telle magnitude exige un travail d'analyse complexe (...) Nous comprenons les demandes des familles pour des analyses rapides, et nous avons agi en ce sens sans toutefois compromettre le professionnalisme", a déclaré le Dr. Chen Kugel, directeur de l'Institut national de médecine légale d'Abou Kabir à Tel-Aviv.

Les drapeaux bleus et blancs sertis de l'étoile de David étaient en berne dimanche devant les édifices gouvernementaux à l'occasion d'un deuil national, tandis que les funérailles se multipliaient, principalement à Bnei Brak près de Tel-Aviv et Jérusalem, et que les familles traversaient la Shiv'ah, période de deuil de sept jours. 

Samedi soir, des citoyens de Tel-Aviv, métropole sur la côte méditerranéenne, avaient organisé une première cérémonie en allumant des chandelles en hommage aux victimes. 

"Cela me touche personnellement car je viens d'un foyer ultra-orthodoxe. Jusqu'à il y a huit ans, j'allais moi aussi en pèlerinage à Meron. Mes parents étaient présents à Meron cette année et sont partis une heure" avant la tragédie, a confié sur place à l'AFP Rachel, 28 ans.

"Pendant 20 ans, j'ai aussi fait le pèlerinage à Meron. Une fois, j'ai également fait l'expérience d'une bousculade (...) C'était le moment le plus effrayant de ma vie, et je n'y suis plus retournée depuis", a ajouté Yael, une autre jeune femme aussi présente à la cérémonie.

A travers le deuil, des questions ne cessaient de tarauder les Israéliens: que s'est-il vraiment passé au Mont Meron? à qui la faute? le drame aurait-il pu être évité? 

Selon les premières indications, des dizaines de milliers de juifs orthodoxes étaient réunis dans la nuit de jeudi à vendredi au Mont Meron pour la reprise d'un pèlerinage annuel, après un an de pause en raison de la pandémie, dans le cadre de la fête juive de Lag Baomer. 

Une ministre sur la sellette

Vers 00H50, en marge d'un "feu de joie", une masse humaine a quitté les lieux mais la sortie exigeait à un moment de passer dans un couloir étroit, ce qui a causé un goulot d'étranglement, ont confié des témoins à l'AFP.

Des fidèles, en majorité de jeunes hommes et des adolescents, ont été écrasés dans la foule en panique. Le chef de la police pour le nord d'Israël, Shimon Lavi, a pris la "responsabilité" de cette tragédie.

Mais cette déclaration n'a pas clos le débat sur les responsables de cette tragédie d'autant que plusieurs répétaient depuis des années que la sécurité à ce rassemblement était souvent aléatoire.

Le ministre de la Sécurité publique Amir Ohana a dit ce weekend en assumer la "responsabilité" sans accepter le "blâme". 

Et la ministre des Transports, Miri Regev, une proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, était sur la sellette pour avoir, selon la presse locale, nolisé des autocars afin de permettre à des ultra-orthodoxes de se rendre à ce pèlerinage.

Mais le plus grand rassemblement depuis le début de la pandémie en Israël, pays en majorité vacciné et presque entièrement déconfiné, a tourné au drame.    

Le grand rabbin ashkénaze d'Israël, David Lau, a suggéré dimanche que les célébrations au Mont Meron "s'étirent à l'avenir sur une semaine" afin d'éviter de trop grands rassemblements.


Israël appelle à des évacuations dans deux villages du sud du Liban en prévision de frappes

L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
L'armée israélienne a ordonné à deux villages du sud du Liban d'évacuer les bâtiments situés à proximité de ce qu'elle qualifie de sites du Hezbollah, alors que les tensions entre Israël et les groupes militants s'intensifient. (AFP)
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  • L’armée israélienne a appelé les habitants de Deir Kifa et Chahour à évacuer, affirmant que des infrastructures militaires du Hezbollah s’y trouvent et annonçant des frappes imminentes
  • Malgré le cessez-le-feu de novembre 2024, Israël poursuit des attaques ciblées au Liban avec le soutien tacite des États-Unis, accusant le Hezbollah de reconstruire ses capacités militaire

JERUSALEM: L'armée israélienne a appelé mercredi la population à évacuer les zones de bâtiments abritant selon elle des installations militaires du mouvement islamiste libanais Hezbollah dans deux villages du sud du Liban, annonçant son intention de les frapper sous peu.

"Les forces [israéliennes] attaqueront prochainement des infrastructures militaires appartenant au groupe terroriste Hezbollah dans différentes zones du sud du Liban, en réponse aux tentatives illégales de l'organisation de se rétablir dans la région", annonce le colonel Avichay Adraee, porte-parole de l'armée israélienne dans un message en arabe sur X.

L'officier appelle précisément la population à évacuer sans tarder les alentours de deux bâtiments dont il précise, cartes à l'appui, la localisation dans les villages de Deir Kifa et Chahour.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur en novembre 2024, à l'issue de plus d'un an d'hostilités entre Israël et le Hezbollah, l'armée israélienne continue de mener, avec l'aval tacite des Etats-Unis, des attaques régulières au Liban contre ce qu'elle présente comme des membres ou des installations du mouvement chiite, qu'elle accuse de chercher à reconstituer ses capacités militaires.

Le Hezbollah, allié de la République islamique d'Iran - ennemi juré d'Israël, a été très affaibli par la dernière guerre avec Israël, et Washington a accru la pression ces dernières semaines sur les autorités libanaises pour qu'elles obtienne son désarment, ce que le mouvement islamiste refuse pour l'heure.


