À La Mecque, la Grande Mosquée illustre la réussite du ramadan

Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l'Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. (AFP)
Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l'Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

À La Mecque, la Grande Mosquée illustre la réussite du ramadan

  • L'Autorité chargée de veiller à la sécurité des pèlerins dans les Lieux saints dévoile les coulisses de son action
  • «L'État a mobilisé toutes ses ressources humaines et matérielles afin de couvrir plusieurs aspects, notamment l'ingénierie, la technique et les services, dans le souci du confort des pèlerins»

LA MECQUE: Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l’Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. Assurer la sécurité et l'approvisionnement en nourriture de ces immenses foules est une tâche monumentale en temps normal mais la pandémie est venue alourdir les préparatifs.

En 2020, l'Arabie saoudite a interdit aux visiteurs étrangers d'effectuer le pèlerinage islamique, ou le Hajj, dans une tentative de contenir la pandémie du coronavirus. Seul un nombre restreint de croyants vivant dans le Royaume a été autorisé à y participer.

À présent que les vols ont repris et que les frontières du Royaume ont été rouvertes, les fidèles sont désormais autorisés à se rendre en Arabie saoudite, à condition de se plier à une série de protocoles rigoureux.

La présidence générale des affaires des deux Saintes Mosquées, chargée de superviser ces protocoles, œuvre toute l'année afin d’améliorer l'expérience des visiteurs et du personnel. Son porte-parole, Hani Haider, a précisé dans une déclaration publiée récemment que «la vaccination est un impératif pour pouvoir accomplir l’Omra et prier dans les deux Saintes Mosquées».

«C'est la première condition requise pour ceux qui demandent une autorisation pour prier, accomplir l’Omra ou visiter la Grande Mosquée de La Mecque. Les autorisations sont accordées via les applications Eatmarna ou Tawakkalna. Pour accéder à la mosquée du Prophète à Médine, il faut passer par l'application Tawakkalna

«Cela s'applique aux personnes qui ont reçu la première dose du vaccin au moins quatorze jours avant leur visite et aux personnes qui se sont complètement rétablies après avoir contracté le coronavirus.»

«Trois voies à proximité de la Sainte Kaaba sont réservées aux personnes âgées et aux personnes ayant des besoins particuliers. Six entrées sont réservées aux pèlerins qui sont autorisés à se rendre par groupes jusqu'à l’esplanade du Mataf en suivant quatorze voies virtuelles», ajoute-t-il.

M. Haider appelle les pèlerins à suivre ces voies pour faciliter la circulation, et les invite à respecter les mesures préventives mises en place pour garantir la sécurité de tous.

Ces mesures sont en grande partie gérées par l'Agence des affaires techniques et des services de la présidence. Sur les passerelles et les places du Mataf, son personnel distribue des bouteilles d’eau jetables provenant du puits de Zamzam.

L’agence supervise également le transport des visiteurs à l'intérieur de la Grande Mosquée et organise leur entrée et leur sortie. Elle aide en outre les personnes ayant des besoins particuliers et supervise le processus de préparation, de désinfection et de diffusion du parfum.

L'agence organise le déplacement des pèlerins à l'intérieur et sur les places de la Grande Mosquée en collaboration avec une équipe de surveillance pour s'assurer du respect des mesures de distanciation liées à la Covid-19.

Ses 4 000 agents de propreté désinfectent et parfument la Grande Mosquée dix fois par jour, utilisant plus de 60 000 litres de désinfectant et 1 200 litres de désodorisant.

En outre, plus de 70 équipes présentes sur le terrain ont suivi une formation pour désinfecter la Grande Mosquée, ses places extérieures et ses salles de bains à l'aide de produits écologiques soigneusement sélectionnés afin de garantir la sécurité des visiteurs.

Dans le cadre des précautions sanitaires, plus de 500 machines automatiques de désinfection des mains, équipées de capteurs, ont été disposées à travers la mosquée.

Le département des Transports a renforcé de son côté sa capacité afin de répondre aux besoins des visiteurs de la Grande Mosquée avec plus de 5 000 véhicules ordinaires et 3 000 véhicules électriques.

Des autocollants soulignant l'importance de la distanciation sociale sont disponibles aux points de distribution, tandis que d'autres signes collés sur les véhicules attestent que ceux-ci sont désinfectés avant et après utilisation.

L'Agence des affaires techniques et des services a également recruté plus de 100 observateurs qui seront déployés aux portes de la Grande Mosquée pour accueillir les pèlerins et les guider vers les zones désignées.

