Après le piratage d'un oléoduc, la peur d'une pénurie dans les stations-service américaines

«Les gens regardent les infos et prennent peur», raconte le gérant d'une station Exxon à Raleigh. «Ils remplissent des bidons d'essence.» (Photo, AFP)
«Les gens regardent les infos et prennent peur», raconte le gérant d'une station Exxon à Raleigh. «Ils remplissent des bidons d'essence.» (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Après le piratage d'un oléoduc, la peur d'une pénurie dans les stations-service américaines

  • Colonial Pipeline, qui transporte près de 45% des carburants consommés sur la côte est du pays, s'active à rétablir l'essentiel de ses activités
  • La ministre de l'Energie Jennifer Granholm a assuré mardi qu'il n'y avait «pas de raison de faire des réserves de carburant»

NEW YORK: La peur d'une pénurie d'essence après l'attaque informatique d'un important réseau d'oléoducs aux Etats-Unis a provoqué mardi de longues files d'attentes dans certaines stations d'essence, poussant les autorités à prendre des mesures d'urgence pour faciliter l'approvisionnement et éviter la panique.

Colonial Pipeline, qui transporte près de 45% des carburants consommés sur la côte est du pays, s'active à rétablir l'essentiel de ses activités «d'ici la fin de la semaine».

Confirmant cet objectif, la ministre de l'Energie Jennifer Granholm a assuré mardi qu'il n'y avait «pas de raison de faire des réserves de carburant». C'est un «problème d'approvisionnement, pas une pénurie d'essence», a-t-elle martelé depuis la Maison Blanche.

Le gouvernement a pris plusieurs mesures d'urgence pour temporiser. 

Mais certains conducteurs craignent malgré tout de manquer et se dépêchent de remplir leur réservoir, en particulier dans le sud-est des Etats-Unis.

«Les gens regardent les infos et prennent peur», raconte le gérant d'une station Exxon à Raleigh, une grande ville de l'est du pays, qui n'a pas souhaité donner son nom. «Ils remplissent des bidons d'essence.»

Même si sa station été de nouveau approvisionnée il y a deux jours, ses huit pompes fonctionnent à plein et il s'attend à être à sec dans la soirée.

La ministre de l'Energie a assuré que les autorités n'auraient «aucune tolérance» pour les commerçants qui voudraient profiter de la situation en faisant grimper les prix.

Calme sur les marchés

Selon un analyste du site spécialisé dans le suivi des prix de l'essence GasBuddy, environ 8% des stations services en Virginie, 10% en Caroline du Nord et 7% en Géorgie étaient à court de carburant en fin d'après-midi.

Et le prix moyen dans le pays d'un gallon d'essence (3,79 litres) est à 2,99 dollars, «son plus haut niveau depuis 2014», affirme Patrick De Haan en rappelant que le coût d'un plein est en forte hausse depuis que l'économie américaine a commencé à rebondir. 

Les spécialistes du marché pétrolier ne s'affolent pas: le prix du contrat d'essence de référence coté à New York a bien temporairement grimpé dimanche soir, mais il est depuis redescendu sous son niveau de vendredi, avant l'annonce de la cyberattaque.

«Les informations selon lesquelles des maisons de courtage sont en train de réserver des cargaisons d'essence en provenance d'Europe maintiennent le calme» sur le marché de l'or noir, avance Phil Flynn, de Price Futures Group. 

Exemptions pour les camions

Selon la police fédérale américaine, le piratage informatique a été mené par le groupe criminel Darkside qui a utilisé un rançongiciel, ou «ransomware», un programme qui exploite des failles de sécurité pour encrypter les systèmes informatiques et exiger une rançon pour les débloquer.

Il a touché le plus grand opérateur d'oléoducs pour produits raffinés dans le pays, qui transportent de l'essence et du diesel sur plus de 8 800 km à travers les Etats-Unis, depuis les raffineries installées sur la côte du Golfe du Mexique autour de la métropole texane de Houston jusqu'au nord-est des Etats-Unis dans la région de New York.

Pour atténuer les perturbations, les autorités américaines ont autorisé dès dimanche soir les chauffeurs routiers transportant des produits raffinés à travailler plus longtemps qu'habituellement. 

Mardi, l'Agence de protection de l'environnement (EPA) a «accordé une dérogation temporaire pour assurer qu'un approvisionnement adéquat en essence soit disponible dans les zones touchées».

Cette dérogation, qui permet d'assouplir temporairement la réglementation environnementale dans les zones urbaines, est valable jusqu'au 18 mai et concerne la capitale fédérale Washington, ainsi que les Etats du Maryland, de Pennsylvanie et de Virginie, détaille l'EPA.

Les gouverneurs de Géorgie, de Caroline du Nord et de Virginie ont pour leur part déclaré l'état d'urgence afin de faciliter l'approvisionnement, en levant par exemple les limites de poids pour les camions transportant du carburant. 

Le ministère des Transports envisage aussi d'éventuellement lever certaines obligations pour faciliter l'acheminement de pétrole par navire depuis le golfe du Mexique. 

Colonial Pipeline continue pour sa part à rouvrir progressivement des lignes latérales opérées manuellement, selon un communiqué diffusé mardi soir. 

Elle assure avoir écoulé l'équivalent de 967 000 barils (environ 41 millions de gallons) depuis l'interruption de ses services et a mis de côté 2 millions de barils prêts à être envoyés dans les oléoducs dès que le système aura complètement redémarré. 


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur son excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.