Le Royaume-Uni condamne les tirs du Hamas depuis Gaza, pas Israël

Le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Dominic Raab, s'adresse à une Chambre des communes dans un contexte de distanciation sociale, à Londres, le 26 novembre 2020. (AFP)
Le ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, Dominic Raab, s'adresse à une Chambre des communes dans un contexte de distanciation sociale, à Londres, le 26 novembre 2020. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

Le Royaume-Uni condamne les tirs du Hamas depuis Gaza, pas Israël

  • Des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi les Palestiniens ces derniers jours
  • La représentante de la Campagne de solidarité avec la Palestine confie à Arab News que le refus de condamner Israël n'est «pas surprenant» mais tout de même «consternant»

LONDRES : Le ministre britannique des affaires étrangères a fait l'objet de critiques pour avoir condamné les roquettes qui ont visé Israël, sans condamner pour autant les bombardements de Gaza, qui ont fait des dizaines de morts dont des enfants, ni les violences qui ont fait des centaines de blessés palestiniens à Jérusalem au cours des jours précédents.

Dans un tweet de Dominic Raab – retweeté par le ministre d'État pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, James Cleverly – le Royaume-Uni affirme qu'il «condamne les tirs de roquettes sur Jérusalem et sur certains endroits en Israël. La violence qui sévit actuellement à Jérusalem et à Gaza doit cesser. Il faut parvenir de toute urgence à une désescalade à tous les niveaux, et mettre fin au ciblage des civils».

Roua Naboulsi, responsable de la communication et des relations avec les médias au sein de la Campagne de solidarité avec la Palestine, déclare à Arab News qu'il n'est «pas surprenant mais tout de même consternant» que M. Raab choisisse de condamner les tirs de roquettes depuis Gaza tandis qu'il «passe sous silence le ciblage et les assassinats systématiques de civils et d'enfants par Israël, le nettoyage ethnique que celui-ci mène actuellement à Jérusalem, ainsi que ses lois et politiques discriminatoires à l'égard des Palestiniens, qui les privent de leurs droits».

Selon elle, «ces lois et politiques sont assimilables à un apartheid, comme l'a récemment reconnu Human Rights Watch. Israël est incapable de commettre ces crimes sans le soutien et la complicité de gouvernements comme celui du Royaume-Uni. Il est grand temps de changer cette attitude. Le gouvernement (britannique) est tenu de dénoncer ces crimes contre l'humanité et de demander des comptes à Israël».

Au terme de la violence qui a fait rage pendant plusieurs jours à l'intérieur et dans les environs de la mosquée Al-Aqsa, des militants palestiniens ont tiré lundi des roquettes vers Jérusalem et le sud d'Israël. Ils soutiennent que cette action représente une punition pour les violences infligées aux Palestiniens dans la ville.

Amnesty International a annoncé lundi qu'Israël avait fait «usage de la force de manière répétée, injustifiée et excessive» contre des «manifestants palestiniens en grande partie pacifiques ces derniers jours» à Jérusalem, ce qui a fait 840 blessés.

Des policiers israéliens ont été vus en train de tirer des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes, dont plusieurs ont atterri à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa. Par ailleurs, des images publiées sur les réseaux sociaux montrent des Israéliens qui font la fête alors que des incendies ravagent le lieu saint.

Pour leur part, les députés de l'opposition britannique ont condamné les bombardements israéliens. «En regardant les images des frappes aériennes israéliennes qui tuent hommes, femmes et enfants à Gaza, je transmets ma solidarité, mon amour et mes prières au peuple palestinien», a tweeté la députée travailliste Zarah Sultana.

«Ces attaques barbares doivent être condamnées et les colonies illégales, l'occupation et le siège imposés par Israël doivent cesser.»

Dans un entretien accordé à Arab News, Chris Doyle, directeur du Conseil pour la compréhension arabo-britannique, a déclaré: «La communauté internationale doit amener toutes les parties impliquées dans ce conflit à assumer leurs obligations. Principalement, Israël n'aurait jamais dû procéder à des expulsions forcées des Palestiniens, à la construction de colonies et au traitement sévère et violent des protestations, et aux agressions qu'il a commises devant la mosquée Al-Aqsa.»

M. Doyle affirme par ailleurs: «Le Hamas a tort de lancer des roquettes sur Israël sans discernement et le ministre des Affaires étrangères a bien raison de condamner cette pratique. Cependant, l'expérience douloureuse du passé nous apprend que les bombardements israéliens sur Gaza ne visent pas avec précision les lanceurs de roquettes. Les guerres antérieures ont montré qu'Israël a tendance à “tondre la pelouse” et finit par tuer des centaines de milliers de Palestiniens et détruire de vastes zones de la bande de Gaza.»

M. Doyle souligne qu’ «il est indispensable que la communauté internationale demande des comptes à toutes les parties impliquées. C'est en s’abstenant de demander aux parties de rendre des comptes – en particulier à Israël, qui a souvent obtenu un “feu vert” par le passé – que nous en sommes arrivés à la situation actuelle».
 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com