Dix portes sont réservées aux pèlerins, notamment la porte du roi Fahd; la porte Ajyad; la porte Safa; la porte du Prophète; la porte Bani Shaybah; la porte Al-Marwah; la porte Al-Arqam et le pont Al-Marwah.

Des agents de sécurité sont prêts à guider les fidèles si les lieux de prière deviennent surpeuplés.

Parmi les tâches les plus importantes de l'agence figure notamment la supervision du fonctionnement des 200 escaliers roulants et des 14 ascenseurs qui est assurée par plus de 90 ingénieurs et techniciens saoudiens. Ingénieurs et techniciens sont également chargés de vérifier le système de sonorisation qui compte près de 8 000 haut-parleurs, 9 microphones pour l'imam et 6 microphones pour le muezzin.

L'agence se charge en outre d'assurer la climatisation des places de la Grande Mosquée au moyen d’une technologie de pulvérisation d'eau, qui absorbe la chaleur de l'air extérieur et abaisse la température.

Les places de la Grande Mosquée comptent près de 250 ventilateurs de pulvérisation qui sont utilisés pendant les heures de prière, lorsque les places de la Grande Mosquée sont saturées et que la température est élevée.

«L'État a mobilisé toutes ses ressources humaines et matérielles afin de couvrir plusieurs aspects, notamment l'ingénierie, la technique et les services, dans le souci du confort des pèlerins», explique à Arab News Kamelia benta Mohammed al-Daadi, secrétaire adjointe aux services pour les femmes et aux affaires administratives.

Son département a lancé quatre initiatives destinées à améliorer la sécurité et le confort des visiteuses.

La première initiative, baptisée «Safe Sanctuary»(ou «sanctuaire sécurisé»), porte sur la gestion des places et des transports réservés aux femmes, la fourniture de foulards étiquetés et la sensibilisation aux mesures préventives grâce à un système de code-barres qui permet d'identifier les comportements inappropriés.

La deuxième initiative porte le nom de «Good Hospitality» (ou «accueil chaleureux»). Elle contrôle les portes réservées aux femmes, les accueille, les guide et leur propose des services en plusieurs langues.

La troisième initiative concerne l'hygiène et la désinfection des tapis de la Grande Mosquée ce qui permettra aux femmes de rompre leur jeûne et d'effectuer les Tarawih en toute sécurité et hygiène.

Le logo de l'initiative est imprimé sur tous les équipements désinfectés et le personnel a suivi une formation pour manipuler les appareils de désinfection et distribuer des désinfectants et des produits sanitaires dans les établissements pour femmes.

Enfin, la Women Suqya Zamzam Unit du département est chargée de distribuer aux femmes des bouteilles d'eau provenant du puits de Zamzam.

Le Département général pour l'administration, la planification, le perfectionnement des institutions et la technologie a initié de son côté quatre initiatives visant à mieux former son personnel. La première, surnommée «Digital Flashes» relève de l'Unité des services technologiques et électroniques. 

«Elle consiste à rédiger et à concevoir des publications à caractère éducatif destinées à enrichir les connaissances et à développer les compétences numériques. Elle les publie chaque jour sur les différentes plates-formes de réseaux sociaux pendant le mois sacré du ramadan», précise Mme Al-Daadi.

Proficiency (ou «compétence») est une autre initiative conduite par l'Unité de planification, de perfectionnement institutionnel et de qualité. Elle a pour objectif de diffuser de manière active le message et la vision des deux Saintes Mosquées, et d'organiser des ateliers éducatifs.

La troisième, baptisée «Rehabilitation» (ou «réhabilitation»), est mise en œuvre par l'Unité des services des travailleuses intérimaires afin de proposer aux travailleuses intérimaires un programme de réhabilitation avant le début de la saison du Hajj et pour célébrer également la Journée mondiale des managers.

«La quatrième initiative est intitulée “Enrichment” (“enrichissement”) et réalisée par l'Académie de formation pour les femmes», précise Mme Al-Daadi.

«Elle consiste à organiser des forums de sensibilisation qui permettent d’établir des liens entre les employées de la Grande Mosquée et les pèlerines afin de renforcer le niveau de préparation.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle

L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
L'artiste saoudien Ahaad Alamoudi présente « The Social Health Club » à Bâle. (Photo Fournie)
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  • Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif.
  • « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018.

RIYAD : Ce mois-ci, l'artiste saoudienne Ahaad Alamoudi fait monter la température au Basel Social Club qui se tient jusqu'au 21 juin dans la ville suisse avec sa dernière installation, « The Social Health Club ». 

