Les norias de Hama irriguent inlassablement l'âme de la Syrie d'autrefois

"J'aime Hama" peut-on lire a l'entrée de la ville, dans une Syrie ravagée par la guerre. (Photo Louai BECHARA/AFP).
"J'aime Hama" peut-on lire a l'entrée de la ville, dans une Syrie ravagée par la guerre. (Photo Louai BECHARA/AFP).
La vingtaine de machines hydrauliques qui puisent l'eau de l'Oronte dans le centre syrien ont parfois pâti du manque d'entretien. (Photo Louai BECHARA/AFP).
La vingtaine de machines hydrauliques qui puisent l'eau de l'Oronte dans le centre syrien ont parfois pâti du manque d'entretien. (Photo Louai BECHARA/AFP).
Les solides poutres en bois des norias ont aussi pu souffrir de pillages ou d'incendies. (Photo Louai BECHARA/AFP).
Les solides poutres en bois des norias ont aussi pu souffrir de pillages ou d'incendies. (Photo Louai BECHARA/AFP).
En raison des aléas de la guerre, dix des 25 norias sont toujours à l'arrêt. (Photo Louai BECHARA/AFP).
En raison des aléas de la guerre, dix des 25 norias sont toujours à l'arrêt. (Photo Louai BECHARA/AFP).
Elles sont, d'après l'Unesco, "uniques non seulement en Syrie mais probablement dans le monde entier". (Photo Louai BECHARA/AFP).
Elles sont, d'après l'Unesco, "uniques non seulement en Syrie mais probablement dans le monde entier". (Photo Louai BECHARA/AFP).
Avec un diamètre de 22 mètres, la Muhammadia est la plus grande des norias de Hama et la plus anciennement datée (1361). (Photo Louai BECHARA/AFP).
Avec un diamètre de 22 mètres, la Muhammadia est la plus grande des norias de Hama et la plus anciennement datée (1361). (Photo Louai BECHARA/AFP).
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Publié le Jeudi 16 juillet 2020

Les norias de Hama irriguent inlassablement l'âme de la Syrie d'autrefois

  • Développées il y a plusieurs siècles pour irriguer à l'ère médiévale, les norias constituent aujourd'hui une attraction incontournable. Elles sont, d'après l'Unesco, "uniques non seulement en Syrie mais probablement dans le monde entier".
  • Avec un diamètre de 22 mètres, la Muhammadia est la plus grande des norias de Hama et la plus anciennement datée. Elle remonterait à l'an 1361.

HAMA : Marteau et pied-de-biche en main, Mohamed Soltan et ses collègues réparent une gigantesque noria vermoulue sur les bords de l'Oronte. En Syrie, ces ouvriers font partie des derniers irréductibles capables d'assurer l'entretien des roues à eau qui font la fierté de Hama.

Développées il y a plusieurs siècles pour irriguer à l'ère médiévale les jardins de Hama et apporter de l'eau aux hammams, mosquées et puits de la ville, les norias constituent aujourd'hui une attraction incontournable.

Elles sont, d'après l'Unesco, "uniques non seulement en Syrie mais probablement dans le monde entier".

Dans un pays ravagé par la guerre depuis 2011, la vingtaine de machines hydrauliques qui puisent l'eau de l'Oronte dans le centre syrien ont parfois pâti du manque d'entretien. Les solides poutres en bois ont aussi pu souffrir de pillages ou d'incendies.

"C'est notre devoir de les ramener à la vie", confie M. Soltan, 52 ans, la sueur perlant au front, tapant au marteau pour caler un tenon dans le bois de la Muhammadia.

Avec un diamètre de 22 mètres, la Muhammadia est la plus grande des norias de Hama et la plus anciennement datée (1361).

"Les norias sont l'âme de Hama. Sans elles, la ville serait morte", poursuit non sans lyrisme cet employé municipal aux cheveux poivre et sel.

Non loin de là, des flâneurs posent pour une photo souvenir devant les imposantes roues en bois sombre. Des nuées d'enfants nagent dans le fleuve.

"Valeur symbolique" 

Si la ville de Hama a été globalement épargnée par le conflit, certaines zones de la province ont été le théâtre de combats. En raison des aléas de la guerre, dix des 25 norias sont toujours à l'arrêt.

"Quand je travaille avec des collègues à la réparation de norias, j'ai l'impression d'apporter quelque chose à ma ville", indique M. Soltan, à son poste depuis 22 ans.

