Le commandant de la Force Qods iranienne dirige de facto les zones des Houthis

Des combattants houthis nouvellement recrutés participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa en vue de mobiliser davantage de combattants sur les fronts de guerre afin de combattre les forces progouvernementales dans plusieurs villes du Yémen, le 3 janvier 2017 (Fichier, AFP)
Des combattants houthis nouvellement recrutés participent à un rassemblement dans la capitale Sanaa en vue de mobiliser davantage de combattants sur les fronts de guerre afin de combattre les forces progouvernementales dans plusieurs villes du Yémen, le 3 janvier 2017 (Fichier, AFP)
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Publié le Vendredi 07 mai 2021

Le commandant de la Force Qods iranienne dirige de facto les zones des Houthis

  • Le régime iranien envoie ses ordres via Hassan Erlo, commandant de la Force Qods
  • Les initiatives diplomatiques ont abouti à une impasse, lorsque les Houthis ont refusé de mettre fin à leur offensive meurtrière sur la ville centrale du Yémen de Marib

AL-MUKALLA: Le commandant de la force Al-Qods, Hassan Erlo, agit de facto comme le dirigeant des zones contrôlées par la milice houthie, a indiqué un haut responsable yéménite.

Les actions de Hasan Erlo sont mises en évidence par les médias des Houthis, confirmant qu’il agit en tant que dirigeant, a déclaré mercredi Muammar al-Eryani, ministre de l’Information, de la Culture et du Tourisme du Yémen.

Cité par l'agence de presse officielle Saba, M. Al-Eryani a affirmé que les actions du commandant de la force Al-Qods prouvent que les dirigeants houthis reçoivent les ordres politiques, militaires et administratifs directement du régime de Téhéran.

L'Iran envoie ses ordres via Hassan Erlo, a ajouté le ministre.

Mouammar al-Eryani affirme que ces pratiques révèlent à la communauté internationale les tentatives de l'Iran d'imposer son contrôle sur le Yémen, dans le cadre de son «projet d'expansion dans toute la région», et accuse la milice houthie d’être un «abject instrument pour mettre en œuvre ce projet». 

Sans mesures punitives sévères imposées par la communauté internationale et sans pression militaire sur le terrain, les Houthis, soutenus par l'Iran, n'offriront pas de concessions et continueront de rejeter les initiatives visant à mettre fin à la guerre, affirment des experts du Yémen.

L'envoyé de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a déclaré mercredi qu'un accord de paix n'était pas proche, et que ses récents efforts intensifs pour trouver un terrain d'entente entre les factions en guerre au Yémen n'ont produit aucun résultat.

Des responsables proches des pourparlers ont déclaré à Arab News que les initiatives diplomatiques ont abouti à une impasse, lorsque les Houthis ont refusé de mettre fin à leur offensive meurtrière sur la ville centrale du Yémen de Marib, afin de permettre l'ouverture de l'aéroport de Sanaa et du port de Hodeidah, ainsi que l'arrêt complet des frappes aériennes de la coalition arabe.

«Ils ne sont pas non plus intéressés par la désescalade à l'intérieur du Yémen», confie à Arab News Nadwa al-Dawsari, une analyste du conflit yéménite, ajoutant que le principal objectif des actions des Houthis lors des pourparlers est d'arrêter les frappes aériennes de la coalition arabe qui ont contrecarré leur plan de prendre Marib.

«Les Houthis négocient pour faire sortir les Saoudiens du pays. Ils considèrent tout ce qui se passe à l'intérieur du Yémen comme un jeu équitable, qui est fondamentalement leur affaire interne. Ils sont toujours déterminés à prendre Marib et le reste du Yémen. Je ne sais pas pourquoi les acteurs internationaux impliqués dans les négociations refusent de le reconnaître», affirme-t-elle.

La pression mondiale s’est intensifiée sur les Houthis au cours des deux derniers mois pour qu’ils se conforment aux efforts de paix, et qu’ils mettent fin à l’escalade militaire, alors que les milices préparaient une offensive pour prendre le contrôle de Marib, riche en pétrole et dernier bastion du gouvernement dans le nord du Yémen. 

La milice a rejeté les appels à mettre fin aux attaques contre la ville, malgré les avertissements croissants selon lesquels l'offensive met en danger la vie de centaines de milliers de personnes.

Les experts et responsables du Yémen affirment que les Houthis ne croient pas à la paix avec leurs adversaires, et pensent qu'ils peuvent gagner militairement la guerre.

