La plus jeune DJ de Dubaï se fraye un chemin vers la gloire dans un concours mondial

Michelle Rasul faisant un signe rockstar dans le salon de son appartement, à Dubaï, le dimanche 9 mai 2021. (Photo, AP)
Michelle Rasul faisant un signe rockstar dans le salon de son appartement, à Dubaï, le dimanche 9 mai 2021. (Photo, AP)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

La plus jeune DJ de Dubaï se fraye un chemin vers la gloire dans un concours mondial

  • «J'ai regardé mon père pendant qu'il faisait le DJ, et en le voyant je me suis dit: ‘’Wow, fait-il de la magie? C'est un vrai magicien, pas vrai ?’’»
  • Ses parents ont commencé à publier en ligne des images de son scratching et la popularité de Michelle a explosé

DUBAI: Michelle Rasul venait d'apprendre à lire et à écrire quand elle faisait déjà tourner des platines, scratchait des disques de hip-hop et en faisait balancer le rythme. Quatre années plus tard, à l’âge de 9 ans, elle est l’une des meilleures DJ au monde, et a participé au championnat du monde de cette année.

Chez elle, dans la ville de Dubaï constellée de gratte-ciel, la jeune prodige azerbaïdjanaise de la platine bat le rythme avec sa tête, portant une casquette de baseball, et montre ses talents de scratching en jouant sur les platines. Ses petits doigts volent sur les platines alors qu'elle crée une ambiance crépitante d'effets audio électriques et se souvient comment elle a fait ses débuts en tant que toute jeune célébrité des platines - ce qui, en fait, ne remonte pas à si longtemps.

«J'ai regardé mon père pendant qu'il faisait le DJ, et en le voyant je me suis dit: ‘’Wow, fait-il de la magie? C'est un vrai magicien, pas vrai ?’’», a confié Michelle, pétillant d’enthousiasme, à l'Associated Press en début de semaine. «Quand j'ai eu cinq ans, je lui ai dit le jour de mon anniversaire: ‘’Papa, je veux être une DJ de renommée mondiale. Je vais commencer à m'entraîner.’’»

Comme si elle racontait une carrière longue de plusieurs décennies, elle sourit et ajoute: «Et le reste appartient à l'histoire.»

Michelle, la plus jeune concurrente au DMC World DJ Championship, s'est classée cette année 14e sur 85 DJ stars du monde entier dans la catégorie «Portablist», la compétition mondiale de scratch portable. Le concours 2021 a eu lieu en ligne en raison de la pandémie du coronavirus.

Bien qu’elle n’ait pas été qualifiée cette fois pour la seconde manche, elle est déterminée à battre, lors de la compétition de l’année prochaine, son père, Vagif «DJ Shock» Rasulov, un professionnel qui lui a appris les ficelles du métier et a terminé 9e cette année.

«J'adore participer à des batailles, j'adore faire la DJ», a-t-elle confié. «C'est ma passion.»

Le fait de faire tourner les platines, qui a introduit sur la scène musicale des artistes hip-hop à la fin des années 1970, peut ressembler à un geste facile –  prendre un disque, poser l'aiguille et la faire glisser d'avant en arrière avec le bout des doigts –. Mais pour un DJ, c’est une forme d’art, impliquant un mixage impromptu et des techniques avancées, comme des scratchs rapides et rythmés et des «crabs», en frottant le disque sous l’aiguille.

Dès le moment où ses parents lui ont offert un mini-kit pour DJ débutant, ils se sont rendu compte de ses aptitudes exceptionnelles. Depuis qu’elle était bébé, elle était fascinée par tous les boutons du matériel de son père sur lesquels elle cherchait à presser.

«Elle saisit si vite les choses», a déclaré sa mère Sadia Rasulova, ancienne violoniste qui a également encouragé l’amour de Michelle pour la musique. «J'ai réalisé qu'elle était une star, qu'elle était très douée.»

Quand les enfants de son âge écoutaient des comptines, ou comme elle le dit, «des choses comme Baby Shark ou des chansons pour apprendre l’alphabet», Michelle a confié qu'elle était accro aux légendes du rap comme Tupac Shakur, Chuck D, Jay-Z, The Notorious B.I.G. et Michael Jackson, qui reste son préféré.

