Mobilisation pro-palestinienne en Europe et en Tunisie

Des manifestations en soutien au peuple palestinien à Marseille. (AFP)
Des manifestations en soutien au peuple palestinien à Marseille. (AFP)
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Publié le Lundi 17 mai 2021

Mobilisation pro-palestinienne en Europe et en Tunisie

  • En France, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, y compris Paris où les manifestations avaient été interdites par les autorités mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu'une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines
  • Selon les journalistes, des face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre avaient lieu dans l'après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale

PARIS : Des milliers de manifestants sont descendus samedi dans les rues de plusieurs villes d'Europe, et en Tunisie, en soutien aux Palestiniens dans les affrontements en cours avec Israël. 

En France, des rassemblements ont eu lieu dans plusieurs villes, y compris Paris où les manifestations avaient été interdites par les autorités mettant en avant le précédent de 2014, lorsqu'une marche pro-palestinienne avait dégénéré en violences urbaines.

Les policiers ont appliqué dans la capitale française les consignes de "dispersion systématique et immédiate" dès que des manifestants tentaient de se regrouper, en utilisant des canons à eau et gaz lacrymogènes.

Selon les journalistes, des face-à-face entre manifestants et forces de l'ordre avaient lieu dans l'après-midi dans le quartier populaire de Barbès, dans le nord de la capitale.

"Palestine vivra. Palestine vaincra", pouvait-on entendre. Boulevard Barbès, un groupe d'une centaine de personnes chantait "Israël assassin". Des drapeaux palestiniens étaient brandis ou utilisés en cape.

"La France est le seul pays démocratique à interdire ces manifestations", ont protesté les avocats de l'Association des Palestiniens en Ile-de-France.

A Londres, des milliers de personnes ont manifesté dans le centre de la ville, appelant le gouvernement britannique à intervenir pour faire cesser l'opération militaire israélienne. 

Les manifestants se sont rassemblés à la mi-journée à Marble Arch, d'où ils se sont dirigés vers l'ambassade d'Israël, brandissant des drapeaux palestiniens et des pancartes demandant de "libérer" les territoires palestiniens.

"Le gouvernement britannique est complice de ces actes aussi longtemps qu'il offrira un soutien militaire, diplomatique et financier à Israël", ont estimé les organisateurs.

Selon eux, parmi lesquels la coalition Stop the War et l'association musulmane du Royaume-Uni, la manifestation a rassemblé 150.000 personnes. Interrogée par l'AFP, la police n'a pas communiqué de chiffre. 

En Allemagne, des milliers de personnes ont manifesté à Berlin et dans plusieurs villes à l'appel de collectifs pro-palestiniens.

Dans la capitale, trois manifestations ont été autorisées pour la seule journée de samedi, dont deux dans le quartier populaire de Neukölln, dans le sud de la ville.

Derrière le mot d'ordre "Marche du peuple palestinien pour la libération et le retour", des milliers de personnes se sont rassemblées sur l'Hermannplatz, la place centrale du quartier, brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, ainsi que des pancartes appelant au "boycott d'Israël".

Les manifestants criaient "Libérez Gaza!, "Palestinian live matter" ou "Sauvez Cheikh Jarrah", quartier de Jérusalem-Est où des familles palestiniennes sont menacées d'éviction par des colons israéliens.

A Madrid, environ 2.500 personnes ont défilé dans le calme. "Le silence des uns est la souffrance des autres", "Jérusalem capitale éternelle de Palestine", pouvait-on lire sur les banderoles et pancartes brandies par les manifestants. 

"Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide!", ont-ils scandé en remontant de la gare d'Atocha à la place del Sol.

"Ils sont en train de nous massacrer. Nous sommes dans une situation dans laquelle la Naqba (la "catastrophe" en arabe) se poursuit en plein XXIe siècle", a déclaré à l'AFP Amira Cheikh-Ali, 37 ans, fille de réfugiés palestiniens, faisant référence au terme utilisé pour désigner l'exode des Palestiniens après la création de l'Etat d'Israël en mai 1948.

A Varsovie, environ trois cent personnes, principalement des Palestiniens établis en Pologne, ont manifesté devant l’ambassade d’Israël. Drapeaux palestiniens à la main, ils ont brandi des pancartes "Stop à l’holocauste des Palestiniens"ou "Jérusalem, la capitale de la Palestine", et crié des slogans en faveur de la "Palestine libre". 

En Tunisie, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes. Des centaines de manifestants drapés dans des drapeaux palestiniens se sont rassemblés dans le centre de Tunis, avant de défiler sur l'avenue Habib Bourguiba, surveillés par la police. 

Parmi les slogans des manifestants, qui ont bravé le confinement en vigueur jusqu'à dimanche, on pouvait entendre: "Tunisiens et Tunisiennes soutiennent la Palestine !" ou "Le peuple veut criminaliser la normalisation avec Israël !".

"Quand il s'agit des massacres contre les Palestiniens, les puissances internationales restent muettes et sans réaction face aux crimes sionistes", a dénoncé Dalila Borji, une étudiante de 23 ans.

Pour sa maman Nahla, "cette injustice alimente de plus en plus la haine des gens envers Israël et les pays qui le soutiennent". 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."


Trump reproche à Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions concernant le conflit Iran-Israël

Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
Le président français Emmanuel Macron, le premier ministre canadien Mark Carney, le président américain Donald Trump et le premier ministre britannique Keir Starmer participent à une photo de groupe devant les Rocheuses canadiennes au Kananaskis Country Golf Course lors du sommet des dirigeants du G7, le 16 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta.(Getty Images via AFP)
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  • Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran.
  • Il a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

CALGARY, CANADA : Donald Trump a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait « rien à voir avec un cessez-le-feu » entre Israël et l'Iran, et a reproché au président français Emmanuel Macron de ne pas avoir « compris » ses intentions.

« Le président Emmanuel Macron, de France, a dit par erreur, dans le but de faire de la publicité, que j'avais quitté le sommet du G7 au Canada pour retourner à Washington afin de travailler à un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran. Faux ! Il n'a aucune idée de la raison pour laquelle je suis maintenant en route pour Washington, mais cela n'a certainement rien à voir avec un cessez-le-feu. C'est beaucoup plus gros que ça », a-t-il tempêté sur son réseau Truth Social.

« Emmanuel ne comprend jamais rien, que ce soit volontairement ou non », a asséné le président américain, peu après avoir quitté le rassemblement des chefs d'État et de gouvernement du G7 dans les Rocheuses canadiennes, un jour plus tôt que prévu.

Le président français avait affirmé plus tôt, lors d'un point presse en marge du sommet, qu'« une offre avait été faite » de la part des Américains pour « une rencontre et des échanges » avec les Iraniens, ajoutant : « Si les États-Unis peuvent obtenir un cessez-le-feu, c'est une très bonne chose. » 

Ces dernières heures, Donald Trump a envoyé des signaux confus sur le conflit en cours entre Israël et l'Iran, alors que les spéculations vont bon train sur un éventuel engagement militaire direct des États-Unis.

Tout en exhortant l'Iran à conclure un « accord » sur son programme nucléaire « avant qu'il ne soit trop tard », il a aussi appelé à « évacuer » Téhéran dans un message particulièrement alarmiste sur Truth Social.

Le gouvernement américain a toutefois assuré que la posture des forces américaines dans la région restait « défensive ».

Selon le site Axios, l'exécutif américain n'a pas abandonné la voie diplomatique et discute d'une possible rencontre entre l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.