«Les conditions préalables des Houthis sont conçues pour perturber les efforts de paix. Le dossier yéménite est toujours utilisé par l’Iran dans sa lutte avec l’Arabie saoudite et les États-Unis », explique à Arab News Najib Ghallab, sous-secrétaire au ministère de l’Information du Yémen, et analyste politique.

Il estime que les interprétations de la communauté mondiale sur le conflit au Yémen sont désormais plus «matures», et il a reconnu que les Houthis ne voulaient pas vraiment conclure un accord pour mettre fin aux combats.

La communauté internationale pourrait imposer des sanctions à la milice, ou même soutenir militairement ses opposants, si les rebelles refusaient de mettre fin aux combats, poursuit Ghallab.

D’autres experts estiment que l’absence de pression internationale a encouragé le refus de la milice d’accepter les propositions de paix proposées par l’envoyé de l’ONU au Yémen ou par l’émissaire américain au Yémen, Tim Lenderking.

«Une autre négociation a échoué au Yémen en raison du rejet par les Houthis d'une solution politique. La diplomatie sans l'option de la coercition réussit rarement», a déclaré Norman Roule, un ancien responsable de la CIA, dans un message sur Twitter, réagissant à la déclaration de l'envoyé de l'ONU au Yémen.

Gregory Johnsen, un expert du Yémen, soutient que les pourparlers n'ont pas abouti à un accord puisque ni l'ONU ni les États-Unis n'ont d'influence sur les Houthis.

«C’est triste mais prévisible, l'ONU et les États-Unis ne prennent pas les bonnes décisions. Sans effet de levier sur les Houthis, ni l'offensive de Marib, ni la guerre ne prendront fin de sitôt. Comme toujours, les civils yéménites en paieront le prix», a-t-il déploré sur Twitter.

Les experts disent qu'une pression diplomatique et militaire coordonnée est nécessaire pour forcer la milice à mettre fin au conflit. Nadwa al-Dawsari pense qu'une option militaire mettrait fin à l'objection des Houthis aux initiatives de paix.

«Une pression militaire est nécessaire pour affaiblir suffisamment les Houthis, afin qu'ils sentent que des négociations en vue d'une solution pacifique sont leur meilleure alternative. Tant que les Houthis seront forts militairement, le Yémen continuera d'être en proie à la tourmente», assure-t-elle.

Ghallab appelle à une nouvelle résolution du Conseil de sécurité de l'ONU imposant une trêve à l'échelle nationale, et menaçant de sanctions toute partie qui violerait le cessez-le-feu. «Il doit y exister une force de pression de la communauté internationale pour contraindre les Houthis à accepter les négociations et à mettre fin à la guerre».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Israël mène une série de frappes contre le Hezbollah au Liban

Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
Des soldats libanais debout sur un véhicule militaire à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban. (AFP)
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  • Israël a frappé vendredi plusieurs sites du Hezbollah au sud et à l’est du Liban, ciblant notamment un camp d’entraînement de sa force d’élite al-Radwan, malgré le cessez-le-feu conclu en novembre 2024
  • Ces raids interviennent alors que l’armée libanaise doit achever le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah le long de la frontière israélienne d’ici le 31 décembre

BEYROUTH: Israël a mené une série de frappes aériennes contre le sud et l'est du Liban vendredi matin, selon les médias officiels, l'armée israélienne affirmant viser des objectifs du Hezbollah pro-iranien dont un camp d'entrainement.

Malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 avec le groupe islamiste libanais, Israël continue de mener des attaques régulières contre le Hezbollah, l'accusant de se réarmer.

Selon l'Agence nationale d'information (Ani), les raids de vendredi, qualifiés en partie de "violents", ont visé une dizaine de lieux, certains situés à une trentaine de km de la frontière avec Israël.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir "frappé un complexe d'entrainement" de la force d'élite du Hezbollah, al-Radwan, où des membres de la formation chiite apprenaient "l'utilisation de différents types d'armes", devant servir dans "des attentats terroristes".

L'armée israélienne a également "frappé des infrastructures militaires supplémentaires du Hezbollah dans plusieurs régions du sud du Liban", a-t-elle ajouté.

L'aviation israélienne avait déjà visé certains des mêmes sites en début de semaine.

Ces frappes interviennent alors que l'armée libanaise doit achever le démantèlement le 31 décembre des infrastructures militaires du Hezbollah entre la frontière israélienne et le fleuve Litani, situé à une trentaine de km plus au nord, conformément à l'accord de cessez-le-feu.

Les zones visées vendredi se trouvent pour la plupart au nord du fleuve.

