Ci-gît l'enfant Mtoto: la plus ancienne sépulture d'Afrique dévoile ses secrets

Ce document photo publié le 4 mai 2021 par le CNRS-Université de Bordeaux, montre des archéologues sur le site de Panga Ya Saidi, au nord de Mombasa, au Kenya, où gisent les restes d'un enfant de 3 ans nommé par les scientifiques « Mtoto » (qui signifie « enfant » en swahili). (Photo, AFP)
Ce document photo publié le 4 mai 2021 par le CNRS-Université de Bordeaux, montre des archéologues sur le site de Panga Ya Saidi, au nord de Mombasa, au Kenya, où gisent les restes d'un enfant de 3 ans nommé par les scientifiques « Mtoto » (qui signifie « enfant » en swahili). (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 06 mai 2021

Ci-gît l'enfant Mtoto: la plus ancienne sépulture d'Afrique dévoile ses secrets

  • Mtoto est mort vers l'âge de trois ans à Panga ya Saidi, une vaste grotte nichée au cœur d'une forêt, près de la côte kényane
  • Son corps a été enfoui dans une fosse, enveloppé dans un linceul et couché en position fœtale, évoquant un rituel funéraire élaboré au sein de sa communauté

PARIS : Le petit défunt reposait là depuis 78 000 ans, soigneusement enterré par les siens: au Kenya, les archéologues viennent de mettre au jour la plus ancienne sépulture d'un homme moderne en Afrique, au terme d'une folle épopée scientifique révélée mercredi.  

« Mtoto » (« enfant » en swahili), comme l'ont baptisé les chercheurs, est mort vers l'âge de trois ans à Panga ya Saidi, une vaste grotte nichée au cœur d'une forêt, près de la côte kényane.

Son corps a été enfoui dans une fosse, enveloppé dans un linceul et couché en position fœtale, évoquant un rituel funéraire élaboré au sein de sa communauté, des Homo sapiens chasseurs-cueilleurs qui résidaient là il y a 78 000 ans.

Il s'agit de la plus ancienne sépulture connue en Afrique, où l'homme moderne est apparu.

Sa mise au jour, décrite mercredi dans la revue Nature, est le fruit d'un long processus jalonné de surprises.

Tout commence en 2013. Une équipe d'archéologues fouille la grotte, un gisement connu où ont déjà été trouvés maints outils préhistoriques.

Plâtrage

Ils identifient une cavité inhabituelle, où apparaissent des ossements, mais qui se désintègrent dès qu'ils veulent les extraire. 

Ça n'est qu'en 2017 qu'interviennent des fouilles supplémentaires, exposant la totalité de la fosse, une petite tombe creusée à trois mètres sous terre contenant un amas d'os décomposés. 

Nul ne sait s'il s'agit de restes humains ou animaux –  « vu la taille de la fosse, certains pensaient à un singe », a raconté Michael Petraglia, de l'Institut Max Planck, l'un des auteurs de l'étude, lors d'une conférence de presse. 

Cette fois, pas question de laisser filer les fragiles os: ils sont consolidés, plâtrés dans un bloc. Et partent en toute sécurité au Musée d'histoire naturelle à Nairobi, où les scientifiques extraient délicatement des dents semblant appartenir à un homininé.

Les spécimens prennent alors le chemin, dans les mains d'un chercheur kényan, d'un laboratoire spécialisé dans la conservation, à Burgos, en Espagne. 

Là, une technique d'imagerie (tomographie) permet de voir à l'intérieur du bloc, sans le dégrader. « Progressivement, nous avons découvert une partie d'un petit squelette de notre espèce », se souvient avec émotion Maria Martinon-Torres, auteure principale.

Le squelette, encore articulé, indique que l'enfant a été disposé sur le côté droit, jambes repliées sur la poitrine. Il présente une rare connexion anatomique, preuve que les os n'ont pas bougé et que le cadavre s'est décomposé in situ.

Seul le crâne s'est disloqué du reste du corps: Mtoto devait reposer sur un oreiller en matière périssable, qui a fini par laisser une béance dans laquelle la tête est tombée.

Un mouvement de rotation des clavicules dit aussi que le corps aurait été enveloppé dans un linceul, végétal ou en peau d'animal.

« Monde symbolique »

Conclusion: « cet enfant a délibérément été placé là, et a fait l'objet d'une attention délicate de la part de sa communauté », décrypte la chercheuse du Centre national sur l'évolution humaine à Burgos.

Elle concède que l'interprétation est difficile. La position fléchie, assez commune dans les sépultures d'Homo sapiens ou de Néandertal, peut notamment signifier un simple souci pratique de gain de place.

Mais avoir couché Mtoto « comme s'il dormait », protégé d'un linceul, suggère à ses yeux « une tendresse, un geste d'adieu donnant de la chaleur dans le plus froid des moments ». 

Ce comportement prouve selon elle « que les anciens humains en Afrique vivaient aussi dans un monde symbolique », et étaient donc déjà dotés d'une cognition complexe, dont on cherche à comprendre quand et comment elle est née.

Trouver un corps d'enfant aussi bien conservé est extrêmement rare en Afrique, « où les fossiles humains anciens se comptent sur les doigts d'une main », commente Antoine Balzeau, paléoanthropologue au Muséum national d'Histoire naturelle à Paris, qui n'a pas participé à l'étude.

C'est sur ce continent que les plus vieux fossiles d'Homo sapiens (300 000 ans) ont été découverts. Pourtant, c'est en Europe et au Proche-Orient qu'on a trouvé les plus anciennes sépultures (plus de 100 000 ans). 

Est-ce dû à un biais de la recherche archéologique ? Existe-t-il des tombes africaines antérieures à celle de Mtoto ? « Nous ne savons pas, mais nous espérons bien en trouver à l'avenir », souhaite Michael Petraglia.


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com