"J'oublie toute ma fatigue quand une roue se remet à tourner."

Le mécanisme simple mais antique permet, grâce à des petits seaux fixés sur la roue, de récolter de l'eau pour la verser dans un bassin ou un aqueduc en vue de sa distribution.

Les roues de Hama remontent à l'époque médiévale, mais elles pourraient même être bien plus anciennes: une noria similaire apparaît déjà sur une mosaïque datant de 469 avant J.-C., indique l'Unesco sur son site internet.

Aujourd'hui, les machines hydrauliques n'ont plus d'utilité. Elles restent une fierté du patrimoine populaire syrien et figurent sur certains billets de banque.

"Nous accordons toujours beaucoup d'intérêt à l'entretien et à la réparation de ces vestiges historiques, en raison de leur valeur symbolique", assure le chef de la municipalité de Hama, Adnane Tayyar.

"Personne ne peut visiter Hama sans aller saluer les norias", s'enorgueillit-il

Disparition du savoir faire 

Toutefois, les difficultés existent. Il y a surtout "le manque criant de personnel maîtrisant le savoir-faire et l'entretien des norias", explique Ahd Sabaa al-Arab, qui dirige l'Autorité chargée des roues à eau.

"Ce n'est pas non plus une tâche facile d'obtenir certains types de bois, à cause du manque de matières premières et de la hausse des prix", souligne-t-il.

Ainsi le nombre de travailleurs spécialisés dans l'entretien des norias est passé de 35 à neuf aujourd'hui: les autres sont morts ou ont pris la route de l'exil durant les années de guerre.

"Les norias pour Hama, c'est comme une colonne vertébrale", lance Ismaïl, un autre employé municipal.

Agrippé à la Muhammadia pour y fixer une planche, le quinquagénaire évoque l'épineux problème de la transmission du savoir-faire, un "travail manuel" qui suscite de moins en moins d'engouement parmi les jeunes générations.

"Notre profession est héritée de nos pères, mais nous ne pouvons pas la transmettre à nos enfants", déplore-t-il.


La réalisatrice marocaine Asmae El-Moudir rejoint le jury Un Certain Regard à Cannes

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges » (AFP)
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  • Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement
  • Un Certain Regard met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents

DUBAÏ: Le Festival de Cannes a annoncé jeudi que la réalisatrice, scénariste et productrice marocaine Asmae El-Moudir fera partie du jury Un Certain Regard lors de la 77e édition de l'événement, qui se tiendra du 14 au 25 mai.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l'actrice luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury Un Certain Regard.

L'équipe supervisera l'attribution des prix de la section Un Certain Regard, qui met en valeur les films d'art et de découverte d'auteurs émergents, à partir d'une sélection de 18 œuvres, dont huit premiers films.

Asmae El-Moudir est la réalisatrice du film « La Mère de tous les mensonges », acclamé par la critique.

Le film a remporté les honneurs de la section Un Certain Regard, ainsi que le prestigieux prix L'œil d'Or du meilleur documentaire au festival de 2023. Le film explore le parcours personnel de la réalisatrice, élucidant les mystères de l'histoire de sa famille avec pour toile de fond les émeutes du pain de 1981 à Casablanca.

Asmae El-Moudir n'est pas la seule Arabe à rejoindre l'équipe de Cannes. 

L'actrice maroco-belge Lubna Azabal a été nommée cette semaine présidente du jury des courts-métrages et de La Cinef lors du festival. Les prix La Cinef sont la sélection du festival dédiée aux écoles de cinéma.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le plus grand projet de restauration corallienne au monde dévoilé en mer Rouge

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an. (SPA)
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  • «KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale»
  • «Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens»

RIYAD: Des scientifiques de l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Kaust), en collaboration avec Neom, ont inauguré la première pépinière de l’Initiative de restauration corallienne de la Kaust (KCRI).

«KCRI est le plus grand projet de restauration corallienne du monde et constitue une étape importante vers la restauration des récifs à l’échelle mondiale. Une première pépinière est officiellement opérationnelle et une seconde est en cours de construction. Elles sont toutes deux situées en mer Rouge», indique un communiqué publié jeudi.

La pépinière, construite sur la côte de Neom, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite, devrait transformer les efforts de restauration corallienne grâce à une capacité de production de 40 000 coraux par an.