Le Hezbollah a été très affaibli par la guerre, avec notamment l'assassinat de son chef historique, Hassan Nasrallah, par une frappe israélienne en septembre 2024 à Beyrouth.

Depuis, les Etats-Unis ont accru la pression sur les autorités libanaises pour désarmer le groupe.


Pluies diluviennes et vents puissants ajoutent au chaos qui frappe Gaza

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes. (AFP)
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  • A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre
  • Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza

GAZA: Pelle à la main, des Palestiniens portant des sandales en plastique et des pulls fins creusent des tranchées autour de leurs tentes dans le quartier de Zeitoun, à Gaza-ville, rempart dérisoire face aux pluies torrentielles qui s'abattent depuis des heures.

Dès mercredi soir, la tempête Byron a balayé le territoire palestinien, bordé par la mer Méditerranée, inondant les campements de fortune et ajoutant à la détresse de la population, déplacée en masse depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.

A Zeitoun, le campement planté au milieu des décombres a des allures cauchemardesques, sous un ciel chargé de gros nuages gris et blancs.

Sous des trombes d'eau, l'océan de toile et de bâches s'est transformé en marécage. Tous les auvents dégoulinent à grosses gouttes.

Accroupis sur des briques posées dans la boue, un groupe d'enfants mangent à même des faitouts en métal devant l'ouverture d'un petit abri en plastique, en regardant le ciel s'abattre sur le quartier.

"Nous ne savions pas où aller" 

A al-Zawaida, dans le centre de la bande de Gaza, des mares forcent les gens à marcher dans l'eau stagnante, qui leur arrive aux chevilles, ou à sauter d'un îlot de sable émergé à un autre.

"La nuit dernière a été terrible pour nous et pour nos enfants à cause des fortes pluies et du froid, les enfants ont été trempés, les couvertures et les matelas aussi. Nous ne savions pas où aller", raconte à l'AFP Souad Mouslim, qui vit sous une tente avec sa famille.

"Donnez-nous une tente décente, des couvertures pour nos enfants, des vêtements à porter, je le jure, ils ont les pieds nus, ils n'ont pas de chaussures", implore-t-elle.

"Jusqu'à quand allons-nous rester comme ça? C'est injuste", dit-elle en élevant la voix pour couvrir le bruit des gouttes frappant la toile.

Selon un rapport de l'ONU, 761 sites, abritant environ 850.000 déplacés, présentent un risque élevé d'inondation dans la bande de Gaza.

Le territoire connait généralement un épisode de fortes pluies en fin d'automne et en hiver, mais la dévastation massive due à la guerre l'a rendu plus vulnérable.

"La situation est désespérée", résume Chourouk Mouslim, une déplacée originaire de Beit Lahia, dans le nord de Gaza, elle aussi sous une tente à al-Zawaida.

"Nous ne pouvons même pas sortir pour allumer un feu" pour cuisiner ou se chauffer, déplore-t-elle, avant d'ajouter qu'elle n'a de toutes les manières ni bois, ni gaz.

Dans ce territoire dont les frontières sont fermées, où l'aide humanitaire arrive en quantité insuffisante selon l'ONU, malgré l'entrée en vigueur d'une trêve le 10 octobre, les pénuries empêchent une population déjà démunie de faire face à ce nouveau problème.

Lointaine reconstruction 

Sous les tentes, les plus chanceux bâchent le sol ou le recouvrent de briques pour empêcher que le sable humide ne détrempe leurs affaires. Dans les zones où le bitume n'a pas été arraché, des bulldozers continuent de déblayer les décombres des bâtiments détruits.

Beaucoup de gens restent debout, à l'entrée des abris, plutôt que de s'asseoir une surface mouillée.

"La tempête a eu un impact grave sur la population, des bâtiments se sont effondrés et une grande partie des infrastructures étant détruite, elles ne permettent plus d'absorber cet important volume de pluie", note Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile de Gaza.

Cette organisation, qui dispense des premiers secours sous l'autorité du Hamas, a affirmé que la tempête avait causé la mort d'une personne, écrasée par un mur ayant cédé. Elle a ajouté que ses équipes étaient intervenues après l'effondrement partiel de trois maisons durant les fortes pluies.

La Défense civile a averti les habitants restés dans des logements partiellement détruits ou fragilisés par les bombardements qu'ils se mettaient en danger.

"Les tentes, c'est inacceptable", estime M. Bassal, "ce qui doit être fourni maintenant, ce sont des abris qu'on peut déplacer, équipés de panneaux solaires, avec deux pièces, une salle de bain et toutes les installations nécessaires pour les habitants. Seulement à ce moment-là, la reconstruction pourra commencer".


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat