Un village égyptien embaume le monde d'effluves de jasmin

Un travailleur, masqué en raison de la pandémie de coronavirus, tient sur la tête un panier en osier rempli de fleurs de jasmin récoltées dans un champ du village de Shubra Beloula dans la province égyptienne du delta du nord du Nil, à Gharbiya, le 23 juillet 2020. (Mohamed EL-SHAHED/AFP)
Un travailleur, masqué en raison de la pandémie de coronavirus, tient sur la tête un panier en osier rempli de fleurs de jasmin récoltées dans un champ du village de Shubra Beloula dans la province égyptienne du delta du nord du Nil, à Gharbiya, le 23 juillet 2020. (Mohamed EL-SHAHED/AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 26 août 2020

Un village égyptien embaume le monde d'effluves de jasmin

  • L'Egypte et l'Inde, dont les productions sont équivalentes, génèrent près de 95% du volume mondial d'extrait de jasmin pour parfums
  • Le commerce du jasmin rapporte autour de 6,5 millions de dollars par an à l'Egypte, selon l'IFEAT, mais la pandémie a provoqué une diminution de moitié de la production d'huiles essentielles

CHOBRA BELOULA: Sur les coups de minuit et équipée d'une lampe frontale, Imane Mahanna commence la cueillette du jasmin dont l'odeur raffinée se répand bien au-delà de son village de Choubra Beloula, dans le nord de l'Egypte.

« Nous récoltons le jasmin depuis notre enfance. La cueillette se déroule entre minuit et huit ou neuf heures du matin, selon ce qu'on arrive à en tirer », raconte-t-elle, un panier rempli de délicates fleurs blanches sous le bras.

La récolte annuelle du jasmin se déroule de juillet à novembre, de nuit car les fleurs sont alors pleinement ouvertes.

Tandis que le soleil se lève à l'horizon, l'ouvrière saisonnière troque sa lampe frontale pour une casquette.

Ce travail « nécessite vraiment de la concentration », il faut distinguer « les fleurs écloses des bourgeons » qui ne sont cueillis « que le lendemain », explique-t-elle.

L'Egypte et l'Inde, dont les productions sont équivalentes, génèrent près de 95% du volume mondial d'extrait de jasmin pour parfums, selon la Fédération internationale du commerce d'huiles essentielles et d'arômes (IFEAT).

Effluves raffinées

Plus de 90% des champs égyptiens de jasmin se trouvent dans le gouvernorat de Gharbiya (nord), autour des villages de Koutour, Choubra Beloula et Bassioun.

Au petit matin, des camions transportant des cageots débordants de jasmin fraichement cueilli déposent les fleurs à l'entrée de l'usine Fakhri.

Cet établissement traite environ 70% du jasmin de Gharbiya et produit près de trois tonnes d'extrait aromatique par an sur les cinq produites en Egypte habituellement, affirme Badr Atef, qui supervise la pesée et le dépôt de la récolte à l'usine.

« C'est la première manufacture d'huiles essentielles à avoir été établie en Egypte » après que son fondateur Ahmed Fakhri a « introduit le jasmin dans les années 1960 » au retour de ses études à Grasse (sud de la France), terre de production florale et capitale française des parfums, précise M. Atef.

Les fleurs sont transformées à l'usine en pâte grossière, dont l'huile essentielle extraite est quasiment entièrement destinée à l'exportation. Apprécié pour ses effluves raffinées, le jasmin est très prisé des parfumeurs et de l'industrie cosmétique.

Selon M. Atef, la culture du jasmin occupe quelque 400 hectares dans la région de Gharbiya et la production égyptienne de fleurs de jasmin atteint 20 tonnes par jour.

Mais le concurrent indien pratique des prix dérisoires qui poussent les exploitants locaux à casser leurs prix, malgré « la qualité supérieure » de leur production, déplore M. Atef.

Autre source de préoccupation pour les cultivateurs de Gharbiya, l'irrigation: la fleur blanche est gourmande en eau.

« Chaque feddan (0,4 hectare) est arrosé trois fois par mois (...) avec 450 à 500 m3 d'eau », explique Moataz Abdel Fattah, employé de Fakhri depuis 34 ans.

Cette eau est tirée du Nil voisin dont le débit est menacé par la construction en amont en Ethiopie du plus grand barrage hydro-électrique d'Afrique.

Diminution de moitié

La cueillette ne peut être accomplie que manuellement, ce qui nécessite une main d'oeuvre importante. Chaque ouvrier récolte entre deux et cinq kilogrammes de fleurs par jour, selon M. Abdel Fattah.

Le commerce du jasmin rapporte autour de 6,5 millions de dollars par an à l'Egypte, selon l'IFEAT.

Mais la pandémie de nouveau coronavirus a provoqué une diminution de moitié de la production d'huiles essentielles, selon les ingénieurs de Fakhri.

Actuellement, un kilo de fleurs de jasmin se vend environ 40 livres égyptiennes (soit 2,1 euros).

Plus de 50.000 familles, qui dépendent de cette industrie à Gharbiya, ont été affectées par la crise économique liée à la pandémie.

« Je n'ai pas fait la cueillette cette année (...) J'ai 60 ans, vous trouvez ça juste que je reste debout sous le soleil des heures durant pour 20 ou 30 livres? », dit Wafaa, une habitante de Choubra Beloula.

Pour d'autres saisonniers, la récolte reste un moment agréable, en particulier avant le lever du soleil. « La douceur de la cueillette, c'est d'être tous là, à discuter et à veiller ensemble », confie Mme Mahanna.


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
Short Url
  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Short Url

AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Short Url
  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.