Le report des élections palestiniennes pourrait menacer la réconciliation Hamas-Fatah

Une photo fournie par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) le 29 avril 2021 montre le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une réunion du comité central du mouvement Fatah à Ramallah, en Cisjordanie (Photo, AFP)
Une photo fournie par le bureau de presse de l'Autorité palestinienne (PPO) le 29 avril 2021 montre le président palestinien Mahmoud Abbas lors d'une réunion du comité central du mouvement Fatah à Ramallah, en Cisjordanie (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 02 mai 2021

Le report des élections palestiniennes pourrait menacer la réconciliation Hamas-Fatah

  • Le report des premières élections palestiniennes en 15 ans pourrait raviver les divisions entre le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas
  • Fait rare, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, des centaines de personnes ont manifesté dans la nuit de jeudi à vendredi contre le président Abbas et le report des élections

GAZA: Le report des premières élections palestiniennes en 15 ans pourrait raviver les divisions entre le Fatah de Mahmoud Abbas et les islamistes du Hamas pourtant engagés sur la voie de la réconciliation, estiment des analystes. 

A moins d'un mois des législatives, prévues le 22 mai et qui devaient être suivies d'une présidentielle fin juillet, le président palestinien Mahmoud Abbas a décrété dans la nuit de jeudi et vendredi le report sine die des scrutins.  

En cause, selon lui? Israël n'a pas donné son feu vert à la tenue du vote et de la campagne électorale à Jérusalem-Est, portion de la Ville sainte annexée par l'Etat hébreu où vivent plus de 300 000 Palestiniens.  

Sans « garantie » sur les élections à Jérusalem-Est, point de scrutin dans l'ensemble des Territoires palestiniens, a décrété M. Abbas, 85 ans, et ce même si la Commission électorale avait confirmé pouvoir tenir le vote dans des banlieues de Jérusalem, du côté de la Cisjordanie occupée. 

Pour l'analyste Khalil Shikaki, dont le centre de recherche, le PCPSR, est l'un des seuls à effectuer des sondages dans les Territoires, « il est clair que ce (report) a plus à voir avec les résultats prévus des élections qu'avec la question de Jérusalem ».  

« L'impact psychologique de la décision d'Abbas est destructeur pour les Palestiniens. C'est une grosse défaite et cette défaite n'a pas été infligée par Israël mais par Abbas lui-même. C'est lui qui, au final, a pris la décision », affirme ce spécialiste basé à Ramallah. 

« Coup d'Etat »  

Le Fatah de Mahmoud Abbas arrivait disperser pour ce scrutin car deux ténors du mouvement, Mohammed Dahlane, frondeur exilé aux Emirats, et Nasser al-Kidwa, neveu du défunt Yasser Arafat et ex-chef de la diplomatie palestinienne, avaient formé leur propre liste. 

Fait rare, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, des centaines de personnes ont manifesté dans la nuit de jeudi à vendredi contre le président Abbas et le report des élections. 

Des centaines de partisans du Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 au terme d'affrontements sanglants avec le Fatah, sont aussi descendus dans les rues de l'enclave vendredi pour dénoncer cette décision aux airs d'annulation. 

Le Hamas et d'autres factions palestiniennes ont qualifié de « coup d'État » la déclaration d'Abbas, qui met à mal la réconciliation entamée ces derniers mois avec le Fatah pour conduire à des élections, puis possiblement à un gouvernement d'union après le scrutin. 

Pour Naji Shurrab, professeur de sciences politiques à l'Université Al-Azhar de Gaza, « la seule solution à présent est de revenir aux élections ». 

L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a dit ce weekend « comprendre entièrement la déception de nombreux Palestiniens » et a appelé à « l'annonce d'une nouvelle date » pour le scrutin. 

« Mais comment Abbas pourra-t-il annoncer de nouvelles élections sans régler le problème de Jérusalem » qu'il a lui-même invoqué, s'interroge M. Shurrab. S'il ne le fait pas, le « report indéfini pourrait conduire à une escalade », ajoute-t-il. 

« Fragmentation » 

« Au cours des prochaines semaines, les partis tenteront de reformuler » un projet afin d'arriver à un gouvernement d'union nationale, a déclaré le porte-parole du président Abbas, Nabil Abou Roudeina, accusant par ailleurs des « groupes suspects » de chercher à « saper » ce processus.  

Mais pour Adnan Abou Amer, professeur de sciences politique à l'Université Ummah de Gaza, s'il y a un « consensus », c'est bien pour « condamner le report des élections » alors que les candidatures d'une trentaine de listes avaient été validées par la Commission électorale. 

Le Hamas parie sur le fait « que le Fatah n'est plus uni comme avant », estime M. Abou Amer. « Cette fragmentation jouera dans l'intérêt du Hamas » et aura des « conséquences politiques sur l'avenir de ses relations » avec le Fatah, ajoute-t-il. 

Critiqué pour le report du scrutin, Mahmoud Abbas doit désormais « faire preuve d'une grande sagesse » pour que la situation actuelle ne se « détériore pas davantage » et ne vienne pas renforcer la division entre la Cisjordanie, aux mains d'Abbas, et la bande de Gaza, sous contrôle du Hamas, estime Jamal al-Fadi, professeur à l'université Al-Azhar. 


Frappes israéliennes au Qatar: réunion extraordinaire des dirigeants arabes et musulmans à Doha

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA. (AFP)
Short Url
  • Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha
  • "Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani

DOHA: Un sommet convoqué en urgence, face à une situation inédite: les principaux dirigeants arabes et musulmans se réunissent ce lundi à Doha dans un rare moment d'unité, après les frappes israéliennes sans précédent ayant visé la semaine dernière des membres du Hamas au Qatar.

Le sommet conjoint de la Ligue arabe et de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) vise à hausser le ton face à Israël, après le bombardement mené en plein cœur de Doha, capitale du pays médiateur dans les négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

"Le temps est venu pour la communauté internationale de cesser le deux poids deux mesures et de punir Israël pour tous les crimes qu'il a commis", a déclaré la veille du sommet le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Parmi les leaders attendus à Doha figurent les président palestinien, turc, iranien et égyptien ainsi que les Premiers ministres irakien et pakistanais et le roi de Jordanie. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, va également participer au sommet à Doha, a indiqué l'agence de presse saoudienne SPA.

Selon le projet de déclaration finale consulté par l'AFP, la cinquantaine de pays représentés devraient dénoncer l'attaque israélienne en soulignant qu'elle mettait en péril les efforts de normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

Israël et les États-Unis, son principal allié, cherchent à étendre les accords d'Abraham qui ont vu les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, reconnaître Israël en 2020.

"Pas que des discours" 

L'attaque israélienne et "la poursuite des pratiques agressives d'Israël, notamment les crimes de génocide, le nettoyage ethnique, la famine et le blocus, ainsi que les activités de colonisation et d'expansion minent les perspectives de paix et de coexistence pacifique dans la région", affirme le texte.

Elles "menacent tout ce qui a été accompli sur la voie de l'établissement de relations normales avec Israël, y compris les accords existants et futurs", ajoute-il.

Le projet souligne également "le concept de sécurité collective (...) et la nécessité de s'aligner pour faire face aux défis et menaces communs".

Avant l'ouverture du sommet, le président iranien Massoud Pezeshkian a exhorté les pays musulmans à rompre "leurs liens avec ce régime factice", en référence à Israël.

L'attaque israélienne, qui a tué cinq membres du Hamas et un membre des forces de sécurité qataries, a suscité une vague de condamnations dans la communauté internationale, notamment des riches monarchies du Golfe, alliées de Washington. Ainsi qu'une rare réprobation des Etats-Unis, allié numéro un d'Israël mais également un proche allié du Qatar.

Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio est en ce moment en visite à Jérusalem - un voyage prévu avant les frappes sur le Qatar -, pour montrer son soutien à Israël avant la reconnaissance prochaine par plusieurs pays occidentaux d'un Etat palestinien, lors de l'Assemblée générale de l'ONU à la fin du mois.

"Beaucoup de gens attendent des actes, pas que des discours. Nous avons épuisé toutes les formes de rhétorique. Il faut désormais passer à l'action", a commenté le chercheur saoudien Aziz Alghashian au sujet du sommet.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a également annoncé une réunion en urgence ce mardi pour débattre des frappes israéliennes au Qatar.

Un sommet exceptionnel du Conseil de coopération du Golfe est également prévu lundi à Doha, selon l'agence de presse saoudienne SPA.


Le navire humanitaire des Émirats arabes unis pour Gaza arrive en Égypte

Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Le navire, qui fait partie de l'opération "Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis, était chargé de 7 000 tonnes de nourriture, d'aide médicale et de secours. (WAM)
Short Url
  • La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées
  • En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte

DUBAI : Le navire humanitaire Hamdan des Émirats arabes unis, qui a quitté le port de Khalifa le 30 août, est arrivé au port d'Al-Arish, en Égypte, où des denrées alimentaires et des fournitures médicales seront déchargées puis livrées aux habitants de la bande de Gaza assiégée.

Le navire, qui fait partie de l'initiative humanitaire "Operation Chivalrous Knight 3" des Émirats arabes unis pour Gaza, qui fournit une aide essentielle par le biais de convois terrestres, d'expéditions maritimes et de largages aériens, a été chargé de 7 000 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'aide d'urgence, a rapporté l'agence de presse nationale WAM.

La cargaison d'aide comprend 5 000 tonnes de colis alimentaires, 1 900 tonnes de fournitures pour les cuisines communautaires, 100 tonnes de tentes médicales ainsi que cinq ambulances entièrement équipées.

Les Émirats ont jusqu'à présent envoyé 20 navires d'aide à Gaza et ont livré environ 90 000 tonnes d'aide humanitaire, pour un coût de 1,8 milliard de dollars, depuis le lancement de l'opération "Chivalrous Knight 3".

En août, les Émirats arabes unis ont inauguré une conduite d'eau de 7,5 kilomètres qui acheminera vers la bande de Gaza de l'eau dessalée provenant d'usines de dessalement émiraties situées en Égypte. Le pipeline a une capacité d'environ 2 millions de gallons par jour et pourrait desservir plus d'un million de personnes.


L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis visite le bureau de l'attaché militaire à Washington

L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
L'ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, la princesse Reema bint Bandar, visite le bureau de l'attaché militaire à Washington (SPA)
Short Url
  • La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché militaire
  • Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire

RIYADH : La princesse Reema bint Bandar, ambassadrice saoudienne aux Etats-Unis, a visité lundi le bureau de l'attaché militaire saoudien à Washington.

La princesse Reema a été informée des fonctions, des tâches et des départements du bureau de l'attaché au cours de sa visite, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Elle a également été informée du soutien que l'attaché reçoit de la part des dirigeants saoudiens pour renforcer les intérêts communs entre l'Arabie saoudite et les États-Unis en matière de défense et de coopération militaire.

La princesse Reema a été reçue par le ministre adjoint saoudien de la Défense pour les affaires exécutives, Khaled Al-Biyari, qui est en visite officielle à Washington, ainsi que par l'attaché militaire saoudien à Washington et Ottawa, le général de division Abdullah bin Khalaf Al-Khathami, et les chefs des départements de l'attaché.