Des familles se rassemblent au cimetière de Téhéran en mémoire des massacres de 1988

En 1988, des milliers de partisans de l’OMPI ont été sommairement exécutés par Téhéran, dans un massacre de masse qui, selon l'ONU et les groupes de défense des droit humains, constituait un crime contre l'humanité. (Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran/Photo d’archives)
En 1988, des milliers de partisans de l’OMPI ont été sommairement exécutés par Téhéran, dans un massacre de masse qui, selon l'ONU et les groupes de défense des droit humains, constituait un crime contre l'humanité. (Organisation des moudjahidine du peuple d’Iran/Photo d’archives)
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Publié le Vendredi 14 mai 2021

Des familles se rassemblent au cimetière de Téhéran en mémoire des massacres de 1988

  • L’ONU a qualifié les massacres des dissidents perpétrés par le régime iranien en 1988 de crimes contre l’humanité
  • Une commission d'enquête internationale devrait être constituée, déclare une figure de l'opposition, Ali Safavi, à Arab News

LONDRES: Des familles de prisonniers politiques iraniens exécutés par le régime en 1988 se sont rassemblées devant un cimetière de Téhéran pour commémorer la perte de leurs proches disparus, et demander des comptes sur les massacres perpétrés.

Le cimetière du quartier de Khavaran abrite les fosses communes d'un nombre indéterminé de partisans de groupes d'opposition iraniens.

Jeudi, les familles des membres de l’Organisation des moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) tués en 1988 ont brandi des photos de leurs proches assassinés, déposé des fleurs sur les tombes anonymes, et scandé des slogans contre Ebrahim Raisi, le chef de la justice du pays.

En 1988, des milliers de partisans de l'OMPI ont été sommairement exécutés par Téhéran, dans un massacre de masse qui, selon l'ONU et les groupes de défense des droits humains, constituait un crime contre l'humanité. Le chef suprême de l'époque, Rouhollah Khomeini, avait émis un décret religieux ordonnant leur exécution.

Téhéran a été accusé d'avoir tenté de dissimuler des preuves des meurtres, en réutilisant par exemple des fosses communes ayant servi pour les victimes des exécutions, et en forçant des minorités ethniques à y enterrer leurs morts.

Cependant, la dynamique pour demander des comptes sur ces massacres n'a cessé de croître. Le 4 mai, plus de 1 100 membres des familles des personnes assassinées ont écrit une lettre ouverte exhortant l'ONU, les États-Unis et l'Union européenne (UE) à prendre des mesures urgentes pour empêcher la destruction des tombes et des preuves des massacres, et à contraindre le régime à rendre des comptes.

En outre, plus de 150 anciens responsables de l'ONU, experts en droits humains et juristes, ont appelé Michelle Bachelet, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, à ouvrir une enquête indépendante sur les massacres.

Ali Safavi, membre du groupe de coordination de l’opposition, le Conseil national de la résistance iranienne  ̶  dont l'OMPI  fait partie  ̶   explique à Arab News pourquoi il est «impératif» que Bachelet «crée une commission d'enquête internationale sur le massacre de 1988».

«Cela permettrait aux enquêteurs de se rendre en Iran, et de visiter le cimetière de Khavaran, ainsi que les fosses communes dans d'autres villes iraniennes, dans le cadre de leur enquête. Les personnes directement impliquées dans le massacre, notamment des responsables actuels tels que Raisi, et le ministre de la Justice, Alireza Avayi, devront rendre des comptes», affirme-t-il. 

Safavi précise que l’insistance des manifestants sur Raisi n’est pas surprenante, étant donné son soutien ouvert et continu aux massacres, ainsi que son ascension aux échelons supérieurs du régime.

Des rumeurs continuent de circuler, selon lesquelles Raisi se lancera bientôt dans la course pour l’élection présidentielle, en juin prochain.

Safavi assure que depuis qu'il a été nommé à la tête de la justice en 2019, Raisi a ordonné l'exécution d'au moins 500 personnes  ̶  dont, semble-t-il, Navid Afkari, le champion de lutte pendu pour avoir participé à des manifestations anti-régime.

Selon Amnesty International, sous Raisi, le pouvoir judiciaire a utilisé la peine de mort «comme une arme de répression politique contre les dissidents qui manifestent et les membres de groupes ethniques minoritaires».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com

 


Netanyahu annonce fermer la chaîne Al-Jazeera en Israël

Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
Netanyahu a annoncé la décision sur X (Photo, AFP).
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JERUSALEM: Le gouvernement israélien a "décidé à l'unanimité" de "fermer en Israël" la chaîne qatarie Al-Jazeera, a annoncé le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un message sur X, sans autre détail sur les mesures prises.

Le ministre israélien de la Communication Shlomo Karhi a affirmé sur X avoir "aussitôt signé l'injonction contre Al-Jazeera" qui "entre en vigueur immédiatement".

