Covid-19: la France, à l'aube d'une semaine de libertés retrouvées

Quant aux bars et restaurants, seules leurs terrasses seront autorisées, à 50% de leur capacité et avec des tables de six maximum. (Photo, ADP)
Quant aux bars et restaurants, seules leurs terrasses seront autorisées, à 50% de leur capacité et avec des tables de six maximum. (Photo, ADP)
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Publié le Dimanche 16 mai 2021

Covid-19: la France, à l'aube d'une semaine de libertés retrouvées

  • A partir de mercredi, le couvre-feu sera repoussé de 19h à 21h et ce sera surtout l'heure des réouvertures
  • Si la courbe s'inversait de façon inquiétante, le président Emmanuel Macron a prévenu que des «freins d'urgence» pourraient être activés

PARIS: Terrasses, cinémas, théâtres, musées... Même avec des jauges réduites, les Français brûlent de retrouver mercredi un peu de légèreté, au moment où l'épidémie ralentit et où la campagne de vaccination atteint les 20 millions de premières injections. 

Des Français ont déjà pu profiter du pont de l'Ascension, premier long week-end depuis la levée des restrictions de déplacement début mai, pour aller prendre l'air à la campagne ou au bord de la mer. 

A partir de mercredi, le couvre-feu sera repoussé de 19H00 à 21H00 et ce sera surtout l'heure des réouvertures, même partielles, pour de nombreux établissements accueillant du public. 

« Le bien-être général passe aussi par la reprise des contacts sociaux », souligne le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, qui rappelle toutefois la nécessité de respecter les protocoles sanitaires, dans le journal dominical JDD. 

Les cinémas fermés depuis le 30 octobre pourront rouvrir avec une jauge de 35% et 800 spectateurs maximum, pour redonner une chance à des films à la vie interrompue trop vite à l'automne, comme « Adieu les cons » d'Albert Dupontel, auréolé de sept César, ou « Drunk » de Thomas Vinterberg, qui a remporté un Oscar. Ou pour faire découvrir de nouveaux long-métrages, alors que les films se bousculent pour trouver une place dans les salles obscures. 

Réouverture aussi, avec des jauges réduites, pour les musées, les théâtres, les parcs zoologiques, les bibliothèques ou encore l'ensemble des commerces. 

Quant aux bars et restaurants, seules leurs terrasses seront autorisées, à 50% de leur capacité et avec des tables de six maximum. 

Des règles encore trop complexes pour certains restaurateurs, d'autant que la météo de ce mois de mai est incertaine. 

« Imaginez-vous rouvrir une grosse machine, refaire une carte, faire revenir tout le personnel mais finalement devoir tout annuler et jeter de la marchandise parce qu’il pleut ? Impossible », dit au JDD le médiatique chef Philippe Etchebest qui ne rouvrira pas son service en terrasse mercredi. 

« Et puis tout le monde n’est pas concerné : à peine 40 % des restaurateurs en France ont une terrasse », souligne-t-il. Il attendra donc la prochaine étape des réouvertures, le 9 juin. 

Freins d'urgence 

Cafés et restaurants pourront alors accueillir des clients en nombre limité en intérieur, le couvre-feu sera décalé à 23H00, les jauges seront assouplies pour les lieux culturels. 

Cette réouverture progressive est permise par l'amélioration sensible de la situation épidémiologique et l'accélération de la campagne de vaccination. 

Dimanche, 20,3 millions de Français ont reçu une première injection de vaccin et 8,8 millions deux doses. Le prochain cap fixé par le gouvernement est de 30 millions de primo-vaccinés mi-juin. 

Pour l'atteindre, la vaccination est ouverte depuis mercredi aux plus de 18 ans pour des doses disponibles du jour au lendemain.  

A partir du 15 juin, tous les adultes pourront, sans plus aucune condition, se faire vacciner. Une date que le ministère de la Santé n'exclut pas d'avancer, si la situation le permet. 

Côté épidémie, les signes sont également encourageants, avec un nombre de malades du Covid en services de réanimation en baisse continue (4 255 dimanche, contre 5 005 une semaine plus tôt, et 6 001 au pic de la troisième vague le 26 avril) et un nombre de contaminations en baisse également. 

Mais si la courbe s'inversait de façon inquiétante, le président Emmanuel Macron a prévenu que des « freins d'urgence » pourraient être activés. 

« Si la situation locale l'impose, on prendra des mesures en revenant à l'étape précédente. Si nécessaire et en concertation avec les élus, on reconfinera localement, comme en Guyane depuis vendredi », précise Jérôme Salomon dans le JDD, estimant qu'on n'était pas « à l'abri » d'une quatrième vague. 

« L'immunité collective ne sera atteinte que lorsqu'on aura réussi la vaccination et réduit au minimum la circulation du virus », insiste-t-il, mettant en avant l'importance du futur pass sanitaire et du contrôle des voyageurs arrivant de pays à risque, notamment l'Inde. 