Fraîchement conçue, cette installation baignée de jaune, ancrée dans les œuvres passées de l'artiste, offre une expérience sensorielle riche et complexe ainsi qu'un commentaire culturel incisif. Elle marque également une première pour l'artiste avec un élément de performance en direct.

Basée à Djeddah, Alamoudi est connue pour créer des installations multimédias immersives s'inspirant de la dynamique complexe de son pays natal en pleine évolution. « The Social Health Club » s'articule autour d'objets trouvés au marché Haraj de Djeddah en 2018, notamment divers équipements de sport, dont un rameur.

« Ce sont des pièces que j'ai chinées dans des brocantes. J'aime le fait qu'aucune instruction n'accompagne ces machines : je ne connais ni leur nom, ni leur provenance, ni leur fabricant. Mais elles font désormais partie du paysage urbain dans lequel j'évolue. J'ai essayé de créer un espace ludique », a-t-elle déclaré à Arab News. 

Dans « The Social Health Club », les équipements, peints principalement dans un jaune vif et saturé, restent intacts, symbolisant une culture obsédée par l'auto-optimisation. Au cœur de l'installation se trouve un caméo représentant un fer à repasser peint en jaune, déjà présent dans son œuvre vidéo de 2020 intitulée « Makwah Man » (Makwah signifie « fer à repasser » en arabe).

« Beaucoup de mes œuvres sont issues d'un récit que je crée dans une vidéo. Dans « Makwah Man », cet homme vêtu d'une thobe jaune repasse un long morceau de tissu jaune au milieu du désert. Et pendant qu'il repasse, il nous dit comment vivre notre vie. Mais en nous disant comment vivre notre vie, il commence aussi à remettre en question la sienne, à comprendre le rôle du pouvoir, à prendre conscience de la pression du changement et de l'adaptation », explique Alamoudi. 

« Le jaune est présent dans la vidéo, mais l'artiste porte également une thobe jaune. Il y a aussi, dans cette version présentée à Art Basel, un portant de thobes jaunes qui tournent dans l'exposition. Pour moi, la thobe jaune est un symbole unificateur. J'essaie de dire que nous vivons tous cela différemment. Ainsi, dans la performance (pour « The Social Health Club »), un culturiste local vêtu d'une thobe jaune fera des exercices sur ces machines. Il n'a pas de règles à suivre. Il ne connaît rien, ne sait pas comment utiliser « correctement » l'équipement. Il entrera dans l'espace et utilisera les machines comme il le pourra.

« La performance sera enregistrée. Mais je pense que c'est plutôt une activation », a-t-elle poursuivi. « Ce n'est pas l'œuvre elle-même. L'œuvre existe sous la forme des machines. 

« Le Social Health Club » a été créé en étroite collaboration avec la conservatrice Amal Khalaf. Ensemble, ils se sont rendus à Djeddah où Alamoudi a pu découvrir avec elle des « machines un peu inhabituelles, différentes des machines classiques que l'on trouve dans les salles de sport et dont tout le monde connaît immédiatement l'utilité », explique Alamoudi.

« Elle est vraiment incroyable », a-t-elle poursuivi. « Nous avons vraiment construit cet espace ensemble. En gros, j'ai principalement créé la vidéo ; tout le reste a été construit à partir de là. Elle m'a beaucoup aidée. Elle s'est vraiment intéressée aux changements sociaux et à la manière dont nous les abordons. Notre collaboration a été parfaite. »

Le jaune domine chaque centimètre carré de l'œuvre, de manière délibérée et intense. 

« Je suis obsédé par les symboles dans certaines de mes œuvres. Et cela s'accompagne également d'une couleur », explique Alamoudi. « Je voulais mettre en valeur quelque chose de luxueux, de coloré, presque comme de l'or, mais qui n'est pas de l'or. Son apparence est assez austère. » 

Le jaune est à la fois une invitation et un avertissement. « Je pense que le jaune est également assez trompeur. J'aime cette couleur qui incite les gens à s'approcher pour voir ce qui se passe, mais qui les amène en même temps à se demander ce que c'est  elle est si agressive qu'elle en devient un peu inconfortable. »

L'interaction du spectateur est essentielle à la signification de l'œuvre. 

« Je pense que les machines représentent quelque chose et qu'elles véhiculent quelque chose, mais elles sont en réalité activées par les gens, par ce que les gens font avec elles », explique Alamoudi. « C'est pourquoi j'encourage beaucoup de spectateurs à interagir avec les œuvres, à les utiliser ou à essayer de les utiliser sans aucune instruction. Beaucoup de personnes qui entrent dans l'espace peuvent avoir peur de les toucher ou d'interagir avec elles. La présence de l'artiste qui active les structures ajoute une autre dimension à l'œuvre elle-même. »

Elle espère que les visiteurs se sentiront libres d'explorer les œuvres, sans être encombrés par des attentes.

