Des victimes crient leur colère au tueur des mosquées de Christchurch

Le suprémaciste blanc, qui a été reconnu coupable de 51 meurtres et de 40 tentatives de meurtres, est, pour la première fois depuis lundi, confronté aux victimes du carnage de mars 2019 dans deux mosquées de Christchurch. (Photo AFP).
Le suprémaciste blanc, qui a été reconnu coupable de 51 meurtres et de 40 tentatives de meurtres, est, pour la première fois depuis lundi, confronté aux victimes du carnage de mars 2019 dans deux mosquées de Christchurch. (Photo AFP).
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Publié le Mardi 25 août 2020

Des victimes crient leur colère au tueur des mosquées de Christchurch

  • « La juste punition serait pour lui la peine de mort »
  • « Cet homme doit demeurer en prison pour l'éternité (...) c'est un homme malade, ce n'est pas un être humain »

CHRISTCHURCH : Deux rescapés du carnage des mosquées en Nouvelle-Zélande ont crié mardi, devant le tribunal de Christchurch, leur colère à l'encontre du tueur Brenton Tarrant, le qualifiant de "terroriste" qui mérite de mourir et de ne plus "jamais voir le soleil".

Le suprémaciste blanc, qui a été reconnu coupable de 51 meurtres et de 40 tentatives de meurtres, est, pour la première fois depuis lundi, confronté aux victimes du carnage de mars 2019 dans deux mosquées de Christchurch. 

Face aux survivants submergés par le chagrin et la colère, l'Australien de 29 ans, qui pourrait être la première personne à être condamnée, en Nouvelle-Zélande, à de la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle, est resté impassible. 

"Je n'ai vu ni regret ni honte dans les yeux du terroriste qui ne se repent pas, alors j'ai décidé du ne pas lire mon témoignage sur les conséquences (de cette tuerie) mais de lui montrer plutôt la douleur endurée", a expliqué, excédé, Mirwais Waziri au juge Cameron Mander.

L'auteur du carnage est demeuré de marbre quand les témoins ont applaudi quand M. Waziri s'est tourné vers le tueur pour lui lancer : "Aujourd'hui, vous êtes un terroriste et nous, en tant que musulmans, nous ne sommes pas des terroristes".

"Tu agis comme un lâche et tu es un lâche. Tu vis comme un rat et tu le mérites. Tu vas mourir seul, comme un virus que tout le monde évite", lui a asséné Zuhair Darwish, dont le frère est mort lors de ces attaques.

"Pas un être humain"

"La juste punition serait pour lui la peine de mort. Je sais que la loi néo-zélandaise a supprimé la peine de mort pour les humains, mais malheureusement ce n'est pas un humain, il ne mérite pas d'être jugé comme un humain", a-t-il affirmé. 

Un témoin, dont le nom a été effacé par le tribunal, a demandé au juge de prononcer à l'encontre du tueur "la punition la plus sévère possible". 

"Je veux que vous ne laissiez pas cet homme voir le soleil, jamais, jamais", a-t-il conjuré. 

"Cet homme doit demeurer en prison pour l'éternité (...) c'est un homme malade, ce n'est pas un être humain", selon lui.

Quand les témoins l'ont qualifié de "diable" et de "voyou haineux" qui a détruit des vies mais a rendu la communauté musulmane néo-zélandaise plus forte, M. Tarrant s'est contenté de se caresser le menton. 

Ambreen Naeem a perdu son mari Naeem Rashid et son fils Talha au cours du carnage.

Son époux, Naeem Rashid, est considéré comme un héros après avoir sauvé des vies en attaquant M. Tarrant dans la mosquée al-Nour, au centre de Christchurch. 

En le déstabilisant, il a permis à des personnes de s'échapper avant que l'Australien ne se relève et le tue. 

"Depuis le décès de mon mari et de mon fils, je n'ai jamais eu un sommeil correct et normal. Je ne pense pas que cela reviendra un jour", a expliqué Ambreen Naeem.

"C'est pour moi un dommage irréparable, c'est pourquoi son châtiment doit être éternel", a-t-elle souligné. 

"Le diable"

Le tueur est également resté de marbre lorsque Noraini Milne, dont le fils Sayyad a été tué, l'a pointé du doigt pour lui lancer : "Tu es déjà mort pour moi. Quelle que soit votre punition, elle ne sera jamais suffisante". 

Mohammad Siddiqui a reçu une balle dans le bras lorsque "le diable" est arrivé à la mosquée al-Nour.

"Oui, je le qualifie de diable parce qu'il est entré dans la maison de Dieu plein de mauvaises intentions afin de tuer des innocents. Vous avez tué les rêves de mes amis et de ma famille lors de votre acte lâche", lui-a-t-elle asséné.

Le tueur, qui avait plaidé coupable en mars, avait déclaré avoir voulu semer la peur parmi ceux qu'il a qualifiés d'"envahisseurs", notamment la population musulmane de Nouvelle-Zélande.

Mais Raesha Ismail, qui a perdu son frère Junaid lors de la fusillade, a affirmé qu'il avait seulement réussi à rendre sa foi encore plus forte.

Lors de ces audiences qui doivent durer quatre jours et ont débuté lundi, 66 personnes sont appelées à témoigner sur les conséquences de ce carnage sur leur existence. 

M. Tarrant, qui a choisi d'assurer seul sa défense, sera ensuite autorisé à s'adresser au tribunal. Le président de la Haute cour de justice de Christchurch doit prononcer la peine jeudi.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.

 


Liban: le chef de l'Etat demande à l'armée de «s'opposer à toute incursion israélienne»

Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens"
  • Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière"

BERYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a demandé jeudi à l'armée de "s'opposer à toute incursion israélienne", après la mort d'un employé municipal d'un village du sud du Liban où une unité israélienne a pénétré pendant la nuit.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a condamné cette opération et "demandé à l'armée de faire face à toute incursion israélienne (...) pour défendre le territoire libanais et la sécurité des citoyens".

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), "dans une agression grave et sans précédent", une unité israélienne "appuyée par des véhicules a effectué une incursion dans le village de Blida, à plus d'un kilomètre de la frontière".

Cette unité "a investi le bâtiment de la municipalité du village, où dormait Ibrahim Salamé, un employé municipal, qui a été tué par les soldats de l'ennemi", a ajouté l'Ani.

Le ministère de la Santé a confirmé la mort de l'employé municipal.

Des villageois cités par l'Ani ont indiqué que l'incursion avait duré plusieurs heures et que les forces israéliennes s'étaient retirées à l'aube.

Sur X, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé "une agression flagrante contre les institutions de l'Etat libanais et sa souveraineté".