Budget, rentrée politique: Bayrou tiendra une conférence de presse lundi

Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, visite un poste de commandement de terrain à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, dans le sud de la France, où un incendie de forêt a ravagé une vaste zone, le 6 août 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre François Bayrou fait face à une rentrée politique tendue : un budget 2026 très critiqué et une opposition menaçant de renverser son gouvernement via une motion de censure
  • Malgré les tensions, Emmanuel Macron lui réaffirme son soutien, tandis que le gouvernement entame une série de concertations sociales et politiques pour tenter d’apaiser la situation

PARIS: Le premier ministre François Bayrou tiendra une conférence de presse lundi à 16H00, a annoncé samedi Matignon, alors que le chef du gouvernement aborde une rentrée politique très délicate, marquée par la préparation du budget 2026 et les appels à bloquer le pays le 10 septembre.

François Bayrou est notamment menacé d'une motion de censure depuis la présentation à la mi-juillet d'orientations budgétaires prévoyant près de 44 milliards d'euros d'économies l'an prochain.

"A la rentrée, il y aura forcément une confrontation entre le réel et les idéologies", a-t-il déclaré cette semaine à l'AFP après avoir passé un été studieux à Paris.

Le Premier ministre a préparé cette rentrée politique lors d'un dîner avec Emmanuel Macron, jeudi dernier dans la résidence présidentielle de vacances du fort de Brégançon.

Le chef de l'Etat lui a publiquement exprimé son soutien, dans une interview publiée par Paris Match.

François Bayrou "est mon ami... mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n'est pas habituel", a-t-il expliqué, jugeant son plan d'économies budgétaires "lucide et courageux".

Mais la France insoumise (LFI) a fait savoir qu'elle déposerait une motion de censure dès le 23 septembre, à reprise des débats à l'Asemblée nationale. Les autres partis de gauche, en particulier les socialistes, semblent prêt à la voter si les propositions de François Bayrou n'évoluent pas, et le Rassemblement national en fait aussi planer la menace.

Le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a appelé vendredi à transformer en "grève générale" les appels à bloquer le pays le 10 septembre, lancés au départ sur les réseaux sociaux.

"Il nous faut la grève générale le 10 septembre parce que le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure pour faire tomber le gouvernement de M.Bayrou", a-t-il lancé.

Le gouvernement de son côté va relancer les concertations lundi avec les partenaires sociaux, dans un premier temps, puis avec les forces politiques représentées au Parlement.

La ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet recevra à partir de lundi les organisations syndicales et patronales avant l'ouverture d'une négociation sur la "modernisation du marché du travail" et la "qualité du travail", selon son ministère.

Cette négociation est la troisième à laquelle François Bayrou veut inviter les partenaires sociaux, après celle sur une nouvelle réforme de l'assurance chômage et une autre sur la suppression de deux jours fériés, l'une de ses propositions budgétaires les plus contestées.

Par ailleurs, plusieurs ministres reprendront les discussions avec les groupes parlementaires de la coalition soutenant le gouvernement et ceux de l'opposition "au cours des deux semaines qui viennent", a indiqué à l’AFP le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola.


La rentrée de Radio France lundi menacée par une grève illimitée

Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
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  • Les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de lundi, protestant contre plusieurs réformes
  • Malgré des négociations, aucune concession majeure n’a été faite, mais la direction et les syndicats souhaitent trouver un accord rapidement pour préserver les programmes

PARIS: A Radio France, la rentrée s'annonce agitée: vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays.

A la radio, les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d'Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel.

Le transfuge de BFMTV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20h00 de France 2.

Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles, l'arrêt de la radio Mouv' sur la FM, des changements éditoriaux au sein d'Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l'arrêt d'émissions d'investigation et de reportage.

"Madame la présidente (...), pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu", ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi.

Des discussions menées vendredi avec la direction n'ont pas abouti à la levée du préavis.

"Pour l'heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes", ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

La direction du groupe a de son côté assuré samedi avoir "fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l'objectif d'une levée du préavis".

"Ceci n'ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite: rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l'intérêt des auditeurs", a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.

Elle avait immédiatement été suivie d'une deuxième, mais pour un motif différent. Il s'agissait de protester contre le projet de réforme de l'audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l'Assemblée nationale à l'automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d'employer l'arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d'audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.


Paris convoque l'ambassadrice d'Italie après des propos "inacceptables" de Matteo Salvini

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  • La France a convoqué l’ambassadrice d’Italie, Emanuela D’Alessandro, pour dénoncer les propos du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, jugés contraires au climat de confiance entre les deux pays
  • Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron "y aille lui-même" en Ukraine, casque et fusil, provoquant un tollé diplomatique

PARIS: La France a convoqué l'ambassadrice d'Italie en France, Emanuela D'Alessandro, "à la suite des propos inacceptables" tenus par le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l'encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l'envoi de troupes en Ukraine, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.

"Il a été rappelé à l’ambassadrice [convoquée jeudi, NDLR] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine", a-t-on précisé de source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter.

Interrogé lors d'un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu'Emmanuel Macron "y aille lui-même" en mettant un casque et prenant un fusil.

Le chef du parti antimigrants Lega, proche de la cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de "fou", l'accusant de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie.

La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d'une "coalition des volontaires", envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni de son côté s'y refuse.