À La Mecque, la Grande Mosquée illustre la réussite du ramadan

Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l'Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. (AFP)
Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l'Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. (AFP)
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Publié le Mercredi 12 mai 2021

À La Mecque, la Grande Mosquée illustre la réussite du ramadan

  • L'Autorité chargée de veiller à la sécurité des pèlerins dans les Lieux saints dévoile les coulisses de son action
  • «L'État a mobilisé toutes ses ressources humaines et matérielles afin de couvrir plusieurs aspects, notamment l'ingénierie, la technique et les services, dans le souci du confort des pèlerins»

LA MECQUE: Chaque année, des millions de fidèles affluent vers l’Arabie saoudite pour prier dans les deux Saintes Mosquées de La Mecque et de Médine. Assurer la sécurité et l'approvisionnement en nourriture de ces immenses foules est une tâche monumentale en temps normal mais la pandémie est venue alourdir les préparatifs.

En 2020, l'Arabie saoudite a interdit aux visiteurs étrangers d'effectuer le pèlerinage islamique, ou le Hajj, dans une tentative de contenir la pandémie du coronavirus. Seul un nombre restreint de croyants vivant dans le Royaume a été autorisé à y participer.

À présent que les vols ont repris et que les frontières du Royaume ont été rouvertes, les fidèles sont désormais autorisés à se rendre en Arabie saoudite, à condition de se plier à une série de protocoles rigoureux.

La présidence générale des affaires des deux Saintes Mosquées, chargée de superviser ces protocoles, œuvre toute l'année afin d’améliorer l'expérience des visiteurs et du personnel. Son porte-parole, Hani Haider, a précisé dans une déclaration publiée récemment que «la vaccination est un impératif pour pouvoir accomplir l’Omra et prier dans les deux Saintes Mosquées».

«C'est la première condition requise pour ceux qui demandent une autorisation pour prier, accomplir l’Omra ou visiter la Grande Mosquée de La Mecque. Les autorisations sont accordées via les applications Eatmarna ou Tawakkalna. Pour accéder à la mosquée du Prophète à Médine, il faut passer par l'application Tawakkalna

«Cela s'applique aux personnes qui ont reçu la première dose du vaccin au moins quatorze jours avant leur visite et aux personnes qui se sont complètement rétablies après avoir contracté le coronavirus.»

«Trois voies à proximité de la Sainte Kaaba sont réservées aux personnes âgées et aux personnes ayant des besoins particuliers. Six entrées sont réservées aux pèlerins qui sont autorisés à se rendre par groupes jusqu'à l’esplanade du Mataf en suivant quatorze voies virtuelles», ajoute-t-il.

M. Haider appelle les pèlerins à suivre ces voies pour faciliter la circulation, et les invite à respecter les mesures préventives mises en place pour garantir la sécurité de tous.

Ces mesures sont en grande partie gérées par l'Agence des affaires techniques et des services de la présidence. Sur les passerelles et les places du Mataf, son personnel distribue des bouteilles d’eau jetables provenant du puits de Zamzam.

L’agence supervise également le transport des visiteurs à l'intérieur de la Grande Mosquée et organise leur entrée et leur sortie. Elle aide en outre les personnes ayant des besoins particuliers et supervise le processus de préparation, de désinfection et de diffusion du parfum.

L'agence organise le déplacement des pèlerins à l'intérieur et sur les places de la Grande Mosquée en collaboration avec une équipe de surveillance pour s'assurer du respect des mesures de distanciation liées à la Covid-19.

Ses 4 000 agents de propreté désinfectent et parfument la Grande Mosquée dix fois par jour, utilisant plus de 60 000 litres de désinfectant et 1 200 litres de désodorisant.

En outre, plus de 70 équipes présentes sur le terrain ont suivi une formation pour désinfecter la Grande Mosquée, ses places extérieures et ses salles de bains à l'aide de produits écologiques soigneusement sélectionnés afin de garantir la sécurité des visiteurs.

Dans le cadre des précautions sanitaires, plus de 500 machines automatiques de désinfection des mains, équipées de capteurs, ont été disposées à travers la mosquée.

Le département des Transports a renforcé de son côté sa capacité afin de répondre aux besoins des visiteurs de la Grande Mosquée avec plus de 5 000 véhicules ordinaires et 3 000 véhicules électriques.

Des autocollants soulignant l'importance de la distanciation sociale sont disponibles aux points de distribution, tandis que d'autres signes collés sur les véhicules attestent que ceux-ci sont désinfectés avant et après utilisation.

L'Agence des affaires techniques et des services a également recruté plus de 100 observateurs qui seront déployés aux portes de la Grande Mosquée pour accueillir les pèlerins et les guider vers les zones désignées.

Dix portes sont réservées aux pèlerins, notamment la porte du roi Fahd; la porte Ajyad; la porte Safa; la porte du Prophète; la porte Bani Shaybah; la porte Al-Marwah; la porte Al-Arqam et le pont Al-Marwah.

Des agents de sécurité sont prêts à guider les fidèles si les lieux de prière deviennent surpeuplés.

