Lourdes pertes et désertions affaiblissent l'offensive des Houthis sur Marib

«Les attaques des Houthis contre Marib ont significativement diminué en mai par rapport à avril», a affirmé mardi le porte-parole de l'armée yéménite, le général Abdou Abdellah Majili (Photo, AN).
«Les attaques des Houthis contre Marib ont significativement diminué en mai par rapport à avril», a affirmé mardi le porte-parole de l'armée yéménite, le général Abdou Abdellah Majili (Photo, AN).
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

Lourdes pertes et désertions affaiblissent l'offensive des Houthis sur Marib

  • Les médias publics rapportent que les Houthis ont officiellement admis la mort de plus de 500 combattants au cours du mois sacré du ramadan
  • Les Houthis déplacent des troupes des champs de bataille moins intenses vers Marib pour consolider les forces épuisées

AL-MUKALLA: L'offensive militaire menée par les Houthis soutenus par l'Iran sur la ville centrale de Marib au Yémen semblait s’essouffler mardi, au milieu de lourdes pertes, un nombre de désertions, ainsi qu’une résistance acharnée de la part de l'armée yéménite et des tribus alliées, selon trois sources militaires qui se sont confiées à Arab News.

Les Houthis effectuent une offensive majeure sur la ville depuis le mois de février. Riche en réserves de pétrole et de gaz et munie de grandes centrales électriques, Marib est le dernier bastion du gouvernement yéménite dans le nord du pays

L'offensive a coûté la vie à des milliers de combattants des deux camps, en plus de provoquer un énorme déplacement de civils des zones contestées dans la ville et ses alentours.

Cette semaine, les responsables militaires yéménites ont affirmé que l'intensité de l'offensive des Houthis s'est en grande partie atténuée pour la première fois depuis février. Les milices ont envoyé moins de combattants et de matériel militaire sur les champs de bataille.

«Les attaques des Houthis contre Marib ont significativement diminué en mai par rapport à avril», a affirmé mardi le porte-parole de l'armée yéménite, le général Abdou Abdellah Majili, à Arab News.

Au cours des quatre derniers mois, les Houthis ont rejeté les appels locaux et internationaux à mettre fin à leur assaut meurtrier contre Marib, malgré les avertissements que leur invasion de la ville stratégique aggravera la situation humanitaire déjà misérable au Yémen. La ville accueille plus de deux millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays qui ont fui les combats ou la répression des Houthis dans leurs villes et villages d'origine.

Les responsables croient que les Houthis de la province de Marib ont été affaiblis par de lourdes pertes, un nombre de désertions, ainsi qu’une résistance acharnée de la part de l'armée et des tribus alliées.

Le colonel Yahiya Al-Hatemi, directeur des médias militaires de l'armée, a déclaré à Arab News que le nombre croissant de morts parmi les Houthis à Marib a poussé de nombreux Yéménites à rejeter les appels des Houthis à combattre les troupes gouvernementales.

«Les attaques des Houthis (à Marib) ont diminué d’une façon significative. Les gens ont refusé de rejoindre leurs rangs à la suite des massacres qui ont eu lieu lors des récentes batailles à Marib», explique Al-Hatemi.

Les avions de guerre de la coalition arabe ont longtemps été loués pour avoir déjoué les tentatives de percée des Houthis en ciblant leurs renforts et leurs emplacements militaires, disent des responsables militaires yéménites.

Les médias publics rapportent que les Houthis ont officiellement admis la mort de plus de 500 combattants au cours du mois sacré du ramadan.

Suivant les rapports des médias houthis, Al-Masdar en ligne, un site d'information yéménite populaire, révèle que les miliciens ont organisé des processions funéraires pour 522 de leurs combattants. Ce chiffre comprend de nombreux commandants militaires de haut rang tués lors des combats avec les troupes gouvernementales ou par des frappes aériennes de la coalition arabe à Marib entre le 13 avril et le 12 mai.

Une source militaire avec des contacts à l'intérieur des territoires sous le contrôle des Houthis a déclaré à Arab News que les Houthis avaient déplacé des troupes des champs de bataille moins embrasés vers Marib. Le but serait de consolider leurs forces épuisées par les maintes désertions.

«De nombreux combattants ont abandonné leurs armes et sont retournés chez eux, après que les Houthis aient menti au sujet de la victoire à Marib. Ceux qui combattent (…) viennent d'autres champs de bataille», explique la source militaire, qui s'est exprimée sous couvert d'anonymat car elle n’est pas autorisée à discuter avec la presse.

En même temps, le gouvernement yéménite et les dirigeants militaires ont averti que les Houthis vont essayer de profiter du ressentiment croissant au Yémen envers les opérations militaires israéliennes à Gaza. Ils utilisent ce conflit pour recruter de nouveaux combattants et ramasser des fonds pour leur offensive affaiblie à Marib.

«Nous mettons en garde les citoyens des zones contrôlées par la milice houthie de ne pas tomber au piège de l’exploitation et de la désinformation (…). Ils utilisent la cause palestinienne et la tragédie de ce cher peuple palestinien, inébranlable, dans les territoires occupés afin de réaliser des gains politiques en prolongeant la guerre au Yémen et continuer à tuer des Yéménites », a tweeté Mouammar Al-Eryani, ministre de l'Information du Yémen.

Le gouvernement yéménite a de nouveau menacé de lancer d'autres opérations militaires si les miliciens ne cessent pas leur offensive sur Marib et continuent de rejeter les initiatives de paix.

Lors d'une réunion avec l'ambassadeur de France au Yémen Jean-Marie Safa à Riyad lundi, le président du parlement yéménite, Sultan Al-Barkani, a averti que le gouvernement pourrait intensifier les opérations militaires jusqu'à ce que les Houthis acceptent les initiatives de paix négociées par l'ONU et les États-Unis ,et cesser ainsi leurs attaques contre les civils.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Nucléaire : Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à entamer des négociations sans « préconditions »

Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025.  (Photo de Joe Klamar / AFP)
Les bâtiments du siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) se reflètent dans les portes arborant le logo de l'agence lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA à Vienne, en Autriche, le 13 juin 2025. (Photo de Joe Klamar / AFP)
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  • es ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.
  • Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

PARIS : Selon une source diplomatique française, les ministres des Affaires étrangères français, britannique et allemand ont « incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations » sur le programme nucléaire iranien.

Lundi soir, Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul ont eu un entretien avec la haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, et ont en outre « appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire », comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a fait état d'un appel entre le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire et ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas. 

Abbas Araghchi a estimé que « L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation avec les États-Unis sur le nucléaire porte un coup à la diplomatie », a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ainsi que l'UE, sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les États-Unis s'étaient retirés unilatéralement.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les États-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année, qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations était prévu la semaine dernière, mais il a été annulé après les frappes israéliennes.

Les États-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, que des experts considèrent comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été transmis par les ministres français, britannique et allemand à Israël « sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, les infrastructures et les populations civiles », selon une source diplomatique française.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.