Il a ajouté avoir fait en sorte qu'Al-Jazeera "ne puisse plus opérer depuis Israël" et accusé la chaîne de "menacer la sécurité" du pays.

Un ordre de saisie du matériel de la chaîne, signé par M. Karhi, a été publié dans la foulée.

Selon ce document, instruction est donnée de saisir "les équipements servant à diffuser les contenus de la chaîne", détaillés dans une liste dans laquelle figurent notamment les caméras, microphones, tables de montage, serveurs informatiques, ordinateurs, équipements de transmission et téléphones portables.


Le Hamas dit vouloir continuer à négocier une trêve avec Israël

Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, emballent leurs affaires suite à un ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le 6 mai 2024, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo par AFP)
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  • «Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou
  • L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le Hamas a indiqué lundi avoir l'intention de continuer à négocier une trêve dans la bande de Gaza, alors même qu'Israël a demandé aux habitants d'évacuer certains quartiers de Rafah, ville du sud du territoire palestinien, avant une possible opération militaire.

«Après le dernier cycle de négociations au Caire, la direction du mouvement mène des consultations internes et avec d'autres groupes» palestiniens, a déclaré à l'AFP un porte-parole du mouvement islamiste palestinien, Abdel Latif Al-Qanou. «Nous allons continuer les négociations de façon positive et ouverte pour parvenir à un accord (...) qui prévoie un cessez-le-feu illimité».

L'armée israélienne a enjoint lundi les habitants à évacuer de plusieurs quartiers de l'est de Rafah, avertissant que l'armée s'apprêtait à y mener une opération militaire.

Une médiation Egypte-Qatar-Etats-Unis tente depuis plusieurs mois d'arracher une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, censée notamment prévoir une pause dans les combats et la libération de détenus palestiniens des prisons israéliennes contre celle d'otages israéliens enlevés par le mouvement palestinien lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël le 7 octobre, qui a déclenché la guerre.

Un cycle de négociations indirectes a pris fin dimanche au Caire, sans avancée. Le Hamas réclame que l'accord de trêve prévoie la fin de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, ce que refuse Israël qui se dit déterminé à anéantir le Hamas. Le Hamas et le gouvernement israélien se renvoient mutuellement la responsabilité de l'absence de percée dans ces négociations.

Faisant fi des appels internationaux à la retenue, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, répète à l'envi sa détermination à mener une offensive terrestre d'ampleur sur Rafah, où se terrent selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Les Nations unies ainsi que de nombreuses capitales et ONG redoutent qu'une telle attaque se solde par un bain de sang. Selon l'ONU, 1,2 million de civils sont massés, à Rafah.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort, côté israélien, de plus de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Durant l'attaque, plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 35 sont mortes, selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, l'offensive militaire israélienne sur la bande de Gaza a fait près de 34.700 morts, majoritairement des civils, selon les dernières données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, tenu par le Hamas.


L’autorité saoudienne Nazaha révèle les détails de cas de corruption récents

Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté. (Photo fournie)
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  • Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, le porte-parole a déclaré que des procédures judiciaires avaient été engagées contre tous les auteurs
  • Nazaha entend poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics ou reconnue coupable d’abus d’autorité

RIYAD: Un porte-parole de l’Autorité saoudienne de surveillance et de lutte contre la corruption, mieux connue sous le nom de «Nazaha», a fait part dimanche des détails de plusieurs procédures pénales sur lesquelles elle a récemment enquêté.

Présentant vingt des cas de corruption les plus importants, il a déclaré que des procédures judiciaires ont été engagées contre tous les auteurs.

Dans l’une de ces affaires, deux employés de la Banque centrale ont été arrêtés pour avoir reçu des sommes d’argent d’un résident en échange du dépôt de plus de 7,3 millions de riyals saoudiens, ou SAR (1 SAR = 0,25 euro), sans vérifier la source, sur des comptes bancaires qui appartenaient à des entités commerciales sur une période de deux ans. Le résident en question a également été arrêté.

Dans une autre affaire, un agent de sécurité qui travaillait au département général de la circulation a été arrêté pour avoir reçu 387 000 SAR du propriétaire d’un bureau de services publics, également arrêté, en échange de la modification illégale des données essentielles d’un groupe de véhicules.

Par ailleurs, un troisième cas de corruption fait la lumière sur l’employé d’un hôpital universitaire. Il avait été arrêté pour avoir empoché 100 000 SAR de la part de citoyens en échange d’une promesse de les nommer à des postes à l’université.

Nazaha entend continuer de travailler pour identifier et poursuivre toute personne qui, dans le Royaume, serait impliquée dans le détournement de fonds publics, reconnue coupable d’abus d’autorité à des fins personnelles ou accusée de nuire de toute autre manière à l’intérêt public.

L’autorité saoudienne a souligné que les coupables seraient tenus pour responsables et poursuivis. Elle a ajouté qu’il n’y aurait pas de délai de prescription pour de tels crimes.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com