« Les gens sont censés les utiliser à leur guise. Ils peuvent s'asseoir dessus, se tenir debout dessus, les toucher — ils peuvent aussi les laisser tranquilles », conclut-elle en riant. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com  


La "Tour des arts" redonne du sens et de la couleur au Boulevard des Sports de Riyad

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
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  • Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.
  • Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

RIYADH : Lorsque vous vous aventurez sur la promenade de la dernière attraction de la capitale, le Sports Boulevard, un nouveau point de repère ne manque pas d'attirer votre attention.

Une tour située à l'intersection de la route Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz et de la route Prince Turki bin Abdulaziz Al-Awwal est pleine de couleurs et de caractère.  

L'auteur de cette œuvre, baptisée "The Arts Tower", est l'artiste saoudien de renom Abdulnasser Gharem, qui, dès le début de sa carrière, a mis l'accent sur le quotidien dans le paysage architectural avec des œuvres telles que "Siraat" (Le chemin) et "Road to Makkah" (La route de La Mecque). 

La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)
La Arts Tower, à l'intersection de Prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Road et Prince Turki bin Abdulaziz Al Awwal Road, déborde de couleurs et de caractère. (Photo Fournie)

Gharem a déclaré à Arab News : "Cette œuvre est le témoin de la transformation qui s'opère ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle qui prouve l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Je pense que la tour représente cette transformation, en particulier parce qu'elle transforme l'un des symboles de l'énergie en un phare pour l'expression créative".

Anciennement l'un des nombreux pylônes électriques de 83,5 mètres, la tour devait être supprimée dans le cadre du projet du boulevard des sports.

"J'ai demandé si je pouvais en avoir une", a déclaré M. Gharem, expliquant qu'en tant qu'un des artistes nominés pour proposer une œuvre destinée à embellir le boulevard, il tenait à utiliser la structure existante.  

Points marquants

La proposition retenue comporte un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade animée de la tour.

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, notamment la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

L'auteur et conservateur Nato Thompson a déclaré à propos de l'œuvre dans un communiqué : "En réaffectant un symbole de l'infrastructure énergétique et en le transformant en phare de l'expression artistique, Gharem met en lumière l'évolution du rôle de la culture et de l'art dans le parcours de développement de l'Arabie saoudite.

"Elle est la preuve vivante de l'engagement du Royaume à entretenir son paysage culturel, en faisant des arts et de la créativité un élément indissociable de son identité, tout comme le pétrole et l'énergie l'ont été dans le passé".

La proposition sélectionnée comprend un total de 691 panneaux colorés qui ont été installés pour donner vie à la façade vibrante de la tour.

Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)
Abdulnasser Gharem, artiste saoudien (Photo Fournie)

Il utilise des éléments de l'architecture saoudienne et des motifs que nous reconnaissons dans nos anciennes maisons, principalement la forme triangulaire.  

"J'ai eu la chance que la tour soit composée de triangles, une forme géométrique qui rassemble les différentes régions du Royaume et les caractéristiques historiques de nos débuts, ce qui en fait un symbole d'unité", explique M. Gharem.  

Les pièces utilisées sont toutes liées au grand récit du Royaume, y compris la diversité économique, les transformations culturelles et les changements sociaux.

Cette pièce est un témoin de la transformation qui se produit ici. C'est un symbole d'investissement dans l'infrastructure culturelle, preuve de l'importance de cette dernière pour toute société ou communauté. Abdulnasser Gharem, artiste saoudien.

"Les couleurs font allusion au lien entre notre histoire et notre patrimoine et les concepts de gaieté et d'hospitalité mentale. Une tour vous oblige toujours à lever les yeux".

Pour M. Gharem, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite, tout comme "The Arts Tower", lève constamment les yeux vers le haut, motivant les gens à sauter du familier à l'inattendu, les poussant à embrasser l'avenir avec imagination.

"L'œuvre est basée sur la lumière du soleil", a-t-il déclaré. "La lumière du jour donne une dimension complètement différente à l'œuvre par rapport à son éclairage urbain pendant la nuit. 

L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)
L'esquisse de "The Arts Tower" d'Abdulnasser Gharem. (Photo Fournie)

"Les couleurs ne se contentent pas d'apparaître ; elles changent, se transforment et s'animent de différentes manières tout au long de la journée. Ici, la nature devient un élément crucial de la structure".