Ses parents ont commencé à publier en ligne des images de son scratching et la popularité de Michelle a explosé. Son compte Instagram en tant que «plus jeune DJ au monde» a rassemblé 110 000 followers. Les messages en ligne de DJ en herbe âgés de 6 à 65 ans ont afflué du monde entier, a-t-elle affirmé.

Le feed de Michelle est peuplé de posts d’elle en train de faire du break dance et du scratching avec frénésie aux côtés de son père portant des lunettes de soleil, faisant écouter des airs de hip-hop et de techno en direct à ses auditeurs, jouant de la basse pendant son temps libre et se produisant lors d’événements tels que le récent festival gastronomique de Dubaï. Avant que la pandémie n’interrompe les grands rassemblements, Michelle se produisait régulièrement lors de mariages, de fêtes et de festivals de musique à travers la ville.

Alors que le reste du monde se concentre sur ses réalisations en tant que DJ star, Michelle vit sa vie d'écolière, suit les cours en ligne, fait du skateboard, lit et passe du temps avec ses amis et leurs chiens dans le parc de son quartier. Mais son cœur se trouve ailleurs, sur ses platines.

«Je ne peux pas imaginer ma vie sans musique», dit-elle. «Comme depuis le début, depuis le tout début, quand j'étais vraiment petite.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

Musique: les festivals d'été de nouveau en mode mineur
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Noon By Noor dévoile sa nouvelle collection à la Semaine de la mode de Londres

 La marque associe des coupes masculines à de subtils détails féminins. (Fourni)
La marque associe des coupes masculines à de subtils détails féminins. (Fourni)
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  • Leurs collections comportent souvent des chemises surdimensionnées, des blazers ajustés, des pantalons à jambes larges et des tricots fins
  • Les deux créateurs s'inspirent de l'art, de l'architecture et de la nature pour produire des pièces conçues pour être faciles à porter, polyvalentes et subtilement expressives

DUBAI : Les créatrices Shaikha Noor Al-Khalifa et Shaikha Haya Al-Khalifa de la marque bahreïnienne Noon By Noor s'apprêtent à présenter leur collection printemps-été 2026 lors de la Semaine de la mode de Londres.

L'événement se déroule du 18 au 22 septembre, et le duo dévoilera ses nouvelles pièces le 19 septembre.

Fondée en 2008, la marque est connue pour son mélange de tailoring décontracté et de détails raffinés. Les créateurs, qui sont cousins, ont tous deux étudié la mode aux États-Unis et sont retournés à Bahreïn pour lancer leur marque, qui associe des coupes masculines à de subtils détails féminins.

Leurs collections comportent souvent des chemises surdimensionnées, des blazers ajustés, des pantalons à jambes larges et des tricots fins. Les deux créateurs s'inspirent de l'art, de l'architecture et de la nature pour produire des pièces conçues pour être faciles à porter, polyvalentes et subtilement expressives.


La production reste en grande partie basée à Bahreïn, la marque s'engageant à préserver l'artisanat et le contrôle créatif au niveau local. En 2024, Noon By Noor a ouvert une boutique au Ritz-Carlton de Manama, consolidant ainsi sa présence dans la région.

La marque a également présenté des collections à la Semaine de la mode de New York et à la Semaine de la mode de Londres. En février, la collection automne-hiver 2025 a été présentée à Londres dans le cadre d'un salon à Somerset House.

Les modèles ont été inspirés par le paysage architectural de Bahreïn, en particulier par le travail de l'architecte suisse Christian Kerez, dont les parkings à étages de Muharraq sont devenus un centre culturel.


Les quatre parkings ont été commandés par l'Autorité bahreïnienne pour la culture et les antiquités dans le cadre d'un vaste projet de préservation et de développement de la ville, qui a été la capitale du Bahreïn jusqu'en 1932.

"Nous avons la chance d'avoir été nourris d'art et d'architecture, à la fois dans notre maison et dans notre environnement à Bahreïn - un lieu riche dans les deux cas, où nous pouvons puiser une inspiration constante", a déclaré Shaikha Noor Al-Khalifa à l'époque.