L'Arabie saoudite et les États-Unis signent des accords pour approfondir leur partenariat stratégique

La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
La réunion a été coprésidée par le président Trump et le prince héritier Mohammed, en présence de hauts responsables saoudiens et américains. (AFP)
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  • Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques
  • Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales

RIYAD: L'Arabie saoudite et les États-Unis ont signé mardi un certain nombre d'accords visant à renforcer leurs liens stratégiques, à l'occasion de la visite du prince héritier Mohammed bin Salman à la Maison Blanche.

Lui et le président américain Donald Trump ont signé des accords sur la défense stratégique, l'intelligence artificielle, l'énergie nucléaire, les métaux critiques, les investissements saoudiens, le partenariat financier et économique, l'éducation et la formation, et les normes de sécurité des véhicules.

Lors de la réunion à la Maison Blanche, les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales et discuté des efforts conjoints pour faire progresser leurs partenariats stratégiques.

Elles ont également abordé les développements régionaux et internationaux, ainsi que les moyens de renforcer la sécurité et la stabilité régionales et mondiales.

La réunion était coprésidée par M. Trump et le prince héritier, et de hauts responsables saoudiens et américains y ont assisté.

L'accord de défense affirme que les deux pays sont des partenaires de sécurité capables de travailler ensemble pour faire face aux défis et menaces régionaux et internationaux, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Il approfondit la coordination de la défense à long terme, améliore les capacités de dissuasion et la préparation, et soutient le développement et l'intégration des capacités de défense entre les deux pays, a ajouté l'agence de presse saoudienne.

Le ministre saoudien de la défense, le prince Khalid bin Salman, a déclaré que l'accord "souligne l'engagement ferme des deux nations à approfondir leur partenariat stratégique, à renforcer la sécurité régionale et à faire progresser la paix et la stabilité dans le monde".

L'ambassadrice saoudienne aux États-Unis, la princesse Reema bint Bandar, a déclaré que les "accords stimuleront les investissements dans les deux pays, généreront des opportunités d'emploi pour les Saoudiens et les Américains, et renforceront notre engagement commun en faveur de la sécurité régionale et mondiale".

Un peu plus tôt, dans le bureau ovale, M. Trump a accueilli chaleureusement le prince héritier, qui a annoncé que les investissements américains du Royaume seraient portés à près de 1 000 milliards de dollars, contre une promesse de 600 milliards de dollars annoncée par Riyad au début de l'année.

"Aujourd'hui est un moment très important de notre histoire", a déclaré le prince héritier. "Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous travaillons pour l'avenir.


Un mort et trois blessés dans une attaque près de colonies en Cisjordanie

Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne. (AFP)
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  • L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron
  • La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie

TERRITOIRES PALESTINIENS: Une attaque a fait un mort et trois blessés mardi près de colonies israéliennes dans le sud de la Cisjordanie occupée, ont annoncé les services de secours israéliens et l'armée israélienne.

L'attaque a eu lieu au carrefour du Goush Etzion, situé à l'entrée de colonies israéliennes, sur la route entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée. Cet endroit a été le théâtre de plusieurs attaques anti-israéliennes depuis fin 2015.

Le Magen David Adom (MDA), équivalent israélien de la Croix-Rouge, a annoncé le décès d'un homme d'une trentaine d'années.

La victime a été identifiée comme Aaron Cohen, un habitant de la colonie de Kyriat Arba, au sud du lieu de l'attaque, selon un communiqué de la mairie.

Le MDA a également déclaré que ses services avaient évacué dans des hôpitaux de Jérusalem trois autres personnes, dont un adolescent de 15 ans "présentant des plaies profondes" et une femme d'environ 40 ans.

L'hôpital Hadassah de Jérusalem a précisé dans un communiqué que la femme, "blessée par balle", avait été hospitalisée dans un état grave.

Selon des médias locaux, elle aurait été blessée durant l'attaque par un tir de soldats visant les assaillants.

L'armée israélienne a précisé que ses "soldats ont éliminé deux terroristes sur place" et que des explosifs ont été "découverts" dans leur véhicule. "Les soldats de l'armée israélienne procèdent à des fouilles et ont mis en place des barrages routiers encerclant la zone", a-t-elle précisé.

L'Autorité générale des affaires civiles palestiniennes a identifié les assaillants comme Imran al-Atrash et Walid Sabbarna, tous les deux âgés de 18 ans et originaires de la région d'Hébron.

"Il s'agit de la deuxième attaque au carrefour du Goush Etzion en un an qui se solde par de graves conséquences", a déclaré à la presse Yaron Rosental, président du conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies dans la zone du lieu de l'attaque.

Violences records 

Plus de 500.000 Israéliens vivent aujourd'hui en Cisjordanie dans des colonies que l'ONU juge illégales au regard du droit international, au milieu de quelque trois millions de Palestiniens.

"Avec l'armée, nous ferons également payer un prix très élevé aux terroristes et à tout leur entourage, et nous renforcerons également la colonisation", a ajouté M. Rosental.

La veille, des colons extrémistes avaient attaqué le village palestinien de Jabaa, près de Bethléem, après que les forces de sécurité israéliennes ont fait démolir et évacuer l'avant-poste de colonisation juive dit de Tzour Misgavi, dans le bloc de colonies du Goush Etzion.

Les mouvements palestiniens du Hamas et du Jihad islamique, considérés comme des organisations terroristes par les Etats-Unis, l'Union européenne, et Israël, ont salué l'attaque dans des communiqués distincts.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

Selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, civils et soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Dans le même temps, au moins 1.006 Palestiniens, combattants et civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Ces violences n'ont pas cessé avec la trêve en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre. Selon l'ONU, la Cisjordanie a d'ailleurs connu en octobre un pic inédit de violences en près de deux décennies.