Parmi les tâches les plus importantes de l'agence figure notamment la supervision du fonctionnement des 200 escaliers roulants et des 14 ascenseurs qui est assurée par plus de 90 ingénieurs et techniciens saoudiens. Ingénieurs et techniciens sont également chargés de vérifier le système de sonorisation qui compte près de 8 000 haut-parleurs, 9 microphones pour l'imam et 6 microphones pour le muezzin.

L'agence se charge en outre d'assurer la climatisation des places de la Grande Mosquée au moyen d’une technologie de pulvérisation d'eau, qui absorbe la chaleur de l'air extérieur et abaisse la température.

Les places de la Grande Mosquée comptent près de 250 ventilateurs de pulvérisation qui sont utilisés pendant les heures de prière, lorsque les places de la Grande Mosquée sont saturées et que la température est élevée.

«L'État a mobilisé toutes ses ressources humaines et matérielles afin de couvrir plusieurs aspects, notamment l'ingénierie, la technique et les services, dans le souci du confort des pèlerins», explique à Arab News Kamelia benta Mohammed al-Daadi, secrétaire adjointe aux services pour les femmes et aux affaires administratives.

Son département a lancé quatre initiatives destinées à améliorer la sécurité et le confort des visiteuses.

La première initiative, baptisée «Safe Sanctuary»(ou «sanctuaire sécurisé»), porte sur la gestion des places et des transports réservés aux femmes, la fourniture de foulards étiquetés et la sensibilisation aux mesures préventives grâce à un système de code-barres qui permet d'identifier les comportements inappropriés.

La deuxième initiative porte le nom de «Good Hospitality» (ou «accueil chaleureux»). Elle contrôle les portes réservées aux femmes, les accueille, les guide et leur propose des services en plusieurs langues.

La troisième initiative concerne l'hygiène et la désinfection des tapis de la Grande Mosquée ce qui permettra aux femmes de rompre leur jeûne et d'effectuer les Tarawih en toute sécurité et hygiène.

Le logo de l'initiative est imprimé sur tous les équipements désinfectés et le personnel a suivi une formation pour manipuler les appareils de désinfection et distribuer des désinfectants et des produits sanitaires dans les établissements pour femmes.

Enfin, la Women Suqya Zamzam Unit du département est chargée de distribuer aux femmes des bouteilles d'eau provenant du puits de Zamzam.

Le Département général pour l'administration, la planification, le perfectionnement des institutions et la technologie a initié de son côté quatre initiatives visant à mieux former son personnel. La première, surnommée «Digital Flashes» relève de l'Unité des services technologiques et électroniques. 

«Elle consiste à rédiger et à concevoir des publications à caractère éducatif destinées à enrichir les connaissances et à développer les compétences numériques. Elle les publie chaque jour sur les différentes plates-formes de réseaux sociaux pendant le mois sacré du ramadan», précise Mme Al-Daadi.

Proficiency (ou «compétence») est une autre initiative conduite par l'Unité de planification, de perfectionnement institutionnel et de qualité. Elle a pour objectif de diffuser de manière active le message et la vision des deux Saintes Mosquées, et d'organiser des ateliers éducatifs.

La troisième, baptisée «Rehabilitation» (ou «réhabilitation»), est mise en œuvre par l'Unité des services des travailleuses intérimaires afin de proposer aux travailleuses intérimaires un programme de réhabilitation avant le début de la saison du Hajj et pour célébrer également la Journée mondiale des managers.

«La quatrième initiative est intitulée “Enrichment” (“enrichissement”) et réalisée par l'Académie de formation pour les femmes», précise Mme Al-Daadi.

«Elle consiste à organiser des forums de sensibilisation qui permettent d’établir des liens entre les employées de la Grande Mosquée et les pèlerines afin de renforcer le niveau de préparation.»


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Red Sea International Film Festival : les prétendants aux prix — Partie 1

Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
Une image tirée du film « Yunan », en compétition au festival. (Fourni)
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  • Une première sélection de films internationaux explore l’exil, la mémoire, les liens familiaux et les traumatismes, du réalisme poétique à l’horreur
  • Cette première partie met en avant des auteurs du Moyen-Orient, d’Asie et d’Afrique, illustrant la diversité créative du RSIFF 2024

DUBAÏ : Voici la première partie de notre aperçu des films en compétition lors de l’édition de cette année du Red Sea International Film Festival à Djeddah, qui se tient du 4 au 13 décembre.