La ligne présentait des vestes sculpturales, des corsages drapés et des silhouettes tranchées. Conformément à l'éthique de la marque, les ornements étaient minimes et les textures et les tissus jouaient un rôle essentiel.

Les créateurs ont utilisé une technique consistant à effilocher et à effilocher des tweeds de laine et à les réappliquer sur du tulle pour créer leur propre tissu léger.


Le théâtre libanais à Dubaï : un pont culturel en pleine croissance

Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
Badih Abou Chakra et Rola Beksmati. (Photo: fournie)
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  • Le théâtre libanais rayonne à l’international, et Dubaï s’impose comme un carrefour culturel où les artistes créent des liens profonds avec un public local et international
  • Badih Abou Chakra et Rola Beksmati soulignent l’importance du soutien gouvernemental, des subventions et des partenariats privés pour faire évoluer le théâtre libanais et toucher un public plus large

DUBAÏ:  Le théâtre libanais, riche de son histoire et de ses dynamiques culturelles, connaît un essor remarquable à Dubaï, une ville qui s’affirme comme un carrefour culturel entre le Liban et la région du Golfe.

Ces dernières années, des productions comme Venus ont renforcé l’idée que Dubaï devient un prolongement du théâtre libanais, porté par des artistes talentueux désireux d’explorer des thématiques universelles.

Badih Abou Chakra, acteur, explique dans une interview avec Arab News en français : « Le lien entre Dubaï et le Liban est avant tout culturel. Les Libanais cherchent à se reconnecter à leur pays d’origine à travers l’art vivant. Le théâtre offre un moyen de renouer avec leurs racines tout en s’adaptant aux réalités contemporaines. »

Cette vision trouve un écho dans Venus, une pièce qui, à travers sa mise en scène et ses performances, aborde des thèmes puissants liés aux relations humaines, au pouvoir, à la vulnérabilité, mais aussi à l’introspection personnelle et collective.

Une exploration des relations humaines

Dans Venus, une actrice et un metteur en scène se retrouvent dans un face-à-face intense lors d’une audition. La pièce explore la complexité de leur dynamique, mettant en lumière les jeux de pouvoir, mais aussi les instants de fragilité qui peuvent marquer toute relation professionnelle.

Venus met en scène Rola Beksmati et Badih Abou-Chacra, avec un texte original de David Ives, adapté par Lina Khoury et Gabriel Yammine, et dirigé par Jacques Maroun.

Selon Badih Abou Chakra, « Le théâtre n’est pas simplement une performance. Il s’agit de l’exploration de l’être humain dans toute sa diversité. Sur scène, l’interaction entre les acteurs devient une exploration de l’intime et du collectif. »

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(Photo: fournie)

C’est cet aspect vivant, cette énergie particulière entre les deux artistes, qui nourrit l’essence même de la pièce.

Rola Beksmati, co-vedette de la production, partage également sa vision du processus créatif : « Le théâtre, c’est avant tout un espace où l’on explore constamment de nouvelles facettes de soi. Chaque représentation devient une occasion de redécouvrir des aspects que l’on ne soupçonnait pas chez soi. »

Pour elle, l’échange avec le public et l’autre acteur est essentiel : « C’est cette interaction qui confère toute sa richesse au théâtre. »

L’écriture et le soutien institutionnel : clés de l'évolution du théâtre

Rola Beksmati évoque l’écriture comme un moyen essentiel de se connaître : « Le théâtre, à travers l’écriture, permet de projeter une part de soi, de la comprendre et de la faire évoluer. » Pour elle, chaque texte théâtral devient une exploration, une manière de grandir en tant qu’artiste et en tant qu’individu. L’écriture devient ainsi une forme d’introspection.