Même le vent a joué un rôle dans la détermination du nombre et de l'emplacement des pièces colorées utilisées. "Il m'a appris qu'il fallait des espaces pour permettre à l'œuvre de respirer et m'a forcé à m'humilier devant le pouvoir de la nature.

"Le vent est devenu mon partenaire dans la conception", a-t-il déclaré.

La "Tour des arts" est conçue pour que les gens se sentent représentés et connectés.

Alors que le boulevard des sports encourage l'activité physique, ce point de repère créatif a un objectif plus profond : c'est un espace de réflexion destiné à inspirer l'interaction humaine et la communauté - et plus important encore, à inviter les gens à ralentir, à s'engager et à réfléchir à l'avenir.

"La culture est l'un des facteurs clés du développement de notre pays. En fin de compte, la culture est aussi importante que l'énergie. Cela vaut la peine d'investir dans ce domaine, et c'est un certificat attestant que le Royaume s'est engagé à nourrir sa scène culturelle", a déclaré M. Gharem. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Quand Pompidou "copie" le Louvre: 100 artistes exposent à Metz

Centre Pompidou (Photo AFP)
Centre Pompidou (Photo AFP)
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  • À partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».
  • Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

METZ, FRANCE : Faire revivre des œuvres du Louvre à travers le regard de 100 artistes : à partir de samedi, des « copistes » exposent au Centre Pompidou-Metz leur réinterprétation de classiques de l'art qu'ils « réactivent ».

Les commissaires de l'exposition, Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du musée du Louvre, et Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz, ont voulu en faire « une radioscopie de l'art contemporain et une exposition pour les amoureux de l'histoire de l'art ».

L'exposition est le résultat d'une « invitation envoyée à 100 artistes, non copistes a priori, à réactiver des œuvres du patrimoine », résume Donatien Grau.

Ici, une sculpture romaine recouverte de ballons métalliques colorés attire l'œil du visiteur : il s'agit d'une copie réalisée par l'artiste américain Jeff Koons de L'Hermaphrodite endormi, une sculpture antique dont on ignore l'auteur.

Un peu plus loin, plusieurs artistes ont fait le choix de créer leur interprétation de La Liberté guidant le peuple (1830) d'Eugène Delacroix : c'est le cas de Bertrand Lavier avec Aux armes citoyens (2025), dans lequel il se concentre sur les armes et le drapeau peints dans la version originale.

« La Vierge et l'Enfant au chancelier Rolin » (XVe siècle), peint par Jan Van Eyck, a aussi été en partie copié par l'Irano-Américain Y.Z. L'artiste Kami, quant à lui, a décidé de s'emparer d'un petit détail de l'œuvre originale, les mains, qu'il a reproduit comme un symbole. 

On peut aussi découvrir « la Joconde » copiée par le collectif Claire Fontaine, qui a camouflé son visage d'une tache noire, lui ôtant son sourire énigmatique.

Toutes ces œuvres, produites à partir d'autres œuvres, ont été créées spécialement pour cette exposition.

Giulia Andreani a réalisé trois portraits de femmes, a aimé « se heurter à des œuvres du Louvre », « détourner la technique » et « exploser le format ».

Chiara Parisi note que certaines copies sont réalisées presque à l'identique : « On est un peu déstabilisés » dans un premier temps en les regardant, puis « après on reconnaît la patte de l'artiste ».

D'autres, au contraire, ont détourné les originaux pour en faire des créations où « les œuvres ne sont pas là pour être reconnues », précise-t-elle. 

L'artiste Neila Czermak Ichti a détourné le tableau Roger délivrant Angélique (1819) de Jean-Auguste-Dominique Ingres. Dans sa version, « tout le monde a un peu changé de place. Le défi consistait à ce que le monstre n'ait pas la même place sans pour autant devenir une victime comme Angélique dans la version originale.

Donatien Grau a également mis en garde : « Le sujet de l'exposition n'est pas la copie, mais la pluralité des copistes. » « Copier, aujourd'hui, ce n'est pas se mettre face au tableau et le dupliquer. C'est mille autres choses » illustrées dans l'exposition.

Cela met aussi en valeur le patrimoine, qui « n'existe que quand on le recrée, qu'on le fait vivre, quand on l'habite », selon Donatien Grau.

Les œuvres originales n'ont pas été transportées à Metz : le visiteur peut les retrouver reproduites dans le catalogue d'exposition (25 euros) qui, selon Mme Parisi, « prolonge la visite ».

L'exposition « Copistes. En collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre » est visible jusqu'au 2 février 2026.