Les chercheurs se serviront de cette installation pilote pour lancer des initiatives de restauration corallienne à grande échelle, avec notamment la pépinière de coraux terrestre la plus grande et la plus avancée au monde.

Située sur le même site, cette dernière aura une capacité décuplée et pourra produire 400 000 coraux par an. Le projet devrait être achevé en décembre 2025.

Abritant 25% des espèces marines connues, bien qu’ils couvrent moins d’1% des fonds marins, les récifs coralliens sont le fondement de nombreux écosystèmes marins. Les experts estiment que jusqu’à 90% des récifs coralliens de la planète subiront un stress thermique grave d’ici à 2050.

«Les événements récents nous rappellent brutalement la crise mondiale à laquelle sont confrontés les récifs coralliens. Nous avons donc pour ambition de trouver un moyen de faire passer les efforts de restauration actuels, à forte intensité de main-d’œuvre, à des processus industriels afin d’inverser le rythme actuel de dégradation des récifs coralliens», a expliqué le professeur Tony Chan, président de la Kaust.

Cette initiative s’aligne sur la Vision 2030 de l’Arabie saoudite et sur ses efforts pour renforcer la conservation marine en tirant parti des recherches réalisées par la Kaust sur les écosystèmes marins et en servant de plate-forme pour tester des méthodes de restauration innovantes.

«Grâce à notre partenariat de longue date avec la Kaust, nous mettrons également en lumière le rôle des récifs coralliens, qui comptent parmi les systèmes environnementaux marins les plus importants, ainsi que l’importance de leur préservation pour les générations futures», a confié le PDG de Neom, Nadhmi al-Nasr.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Istituto Marangoni de Milan va ouvrir un campus à Riyad

Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
Au centre, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, et Burak Cakmak, directeur général de la Commission saoudienne de la mode. (Photo fournie)
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  • La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi
  • L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami

RIYAD: L’Istituto Marangoni, basé à Milan, en collaboration avec la Commission saoudienne de la mode, ouvrira à Riyad un institut de formation supérieure proposant des cours spécialisés dans la mode et le luxe, avec l’intention de l’inaugurer en 2025. 

Selon un communiqué, la mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. 

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Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. (Photo fournie) 

«Nous sommes très heureux d’établir un partenariat avec l’Istituto Marangoni. Il s’agit de l’un des principaux établissements d’enseignement mondiaux axés sur la mode et le design. Il possède de nombreux campus à travers le monde, mais c’est la première fois qu’il en ouvre un en Arabie saoudite. Il s’agit également du premier établissement d’enseignement au Royaume en tant que destination d’investissement direct étranger, ce qui montre son engagement vis-à-vis du potentiel du marché saoudien, en particulier pour les créateurs et les entreprises. Grâce à ce partenariat, nous serons en mesure de former tous les créateurs locaux en Arabie saoudite et de leur proposer des emplois», déclare à Arab News Burak Cakmak, directeur général de la Commission de la mode du ministère de la Culture d’Arabie saoudite. 

Le nouvel institut de Riyad proposera des diplômes de niveau avancé d’une durée de trois ans, dans des domaines spécifiques, comme la création de mode, la gestion de la mode, les produits de mode, le stylisme de mode et la direction créative, ainsi que la gestion des parfums et cosmétiques et le design d’intérieur. Les étudiants pourront choisir de suivre leurs études à Riyad, avec la possibilité d’intégrer le marché de la mode grâce à un stage de six mois au cours de la dernière année d’études, ou de poursuivre leurs études de licence dans n’importe quel campus international de l’Istituto Marangoni. 

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La mission de l’institut en Arabie saoudite sera d’explorer de nouvelles voies pour l’accompagnement des talents locaux et de générer des possibilités d’emploi dans les secteurs concernés. (Photo fournie) 

L’institut possède des campus à Milan, à Florence, à Dubaï, à Paris, à Londres et à Miami. 

Dans un communiqué, Stefania Valenti, directrice générale mondiale de l’Istituto Marangoni, déclare: «Nous avons établi cet important partenariat avec la Commission saoudienne de la mode parce que nous sommes convaincus qu’elle élaborera un programme solide en vue de créer un système de luxe et de mode en Arabie saoudite.» 

«Nous voulons mettre nos connaissances et nos compétences à la disposition de la nouvelle génération. Les jeunes générations – notamment les femmes – veulent pouvoir suivre des études en Arabie saoudite et non pas seulement à l’étranger», ajoute-t-elle. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com