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(Photo: fournie)

Cependant, pour que cette scène théâtrale prospère au Liban, un soutien structurel est indispensable. Badih Abou Chakra met en lumière le manque de stratégie de financement : « Les subventions publiques sont essentielles, mais il est également crucial de développer des partenariats avec le secteur privé. Grâce à ces contributions, le théâtre pourra évoluer, attirer de nouveaux talents et proposer des productions de plus grande envergure. »

Une scène théâtrale en expansion

Le théâtre libanais à Dubaï, à travers des productions comme Venus, démontre la capacité de l’art théâtral à transcender les frontières géographiques et culturelles. La scène artistique émiratie devient ainsi un terreau fertile pour l’émergence de nouvelles voix, portées par une créativité enracinée dans les réalités libanaises, tout en s’ouvrant à un public régional.

Pour que cette dynamique se renforce, un soutien soutenu de l’État et du secteur privé est indispensable. L’art théâtral ne se limite pas à la scène : il nécessite des investissements, des ressources et une structure protectrice pour garantir la pérennité des productions et favoriser l’émergence de nouvelles générations de talents.


Versailles célèbre l’union musicale entre la France et l’Arabie saoudite

(Photo: Instagram)
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  • Un concert exceptionnel au Château de Versailles a réuni l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite avec l’Orchestre de l’Opéra Royal
  • La soirée a mis en lumière les arts traditionnels saoudiens et la musique classique française

VERSAILLES: Dans le cadre somptueux du Château de Versailles, l’un des joyaux du patrimoine français, s’est tenu vendredi 5 septembre un concert intitulé Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite. Organisé sous le haut patronage du Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, ministre saoudien de la Culture et président du Conseil d’administration de la Commission musicale, cet événement a marqué un moment fort de la coopération culturelle entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République française.

Porté par la Commission musicale, en collaboration avec la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène, ce concert a réuni sur scène l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite et l’Orchestre de l’Opéra Royal du Château de Versailles, dans une performance conjointe inédite. Ensemble, ils ont livré une fresque musicale riche et raffinée, mêlant tradition et modernité, Orient et Occident.

La soirée s’est distinguée par la présence de nombreuses personnalités éminentes, dont le Prince Bader ben Abdullah ben Farhane Al Saud, le Prince Turki ben Faisal Al Saud, la Princesse Haifa Al Mogrin, ambassadrice d’Arabie saoudite à Madrid, Majid ben Abdullah Al-Kassabi, ministre saoudien du Commerce, Rachida Dati, ministre française de la Culture, ainsi que Brigitte Macron.

Un hommage vibrant au patrimoine culturel saoudien a été rendu à travers quatre formes emblématiques des arts du spectacle traditionnels : Al Khobeiti, Al Majroor, Al Rifaihi et Al Khathwah, interprétés avec grâce par les artistes de la Commission du Théâtre et des Arts de la Scène. Ces tableaux vivants ont offert au public une plongée sensorielle dans l’héritage vivant du Royaume.

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En miroir à cette richesse, l’Orchestre de l’Opéra Royal a interprété des chefs-d’œuvre de la musique française, faisant résonner l’élégance intemporelle du répertoire classique national. Le point culminant de la soirée fut le segment fusion, véritable dialogue musical entre les deux ensembles, qui a symbolisé l’harmonie entre les cultures.

Cette soirée s’inscrit dans la continuité d’un parcours international remarquable pour l’Orchestre et le Chœur National d’Arabie saoudite. Après des représentations saluées à Mexico, New York, Londres, Tokyo, Riyad et Sydney, Versailles a offert une étape prestigieuse, qui résonne comme l’accomplissement d’un projet artistique d’envergure.

Depuis leur première apparition internationale au Théâtre du Châtelet en 2022, les musiciens saoudiens n’ont cessé de séduire par la profondeur de leur répertoire. Cette nouvelle escale à Versailles s’inscrit également dans l’élan diplomatique impulsé par la visite d’État saoudienne de décembre 2024, et la signature récente de deux accords majeurs avec la Philharmonie de Paris et le Grand Palais.

Au-delà de la performance, Les Merveilles de l’Orchestre d’Arabie saoudite ont incarné un puissant symbole de dialogue interculturel. Une célébration de la musique comme langage universel, capable de bâtir des ponts durables entre les peuples, et de magnifier les valeurs de respect, de partage et de beauté commune.