‘Yunan’

Réalisateur : Ameer Fakher Eldin
Avec : George Khabbaz, Hanna Schygulla, Ali Suliman

Deuxième volet de la trilogie sur l’exil imaginée par le cinéaste syrien Ameer Fakher Eldin, le film suit Munir, un écrivain syrien installé en Allemagne, accablé par le poids mental de son déracinement. Il se rend sur de petites îles isolées, où il envisage le suicide. « Le personnage est né d’une exploration profonde de la condition humaine », confiait Fakher Eldin à Arab News en avril. « Je voulais sonder cette bataille silencieuse que nous menons en nous. Je viens du Golan occupé. Je ne suis pas parti à cause de la guerre — la frontière a été déplacée, me laissant déplacé. J’ai donc grandi en exil sans avoir été forcé de partir… Mon approche consistait à anatomiser l’esprit de l’exilé, en me connectant aux aspects universels de la perte, de la désillusion et de la quête de sens. »

‘Two Seasons, Two Strangers’

Réalisateur : Sho Miyake
Avec : Shim Eun-Kyung, Yuumi Kawai, Shinichi Tsutsumi

Le réalisateur japonais, lauréat du premier prix au Festival de Locarno, signe un délicat drame inspiré de deux œuvres du mangaka culte Yoshiharu Tsuge : Mr. Ben and His Igloo et A View of the Seaside. Miyake présente son histoire comme un film dans le film. Le premier récit suit Natsuo et Nagisa, deux solitaires en quête de lien dans une petite ville côtière. Ce film est écrit par Li, une cinéaste coréenne installée au Japon qui projette dans ses personnages ses propres sentiments d’errance. Pour « s’éloigner des mots », elle part dans une auberge de montagne reculée, où elle rencontre Benzo, un divorcé cynique.

‘Truck Mama’

Réalisatrice : Zippy Nyaruri
Avec : Evaline Wambua Mutuku

La cinéaste kényane Zippy Nyaruri a mis plusieurs années à réunir les fonds nécessaires pour achever ce documentaire consacré à Eva, mère célibataire et conductrice de poids lourds sur de longues distances. Elle doit affronter non seulement un métier dominé par les hommes, mais aussi les routes dangereuses d’Afrique de l’Est. Quand son camion tombe en panne entre le Kenya et le Soudan, « Eva doit puiser en elle toutes ses forces et est même contrainte de repenser son avenir », indique le synopsis.

‘Roqia’

Réalisateur : Yanis Koussim
Avec : Ali Namous, Akram Djeghim, Mostefa Djadjam

Dans Roqia, le réalisateur algérien affronte les traumatismes de sa jeunesse durant la Décennie noire — la guerre civile qui a duré de 1992 à 2002. Sans surprise, c’est un film d’horreur. L’histoire s’ouvre en 1993. Ahmed se remet d’un accident de voiture qui l’a laissé amnésique. Son village natal et même sa famille lui paraissent étrangers. Et il ignore pourquoi son index droit manque. Dans la temporalité contemporaine du film, on découvre un vieil exorciste musulman… lui aussi privé de son index droit. « Quand on ne traite pas les traumatismes vécus par les Algériens, peut-être que ce qui les a causés revient — non pas comme une menace, mais en arrière-plan », expliquait Koussim à GQ Middle East. « Il faut travailler sur ce traumatisme. Roqia n’apporte pas une solution, mais expose le problème. »

‘The World of Love’

Réalisatrice : Yoon Ga-Eun
Avec : Seo Su-Bin, Chang Hyae-Jin, Kim Jeong-Sik

Le drame de la cinéaste coréenne suit Lee Jooin, lycéenne de 17 ans dont un accès de colère provoque des répercussions inattendues sur son entourage — et sur elle-même. Après avoir réalisé deux films « en première personne » où le protagoniste apparaissait dans chaque scène, Yoon a expliqué à Variety que son nouveau projet « tentait une méthode d’observation à distance, une perspective en troisième personne », donnant à voir ce que font les autres personnages quand la protagoniste agit, et comment ces actions se répondent.

‘The Stories’

Réalisateur : Abu Bakr Shawky
Avec : Amir El-Masry, Nelly Karim, Valerie Pachner

Décrit par le RSIFF comme « un hommage vif et authentique à l’Égypte », le film s’inspire de la relation entre le père égyptien et la mère autrichienne du réalisateur — relation née d’un échange de correspondance dans les années 1960 (les parents apparaissent d’ailleurs dans le film). « C’est l’histoire de mondes qui se percutent, de mondes qui se rencontrent », expliquait Shawky au Hollywood Reporter. « C’est l’histoire de petites victoires et de petites gens qui tentent de faire de grandes choses. »

‘Sink’

Réalisatrice : Zain Duraie
Avec : Clara Khoury, Mohammad Nizar, Wissam Tobeileh

Le premier long-métrage de la réalisatrice jordanienne a été décrit par le Festival international du film de Toronto comme « un portrait magnifique d’une mère aux prises avec l’effondrement mental de son fils adolescent ». Tandis que le comportement de Basil lui vaut d’être expulsé de l’école et isolé socialement, sa mère Nadia refuse d’abandonner.

‘Nighttime Sounds’

Réalisateur : Zhang Zhongchen
Avec : Aline Chen, Gu Hanru, Li Yanxi

Le cinéaste autodidacte chinois a été salué dans son pays pour son mélange de surréalisme, de réalisme magique et de poésie. Qing, huit ans, vit avec sa mère dans un village rural paisible, tandis que son père travaille dans une ville lointaine. Un matin, elle rencontre un « enfant fantôme » à la recherche de sa mère disparue. « À travers des images oniriques et une bande-son envoûtante… Zhongchen tisse un puissant récit sur la mémoire, le manque, et les silences transmis d’une génération de femmes à l’autre », indique le synopsis du festival.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com