L’insulte du ministre libanais attire les foudres de Riyad et du CCG

Charbel Wehbe, ministre libanais des Affaires étrangères par intérim au ministère à Beyrouth, au Liban, en 2020. (Photo, Reuters/Archives)
Charbel Wehbe, ministre libanais des Affaires étrangères par intérim au ministère à Beyrouth, au Liban, en 2020. (Photo, Reuters/Archives)
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Publié le Mercredi 19 mai 2021

L’insulte du ministre libanais attire les foudres de Riyad et du CCG

  • Incommodé par les observations d'un invité saoudien pendant l’entretien, Wehbe décide de quitter le plateau de l'émission, mais non sans invectiver auparavant «les Bédouins»
  • Aoun n'a pas tardé à désavouer les propos de Wehbe, et a assuré que le ministre exprimait son opinion personnelle

BEYROUTH: Le président libanais Michel Aoun s'est distancé mardi de son ministre des Affaires étrangères qui semblait suggérer que les États du Golfe sont responsables de la montée en puissance de Daech, alors que l'Arabie saoudite publiait une ferme déclaration dénonçant les «insultes scandaleuses» du ministre.

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbe, a déclenché une vague de fureur et de condamnations quand, de passage lundi à Al-Hurra TV, il déclare: «Dans un deuxième temps, quand l'État Islamique (Daech) est venu, ce sont les pays d'amour, d'amitié et de fraternité qui l’ont apporté et installé dans les plaines de Ninive, Anbar et Palmyre».

Incommodé par les observations d'un invité saoudien pendant l’entretien, Wehbe décide de quitter le plateau de l'émission, mais non sans invectiver auparavant «les Bédouins».

Mardi, le ministère des Affaires étrangères de l’Arabie saoudite a condamné les déclarations de Wehbe qui portent atteinte au «Royaume et son peuple». Il a de plus de dénoncé «les insultes scandaleuses lancées au Royaume, à son peuple, ainsi qu’aux pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG)».

Le ministre saoudien estime que ces propos ne sont pas conformes aux normes diplomatiques les plus élémentaires, et ne reflètent pas les relations bilatérales entre les «deux peuples frères».

Il a également révélé avoir convoqué l'ambassadeur du Liban en Arabie saoudite, Fawzi Kabbara, «pour exprimer le rejet et la condamnation du Royaume des insultes du ministre des Affaires étrangères libanais, et lui remettre une lettre de protestation».

Les Émirats arabes unis ont aussi convoqué l’ambassadeur du Liban à Abou Dhabi, qui s’est fait dire que les propos du ministre étaient «désobligeants et racistes». Les autorités du Koweït et de Bahreïn ont, de leur côté, également condamné l’incident.

Nayef Al-Hajraf, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, a exigé des excuses officielles de Wehbe aux États du Golfe pour ses propos «inacceptables».

Une source au ministère libanais des Affaires étrangères a confié à radio Sawt Beirut International que Wehbe compte démissionner mercredi.

Le Premier ministre sortant Hassan Diab indique avoir demandé des explications à Wehbe. Il affirme que le Liban tient toujours à maintenir les «meilleures relations» avec l'Arabie saoudite et les pays du Golfe.

Aoun n'a pas tardé à désavouer les propos de Wehbe, et a assuré que le ministre exprimait son opinion personnelle, qui ne reflète «en aucun cas» la position du Liban et de son président. Ce dernier «tient à rejeter tout ce qui nuit aux pays frères et amis en général, et au Royaume de l'Arabie saoudite et les États du Golfe en particulier».

Wehbe a essayé de contenir la crise, et s’est dit «surpris par les interprétations inexactes» de ses propos. D’après lui, il «ne faisait pas référence aux États arabes du Golfe frères» et n’aurait nommé aucun pays.

Il a plus tard publié une déclaration dans laquelle il admet «avoir utilisé des expressions inappropriées dans un accès d'émotion, tout rejetant les attaques inacceptables à l’encontre du président de la république». Et bien qu’il s’excuse sans hésitation, il dit que «l'intention n'était pas d'offenser des États ou peuples arabes frères. Nous commettons tous des erreurs».

Les propos de Wehbe ont fait le tour des réseaux sociaux et provoqué des réactions sévères qui l'ont qualifié de «stupide» et «imbécile», et l'ont accusé de «falsifier l'histoire».

Ses remarques ont choqué les politiciens, les religieux et les économistes à l'intérieur et à l'extérieur du Liban, surtout ceux qui travaillent dans les États du Golfe.

Le bureau des médias du Premier ministre désigné Saad Hariri a déclaré: «Les propos de Wehbe n’ont aucun rapport avec l’action diplomatique, et ce sabotage imprudent des affaires étrangères s’ajoute à un lourd bilan (d’incidents), ce qui peut entraîner de graves conséquences pour le Liban et les intérêts de son peuple dans les pays arabes».

Le grand mufti du Liban, Cheikh Abdul Latif Deriane a aussi critiqué le ministre. «La diffamation, la calomnie et les insultes ne sont pas acceptables», martèle-t-il. «Quiconque attaque le Royaume et le reste des États du Golfe attaque le Liban. Comment établir sinon des relations entre des pays frères?»

Le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt s’est entretenu avec l'ambassadeur saoudien au Liban, Walid Bukhari, dans un appel téléphonique afin de dénoncer les «déclarations injurieuses et irresponsables» de Wehbe.

Le chef du parti des Forces libanaises, Samir Geagea, rappelle que le ministre est censé être le ministre des Affaires étrangères du Liban, mais qu’il a fini par devenir «le ministre des Affaires étrangères du Hezbollah».

Geagea affirme que Daech est venu par le biais de l'Iran et du régime syrien. «Le premier ennemi de Daech et de ses acolytes, ce sont les leaders saoudiens et d’autres leaders de pays islamiques», a-t-il ajouté, évoquant le soutien de l’Arabie saoudite au Liban.

Le bureau des médias de l’homme d’affaires Bahaa Hariri tient le président et ceux qui l’ont amené au pouvoir responsable des «erreurs graves qui ont assombri les relations du Liban» avec les pays du Golfe, particulièrement l’Arabie saoudite.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com